Cas de conscience

Pour en finir avec l’instrumentalisation de l’histoire

Les partisans de l'éradication d'Israël parlent de Khazars. De quoi s'agit il ?

Historiquement, les Khazars étaient un peuple assez mystérieux installé entre la mer Noire et la mer Caspienne du 6e au 10e siècle, et une version historique largement contestée aujourd’hui identifie les Khazars, comme étant de lointains ancêtres des juifs ashkénazes européens.

Une partie de la complosphère mondiale a utilisé, et utilise encore, ce terme pour véhiculer tout un imaginaire antisémite. Et c’est assez fascinant de voir comment l’histoire de ce peuple, qui est peu connue du grand public, a été récupérée par ces différentes communautés autour du globe.

Si vous cherchez aujourd’hui ce terme sur les réseaux sociaux ou sur Youtube, vous allez très vite tomber sur des discours expliquant que les Khazars et leurs descendants seraient à l’origine d’une conspiration mondiale visant à exploiter les peuples de la planète. Ils seraient derrière un projet d’instauration d’un supposé nouvel ordre mondial satanique.


Si ce terme Khazar a surtout été utilisé ces dernières années par la propagande antisémite d’extrême droite, il a pu être invoqué par des militants anti israéliens dans le cadre du conflit israélo-palestinien, avec l’idée que si les juifs descendent des Khazars, eh bien ils n’ont rien à faire dans la région.

Nous allons démonter cette propagande …

Le présent article prend appui sur celui de Daniel Tollet, intitulé «Les Juifs originaires de la Péninsule ibérique en Europe centrale et orientale du XVIe au XVIIIe siècles», publié dans une somme remarquable qui regroupe les interventions du colloque international organisé du 10 au 13 mai 1992 par le Centre d’Études Juives de l’Université de Paris-Sorbonne. Cette somme a été publiée chez Maisonneuve & Larose (1996), dans la collection «Quatre Fleuves», sous le titre générique «1492. L’expulsion des Juifs d’Espagne».

L’accueil des Juifs dans ces parties de l’Europe posait certaines difficultés au XVIe siècle. En effet, Luther qui s’était montré plutôt conciliant envers les Juifs commença à faire preuve de réticence à partir de la fin des années 1530.

Les Luthériens firent expulser les Juifs de Saxe (en 1537), de Berlin (en 1560 et 1572), de Silésie enfin (en 1589).


Par crainte de la Réforme, les autorités catholiques se montrèrent tolérantes. Ainsi, dès 1520, Charles Quint confirma par exemple les privilèges des Juifs d’Augsbourg (en 1530) et de Spire (en 1544).

Mais en 1555, la Papauté reprit les choses en main. Une bulle de Paul IV condamnait le Talmud et renforçait la ségrégation.

En 1569, une bulle de Pie V entraîna la fermeture de cent huit synagogues dans les États pontificaux, une politique qui força les Juifs à se mettre sous la protection des Ottomans chez lesquels de puissantes familles juives s’étaient installées. La Papauté fit marche arrière. Et sous la pression des Calvinistes, les Juifs malmenés par les Luthériens purent retrouver leur place en Allemagne.

Les Juifs séfarades en Europe centrale et orientale

Des Séfarades s’installent à Hambourg. Leur communauté prospéra tant et si bien qu’elle eut un rôle non négligeable dans la fondation de la Banque de Hambourg (en 1619) qui devait se spécialiser dans le commerce avec l’Espagne, le Brésil et les Antilles. On trouve au moins douze Juifs parmi les fondateurs de cette banque (1619-1623) à laquelle la ville dut en grande partie sa prospérité. Confiants dans l’influence que leur donnaient les services rendus, les Juifs élevèrent une synagogue (vers 1626), sans tenir compte de la loi qui leur interdisait l’exercice public de leur culte, et placèrent le rabbin Isaac Athias d’Amsterdam à la tête de leur communauté.

