Mystique

Le sel dans les rituels initiatiques

À proprement parler, en chimie, le sel est un composé, soit du chlorure de sodium, une substance incolore cristallisée, friable, soluble, d’un goût âcre, dont on se sert pour l’assaisonnement et la conservation des aliments.

Au-dessus des mers et des océans, des particules infimes de sel servent d’élément de base permettant l’agglomération des gouttelettes de l’évaporation de l’eau et la formation des nuages. Dans les régions nordiques, il sert à faire fondre la glace et à réduire les accumulations de neige sur les routes.

Au point de vue historique, en Égypte, en Grèce et à Rome, on invoquait les divinités en leur présentant des offrandes de sel et d’eau.

On pourrait trouver dans cette pratique l’origine de l’eau bénite des Chrétiens qui, pour leur part, s’en servent lors du baptême pour faire goûter au nouveau-né ou au catéchumène les saveurs, parfois amères, de la vie. Dans le Shinto japonais, on recourt au sel pour purifier les lieux et les gens. Dans la Tradition hindoue, considéré comme une substance de bon augure, il est utilisé lors des cérémonies de pendaison de la crémaillère et des mariages.


Chez les Juifs, pour maintenir l’alliance entre le peuple et l’Éternel, on trempe le pain du Sabbat dans le sel.

(NOTA: II lest intéressant de noter que le mot sel en hébreu : mélach’ est de la même racine que le mot roi : mélech’ et le mot Puissance, messager ou Ange : malach’)

Dans la Tradition aztèque, Huixtocihuat, la déesse de la fertilité veille sur le sel et l’eau salée. En Haute Magie, on le relie à l’élément terre et on s’en sert pour purifier les lieux spéciaux et on l’intègre à l’eau lustrale. Dans la Bible, le sel est mentionné au moins une quarantaine de fois, notamment en référence à la femme de Lot, pétrifié pour avoir regardé derrière elle la destruction de Sodome s’opérer.

Dans la religion musulmane, le prophète Muhammad a dit :

«Le sel est le maître de vos aliments. Dieu a envoyé du ciel quatre bénédictions : le feu, l’eau, le fer et le sel

Les propriétés naturelles du sel en ont fait de tous temps un puissant purificateur et conservateur grâce aux molécules pures qui le compose, soit le chlore et le sodium. Depuis la nuit des temps, les hommes utilisent le sel pour conserver les denrées périssables, et purifier leur environnement. C’est de loin le condiment le plus utilisé dans le monde. Pour tout dire, le sel provient de deux sources majeures: le sol et la mer. Le sel provenant du sol est appelé «sel de gemme»; celui qui provient de la mer s’appelle «sel marin» ou «fleur de sel». Évaporé, ce produit est ensuite cristallisé pour être rendu d’être propre à la consommation. La source de sel la plus directement accessible est la mer qui est salée à cause de l’écoulement continuel des sels minéraux transportés par les cours d’eau qui se jettent dans l’océan. Le sel marin est principalement obtenu par évaporation.


En magie le sel reste un puissant purificateur servant à protéger, bannir, car il détient un effet énergétique agressant pour les entités de basses fréquences.

Au premier chef, le sel symbolise la nourriture spirituelle, la vertu protectrice et purificatrice, la force incorruptible, le principe de la Sagesse ou du Savoir. Il évoque la puissance de l’amour qui donne toute sa saveur à la vie. Fruit du sol, de l’eau et du Soleil, il représente le sang de la Terre-Mère et il constitue le signe de l’alliance entre Dieu et l’Humanité. Il convie à discerner entre les influences fastes et néfastes en restant toujours uni à son Centre spirituel.

À vrai dire, le sel désigne un «scel», donc un sceau. Il présente l’expérience d’hier vécue comme une promesse de renouveau. Il donne l’image du cerveau qui, dans son fonctionnement, doit penser de façon lucide et intègre. Il exprime l’ardeur, la joie intérieure, l’enthousiasme et la ferveur qui de vient une attitude intérieure contagieuse. Moteur de l’accomplissement, il préside aux épousailles de la Lumière et de l’Obscurité, au sein même de la cellule, jusqu’à ce que tout l’être s’illumine. Feu de l’Esprit qui défie l’homme, feu délivré des eaux, il empêche l’élément liquide de déferler et d’inonder comme un déluge. Signe de quintessence et d’opposition, il détruit par corrosion. Il représente une force qui purifie et protège contre la corruption.

En Alchimie, on appelle cet ingrédient le «grand agent magique universel» parce qu’il représente la «Materia prima», la Matière première du Grand Œuvre, mystérieuse, bien qu’omniprésente et peu coûteuse, mais surtout indispensable à toute opération magique. Alors, il s’agit de l’équilibre du soufre (feu) et du mercure (eau), donc l’harmonie des contraires apparents, du Principe fixe qui fonde la force de la Terre irriguée par l’eau. Par ses cristaux cubiques, il évoque la stabilité (cristallisation, médiation, solidification). Il démontre encore l’équilibre des propriétés des composantes du corps. Il donne un gage de fraternité, d’amitié et d’hospitalité puisqu’on aime le partager. Il invite à affirme la vérité avec ferveur et conviction pour éclairer et encourager son entourage.

