Secrets révélés

Quand l’Ecosse était juive – 6

Ce livre est un voyage en corsaire dans des eaux très fréquentées, qui propose qu’une grande partie de l’héritage historique traditionnel de l’Écosse repose sur des erreurs d’interprétation fondamentales.

Ces erreurs ont été perpétuées dans le but de fabriquer et de maintenir une histoire d’origine, qui affirme l’identité écossaise en tant que société celtique et chrétienne. Mais, comme son titre l’indique, une grande partie de l’histoire et de la culture écossaise ainsi que de toute la région de l’Atlantique, était juive, il y a 1100 ans…

Quand l’Écosse était juive : preuves ADN, archéologie, analyse des migrations et archives publiques et familiales montrent les racines sémitiques du XIIe siècle

Chapitre V

Les premiers Juifs de France, 700-1200

Jusqu’à l’apparition récente d’une étude détaillée sur les juifs anglo-normands, peu de personnes soupçonnaient que la capitale normande de Rouen servait de centre majeur de la culture judaïque, pendant le Haut Moyen Âge (1000-1300 av. J.-C.).


L’étude de Golb en 1998 a donné vie à l’initiative de l’extraordinaire histoire de la façon dont Jacob bar Jequthiel, un juif de Rouen, a défié le duc Richard Ier de Normandie, le grand-père de Guillaume le Conquérant.

Jacob bar Jequthiel s’est rendu à Rome, il s’est assuré la protection de l’État pour les Juifs français (A la requête de Jacob bar Jequthiel, le pape interrompt la persécution de 1007) et en 1022, à l’invitation du comte Baldwin de Flandre, il a émigré avec 30 autres Juifs de Rouen à Arras.

Entretenant des liens avec Lyon, Paris, la Flandre, la Rhénanie et des lieux aussi éloignés que Le Caire, Jérusalem et Babylone, les Juifs de Normandie et de Flandre, avaient leurs propres écoles, cimetières, propriétés, privilèges et même un chef rabbin, et un bureau transféré en Angleterre lors de la conquête normande (Golb 1998).

Bien que plusieurs sources affirment que « les Juifs sont venus en Angleterre avec l’invasion normande ». ou quelque chose de semblable, nous n’avons pas été en mesure de trouver une liste de noms famille de ces Juifs, sauf par inférence à partir des travaux de Golb et d’auteurs antérieurs comme Adler (1939).


Renan (1943, pp. 22-23) écrit que la plupart des Juifs de l’Antiquité tardive et du début du Moyen Âge en Italie et en Gaule étaient des convertis et des non-Sémites. Ce sont ces Français qui ont donné les peuples Juifs d’Angleterre et d’Allemagne.

Un article de ha-Levi (1976) énumère les noms des Juifs vivant en Angleterre avant leur expulsion en 1290 par Edward I. Cependant, cette liste, bien qu’utile, montre beaucoup de Juifs identifiés seulement par les villes dans lesquelles ils résidaient en Angleterre, par exemple, Jacob de Londres, Isaac de Lincoln, David de York, et pour cette raison il est probable que leurs noms français d’origine aient été perdus. De plus, les familles dont nous aimerions le plus avoir des listes sont celles qui sont venues d’Europe en Angleterre dans l’entourage normand. Nous pensons que ce sont ces familles, qui ont introduit le judaïsme en Écosse.

Notre principale source pour ce chapitre est L’histoire des juifs de France (1999) d’Esther Benbassa.

Benbassa est une historienne juive, et son livre est le plus complet et le mieux documenté sur le judaïsme français. Benbassa décrit les communautés juives connues pour être présentes en France avant 1500 de notre ère, la période qui nous intéresse le plus. Cette époque correspond le plus étroitement à la « première vague » d’arrivées juives en Écosse.

Après 1500, nous avons la « deuxième vague » de Juifs arrivant en Ecosse – les Séfarades fuyant l’Inquisition – et nous en discuterons également.

