Nouveau paradigme

L’espèce humaine va passer du corps grossier au corps subtil

Le 3ème souffle ou l'Agir universel...

Jeanne Guesné, riche de son expérience de quatre-vingt-dix années de vie et de ses recherches sur les phénomènes physiques du mysticisme, nous prouve, au fil de ses rencontres et de son rapport au monde, qu’au-delà du 6e sens, qui est celui de l’intuition, existe en chacun de nous une perception spécifique qui est celle du rapport au divin, quelle que soit la signification que l’on donne à ce mot.

Dans un livre testament, Le troisième souffle, Jeanne Guesné nous parle du saut qualitatif que doit opérer l’espèce humaine à travers l’expérience de chacun de nous, pour passer du corps grossier au corps subtil.

Sur la route de la vie, nous courons. Et les sportifs connaissent bien ce deuxième souffle qui, au moment où l’on semble perdre ses forces, apporte une nouvelle énergie permettant d’aller au delà de ses propres capacités.


Jeanne Guesné nous propose d’accéder au troisième souffle pour atteindre le palier d’évolution sans lequel la notion d’exister ne prendrait pas tout son sens. En des mots simples, elle nous révèle la grande potentialité de chaque individu, celle dont tous les vrais sages de l’Histoire ont parler pour mieux nous éveiller et nous libérer.

Jeanne Guesné (9 avril 1910 à Cusset – 16 mars 2010), est une ancienne infirmière connue pour ses ouvrages sur la spiritualité et le paranormal. Elle disait, en particulier, pratiquer le voyage astral depuis 1938.

Bibliographie :
– Le grand passage : voyages hors du corps (1978), rééd. L’Espace Bleu, 1994
– La conscience d’être, ici et maintenant (1983), rééd. J’ai Lu, 2009
– Le 7e sens ou le corps spirituel, Éd. du relié, Poche, 1991
– Le 3e souffle, ou L’agir universel, Ed. Albin Michel, 1995

Extrait de son livre « Le 3e souffle »

Un des faits marquants de notre époque est la réévaluation de la réalité spirituelle. Elle n’est pas seulement intellectuelle, mais elle touche aux fibres les plus intimes de l’être.


Elle entraîne pour l’homme un besoin croissant de reprendre contact avec une réalité intérieure que beaucoup ont oubliée, au profit du développement exclusif de la pensée rationnelle. Cela implique une transformation et une harmonisation de toutes les composantes de la nature humaine.

La très grave crise qui secoue notre monde sonne le glas d’une époque.

Seul l’éveil spirituel dans un minimum de consciences individuelles peut amorcer une transformation en l’Homme, l’ouvrant au dynamisme des voies qui conduisent du « Savoir à la Connaissance » de « l’automatisme à la conscience », et des ténèbres de la mort à la Lumière de vie.

Au début du siècle, la planète comptait moins d’un milliard et demi d’habitants. Aujourd’hui, le chiffre atteint les six milliards. La confusion est présente dans tous les domaines, sauf dans celui de la technologie, où l’adaptation des découvertes scientifiques semble ne plus connaître de limites.

À partir des humains, l’énergie mentale s’est développée en énergie intellectuelle et, avec le temps, recouvre peu à peu la partie solide de la planète. Or nous vivons aujourd’hui une époque où les problèmes scientifiques les plus actuels manifestent une évidence qui déborde le cadre de la matière et correspond à une exigence de l’esprit.

L’inconnu n’est pas synonyme d’inconnaissable, et si nous nous dirigeons, sans complaisance, vers les pôles les plus avancés de la recherche (matière-esprit) en excluant tout dogme, nous débouchons inéluctablement sur des dynamismes organisateurs et régénérateurs, en notre propre intériorité.

Chacun de nous s’est imposé inconsciemment un masque pour se protéger de l’inconnu. Or le propre du travail intérieur est de gommer ce masque avec patience et persévérance – car il se reconstitue inlassablement.

Tant qu’il n’aura pas reconnu son esclavage imposé par les hôtes invisibles (pensées négatives, désirs insatisfaits, angoisses, peurs, etc.) qui envahissent son personnage habituel et gouvernent toutes ses réactions, l’Homme ne pourra faire allégeance à l’Être qui habite son ultime profondeur et attend son « retournement », c’est-à-dire son éveil.

Aujourd’hui les sciences et les traditions ont fait le premier pas pour se rejoindre, et ce doit être un encouragement dans la confusion des esprits qui règne actuellement.

Soyons les « pionniers » de cette reconnaissance réciproque de l’universalité de l’être, et portons haut dans notre cœur le signe du ralliement de notre nature profonde, exigé par l’évolution. Faisons confiance à l’ordre secret de la Création qui, à travers la multitude des tribulations, conduit l’Homme, d’étape en étape à la fulguration de l’harmonie, de la paix… de l’amour.

Si nous pouvions nous convaincre de cette évidence, combien de conflits, de souffrances inutiles, d’inquiétudes, sinon de drames, éviterions-nous ?

Notre corps recèle une masse d’énergie qui réclame notre participation consciente pour se libérer.