Les conflits entre l’Espagne puis le Portugal et les Provinces-Unies (de 1621 à 1648) favorisèrent particulièrement cette communauté. J’en profite pour ouvrir une parenthèse.

Des drôles me feront obligeamment remarquer que les Juifs se sont enrichis par la guerre; et ils en concluront qu’ils l’ont bien évidemment provoquée… Qu’opposer à une telle «pertinence» ? Je pourrais leur donner l’exemple de l’Espagne qui, restée neutre au cours de la Première Guerre mondiale, s’est considérablement enrichie au cours de cette période en fournissant les belligérants. Et, à ce que je sache, les Juifs n’étaient plus présents dans le pays depuis des siècles, pour cause d’expulsion…

Au milieu du XVIIe siècle, la communauté séfarade de Hambourg comptait sept cents membres mais seuls cent seize d’entre eux étaient redevables de la taxe communautaire, les autres étant trop pauvres pour s’en acquitter.

Une vie communautaire s’organisa autour de trois congrégations religieuses qui finirent par fusionner en une communauté dotée d’un directoire de sept membres élus pour deux ans. La vie intellectuelle était intense au sein de cette communauté, et dans les domaines les plus variés.

Citons entre autres noms Rodrigo de Castro (1550-1627), considéré comme le père de la gynécologie scientifique. Citons aussi Jacob Jehuda Léon, auteur d’une maquette du Temple de Salomon.

Le sabbataïsme eut un fort impact sur la communauté juive de Hambourg.  Certains s’enthousiasmèrent, en particulier les Juifs originaires du Portugal. Gluckel Hameln note dans ses «Mémoires» :

«On ne saurait décrire la joie qui s’empara de tous lorsqu’on reçut des lettres parlant du Sabbataï Tzvi. Ce sont les Portugais qui en reçurent le plus. Ils les apportaient dans les synagogues et les lisaient à haute voix».

C’est aussi dans cette communauté que l’on trouve le plus ardent dénonciateur du sabbataïsme, Jacob Sasportas qui compare ce mouvement au christianisme. L’échec du sabbataïsme va favoriser chez les Séfarades d’Allemagne un sentiment de honte envers les Chrétiens, sentiment auquel ils vont tenter de remédier en édifiant d’imposantes synagogues.

Une vue du cimetière juif d’Altona répertorié par l’Unesco comme Patrimoine de l’humanité. Le lien suivant rend compte de l’extrême valeur de ce lieu où reposent Ashkénazes et Séfarades

Altona, sur l’autre rive de l’Elbe, aujourd’hui banlieue de Hambourg, appartenait alors au royaume du Danemark.

Au début du XVIIe siècle, les Séfarades portugais y fondèrent une communauté. En 1703, quelques familles venues de Hambourg s’y installèrent et obtinrent des droits complets en 1719. Ce n’est qu’en 1771 que cette communauté fut assez importante pour y construire une synagogue.

Dès le début du XVIIe siècle, le roi du Danemark, Christian IV, s’efforça d’attirer les Juif de Hambourg mais aussi d’Amsterdam pour qu’ils prennent part au développement de Glückstadt, à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest d’Altona, sur la rive de l’Elbe, dans le Schleswig-Holstein. Glückstadt deviendra pour un temps la concurrente de Hambourg.

En Allemagne et au Danemark, la période qui va du dernier quart du XVIe siècle à la première moitié du XVIIe siècle (en particulier la période de la Guerre de Trente ans, 1618-1648) fut une période de prospérité pour les Séfarades qui approvisionnaient les troupes impériales via Hambourg.

La défaite du Danemark (en 1626-1627) qui les protégeait entraîna le repli des Séfarades vers Amsterdam.

A la fin du XVIIe siècle, des Séfarades, sujets des Ottomans, s’installèrent à Vienne après obtention de lettres patentes. Une communauté juive commença à s’organiser et fut dotée d’un statut en 1778.