Comme le note Benbassa, les Juifs de Palestine sont arrivés en Gaule (France) dès l’an 135 de notre ère, à la suite de la révolte infructueuse de Bar Kokhba contre l’empereur romain Hadrien.

A cette époque, les Juifs étaient des citoyens romains, et non pas étiquetés comme « Juifs » en soi. Ils pouvaient voyager librement dans tout l’Empire romain, qui s’étendait de la Grande-Bretagne à l’Asie centrale.

Benbassa (p. 4) remarque plusieurs points importants sur lesquels nous ferons des commentaires :

(1) Les Juifs [en France] n’étaient pas tous venus de Palestine, beaucoup d’entre eux appartenaient à l’Union européenne, et étaient des populations converties au judaïsme.

(2) La christianisation de l’Empire romain, sous Constantin le Grand, et les restrictions qui sont progressivement apparues être imposées aux Juifs, favorisaient leur émigration, en particulier vers la Gaule, qui était plus lente à se christianiser.

(3) Le peuplement des Juifs le long d’un axe qui suit la vallée du Rhône et s’étend vers la Saône jusqu’à son point de jonction avec le Rhin correspond à l’itinéraire emprunté par les légions romaines, que les Juifs suivaient en tant que soldats, ou commerçants à la recherche d’une vie meilleure et de conditions économiques plus favorables.

Il est important de noter que les Juifs étaient installés là où ils avaient eu des contacts avec les Normands, qui arrivèrent en Gaule depuis la Scandinavie vers 900.

Les Juifs fonctionnaient en Gaule et ailleurs comme des citoyens romains à part entière, sans entrave religieuse ou ethnique, et ils étaient des commerçants et des marchands actifs. De plus, ils n’avaient pas nécessairement d’ADN sémitique. Comme nous le verrons, beaucoup, peut-être la plupart, étaient des Français convertis au judaïsme ou des convertis venus des régions allemandes, de sorte qu’ils auraient transporté principalement les caractéristiques de l’Haplogroupe (primarily Rib DNA).

Comme le note Benbassa (p. 4), les Juifs étaient habillés comme le reste de la population, portaientt des armes, et parlaient la langue locale, même à la synagogue. L’hébreu n’était pas la seule langue utilisée pour les rituels. Leurs noms ancestraux, bibliques, romains et gallo-romains, ne les différenciait pas des autres habitants.

Au cinquième siècle, au moment où Columba convertissait les Irlandais et les Celtes écossais. à un christianisme qui suivait de près la pratique juive, Benbassa écrit que les juifs de France « dépourvus du Talmud, adhéraient étroitement au texte de la Bible et à certaines traditions orales. Il existait une confusion religieuse entre le judaïsme et le christianisme, tant en ce qui concerne les prescriptions du culte » (p. 5).

Nous avons donc une compatibilité élastique entre ces deux religions monothéistes – le christianisme. et le judaïsme – et les personnes qui se déplacent entre elles, jusqu’au début des années 600 (Benbassa, p. 6).

Avec l’établissement de l’Empire carolingien sous Charlemagne en 800, les Juifs de France furent bien traités et socialement libres. Surtout dans leur communauté de Narbonne, où ils jouissaient d’une autonomie gouvernementale et accédaient aux plus hauts postes de conseillers politiques et économiques.

Très rapidement, on trouve des Juifs à la cour royale chargée de missions diplomatiques, comme celle effectuée par Isaac le Juif au nom de Charlemagne auprès du calife abbasside Harun-al-Rashid à Bagdad.

Polyglottes, et ayant des liens étendus à travers les communautés juives de la diaspora, les juifs étaient en mesure de fournir des contacts indispensables au sein du jeune empire. Charlemagne en avait aussi besoin pour des raisons économiques [p. 6].

Avec les Byzantins et les Syriens, les Juifs de France et d’ailleurs, ont établi des routes commerciales internationales terrestres et maritimes, contrôlant l’essentiel du commerce méditerranéen.

