Mystique

Le passé de Mars (2)

Message du Guérisseur Lestrys

Nous nous sommes regardés, abasourdis, émergeant peu à peu de cette épopée millénaire dont Ulphéniel nous avait fait cadeau.

C’est extraordinaire, lança Issaltir. Et tout à fait admirable que les géants aient pu persister.

Ici, comme en d’autres points de l’univers mes amis, exposa notre guide.


Avez-vous relaté l’histoire de ce monde aux scientifiques d’Arétha ? demandais-je.

Bien sûr. Ils en ont été enchantés. Nous avons plusieurs fois été invités sur leur monde. Ils nous ont demandé conseil pour aménager des lieux de soin plus confortables pour la convalescence des malades. Ce monde s’est spécialisé dans les greffes céphaliques et dans le redressement génomique des êtres altérés à la naissance.

Les termes « rebut » et « imparfait » me vinrent à l’esprit. Je songeais au petit Lokhaïl. Célia avait quêté l’aide de son peuple pour agir de même et le petit alien s’était vu offrir une nouvelle vie. Mais bien sûr, beaucoup de peuples aliens clonaient des êtres et obtenaient parfois des résultats imprévus.

Les laboratoires d’Arétha étaient trop heureux de se charger de ces petits êtres. D’abord, avait-on cru par erreur, pour les étudier et les disséquer. Mais en vérité, il n’en était rien. Ces chercheurs souhaitaient seulement trouver un moyen de guérir ces enfants et de réharmoniser leur génome pour corriger leur croissance cellulaire. En échange, ils obtenaient beaucoup de petits laborantins qui venaient seconder efficacement les chercheurs, et se voyaient offrir ainsi la chance de rejoindre une famille, certainement comme le petit clone Andezza qui accompagnait nos amis, Sizris, Istigrit et la dame Semna.


Je songeais à nos amis avec joie et une image me parvint, ils étaient en train d’apprêter leur fier vaisseau pour le départ. Ils allaient bientôt retourner chez eux ! Malgré les avaries qu’ils avaient subi et la perte d’une partie de l’équipage, leur mission sur Mars avait été un succès, puisqu’ils avaient noué une alliance avec le peuple de l’intérieur.

Je vis en vérité, que l’heure était très avancée. On était pratiquement le soir. Ulphéniel prit congé, disparaissant dans l’allée, sous les arceaux fleuris de notre petit jardin.

Nous sommes sortis, admirant le crépuscule rosé et le ciel chargé de promesses, miroitant de petits points furtifs. Stency se serra craintivement contre moi.

Ce sont autant de petits vaisseaux, expliquais-je au petit alien émotif. Et peut-être l’éclat des lueurs lointaines des demeures, très loin au delà de la courbure de ce monde.

Le petit Stency ouvrit de grands yeux surpris. Je le soulevais et le berçais contre moi et prit un panier. Célia le remplit de fruits, tandis que je portais le petit alien en traversant le verger. Ma bien aimée prit ma main et s’assied tout près de moi. Ensemble, nous contemplions les éclats fugaces de dizaines de petits vaisseaux argentés, dorés, parfois pourpres et bleutés, qui resplendissaient parmi l’azur éclatant du crépuscule.

En ce pays mystérieux, il ne faisait jamais vraiment nuit. Nous étions plongés dans un silence méditatif. Je gorgeais mes yeux de toute cette beauté, de la végétation éclatante de santé, des mousses humides qui recouvraient chaque pierre et des riches formations rosées de lichens qui faisaient penser à des coraux délicats. Les insectes venaient se poser dans les fleurs pour y dormir, avec les oiseaux, savourant les dernières gouttes de nectar. Quand aux petits animaux à fourrure charmants qui couraient sur les murets du jardin, ils mangeaient les fruits perchés à la cime des arbres que nous n’étions pas parvenus à cueillir.

Un équilibre subtil, magnifique, rayonnant de simplicité et d’abondance régnait sur ce monde.Nous étions comblés d’avoir pu atterrir en un tel écrin de vie.

Nous sommes entrés en notre jolie demeure, rejoignant le sage Darsimen et un Issaltir très allègre, qui commentait sur un écran l’image d’un échantillon de pollen qu’il avait pu photographier ce jour.

Cette image était exceptionnelle, puisque l’on pouvait voir une forme somme toute très semblable au réseau cristallin qui se constitue, durcit, et se comprime au cœur de la structure émergente d’une jeune planète.

La vie de l’infiniment petit est semblable à ce qu’elle devient, lorsque les Créateurs de mondes formulent le vœu de donner le jour à une nouvelle planète, philosopha le sage Darsimen.

Chacun de nous prononça des prières, car nous étions toujours un peu craintifs à l’idée d’évoquer ceux qui avaient créé nos sphères de vie. Nous savions simplement que les créateurs de mondes préludaient à leur venue, puisqu’ils canalisaient des énergies supérieures nécessaires à la matérialisation d’une nouvelle sphère et qu’ils aidaient les étoiles à donner le jour à de nouvelles Filles. Les Créateurs de mondes, dans leur immense bonté, l’expliquaient d’ailleurs eux-mêmes. Ce n’étaient pas eux qui insufflaient le souffle premier de la vie à une planète, mais une autre civilisation de Lumière basée sur des plans encore plus élevés : les Grands Êtres.

Nous avons médité ces instants précieux entre tous, puis chacun de nous se prépara pour le dîner, les enfants disposant des chaises et des couverts, les adultes, rangeant livres, instruments et feuillets et passant en cuisine.

Nous nous sommes réunis, émus, à la lueur dorée d’une belle lampe à plasma ouvragée, dans le petit séjour douillet. Je contemplais ma famille réunie autour de moi en cette occasion et me dis que j’étais décidément l’alien le plus heureux du monde. La communion entre nous était si vive, que même le petit Nimlin, qui souffrait quelque peu de l’absence de son père, Paul, eut un sourire.

Je vous souhaite, chers amis de la Terre bleue, de vivre pareils instants de félicité intense et vous adresse à tous mes plus grandes pensées de joie et d’amour.

Le passé de Mars (1)

Canalisé par Aurélia LEDOUX
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ELISHEAN 777 Communauté pour un Nouveau Monde

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