Lorsque les Juifs furent expulsés d’Espagne (en 1492), la Pologne et la Lituanie n’étaient pas encore les terres de tolérance qu’elles allaient devenir dans le dernier quart du XVIe siècle.

Ainsi, en 1495, les Juifs furent expulsés de Lituanie et de Cracovie. Jusqu’en 1503, ces expulsés s’installèrent sur les territoires de la couronne de Pologne avant d’obtenir le droit de revenir en Lituanie. Malgré une atmosphère chargée (les Juifs étaient accusés de profaner les hosties et de favoriser la conversion de Chrétiens au judaïsme, alors que le protestantisme ne cessait de gagner du terrain), les souverains polonais prêtèrent une oreille distraite à ces accusations et ils firent appel à des spécialistes juifs, en particulier à des médecins.

Citons Isaac d’Espagne, arrivé en Pologne avec sa famille vers 1496, après avoir été au service du Shah de Perse, Uzum Hassan. Citons également Samuel Bar Meshulam qui fut au service des monarques polonais Sigismond Ier et Sigismond II Auguste.

Ces médecins et chirurgiens séfarades fréquentaient à la cour du roi et autres puissants personnages des Juifs italiens et allemands tels Simon Ashkenazy, Efraïm Fischel, Saül Walh ou Elie Montalto, des humanistes (souvent doublés de diplomates) qui tous avaient fait leurs études en Italie, étaient des talmudistes et des connaisseurs de Maïmonide.

Ces Juifs contribuèrent donc à créer une ambiance favorable aux Juifs dans la Confédération polono-lituanienne, une ambiance que confirmait Josef Nassi, le neveu de Doña Gracia Nassi, banquier de Soliman le Magnifique (1520-1566) sous lequel il eut un rôle diplomatique de première importance, puisqu’il traitait avec la Perse et la Confédération polono-lituanienne. Il contribua en particulier à l’amélioration des relations polono-turques. En remerciement, le sultan lui remit en fief la région de Tibériade pour y installer des Juifs.

Dans les années 1590, la tension grandit entre la Turquie et la Pologne au sujet de la Moldavie et de la Valachie. Sigismond II Auguste, secondé par Josef Nassi, avait su maintenir la paix. Mais avec l’arrivée au pouvoir de Sigismond III, les relations entre ces deux pays se détériorèrent.

Le chancelier Jean Zamoyski fit appel à David Pasza (un Séfarade converti à l’Islam) afin de remédier à cette situation. Jean Zamoyski, fondateur en 1580 de la ville de Zamosc, s’employa à y attirer les Séfarades installés en Turquie et, à cet effet, il leur octroya en 1588 toutes sortes de privilèges calqués sur ceux dont bénéficiaient les Juifs de Hambourg.

La famille Zamoyski s’efforça donc d’attirer les Séfarades.

Ces derniers étaient grossistes en produits orientaux, médecins, pharmaciens, fabricants de produits de luxe. En assurant la protection de Gdansk, Thomas Zamoyski les incita à commercer avec les Provinces-Unies. La situation géographique de Zamosc en faisait une place de transit d’autant plus importante que le rôle de Lwow n’avait cessé de décroître pour cause de taux d’intérêts trop élevés, de la menace turque et du déplacement des voies terrestres vers la route maritime Venise-Gdansk.

A la fin du XVIe siècle, en Europe centrale et orientale, on a donc cherché à attirer les Séfarades originaires de la Péninsule ibérique afin qu’ils développent des relations commerciales entre l’Europe du Nord-Ouest et la Méditerranée (Péninsule ibérique et Empire ottoman).

Malgré l’appui de souverains et de puissants personnages, les Séfarades appelés dans ces régions se heurtèrent à diverses oppositions. Premièrement, celle de l’Église luthérienne et de l’Église catholique ; deuxièmement, celle de la bourgeoisie locale qui voyait en eux de dangereux concurrents ; troisièmement, celle des Ashkénazes qui avaient leurs habitudes et qui eux aussi considéraient que ces nouveaux-venus marchaient sur leurs plate-bandes.