Ils exportaient des esclaves, des fourrures et des manufactures de soie vers l’Italie, l’Espagne et le Levant. Ils importaient en Gaule épices, baume, garum, dattes, brocards et métaux précieux. Les carrefours du commerce de luxe étaient situés dans la Meuse et à Narbonne. Ces commerçants pouvaient même se trouver à Paris, sur l’île de la Cité, près de l’avant-cour de Notre Dame aujourd’hui [p. 6].

En l’an 800, en France, les Juifs contemporains des premières incursions de Normands, constituaient une partie indispensable de l’économie et de la culture. Benbassa (p. 11) écrit :

Ils possédaient des bâtiments, des champs, des vergers et des vignobles, des fermes, des jardins et des moulins. Ils se consacraient à l’agriculture et, en particulier, à la viticulture dans les vallées de la région. Le Rhône, la Saône et la région parisienne. La production de vin juif semble avoir été la plus importante au neuvième siècle, au point qu’elle approvisionnait les marchés étrangers…

En plus d’être des vignerons et des marchands de vin accomplis, les Juifs de Gaule ont également excellé dans les domaines de la finance, de la gestion du patrimoine, de la médecine et de l’artisanat.

Un certain nombre de Juifs géraient les biens des évêques et des abbés. D’autres étaient au service des rois. Ils ont joué un rôle important dans le commerce Est-Ouest. Ils pratiquaient également la médecine. On les trouvait aussi dans des métiers comme la teinture des tissus, le tannage et le corroyage du cuir [p. 12].

En 1066, quand les Normands ont conquis l’Angleterre en prenant plusieurs de ces familles de Juifs français avec eux pour mettre en place la nouvelle administration civile, le monde occidental s’est lancé dans une économie capitaliste.

Parmi les transformations subies par l’Occident depuis l’an 1000, il y a eu le développement d’une économie monétaire…

Le développement économique a rendu les nobles dépendants de l’argent liquide, des revenus. Les Juifs étaient en mesure de répondre à leurs demandes de liquidités, soit par le biais de profits, par ceux d’entre eux qui la pratiquaient ou par le recours au crédit [Ben-bassa, p. 14],

En 1306, pour des raisons politiques, religieuses et économiques diverses, les Juifs ont été expulsés de France. nEt ce n’est pas une coïncidence, si nous voyons des familles telles que les « Douglas Noirs » arrivent en Ecosse.

Cette expulsion a suivi de près le bannissement des Juifs d’Angleterre et de Gascogne en 1290, et de plus petits bannissement de Juifs de certaines villes d’Allemagne et d’Italie.

Cependant, comme l’écrit Benbassa (p. 15) : L’expulsion de France a touché un plus grand nombre de Juifs (près de 50 000 personnes). Exilés, ils se sont réfugiés en Lorraine, en Alsace, dans la vallée du Rhin, voire en Pologne et en Hongrie, en Bourgogne, dans le Dauphine, la Savoie, la Provence, le Comtat Venaissin et l’Espagne.

Nous proposons que plusieurs de ces familles juives se sont également rendues en Écosse, une possibilité dont nous discuterons en détail dans les chapitres 7 et 9.

La communauté juive de Narbonne

Nous présentons ci-dessous divers textes concernant le savant babylonien Makhir/Machar et la principauté de Narbonne en France pendant la période 700-900 de l’ère chrétienne.

C’est ce descendant davidique des tribus hébraïques, porté en captivité par les Babyloniens à l’époque biblique, nous suggérons, qu’il a voyagé en Ecosse, où il est devenu connu sous le nom de « St. Machar », et a probablement ouvert la voie aux premiers Juifs voulant se rendre dans le nord-est de l’Écosse.

Le récit de Benbassa (p. 7) nous apprend que l’avance des musulmans en France a été vérifiée en 732 à Poitiers par Charles Martel. Son fils, Pépin le Bref, a fondé la dynastie carolingienne en 751.. A partir de ce moment, la politique des souverains carolingiens a été marquée par l’alliance avec Rome et l’indulgence en l’Europe, à l’égard des Juifs.

