Secrets révélés

L’apparition d’Israël dans les dossiers JFK ne le relie pas à la mort de JFK

par Norman Krieg

James Jesus Angleton était l’un des personnages les plus fascinants de la communauté du renseignement du XXe siècle. Cet intellectuel décharné était le célèbre chasseur d’espions de la CIA, trompé par son ami le plus proche, Kim Philby, le célèbre agent double britannique.

Angleton avait pour mission principale d’implanter des agents soviétiques aux États-Unis, mais curieusement, il était également seul responsable du dossier israélien. Ses relations avec les services de renseignement israéliens étaient si étroites qu’il est commémoré à Jérusalem par le poste d’observation « Jim Angleton Corner ».

Les dossiers JFK publiés la semaine dernière comprenaient un court document auquel s’est rallié le groupe « Je ne suis pas antisémite ; je pose juste des questions ». Dans ce document de 1965, le FBI décrit un dispositif mis en place en 1954, qui encode toutes les informations reçues des contacts israéliens d’Angleton, notamment concernant les voyages de citoyens américains en Russie via Israël.


Les antisémites d’aujourd’hui se concentrent sur un addendum [entre crochets] qui avait été expurgé jusqu’à présent :

« Les directeurs de la CIA ont permis à Angleton de diriger plusieurs projets de renseignement, dont beaucoup avec les services de renseignement israéliens ».

Selon les théories du complot, puisque les dossiers JFK comprenaient ce dossier – qui semble n’avoir aucun lien avec l’assassinat – et puisque la partie concernant Israël a été volontairement expurgée pendant des décennies, Israël est donc coupable d’un complot contre le président.

Bien sûr, pour ceux qui connaissent l’histoire du monde du renseignement et sont suffisamment rationnels pour ne pas imputer quoi que ce soit aux Juifs, ce document n’est ni surprenant ni incriminant.

Comme on le sait aujourd’hui, lorsque Nikita Khrouchtchev prononça en 1956 son discours décisif, fustigeant Staline pour ses crimes, ce discours fut « volé », puis transmis aux États-Unis par les services de renseignement israéliens pour diffusion internationale.


Ce fut un véritable coup de propagande qui porta gravement préjudice aux Soviétiques et poussa de nombreux sympathisants communistes du monde entier à rompre avec la mère patrie. Une partie de la gauche intellectuelle, dont la vision du monde fut bouleversée, se tourna même vers le conservatisme, donnant naissance au mouvement néoconservateur qui perdure encore aujourd’hui.

Obtenir ce discours aurait suffi à lui seul à prouver l’importance des services de renseignements israéliens pour l’Amérique. Cependant, il faut noter que la note d’Angleton au FBI date de 1954, soit deux ans avant le coup d’État. Qu’avaient alors fait les services de renseignements israéliens ?

On ignore encore quels services Israël a rendus par l’intermédiaire d’Angleton. On peut toutefois supposer que cela était lié à sa présence en Russie.

Comme on le sait, nombre des premiers sionistes de premier plan venaient d’Europe de l’Est, étaient profondément socialistes, voire communistes, et conservaient une certaine affinité avec la Russie. Le « oui » de l’URSS à la partition en novembre 1947 s’explique par le fait qu’elle considérait Israël comme un nouvel allié socialiste. L’un des principaux conseillers de Ben Gourion était un espion à la solde de la Russie (Israel Beer, arrêté en 1961).

À l’inverse, les Israéliens devaient être très présents en Russie. Alors, que savaient ou faisaient d’autre les services de renseignements israéliens en Russie ?

Eh bien, tout d’abord, certains indices suggèrent que la mort de Staline n’était peut-être pas naturelle. À sa mort, le dictateur purgeait les professionnels de la santé juifs par le biais du prétendu « complot des médecins ». Des rumeurs circulaient selon lesquelles Staline, paranoïaque et meurtrier, envisageait de tuer les médecins arrêtés, puis d’ordonner son propre Holocauste. Était-ce simplement un hasard s’il était mort avant que son plan ne puisse être mis à exécution ? Ou, ironie du sort, un médecin aurait-il pu précipiter sa disparition ?

Mais revenons aux documents JFK. L’interprétation erronée actuelle du document Angleton rappelle qu’un minimum de connaissances peut être dangereux, surtout lorsqu’il s’agit d’antisémitisme. Cependant, en examinant les documents objectivement, avec une certaine connaissance de l’histoire et un brin de cynisme, on peut apprendre beaucoup.

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