Lorsque nous sommes totalement à l’écoute – corps, sentiment, pensée -, cette énergie devient « dynamique » et le corps vivant. Goûtez-en la saveur une seule fois et vous en retrouverez le goût dans la vie quotidienne. Elle est le goût de l’Être immortel en nous. Le goût de l’énergie qui maintient l’unité du corps, mais en demeure indépendante. Cette énergie est en réalité un second corps. Lorsque je m’oublie, elle se dissout…

Lorsque je suis présente au présent, elle s’identifie, s’amplifie… La croissance de ce second corps d’énergie-conscience-connaissance est le sens même de la vie.

Par mon travail intérieur, je ne connais pas seulement un accroissement de ma faculté d’analyser, de calculer, de conclure ; c’est une amplitude de mon « espace d’investigation » de ma sensation corporelle profonde. Elle conduit à un accroissement de mon discernement, qui peu à peu me libère de mes contraintes sociales et culturelles. Si je ne suis pas identifiée à mon corps, je peux le gérer.

Si je ne suis pas identifiée à mon émotion, je peux la contrôler. Si je ne suis pas identifiée à mes pensées, je peux servir ma conscience d’être. Le vouloir de l’ego est toujours une barrière. Avoir faim et soif d’être, c’est l’aimant qui nous relie en nous-même et aux autres. La force est toujours donnée dans le présent de l’instant.

Il arrive un jour où l’on sent que l’on est deux : un personnage dans un corps en correspondance avec son environnement, et quelque chose d’autre, comme un témoin invisible et muet, toujours présent. À partir de là s’opère une rupture qui brise un rythme. L’existence continue apparemment sans changement, mais plus rien n’est semblable. On sait que le corps va mourir un jour, mais ce qui le sait en est indépendant, et la mort ne le concerne pas. Cela est une certitude inexprimable et qui ne demande aucune explication pour être. Il suffit de demeurer disponible à son expression en Soi, disponible à son écoute. L’erreur serait de confondre cet état de paix sublime avec le calme d’un mental conciliant. (…)

Des sens intérieurs prennent vie en l’homme et le font agir spontanément, sans passer par les schémas intellectuels du mental. Il acquiert alors l’état de compréhension dans le silence intérieur entre deux pensées, entre deux sensations, entre deux réactions… et tout à coup, c’est l’éclair qui foudroie !…

Le réel est l’intervalle entre deux existences, l’intervalle entre le sommeil profond et la veille… ce que nous appelons « rien »… d’où tout émane… Les morts ne sont pas dans le monde d’après l’existence. Ils sont ici, ils sont nous, qui dormons et rêvons notre condition humaine.. Nous vivons dans le despotisme du langage qui nous fait oublier que les mots ne sont pas la chose qu’ils représentent. Nous nous mouvons dans un monde d’étiquettes et dans la mémoire codifiée de ces étiquettes. (…)

William Blake, L’âme planant au-dessus du corps (1806)

 

LES LECONS DE SAGESSE par Jeanne GUESNE *

« Très jeune, je fus frappée par les paradoxes invraisemblables que je découvrais en moi.

Par exemple : J’ouvrais la porte à un ami qui venait me voir. Et plus aucune pensée dans la tête … je ne pensais plus. Nous nous parlions souvent 1/4 d’heure, 1/2 heure … aucune pensée. Lui ne s’apercevait de rien … C’était extraordinaire. Je le reconduisais … Et tout redevenait comme avant.

Le penser n’existait plus, et cependant, jamais je n’avais été aussi présente.
Seul mon âge aujourd’hui, m’autorise à vous en faire la confidence. Car je suis certaine qu’il s’agit là d’un immense progrès pour la condition humaine.

Il est impossible de donner à quelqu’un l’expérience qu’il n’a pas eu lui-même. Au Moyen-âge, qui aurait pu penser que l’homme fabriquerait des avions, des fusées ?
Depuis très longtemps, une idée vivait en moi : la VIE ne cesse jamais, seules naissent et meurent les formes qui la contiennent.

Je suis certaine que l’expérience “sans penser” peut donner l’orientation des découvertes pour la guérison. J’ai découvert la dimension quantique, c’est à dire le champ quantique. Et toujours la dimension du miracle, la phrase de Saint Augustin : AIME, et fais ce que tu veux. »

Les opinions sont un fardeau inutile, la peur de la mort aussi. « Tu ne peux pas mourir, tu es la Vie qui se transforme » a-t-elle entendu. Il faut saisir la réalité de la vie dans l’intervalle entre deux pensées. La Vie est trop immense pour se laisser enfermer dans des concepts. La vie est la fulguration de Dieu dans la matière. Et comme le disait Teilhard de Chardin : « Tout ce qui monte converge ».

Là aussi la sagesse de Jeanne Guesné est de comprendre que nous avons assez des problèmes de notre vie sans avoir besoin de nous encombrer de nos anciens problèmes. Elle a sans cesse mis en garde contre les « régressions » dans les vies antérieures et les sorties hors du corps qui ne sont pas des sorties hors de l’égo.


Dans ses nouveaux livres « Le septième sens », « La conscience d’être », « Le troisième souffle » elle préconise une culture de l’attention, selon les enseignements de Gurdjeff et du Zen : « Soyez attentif à tout ». D’une attention sans intention. Une attention extrême à chaque instant. Vivre ce que l’on fait. C’est cela qui mène à l’Eveil. Avoir la conscience d’être ici et maintenant donne la Joie d’Etre. L’instant présent contient tout et donne la sensation de Présence d’être là. Dans une lucidité immobile être un avec le monde dans un regard conscient. Chaque matin le silence de l’aube nouvelle nous rend notre virginité.

 

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