Le fils de Pepin le Bref, Charlemagne, aurait été assisté par des Juifs dans sa conquête de Narbonne, ancien royaume wisigothique, qui abritait une importante communauté juive.

Grâce à leur aide, Pépin fit de leur chef, Makhir (Machar), le seigneur du nouvel Etat tampon, et Charlemagne accorda des privilèges supplémentaires aux Juifs français, en particulier ceux de Narbonne. Les Juifs français, y compris ceux de Narbonne, étaient largement sécularisés, c’est-à-dire qu’ils avaient peu de connaissance des textes religieux hébraïques.

Le Talmud babylonien est arrivé, tardivement, en France, à l’époque, les Juifs n’observaient pas scrupuleusement ses enseignements. Les contacts entre l’Orient (Babylone) et l’Empire carolingien ont conduit un docteur en droit nommé Machir à quitter Babylone et s’installer à Narbonne, où il fonda une école talmudique qui contribua à l’établissement d’une école d’études juives en France… Ces influences ont également atteint le reste de la France à partir de l’Italie et de l’Espagne musulmane, où l’on trouve d’importants centres culturels juifs qui se sont développés [Benbassa, p. 11].

Les dirigeants juifs de Narbonne

Il y avait autrefois une principauté semi-autonome à Narbonne (sud de la France), décrite par Arthur J. Zuckerman (A Jewish Princedom in Feudal France, 768-900, New York, 1972).

Ce royaume a été gouverné par un prince juif de la Maison de David dont les descendants se sont mariés avec l’aristocratie et la lignée royale de France et, [par la suite] avec celle de Normandie, de l’Écosse et de l’Angleterre…

Le premier souverain juif de la Maison de David à Narbonne. s’appelait Machir.

Machir et ses fils étaient probablement des Juifs pratiquants, mais la plupart d’entre eux (quoique pas tous) dans sa famille, se sont rapidement assimilé et sont devenu chrétien.

Machir a donné sa sœur à Pepin et a pris la sœur de Pepin comme l’une de ses épouses…

William (le fils de Machir) a régné sur la région de Septimanie [une région du sud de la France où se trouve Narbonne].

Il a été fait Duc d’Aquitaine et est appelé « Roi des Goths », puisque la région du sud de la France était un lieu de peuplement gothique.

A un moment donné, de nombreux Goths se sont convertis. au judaïsme et les termes « gothique » et « juif » dans le sud de la France ont été utilisés comme synonymes.

L’épouse de Guillaume le Conquérant, Matilda de Flandres, descendait de Machir. Les Ducs d’Aquitaine (dans l’ouest de la France) étaient aussi possiblement descendants de William, fils de Machir.

Voici une autre version du même récit : 

La maison de David à Babylone

L’institution de l’exilarchat babylonien a commencé lorsque le roi Nebucadnetsar a emmené Jehoiachin, roi de Juda, captif à Babylone vers 597 avant l’ère commune.

De Jehoiachin naquit une dynastie royale davidique à Babylone, régnant de leur propre palais et cour sur les communautés juives de l’Est. Ils régnèrent dans une splendeur royale jusqu’au début du XVe siècle, lorsque Tamerlane les déposa en 1401, et qu’une branche de la famille fut transférée à l’armée de Bagdad pour diriger la communauté juive jusqu’en 1700.

Gershom et Machir se rendirent à Narbonne et fondèrent la dynastie occidentale des Exilarques.

Là, Pépin le Bref (roi de France) installa Machir (ou Makhir/Maghario) fils de l’exilarque babylonien, en tant que Roi juif de Narbonne. Machir a épousé une sœur de Pépin appelée Alda.

