Cas de conscience

Le retour forcé de ceux qui ont fui l’obscurantisme

Encore un drame dont le monde "démocratique", se fout comme de l'an 40... !

Le retour forcé de ceux qui ont fui les Talibans, en vertu de leurs idées progressistes, est un sujet tabou dans le monde occidental.  Effectivement l’Occident et ses médias défendent ardemment la démocratie et les droits de l’homme, à condition que cela ne leur porte pas un préjudice sécuritaire ou économique.

Personne ne veut en parler…. Et pour cause, chaque semaine depuis 2021, l’Iran expulse des dizaines de milliers d’Afghans, malgré le retour des talibans et les risques de famine dans leur pays.  Parmi les revenants, beaucoup disent avoir été maltraités par Téhéran qui a présidé, début novembre 2023, un forum du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU…

« Ils ne nous traitaient pas comme des humains », explique à l’AFP Abdul Samad, 19 ans, qui travaillait dans le bâtiment en Iran depuis un an pour nourrir sa famille.

Il raconte avoir été battu par les autorités iraniennes dans un camp de détention de migrants car il n’avait pas de quoi payer son voyage retour pour l’Afghanistan.


« Ils nous liaient les mains et nous bandaient les yeux avec des morceaux de tissu, nous insultaient ».

Des récits qui ne pouvaient être vérifiés de source indépendante mais qui sont concordants et que les agences de l’ONU n’ont pas souhaité commenter.

Tous ont raconté que ceux qui n’avaient pas les moyens de payer leur voyage retour pour l’Afghanistan étaient détenus dans des camps. Et nombreux sont ceux qui ont fait état de mauvais traitements.

« Le camp est surpeuplé, les gens très sales », décrit Majid, un jeune homme. Les téléphones portables y sont confisqués, pour que personne ne puisse montrer la situation, précise-t-il.

« Hier ils m’ont frappé. Tous ceux qui n’avaient pas d’argent, ils les battaient », dit Abdul Samad, 19 ans.

A l’abord du rude hiver local, la moitié de la population est menacée par la faim selon l’ONU, qui a appelé les pays d’accueil comme l’Iran et le Pakistan, à ne plus expulser d’Afghans au vu de la situation dans leur pays.

En effet, depuis le 15 août 2021, jour de l’arrivée des forces armées talibanes dans la capitale de l’Afghanistan, de nombreux afghan ont du fuir le pays. Ces milliers d’Afghans qui ont décidé de fuir, sont principalement des personnes qui se sont mises en danger selon les normes des talibans. Des personnes qui ont élevé leur voix, qui ont travaillé pour les droits de l’Homme ou avec des étrangers. Il y a bien entendu aussi les femmes qui ont revendiqué leurs droits, ainsi que des artistes.

La part la plus importante de population qui a peur des représailles des talibans « c’est celle qui a simplement travaillé pour des organisations étrangères, avec l’armée en premier lieu, mais pas seulement, ce qui fait beaucoup de personnes, qui en plus ont perdu leur travail. On parle souvent des interprètes, mais c’est aussi la femme qui faisait le ménage, le cuisinier, le chauffeur, donc beaucoup de monde », souligne Oriane Zerah, photographe française, interrogée par TV5MONDE.

Un document confidentiel de l’ONU publié le vendredi 20 août 2021, est venu confirmer ces craintes : il démontre que les talibans ont intensifié leur traque des Afghans ayant travaillé avec les forces étrangères.


La photographe Oriane Zerah précise qu’en plus du dénuement dans lequel se retrouvent aujourd’hui ces Afghans — qui craignent les représailles des talibans—, « ils peuvent aussi être pointés du doigt par des voisins ou des gens autour d’eux, souvent par jalousie, pour les avantages qu’ils avaient dans leur travail avec les organisations étrangères. »

Les profils des personnes qui risquent d’être inquiétées par le nouveau régime des talibans sont malgré tout très variés.

Oriane Zerah donne l’exemple d’un professeur de sport pour qui elle a fait des photos la veille de la chute de Kaboul :

« Cet homme entraînait des jeunes adolescentes au judo et à partir du moment où il y a eu des pourparlers entre le gouvernement afghan et les talibans à Doha au Qatar, l’année dernière, il ne s’est plus mis en tenue de judo. Il n’est plus monté sur le tatami avec elles. Il se tenait en retrait et donnait ses cours de loin. Cette personne est l’exemple de quelqu’un qui pourrait être inquiété, il m’a dit qu’il pouvait être en danger, qu’il voulait partir, mais il n’est pas sûr du tout qu’il puisse sortir du pays. »

Réfugiés au Pakistan, d’où ils sont expulsés à peine 2 ans plus tard

Des millions d’Afghans ont afflué au Pakistan au cours de décennies de guerre, dont au moins 600.000 depuis le retour au pouvoir des talibans à Kaboul en août 2021, en faisant l’un des pays qui accueille le plus de réfugiés au monde.

Aujourd’hui, des centaines de milliers d’Afghans en situation irrégulière au Pakistan risquent d’être arrêtés et expulsés à l’expiration, en novembre 2023, de l’ultimatum fixé par le gouvernement pour qu’ils partent d’eux-mêmes, ce qui provoque un exode massif.

Le Pakistan a ordonné aux sans-papiers afghans, dont il estime le nombre à 1,7 million, de partir volontairement, sans quoi ils seront expulsés.

