Cas de conscience

Qui était Léon Blum… (qui se retourne dans sa tombe aujourd’hui à la vue de l’imposture LFI)

Léon Blum (1872-1950)

Léon Blum est né le 9 avril 1872 à Paris, d’une famille juive d’origine alsacienne, composée de cinq enfants.

Léon blum en 1894

La première partie de sa vie est consacrée à l’écriture. Il publie des critiques littéraires et dramatiques, très suivies, pour la presse d’avant-garde parallèlement à sa profession de juriste au Conseil d’Etat.

C’est à partir de l’Affaire Dreyfus et de sa rencontre déterminante avec Jean Jaurès, qu’il entre en politique.


En 1905, il adhère à la Section française de l’Internationale Ouvrière (SFIO) et devient responsable de la rubrique littéraire du journal l’Humanité.

En aout 1914, il devient chef de cabinet du ministre socialiste des Travaux publics, Marcel Sembat, après avoir été réformé pour cause de myopie.

Elu député de la Seine en 1919, il participe au Congrès de Tours et choisit de rester membre de la SFIO contre la majorité communiste.

Partisan d’un socialisme réformiste et humaniste, Léon Blum croit davantage à une transformation progressive de la société qu’à une rupture révolutionnaire.


Dans les années 1930, marquées par la montée du fascisme en Europe, il s’engage résolument dans une stratégie d’alliance avec les communistes et les radicaux, pour former un large « Front populaire ».

Léon Blum en 1936

Les élections législatives du printemps 1936 marquent la victoire du Front Populaire.

Léon Blum devient alors Président du Conseil. Un immense espoir nait au sein de la classe ouvrière et un vaste mouvement de grèves, dites « joyeuses », éclate alors dans le pays.

Léon Blum entreprend de vastes réformes économiques et sociales : semaine de 40 heures, congés payés (deux semaines), accords collectifs… Mais les attaques contre le Front populaire sont nombreuses, la crise économique sévit toujours et le contexte politique international se durcit avec l’approche de la guerre. Léon Blum est contraint de démissionner en juin 1937.

Victime toute sa vie d’antisémitisme, il est arrêté en septembre 1940 sur ordre de Vichy et emprisonné.

Déporté au camp de Buchenwald en 1943, il retrouve la liberté en 1945 et s’installe avec sa femme, Jeanne, à Jouy-en-Josas. Actif jusqu’à la fin de sa vie, il dirige notamment le dernier gouvernement provisoire de décembre 1946 à janvier 1947, il décède d’un infarctus le 30 mars 1950 dans sa maison de Jouy-en-Josas.

Un sionisme revendiqué

Léon Blum fut, tout au long de sa vie politique, notamment auprès de son ami et collaborateur André Blumel, un sympathisant actif du sionisme, ne voyant en cela « aucune collision possible dans sa triple qualité de socialiste, français et juif ».

Léon Blum a prononcé cet acte de foi vibrant :

« Juif français, né en France de longs et continus ancêtres français, ne parlant que la langue de mon pays, nourri principalement de sa culture, refusant de m’en séparer même à l’époque où je dirigeais les plus grandes dangers, a participé cependant à l’effort admirable – projet de rêve miraculeusement transporté en termes de réalité historique – qui assure désormais une patrie digne et aussi libre pour tous les Juifs qui n’ont pas eu la chance comme moi de retrouver leur patrie. …] Je me suis toujours senti fier et je me sens plus solidaire que jamais.

Léon Blum, on le sait, fut un juste du socialisme. Normalien, critique littéraire, ami de Proust, de Barrès, de Jaurès, il s’engagea tôt aux côtés des dreyfusards et apporta à la cause commune la compétence juridique et la finesse dialectique nécessaire à la défense du capitaine faussement accusé. Son compagnonnage avec Jaurès, assassiné en 1914, le porta après la Première Guerre à la tête de la SFIO, et c’est à ce titre qu’il dirigea, en 1936, le premier gouvernement socialiste de l’histoire française, promoteur de réformes qui forment encore le patrimoine commun du mouvement ouvrier.

Pierre Birnbaum insiste particulièrement sur le judaïsme revendiqué de Blum, qui ne l’empêche en rien de lutter de toutes ses fibres pour une démocratie universaliste et un socialisme internationaliste.

Il rappelle, justement, documents effrayants à l’appui, à quel degré de violence et d’ignominie antisémite ses adversaires de droite et d’extrême droite se sont adonnés. Blum répondit toujours à ces attaques infâmes par une rigoureuse dignité, même quand il faillit y laisser sa vie, en butte à la tentative de lynchage que lui infligèrent les militants de l’Action française.

Militant sioniste dès l’origine, soutien de l’Etat d’Israël naissant, attaché, quoique peu croyant, aux traditions de sa communauté, Blum conjugua toujours son particularisme discret mais assumé avec une foi républicaine absolue.

Quitte à risquer le reproche de judéocentrisme, Pierre Birnbaum éclaire, avec acuité, cette dimension parfois oubliée du chef socialiste.

En 1919, il intervient pour influencer la position diplomatique française sur le « Foyer national juif » dans le mandat britannique sur la Palestine approuvé par les autorités britanniques.

En 1928, en coopération avec de grands dirigeants inspirés tels qu’Arthur Rubinstein et Eduard Bernstein, il créa le « Comité socialiste palestinien ».

En 1929, il rejoint l’Agence juive pour la Palestine, en tant que représentant de la gauche non sioniste et exalte devant le « Congrès de Zurich » de cette organisation, l’esprit du peuple juif.

Dès 1945, il est, dans ses fonctions politiques et gouvernementales, un architecte actif de la reconnaissance internationale d’Israël. Proche de Haim Weizmann, premier président d’Israël, il a participé à la construction de l’alliance diplomatique, économique, militaire et technologique qui unit la IVe République française et l’État juif.

En reconnaissance de sa contribution à la cause sioniste, Kfar Blum a été fondée en 1937 (bourgade), un kibboutz de Galilée, situé à 4 km de Kiryat Shmona.

Ce kibboutz est aujourd’hui la cible des missiles du Hezbollah depuis le 8 octobre 2024. Tous les habitants ont quitté leurs maisons et sont réfugiés dans le centre d’Israël.

Au moment où le débat sur le communautarisme et la laïcité fait une nouvelle fois rage, l’exemple de Blum, juif sans complexe et républicain intransigeant, rappelle quelques vérités oubliées mais fort utiles, face à la propagande mensongère qui sévit sur les réseaux sociaux.

Jeanne Blum (1899-1982)

A la mort de sa deuxième épouse, en 1938, Léon Blum se rapproche de Jeanne, une jeune femme de 27 ans sa cadette, amoureuse de lui depuis de nombreuses années. Soutien indéfectible durant ses années de détention, Jeanne parvient à rejoindre Léon Blum au camp de Buchenwald et à l’épouser. Après la Libération, ils reviennent s’installer dans la maison que Jeanne avait achetée en 1937 à Jouy-en-Josas, le Clos des Metz.

Après la mort de son mari en 1950, Jeanne Blum se consacre à une longue recherche universitaire et crée une nouvelle méthode pédagogique fondée sur les échanges d’expériences et la confiance en soi. Sa méthode dite de « complémentarité horizontale » est appliquée à l’école paramédicale Jeanne Blum qu’elle fonde en 1974. Cette école de la deuxième chance existe toujours aujourd’hui et affiche un taux de réussite exceptionnel.

A son décès, Jeanne Blum lègue la Maison à la municipalité de Jouy-en-Josas pour que celle-ci devienne un lieu de mémoire et de vie culturelle. Elle devient musée en 1986.

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