Son fils Guillhem [William], était surnommé « nez crochu ». Il parlait couramment l’arabe et l’hébreu. Le blason héraldique de son bouclier était le même que celui des Exilarques de l’Est – le Lion de Juda. Guillhem a observé le Shabbat et Sukkot pendant ses campagnes.

La sœur de Machir a épousé Pépin le Bref et est devenue la mère de Charlemagne. (Bertrade de Laon, ou Berthe de Laon, traditionnellement appelée Berthe au Grand Pied, et assimilée à la légende de la Reine Pédauque)…

Gisant (XIIIe siècle) de Bertrade de Laon à la basilique de Saint-Denis, France

A partir de ces deux récits, nous entrevoyons une histoire d’origine qui, si elle est vraie, pourrait expliquer les trois circonstances inhabituelles que nous avons rencontrées au cours de notre recherche.

Premièrement, cela aiderait à mieux expliquer pourquoi SAR le prince Michael Stewart d’Écosse croit fermement qu’il descend des Juifs davidiques, alors que tous les Stewart/Stuart dont l’ADN a été testé jusqu’à présent n’était pas sémitique, mais plutôt sépharade.

Nous pensons qu’il est possible que l’érudit babylonien Machir, arrivé pour instruire les Juifs du sud de la France dans les enseignements du Talmud de Babylone, a converti plusieurs personnes au sein de la population environnante (comme l’a noté Benbassa), c’est ce qui explique les marqueurs ADN Wisigothiques.

Il est important de noter que les Wisigoths se rangèrent dans le camp de l’arianisme, qui partageait avec les juifs la croyance en un Dieu unique et ne reconnaissait pas la divinité de Jésus

Si Machir informait aussi ces nouveaux convertis qu’ils étaient maintenant de lignée Davidique (comme lui l’était en fait), ceci expliquerait l’ancêtre français de Michael Stewart. Les ancêtres juifs ayant cette croyance. Ce serait aussi la cause probable de l’énorme (et par ailleurs inexplicable) nombre de personnes s’installant en Écosse à partir de 1400, surnommés Davidson, Davis, Dawes, Davies, Davison, Davie, Davie, Dow, Dow, Dowd, Dowd et le comme (pour le Roi David), ainsi que pour ceux surnommés Lewis, Low, Law, Lawrey, Lawrey, Lovett et d’autres formes similaires, basées sur la tribu des Lévites d’où est issu le roi David.

Et, cela aiderait à expliquer la présence de deux Rois David en Écosse entre 1160 et 1290, ce qui en fait le seul pays de l’histoire, outre l’ancien Israël, à avoir un monarque nommé David.

De plus, il pourrait fournir un indice important sur l’identité du mystérieux « Saint Machar » à Aberdeen, Ecosse (date exacte et religion exacte inconnue) et justifier pourquoi le cimetière de l’église St. Machar à Aberdeen est typiquement Crypto-Juif dans le style.

Est-il possible que le savant juif de descendance Davidique,  Machir de Narbonne, ait pu visiter une congrégation juive déjà située dans cette ville, ou qu’il ait dépêché un envoyé pour les instruire?

Et enfin, un tel lien pourrait expliquer pourquoi la petite-fille de Guillaume le Conquérant au travers de la lignée féminine était, en fait, nommée Judith (Yehudi,  » Juive « ), un nom utilisé exclusivement à cette époque par des personnes de confession juive.

Toutefois, les récits qui précèdent n’ont pas été jugés suffisamment convaincants pour que nous puissions bénéficier d’un soutien, sauf dans les cas suivants dans un sens anecdotique et circonstanciel. La circonstance la plus fortuite, fut lorsque nous sommes ensuite tombés sur l’Encyclopédie juive concernant la France (2003).