Vers le milieu du XVIIe siècle, les Séfarades prirent donc une fois encore le chemin de l’exil. Ils quittèrent l’Europe centrale et orientale pour les Provinces-Unies et la Turquie.

Alors, Ashkénazes, Sépharades c’est quoi la différence ?

La théorie controversée qui prétend remettre en question l’héritage juif et sa légitimité sur la Terre d’Israël, selon laquelle les Juifs ashkénazes seraient les descendants des Khazars convertis au judaïsme au 7ème siècle ne repose que sur des mensonges et des omissions.

Nous pouvons, et devons, démystifier cette notion à travers l’histoire, la génétique et la linguistique, démontrant que les racines juives ashkénazes sont bien ancrées dans le passé juif ancestral, et que le mélange entre Ashkénazes et Sépharades a eu lieu à nde nombreuses reprises dans tout les pays de l’est.

Les Juifs ashkénazes sont reconnus comme une partie intégrante de la grande famille juive, c’est pourquoi à l’époque où les seuls commerçants capables de faire circuler des lettres de change entre l’Orient et l’occident (les juifs), organisaient des mariages entre certaines familles Sépharades et certaines familles Ashkenazes. Des grands Maîtres de la kabbalah sont nés de ces mariages.

L’analyse de l’ADN mitochondrial et des chromosomes Y des juifs ashkénazes indique une lignée masculine originaire du Levant et une lignée féminine originaire d’Europe. Pourquoi ?

L’ADN mitochondrial, contenu dans les organites cellulaires nommés mitochondries, est transmis uniquement par les mères. Le chromosome Y n’est présent que chez les hommes et reflète donc la lignée paternelle. Un avantage important de l’utilisation de l’ADN mitochondrial et du chromosome Y dans les études génétiques est que ces deux matériaux ne sont pas soumis au phénomène de recombinaison homologue (un brassage génétique) entre chromosomes maternels et paternels.

Les scientifiques ont utilisé un ensemble de données sur l’ADN mitochondrial bien plus nombreuses que dans des travaux précédents d’autres équipes. Ils ont trouvé que plus de 80 pour cent des ADN mitochondriaux modernes des juifs ashkénazes ont une origine européenne, qu’une petite proportion de ces ADN proviennent du Proche-Orient, et que pratiquement aucun ne semble provenir du Caucase Nord.

En d’autres termes, la lignée maternelle des juifs ashkénazes remonte principalement à l’Europe occidentale préhistorique !

Quant à la lignée paternelle, des études précédentes portant sur le chromosome Y avaient montré une origine très majoritairement proche-orientale, avec cependant une forte proportion européenne chez les ashkénazes Lévites, pour lesquels une ascendance Khazar serait donc possible.

Des hommes originaires surtout du Proche-Orient, des femmes d’origine surtout européenne : le tableau génétique des juifs ashkénazes souligne le rôle important qu’a dû jouer la conversion des femmes dans la formation de cette population.

Autant dire que la théorie fumeuse de Shlomo sand, sanctifiée par Youssef Hindi est, sans aucun doute, remise en question, car la génétique fiche en l’air la théorie qui alimente le discours pro-palestinien en vigueur sur la légitimité du peuple juif sur la terre d’Israël.

Sans parler ici, de la véritable origine des « palestiniens » qui nous le verrons dans un autre article, sont pour la plupart des émigrés du Maghreb, ou des réfugiés Bosniaques arrivés à l’époque de l’empire Ottoman, nous pouvons dire que contrairement à ce qu’affirment des gens sans aucune connaissances de l’histoire, les revendications juives sur la Terre d’Israël sont inaliénables, quelles que soient les tentatives visant à les contester.

Et pour y mettre un peu d’humour … Que disent les juifs israéliens sur la différence entre Ashkénazes et sépharades ?

