Cas de conscience

Confusion sur fond de tensions américano-iraniennes

Quand la confusion règne, l'ennemi assoit son pouvoir ! Encore un exemple de manque de discernement.

Alors que Washington et Téhéran se préparent pour un nouveau cycle de négociations à Mascate, la capitale d’Oman, les États-Unis affichent un front particulièrement divisé.

L’administration Trump se montre incapable de définir une position unifiée sur la question nucléaire iranienne, ce qui soulève des inquiétudes croissantes sur la solidité des négociations à venir.

Les divergences de vues éclatent au grand jour entre les différents responsables américains.


Steve Witkoff, envoyé spécial pour les pourparlers, a récemment incarné ce flottement : d’abord favorable à un certain niveau d’enrichissement de l’uranium par l’Iran, il a révisé ses propos quelques heures plus tard en appelant à un démantèlement complet du programme nucléaire iranien.

Cette volte-face a suscité une réponse immédiate de la part du ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, qui a réaffirmé que le droit à l’enrichissement ne serait pas mis sur la table des discussions.

Dans les couloirs de la Maison Blanche, deux camps opposés s’affrontent.

D’un côté, les partisans d’une ligne modérée, comme Witkoff lui-même et le vice-président J.D. Vance, estiment qu’un démantèlement total conduirait à un blocage des pourparlers. Ils privilégient une solution encadrée, incluant des inspections strictes. Ce groupe prône une stratégie de désescalade, en phase avec les positions affichées par Vance, partisan d’un recentrage des priorités américaines sur le front intérieur plutôt que sur des interventions militaires.


À l’opposé, des figures telles que le secrétaire d’État Marco Rubio et le conseiller à la sécurité nationale Mike Walz exigent une suppression totale des capacités nucléaires iraniennes, une position qui s’aligne sur celle du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Ces responsables s’appuient sur une doctrine de fermeté, ne laissant aucune marge à l’Iran pour conserver son infrastructure nucléaire.

La confusion est aussi visible dans les prises de parole publiques.

Carolyn Levitt, porte-parole de la Maison Blanche, a tenu un discours ambivalent : elle a exprimé la volonté du président Trump de résoudre la crise par la négociation, tout en insistant sur l’objectif final d’un Iran sans programme nucléaire. Tammy Bruce, du Département d’État, a elle aussi souligné qu’aucun enrichissement ne serait accepté, tout en précisant que le contenu réel des discussions restait confidentiel.

En parallèle, les préparatifs militaires avancent.

Des bombardiers stratégiques B-2 américains ont été déployés à portée de frappe de l’Iran. Ces avions, capables de transporter les bombes anti-bunker les plus puissantes, pourraient théoriquement cibler les installations nucléaires les plus profondément enfouies, comme celles de Natanz et de Fordow. Toutefois, les analystes militaires avertissent que même une attaque de cette envergure ne pourrait qu’ajourner le programme iranien, sans réellement le stopper.

L’Iran, pour sa part, poursuit l’enrichissement de l’uranium à un niveau sans précédent : 60 %, seuil jamais atteint par un pays sans arsenal nucléaire.

Selon l’AIEA, cette quantité permettrait à Téhéran de produire une bombe nucléaire par mois. Le « temps de percée » – soit le délai nécessaire pour disposer de suffisamment de matière fissile pour une arme – est désormais estimé à une ou deux semaines, contre une année entière sous l’accord de 2015.

Sur le plan technique, l’Iran dispose déjà de deux des trois éléments requis pour produire une arme nucléaire : la matière fissile et les vecteurs de transport, grâce à ses missiles balistiques et à ses avancées spatiales. Le troisième élément, un dispositif de détonation sophistiqué, pourrait être développé en quelques mois selon certains experts.

Si l’accord avec Moscou pour l’achat d’avions de chasse SU-35 se concrétise, Téhéran pourrait également acquérir la capacité de livrer une bombe nucléaire par voie aérienne.

Dans ce climat incertain, la position iranienne reste ferme.

Le pays rejette toute idée de démantèlement total, refuse le modèle libyen préconisé par Israël, et insiste pour conserver l’uranium enrichi sur son sol.

Ali Shamkhani, conseiller de l’ayatollah Khamenei, a même menacé de déplacer les stocks vers des lieux secrets si les menaces militaires persistaient, et évoqué l’expulsion des inspecteurs internationaux.

Les négociations à venir se dérouleront donc dans un climat tendu, sur fond de désaccords internes à Washington, de pressions extérieures croissantes et de détermination inébranlable à Téhéran. La fenêtre diplomatique semble de plus en plus étroite, tandis que le spectre d’un affrontement militaire reste présent à l’horizon.

Selon le New Tork Times, Trump a dissuadé Israël de frapper les installations nucléaires iraniennes en mai.

Le quotidien affirme que les responsables israéliens s’attendaient à ce que Washington leur donne le feu vert pour bombarder l’Iran.

Donald Trump a pris cette décision après des mois de débat interne sur la voie à suivre : engager une démarche diplomatique ou soutenir Israël dans ses efforts pour freiner la capacité de l’Iran à construire une bombe, à un moment où le pays est militairement et économiquement affaibli, poursuit le quotidien américain.

Il souligne en outre que ce débat a mis en lumière les divisions entre les membres traditionnellement bellicistes du cabinet américain et d’autres conseillers plus sceptiques quant à l’efficacité d’une attaque militaire pour détruire les ambitions nucléaires de l’Iran sans déclencher une guerre de plus grande ampleur.

Depuis son retour à la Maison-Blanche, M. Trump appelle l’Iran à négocier un nouveau texte, mais menace de bombarder le pays en cas d’échec de la diplomatie.

Le président iranien Massoud Pezeshkian a déclaré mercredi souhaiter « conclure » un accord avec les États-Unis sur le programme nucléaire. Mardi, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei — ultime décideur sur les questions stratégiques — a salué les discussions en cours, tout en se disant sceptique quant à leur issue.

L’Iran est le seul État non doté de l’arme nucléaire à enrichir de l’uranium à un niveau aussi élevé (60 %), proche des 90 % nécessaires à la fabrication d’une arme atomique, tout en continuant à accumuler d’importants stocks de matière fissile, selon l’AIEA. L’accord de 2015, que Donald Trump avait dénoncé lors de son premier mandat, plafonnait ce taux à 3,67 %.

Les discussions indirectes entre Téhéran et Washington, sous médiation omanaise, ont été lancées le 12 avril à Mascate par M. Araghchi et l’émissaire du président Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff. Elles se poursuivront samedi à Rome, a indiqué mercredi la télévision d’État iranienne, une information confirmée à l’AFP par le ministère italien des Affaires étrangères.

Nous verrons très vite où ces discussions vont mener !


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