Selon le récit encyclopédique, entre 300 et 650 de notre ère, les juifs résidant en France étaient périodiquement soumis à des amendes, des restrictions et des efforts pour les convertir au christianisme, avec des conséquences très intéressantes (p. 10) :

Afin d’assurer le triomphe public de l’Église, le clergé s’est efforcé d’amener les Juifs. à l’acceptation du baptême… Avitus, évêque de Clermont, s’efforça longuement mais en vain de réaliser des conversions. Longtemps, en 576, un Juif chercha à être baptisé. [En colère,] l’un des anciens [du Juif], les coreligionnaires lui ont versé de l’huile fétide sur la tête. Le dimanche suivant, la foule [chrétienne] qui s’est mise en colère. accompagné de l’évêque a rasé la synagogue jusqu’au sol. Par la suite, l’évêque a dit à l’Assemblée des Juifs que s’ils n’étaient pas disposés à embrasser le christianisme, ils devaient se retirer, car en tant qu’évêque, il ne pouvait avoir qu’un seul troupeau. Il est dit que cinq cents Juifs ont alors accepté le baptême, et le reste de la communauté s’est retirée à Marseille. 

En 689, cependant, la situation a été radicalement modifiée pour les Juifs de France (p. 11 ):

Mais dans le sud de la France, dans une région alors connue sous le nom de « Septimanie », et qui dépendait des rois wisigothiques d’Espagne, les Juifs continuèrent à résider et à prospérer.

De cette époque (689) date de la plus ancienne inscription juive connue concernant la France, celle de Narbonne. Les Juifs de Narbonne, principalement des marchands, étaient populaires parmi le peuple, qui se rebellait souvent contre les rois wisigothiques. Il est intéressant de noter que Julien de Tolède accuse la Gaule d’être Judaïsés. Wamba décréta que tous les juifs de son royaume devaient soit embrasser le christianisme, soit quitter ses dominions. Cet édit, qui « menaçait les intérêts du pays », provoqua  le fait que le comte de Nîmes Hilderic, l’abbé Ramire et Guimaldus, évêque. de Maguelon, ont pris les Juifs sous leur protection et ont même contraint leurs voisins à suivre leur exemple. Mais l’insurrection a été écrasée, et l’édit d’expulsion a été prononcé, entrant en vigueur en 673. Pourtant, l’exil des Juifs n’a pas été de longue durée… 

D’une lettre du pape Étienne III (768-772) à l’évêque Aribert de Narbonne, on voit qu’en son temps les juifs habitaient encore en Provence, et même sur le territoire de Narbonne… Cette concession est probablement liée à un curieux épisode de la lutte avec les Arabes.

Le « Roman de Philomène » raconte comment Charlemagne, après le fabuleux siège de Narbonne, a récompensé les Juifs pour la part qu’ils avaient prise dans la reddition de la ville. Il leur a cédé, pour leur propre usage, une partie de la ville, et leur a accordé le droit de vivre sous l’autorité d’un « roi juif », comme les Sarrasins vivaient sous l’autorité d’un roi sarrasin.

Me’ir, fils de Simeon de Narbonne (1240), dans son « Mil’hemet Mitzvah » fait référence à la même histoire…

Une tradition selon laquelle Charles leur accordait une troisième partie de la ville et de sa banlieue est en partie confirmée par un document qui existait autrefois dans l’abbaye de Grasse, et qui montrait que sous l’empereur Charlemagne, un « roi des Juifs » possédait une partie de la ville de Narbonne, possession que Charlemagne confirmait en 791.

Dans les lettres royales de 1364, il est également indiqué qu’il y avait deux rois à Narbonne, un juif et un sarrasin, et qu’un tiers de la ville avait été donnée aux juifs.

Une tradition préservée par Abraham ibn Daud, et en partie d’accord avec la déclaration de Benjamin de Tudela, son contemporain, attribue ces faveurs à R. Makir, que Charlemagne convoque de Babylone et qui se dit descendant de David.

Le quartier juif de Narbonne était appelé « Nouvelle Ville », et « Grande Juiverie ». La famille Makir portait, en fait, le nom  de « Nasi »(prince), et vivait dans un bâtiment connu sous le nom de « Cortada Regis Judaeorum ».