Les Juifs d’ailleurs

Ni Ashkénazes d’origine est-européenne, ni Séfarades de la péninsule Ibérique, ni Mizrahim du Moyen-Orient. Qui sont-ils ?

En Afrique, en Inde ou en Amérique latine, des sociétés juives autoproclamées vivent dans la lignée du judaïsme, que ce soit à travers leurs pratiques et leurs traditions, les « réminiscences d’un passé juif » ou par conversion.

Les tribus perdues constituent le point nodal de cette diversité.

« Les Israélites de la Bible étaient divisés en douze tribus ayant pour ancêtres éponymes les douze fils de Jacob-Israël. À l’époque de la royauté, unifiée sous David et Salomon, succéda une période où les Israélites étaient divisés en deux royaumes : le royaume du Nord (Israël) regroupait les dix tribus de Ruben, Simon, Dan, Naphtali, Gad, Asher, Issachar, Zebulon, Ephraïm et Menasseh tandis que celui du Sud (royaume de Juda) était constitué des tribus de Juda et de Benjamin. La tribu de Levi était quant à elle dispersée parmi les autres (…) La conquête du royaume du Nord par les empereurs assyriens en 733-732 avant notre ère puis en -721 entraînèrent le déplacement de milliers d’Israélites vers l’Assyrie et la Médie tandis que la population du royaume du Sud allait être exilée en Babylonie par Nabuchodonosor, après la destruction du Premier temple de Jérusalem en -586. »

L’errance fascinante des dix tribus du royaume du Nord n’a cessé d’alimenter l’imaginaire universel. Pour certains chercheurs, les Anglais, les Irlandais, les Indiens d’Amérique du Nord, les Hottentots, les Mongols et les Karens étaient d’ascendance hébraïque.

De plus, depuis les années 1980, un regain croissant pour l’appartenance revendiquée, « à des degrés divers », aux tribus perdues, est constaté au Ghana, au Nigeria, au Cameroun, en Ouganda, en Afrique du Sud, en Inde et jusqu’en Papouasie-Nouvelle-Guinée… Dans ce périple, on y croise les Juifs du monde islamique, en Irak, en Syrie, en Turquie.

L’Asie centrale et le Caucase ont joué un rôle majeur dans les échanges économiques entre l’Orient et l’Occident, à travers la route de la soie.

Là, les Juifs de Boukhara, les Juifs des montagnes, les Juifs afghans et les Pathans partagent une généalogie commune que les conquêtes et les dispersions ont fini par isoler. Ils se considèrent comme les descendants des Israélites déportés par les Assyriens en -696, c’est-à-dire comme l’une des tribus perdues.

Sur le territoire de l’actuel Ouzbékistan, la présence de Juifs est ancienne.

Les communautés de Juifs boukhariotes présentes depuis des siècles furent rejointes, dans la seconde moitié du XIXe siècle, par des communautés ashkénazes. Elles priaient dans des langues différentes.

Après la révolution bolchevique, les premiers Juifs qui s’installèrent au Kazakhstan, vers 1920-30, mirent en place – on ne se refait pas – un système de soins médicaux et d’assistance à destination des populations nomades locales.

Entre 1926 et 1939, la population juive passa à près de 20 000 individus. Parmi eux, des exilés ou d’anciens prisonniers des camps de travail dont Léon Trotsky et Rabbi Levi Yitzchak Schneerson, père de celui qui allait devenir le dernier Rabbi de Loubavitch.

Quant aux Caraïtes de Crimée qui utilisèrent longtemps l’hébreu comme langue religieuse et savante, on peut lire, sous la plume d’Emmanuel Trevisan Semi, maître de conférences en études juives et hébraïques modernes à Venise, qu’ils posèrent (avec les Caraïtes d’Europe) un sérieux problème aux nazis : Juifs ou pas Juifs ?

