Cas de conscienceTV

Une nouvelle guerre d’Algérie dans le Pacifique

Vidéo

Dans un article précédent, nous avons parlé de la décolonisation des Outre-mer français. Ce que nous avons appris, c’est que des influences étrangères sont à l’oeuvre pour organiser le soulèvement.

La décolonisation des Outre-mer français

Aujourd’hui, nous allons apprendre que cette situation n’est pas nouvelle, et que l’état français n’a rien fait pour empêcher ce qui vient.

Troisième jour de couvre-feu et troisième jour de violences en Nouvelle-Calédonie. Face à la menace d’une aggravation de la crise, Emmanuel Macron a déclaré l’état d’urgence ce mercredi 15 mai, après que les députés ont voté à Paris la réforme gouvernementale du corps électoral à l’origine de la colère du camp indépendantiste.


Il y a quarante ans déjà, pendant les événements de 1984, les mêmes questions de «dégel du corps électoral» avaient opposé, dans un climat de quasi-guerre civile, les organisations politiques indépendantistes, le plus souvent kanak, aux loyalistes, le plus souvent caldoches. «Kanak», «caldoche», ces termes réapparaissent dans la presse métropolitaine.

«Kanak», de la colonisation à l’indépendance

Selon le dernier recensement réalisé par l’Isee en 2019, 111 856 personnes déclaraient appartenir à la communauté «kanak» soit 41,1 % de la population de l’île, alors évaluée à 271 000 habitants.

D’origine polynésienne, la première forme connue du mot «kanak» est «kanaka», selon le chercheur en linguistique Patrick Dutard, signifiant «homme» en hawaïen. Ce même universitaire détaille les premiers usages coloniaux du mot au XIXe siècle, où les colonisés sont qualifiés de «Kanacks» ou «Canaques», avec des connotations particulièrement péjoratives.

C’est dans les années 80 que la population autochtone se réapproprie le mot en lui donnant son orthographe définitive et invariable (en genre comme en nombre) «kanak» et en en faisant un symbole de la lutte pour l’indépendance.


«Caldoche», «métros» ou «zoreill»

C’est au même moment que l’usage du terme antonyme à «kanak», «caldoche», se démocratise. Ce dernier est utilisé par la communauté kanake pour désigner, de façon péjorative, les descendants des colons français nés en Nouvelle-Calédonie.

Provenant, d’une part, de «Calédonie» et, d’autre part, du suffixe péjoratif «-oche», ce terme n’est pas vraiment revendiqué par les Calédoniens d’origine européenne, qui préfèrent souvent se présenter comme des «Calédoniens».

Il reste un troisième terme calédonien que l’on entend souvent : «métro» ou encore «zoreill».

Dans la bouche des Calédoniens autochtones, ces termes désignent, de façon assez péjorative, les métropolitains résidant sur le «Caillou» le temps d’une mutation ou pour un contrat d’une durée déterminée.

Un important métissage

Avec les «Métros» ou les «Zoreill» , les «Caldoches» font partie de la communauté «européenne» de l’île.

En 2019, 65 488 personnes se déclaraient comme appartenant à celle-ci, soit 24,1 % de la population de l’île, ce qui en fait la seconde «communauté d’appartenance ressentie» de Nouvelle-Calédonie.

En 2019, 11 % des insulaires se désignaient comme appartenant à plusieurs communautés ou métissées. Le métissage a une place importante dans l’histoire de la Nouvelle-Calédonie.

Après la fermeture de son bagne en 1931, de nombreuses populations originaire d’îles voisines (comme les îles Salomon ou Tahiti) voire de pays plus éloignés (comme d’anciens «Pieds-Noirs» d’Algérie) se sont installées en Nouvelle-Calédonie pour y travailler, notamment dans les mines de nickel. Ces populations s’ajoutent aux anciens bagnards amnistiés, notamment des Kabyles (leurs descendants sont estimés à 15 000) ou des déportés politiques de France métropolitaine.

Enfin, le «Caillou» compte une population d’origine asiatique (Vietnam, Indonésie…) évaluée à 5 % de la population selon le recensement de 2014.


Que pensez-vous de cet article ? Partagez autant que possible. L'info doit circuler.



Aidez Elishean à survivre. Merci


ELISHEAN 777 Communauté pour un Nouveau Monde

Bouton retour en haut de la page