Blason de Makhir ibn Habibi al-Narboni, Nasi – Exilarque de Babylone, né à Bagdad en Iraq, Fils de Natronai Ibn Habibai, Exilarch de Pumbeditha & Almeria et d’une femme de nom inconnu, fille d’Eleazar Kalir.- Il est aussi le frère de « Isaac le juif », diplomate de Charlemagne, lui-même mort dans le Pays de la Loire (Anjou), et fut le Père de Yehudah Zakkai ben Yitzhak qui épousa une fille Kalonymus.

L’octroi de tels privilèges semblerait certainement être lié à un événement particulier, mais plus probablement sous Charles Martel ou Pépin le Bref, que sous Charlemagne…

Il est certain que les Juifs étaient à nouveau nombreux en France sous Charlemagne, leur position étant réglementée par la loi. Ils faisaient du commerce d’exportation.

Un exemple de cela se trouvant chez le Juif que Charlemagne employait pour aller en Palestine et ramener des marchandises précieuses : Isaac le Juif, qui fut envoyé par Charlemagne en 797, avec deux ambassadeurs, pour négocier avec Harun al-Rashid, était probablement l’un de ces marchands…….

Il a été dit que les Juifs, loin d’être des objets de haine pour l’empereur, étaient mieux aimés et considérés que les Chrétiens. 

L’évêque Agobard a également revendiqué :

« Les chrétiens célèbrent le sabbat avec les juifs, profanent le dimanche et transgressent les jeûnes réguliers. Parce que les Juifs se vantent d’être la race des Patriarches, la Nation des Justes, les Enfants des Prophètes, les ignorants pensent qu’ils sont le seul peuple de Dieu et que la religion juive est meilleure que la leur. »

Ce que nous apprenons de ce récit historiquement documenté, c’est qu’il y avait une relation étroite entre les Juifs de France et la monarchie française:

  • que les Juifs français avaient un réseau commercial très étendu qui s’étendait jusqu’en Asie centrale et au-delà, et peut-être plus profondément,
  • que les citoyens français aimaient et respectaient généralement les Juifs,
  • qu’il y a eu plusieurs cas de conversion au judaïsme, même parmi les membres de l’église de haut rang. Mais ils n’étaient pas vraiment sémitiques…

Avant de quitter la France pour accompagner nos nouveaux convertis français en Angleterre avec Guillaume le Conquérant, nous souhaitons réitérer un point:

La plupart de ces personnes, bien que pratiquant le judaïsme, n’étaient pas sémitiques. Au contraire, ils étaient pour la plupart d’origines méditerranéennes, et non pas moyen-orientales dans leur ascendance dominante.

Nous croyons que c’est la raison pour laquelle l’ADN du clan écossais (p. ex. Gordon, Campbell, Forbes) recueilli et testé dans notre étude est fortement concentrée dans la péninsule ibérique et le sud de la France, et pourquoi il n’est pas classiquement sémitique et centré en Palestine ou en Judée.

Si nous réexaminons la généalogie utilisée par le prince Michael Stewart pour établir sa descendance de la tribu de Juda et la comparons avec l’ensemble des données de l’Encyclopédie juive, nous voyons qu’une erreur critique a été commise. Dans le tableau généalogique de Stewart, une lignée de la descendance est tirée de Théodoric IV (720-732) à Guilhelm de Toulouse de Bellone, qui est le souverain davidique de Septimanie (Narbonne).

Cependant, il y a deux erreurs ici. D’abord, c’est Guilhelm (William) qui a reçu le titre honorifique de Makir (professeur), et pas Theodoric. Deuxièmement, Guilhelm n’était pas un fils de Théodoric, mais plutôt un étranger qui avait été envoyé par le centre juif de Babylone à Narbonne pour établir une académie. Ainsi, la lignée de Pépin, Charlemagne, Louis Ier, Charles Ier n’aurait pas été touché par la parenté judaïque/sémitique/davidique par l’intermédiaire de cette source.