Mais revenons au chapitre des Khazars, peuple dont l’aristocratie régnante choisit d’adopter le judaïsme comme religion officielle, entre la fin du VIIIe et le début du IXe siècle. Mais, selon la majorité des spécialistes, cette conversion n’aurait concerné que l’aristocratie, voire une partie de celle-ci.

La résurgence de « l’hypothèse khazare » s’exprime dans le livre de Shlomo Sand ‘Comment le peuple juif fut inventé’, qui donne à son auteur l’occasion de tirer une conclusion foncièrement anti-sioniste qui fit les délices des milieux radicaux, de l’extrême gauche européenne jusqu’à l’Autorité palestinienne.

L’Inde et ses tribus réintégrées en Israël

Installés en Asie du Sud depuis près de deux mille ans, les Juifs sont surtout dans les villes portuaires, telles Surat, Bombay, Madras, Calcutta et Cochin.

Nathan Katz, professeur émérite de l’école d’Affaires publiques et internationales de l’université de Floride, parle de trois communautés anciennes, les Bnei Israël (la plus importante numériquement), celle de Cochin, (la plus ancienne) et celle de la diaspora bagdadie. S’y ajoutent deux communautés émergentes, les Bnei Menashe et les Bnei Ephraïm. Au cours des dernières décennies, ces communautés émergentes ont affirmé descendre des tribus perdues et sont parvenues, dans une certaine mesure, à « intégrer le judaïsme mondial ».

En 2005, les Bnei Menashe ont été reconnus comme étant d’origine israélite par le Grand Rabbin séfarade d’Israël Shlomo Amar et en 2011, le gouvernement israélien les a acceptés dans le cadre de l’alyah.

Neuf couples issus de la communautés des Bnei Menashe se sont mariés au centre d’intégration de Kfar Hasidim, le 20 décembre 2017. (Crédit : Shlomo Haokip/Shavei Israel)

Ce que nous savons, c’est que tous ces juifs, d’où qu’ils viennent, étudient la même Torah, et disent tous de la même manière, dans leurs prières :

« L’an prochain à Jérusalem. »

Vers l’an 1000 avant notre ère, le roi David, soucieux d’assurer l’unité des douze tribus israélites sous son pouvoir, établit sa capitale dans une petite ville autonome des monts de Judée et y installe l’Arche d’Alliance (Aron ha-’Edout, littéralement « Arche du Témoignage »), où sont conservées les Tables de la Loi (Louhot ha-Brit, littéralement « Tables de l’alliance »). Son successeur, le roi Salomon, y construit un temple qui achève de sceller l’alliance entre Jérusalem et Dieu.

Depuis toujours, et quelques soient leur origine ou leur emplacement, d leurs maisons et leurs synagogues, les juifs marquent la direction de Jérusalem et se tournent vers elle dans leurs prières ; dans leurs actions de grâces, ils demandent sa reconstruction, répétant inlassablement le célèbre verset des Psaumes :

« Si je t’oublie, Jérusalem, que ma droite m’oublie » (137, 5).

Ils ne marquent pas moins de trois journées de jeûne annuelles pour porter son deuil et ne concluent pas la cérémonie de la Pâque et le service du jour du Grand Pardon (Yom Kippour) sans déclarer : « L’an prochain à Jérusalem. »

Pendant des siècles, quand ils en avaient la possibilité, ils choisissaient de mourir à Jérusalem pour être enterrés sur le mont des Oliviers, au pied duquel devait se produire la résurrection des morts et vers lequel devaient converger toutes les nations de la terre.

Dire aujourd’hui que Jérusalem n’est pas la capitale du peuple juif, c’est renier toute l’histoire de la Bible et même du Christianisme et de l’Islam.

On a le droit d’avoir des affinités avec un peuple plutôt qu’avec un autre, on a le droit de porter des jugements sur la politique d’un pays, quel qu’il soit. Mais ce qui contre-nature, c’est d’inventer une nouvelle histoire pour effacer celle qui ne nous arrange pas… !


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