En Hermétisme, par son symbole, il rappelle l’Ouroboros ou le «Pistis sophia», soit le Serpent qui se mord la queue, la Dragon arrêté par une ligne pétrifiante, comme l’indique l’illustration. Cette image secrète identifie le corps physique qui se décompose après la mort pour retourner au réservoir permanent de la forme et de la vie. Il exprime les Cycles éternels du renouveau et il révèle le secret de la véritable sagesse. À l’occasion, il suggère le devoir de respecter la parole donnée.

Des expressions relatives au sel

L’aspersion de sel constitue un geste visant à écarter les influences pernicieuses. L’expression devenir le sel de la Terre invite à agir comme un protecteur contre la corruption, à accepter de rayonner la Lumière divine comme un modèle qui stimule les autres à évoluer, mais en respectant la loi de l’innocuité.

La statue de sel symbolise la stérilité des entreprises et l’inutilité de s’attacher au passé. Elle évoque la dévitalisation de l’être qui veut aller à contre-courant des projets de son âme par le désir de retourner en arrière ou d’involuer pour mieux jouir de sa matérialité et de son paradis artificiel. Tout projet personnel qui entrave le contrat de vie qu’un sujet a choisi de réaliser avant son incarnation entraîne la souffrance, la douleur, la maladie, la vieillesse prématurée et, ultimement, la mort, la dissociation suprême de l’être. Un être se pétrifie lorsqu’il brise le lien du couple intérieur, car il cesse dès lors d’évoluer.

Le sel de bain lustral

Dans l’Antiquité, la lustration était utilisée dans de nombreuses traditions, pour purifier et consacrer lors de rituels et cérémonial. On utilisait du sel préparé spécifiquement en prenant soin d’y incorporer les trois autres éléments : on ajoutait de l’eau, des herbes ou des fleurs (terre), puis on fumigeait le tout (air), et enfin on déposait le tout sur un feu ouvert pour faire évaporer l’eau contenue (feu). Encore de nos jours, ces Sels servent en Haute Magie et dans diverses religions pour leurs propriétés et qualités vibratoires exceptionnelles. Dans un rituel spirituel, il vaut toujours mieux se servir du gros sel ou sel marin, un sel qu’on est certain de ne pas avoir été raffiné.

Le rituel de consécration de son domicile

Il s’agit du rituel visant à protéger son domicile, tout ce qu’il contient et tout ce qui est relié à soi dans le visible et l’invisible.

Ainsi, après pris un bain lustral, on revêt, de préférence, des vêtements blancs ou très pâles. Ceci fait, on prépare à l’avance environ un demi-verre d’eau chargée et une cuillère à soupe de gros sel béni. En passant, on charge l’eau et le sel en étendant les deux mains sur eux et en prononçant trois fois, dans un son prolongé, le son «AUM» (AAAAOOOUUUMMMM) en maintenant les mains étendues sur les ingrédients un moment à la fin du son pour bien les imprégner de ses vibrations élevées.

Au moment du rituel de consécration proprement dit, on s’unit à la Source suprême et à la Hiérarchie spirituelle par son Dieu intérieur, on requiert leur assistance et leurs bénédictions. Une fois bien concentré, on prend l’eau et, se plaçant face au milieu du mur de l’est de son lieu de résidence, on se déplace en restant tourné vers l’est, procédant à reculons s’il le faut, pour suivre un trajet inverse au sens de rotation des aiguilles d’une montre, en marquant clairement les angles des coins des pièces, pour faire un tour de la maison. À chaque ouverture (de fenêtre ou de porte), on lance un peu d’eau bénite. À la fin, on consomme ce qu’il reste de liquide pour établir un lien avec soi. Ensuite, on procède de la même manière avec le sel, en lançant un petit peu sur le linteau ou le seuil de chaque ouverture. De là, on se rend au centre de son logement ou de sa maison et on en lance un peu vers le plafond et un peu vers le sol. À la fin, on place un peu de sel sur sa propre langue et on avale sa salive pour établir une nouvelle fois un lien avec soi-même. S’il en reste, on peut s’en servir sans crainte de sacrilège dans ses aliments ou boissons. Avant de se retirer, on remercie la Source et la Hiérarchie spirituelle pour leur assistance et leurs bénédictions.

Note : Pour obtenir une protection plus efficace, on peut commencer par consacrer le sol sur lequel s’élève son domicile en accomplissant, à l’extérieur, autour de l’édifice ou tout autour du terrain, un rituel similaire, pour engendrer un mur subtil infranchissable par les entités et les vibrations de bas niveau.


Bertrand Duhaime


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