Selon cet auteur, profitant de l’absence du duc de Septimanie Makhir – parti guerroyer en Ecosse ( !) – en 750 EC, les musulmans auraient repris Narbonne. Ils en auraient profité pour torturer le plus jeune fils de Makhir, Gilbert (Guibelin /Gui Alberic/ Yakar) en le clouant sur une croix. Gilbert aurait survécu à l’épreuve et serait parti conquérir le Rouergue [puis sans doute à Toulouse, puisqu’il est connu par ailleurs comme Guilhem de Toulouse].

Makhir, de retour en Septimanie dès 752 serait allé aider Pépin au siège de Narbonne. C’est la raison pour laquelle Pépin le Bref aurait élevé Makhir, duc de Septimanie au rang de roi oint de Septimanie en 759.

Makhir/Théodoric Ier Nehemiah serait mort (ou aurait abdiqué) en 765 EC, et son fils Théodoric II Nehemiah (Deitrich Namon/Aumery le Chétif) de Septimanie lui aurait succédé comme second « Roi Davidien » de Septimanie. Succédant à son tour à Pépin en 768, Charlemagne aurait confirmé l’alliance carolingienne avec le nouveau roi davidien de Septimanie. Or on retrouve le nom d’Aymeri (Aumery) qui jusque là était connu sous le nom de Guilhem de Toulouse… (Patric CHOFFRUT )

Cette information validerait à contrario, la descendance juive et davidique des carolingiens…!

Une lignée davidique entre cependant en jeu, un peu plus tard, par Guilhelm,  lorsque son fils, le prince Bernard de Septimanie, chambellan impérial à la cour carolingienne, marie la fille de Charlemagne, la princesse Dhuada. La lignée continue à travers leur fils Bernard aurait porté du sang davidique et sémitique. (liste des rois de Jérusalem)

Cependant, nous devons aussi reconnaître deux signes culturels du judaïsme déjà présents dans la dynastie carolingienne. Tout d’abord, le prénom Dhuada signifie Davida. C’est la forme féminine de David.

Avoir nommé une fille Dhuada et l’avoir donnée à marier à un homme reconnu comme Juif, suggère fortement que Charlemagne se croyait d’ascendance davidique, ou du moins juif.

Deuxièmement, le fils de Charlemagne, Louis Ier (814-840), qui devint roi et empereur, épousa comme seconde épouse une femme nommée Judith de Bavière, et c’est de cette union qu’est issu Charles II (empereur 867-877). Cette lignée s’est poursuivie jusqu’à certains des rois de l’Empire, et de Jérusalem pendant les Croisades.

Louis II empereur d’Italie va engendrer : lrmengarde=Count Boso of Vienne, qui va engendrer : Kunigund=Sigebert of Verdun, qui va engendrer : Gozelo Ier comte de Montaigu dont les arrières petits enfants seront : Godefroy de Bouillon, Eustache III comte de Boulogne, Beaudoin Ier, Roi de Jérusalem.

C’est dans cette lignée carolingienne que le blason héraldique du Lion de Juda a été adopté par les nobles français, flamands et normands. Ils ont transporté ce blason en Écosse (par exemple, chez Guillaume le Lyon, les Bruces, les Stewart) et l’ont réintroduit en Angleterre avec les Plantagenets.

Nous n’en déduisons pas que les Bruces, les Stewarts et les Plantagenets présumaient être des descendants biologiques de David, d’ailleurs les tests d’ADN effectués jusqu’à présent n’en ont apporté aucune preuve.

Une conclusion plus plausible est que parmi leurs ancêtres, au cours des années situées entre 750 et 900, beaucoup ont été convertis au judaïsme, ce qui a introduit parmi les membres de la famille un engagement aux mitzvot, et à la foi juive, et peut-être la croyance (erronée) qu’ils étaient de descendance Davidique.

A suivre…

Voir tous les chapitres du livre : Quand l’Écosse était juive


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