« Depuis le 1er novembre, le processus d’arrestation et ensuite d’expulsion des étrangers en situation irrégulière a commencé. Toutefois, le retour volontaire (…) continuera aussi à être encouragé », a indiqué dans un communiqué le ministère pakistanais de l’Intérieur.

Plus de 140.000 personnes ont quitté le Pakistan depuis l’annonce de ce plan début octobre, a-t-il précisé. Islamabad dit cibler l’ensemble des illégaux et pas seulement les Afghans. Mais l’immense majorité sont de fait afghans.

Quarante-neuf centres de rétention, aptes chacun à accueillir plusieurs milliers de personnes, ont été ouvert pour y placer les Afghans en attente de leur expulsion, ont rapporté les médias d’Etat.

Plusieurs milliers de personnes désireuses d’éviter l’expulsion ont donc rejoint la longue file de véhicules patientant à Torkham, le principal poste-frontière entre les deux pays. Au total, 29.000 migrants ont traversé la frontière par les différents points de passage.

« Mon coeur ne veut pas vraiment retourner en Afghanistan, mais je n’ai pas d’autre choix », a déclaré à l’AFP Irfanullah, un sans-papier de 32 ans, qui s’est rendu volontairement dans l’un de ces centres, près de Torkham.

« La police me harcelait (…) Elle se montrait irrespectueux envers les hommes et les femmes en entrant dans nos maisons. Nous rentrons pour éviter d’être encore plus humilié », a-t-il ajouté.

Beaucoup ont peur de rentrer en Afghanistan, où le gouvernement taliban a imposé son interprétation rigoriste de l’islam, interdisant par exemple aux filles l’accès à l’éducation après l’école primaire.

« Nous ne rentrons pas, parce que mon éducation serait brutalement interrompue en Afghanistan (…) Nous n’aurons pas de vie » là-bas, a expliqué mardi à Peshawar une jeune Afghane de 14 ans, dont la famille n’a pas de papiers et dont l’AFP a décidé de ne pas dévoiler le nom pour raisons de sécurité.

Le gouvernement pakistanais a dit chercher à préserver avec cette mesure « le bien-être et la sécurité » du pays, où le sentiment anti-afghan est en hausse sur fond de crise économique et de multiplication des attentats à la frontière.

Mais pour certains de ces migrants, qui vivent depuis des décennies au Pakistan ou y sont nés, et ignorent tout de l’Afghanistan, l’avenir dans leur nouveau pays est bien incertain.

« Nous n’avons ni terre, ni maison, ni travail. Nous n’avons rien là-bas », a expliqué à l’AFP Benafsha, 35 ans, une mère de six enfants qui attendait lundi à Torkham de pouvoir rentrer avec sa famille dans sa province d’origine, Kunduz.

Des défenseurs des droits humains ont dénoncé une répression sans précédent.

Des arrestations, y compris de personnes en situation régulière, et des tentatives d’extorsion de la part de la police ont été signalées par des Afghans à Karachi (Sud). Dans cette grande cité portuaire, un journaliste de l’AFP a vu des fourgons de police arriver à un centre de rétention avec des détenus à bord. Dans la province du Baloutchistan (Sud-ouest), le gouvernement local a annoncé aller « de porte en porte » pour retrouver la trace de tous les illégaux n’étant pas encore partis.

L’ONU a estimé que toutes ces personnes contrainte à fuir de nouveau,  pourraient être en danger à leur retour.

Les affres du retour

Les autorités talibanes, qui ont pressé Islamabad de laisser plus de temps aux gens pour partir, ont été submergées par cet afflux soudain de réfugiés, lesquels traversent la frontière avec des camions remplis à ras bord d’effets personnels, dans un chaos total.

La frustration gagne les arrivants, souvent contraints d’attendre plusieurs jours pour être enregistrés, sans endroit pour s’abriter, et ne disposant que de peu d’eau, de nourriture ou de médicaments.

« Nous sommes coincés ici depuis deux jours. Mon fils a été arrêté par la police au Pakistan et nous avons fui dans la panique », a raconté mercredi à l’AFP Gulana, arrivée du côté afghan de la frontière à Torkham.

« Maintenant on ne sait pas quoi faire ici, personne ne nous guide ou ne nous dit quoi faire ensuite », a expliqué cette femme exagénaire.

Les arrivées massives en Afghanistan s’ajoutent à la crise humanitaire en cours alors que les températures commencent à baisser à l’approche de l’hiver – dans certains endroits, les minimales sont déjà passées en dessous de -4 °C. De nombreux rapatriés afghans sont vulnérables. Des femmes et des enfants pourraient perdre la vie lors d’un hiver rigoureux s’ils n’avaient pas d’abri adéquat, a prévenu le HCR.

Près de 30 millions de personnes ont actuellement besoin d’une aide humanitaire en Afghanistan – sur une population de 43 millions d’habitants – et 3,3 millions sont déplacées à l’intérieur du pays, selon le Bureau de la coordination humanitaire de l’ONU.

Où sont les manifestations en Europe pour défendre le droit de ces personnes ?

Quels sont les pays musulmans qui se sont élevés pour défendre leurs frères et soeurs ?

Et quelle presse s’en inquiète ?

Heureusement,  Europe 1 lance un cri d’alarme

Si peu écouté… et pourtant… Écoutez jusqu’au bout, ça vaut le coup !


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