Message du Guérisseur Lestrys
J’en étais resté dernièrement à notre petit périple sur Mars. Nous étions, ma famille et moi, très soucieux de nous replier en un lieu de Lumière après les péripéties que nous avions vécues. Il nous avait été offert de pouvoir explorer les cavernes sans fonds des différents puits présents à la surface de Mars, habitée en son cœur d’une brillante civilisation de lumière, et notamment du peuple vénusien.
Les Vénusiens nous avaient reçus, nous enseignant comment se déplacer sans se faire repérer à la surface de Mars.
Je me trouvais dans la grande salle de repos, et le sage Darsimen conversait avec Issaltir et Mellkit, tous deux occupés à compiler des hiéroglyphes qu’ils avaient découverts lors de notre dernière escapade.
De quoi s’agit-il ? questionnèrent-ils avec intensité notre guide, Ulphéniel, venu nous rendre visite ce jour.
Il s’agit du témoignage des habitants sur la vie passée de cette planète. Autrefois, Mars était recouverte d’immenses citadelles de pierre et de fortifications géantes. Les habitants avaient édifié de telles citadelles pour se protéger des attaques récurrentes.
Ulphéniel fit un geste de la main et une scène, criante de vérité se matérialisa sur le mur de notre jolie demeure.
Le petit Stency, assis tout près de moi, ouvrit de grands yeux. J’étais très soucieux de son bien être en ce lieu de haute radiance et quelque peu inquiet qu’il n’ait été contaminé par le milieu martien de la surface, très pollué en radioéléments. Mais ma compagne Célia m’avait rassuré sur ce point. Elle servit à chacun de nous un jus de fruits frais élaboré avec les baies de notre jardin, avec sa bonté habituelle et fixa Ulphéniel avec intérêt. Lokhaïl et Nimlin prirent place aux côtés du sage Darsimen qui adorait prendre soin des enfants.
Le récit commença, il se fit par images essentiellement, et par télépathie. Une voix parla en mon esprit.
On voyait, en effet, de superbes murailles de pierre ocre, qui pourraient être en grès, une ville bâtie en plein désert, avec des murailles immenses de près de 600 mètres de haut.
C’était une fière cité, toute peuplée de géants, semblables à ce que peuvent être tous les peuples de la Terre, en termes de variété d’allure, de traits, de cheveux et de teints. Chacun de ces géants était habillé avec faste de couleurs vives propres à sa famille, son clan ou le quartier dans lequel il logeait. Les familles habitant en ce lieu vivaient avec une grande abondance, et se mêlaient les unes aux autres de manière très naturelle, sans le moindre souci. Je vis là, rayonnant de joie, une très belle cité de hautes tours de pierre admirables, toutes façonnées dans le grès rose, et par endroits en une roche rosée presque blanche, rappelant un peu le marbre ou la calcite, mais rosée.
C’était vraiment un fabuleux spectacle, puisque tout autour de ces jolies demeures, on pouvait voir des jardins, de type méditerranéen avec une variété de plantes et de fleurs admirables. Ces géants étaient végétariens, ils mangeaient en abondance tout ce qui poussait en ce petit paradis.
A l’extérieur de la ville, une sécheresse accablante régnait. Mais par un ingénieux système de contrôle de l’eau et d’humidité maintenue, la fraîcheur, la vapeur d’eau ne s’échappaient pas de la cité, abritée dans une bulle de cohérence micro cristalline invisible. Une sorte de bouclier radiant empêchait la chaleur d’y être trop intense et l’eau de s’évaporer. Des nuages se formaient alors au dessus de très hautes tours hygrométriques de deux kilomètres de haut. Les tours étaient en roche ocre, et entourées d’autres tours de verre bleuté. Au sommet de ces installations gigantesques une brume légère en suspension était visible. L’une des tours abritait les générateurs de rayonnement passif, destinés à emprisonner la bulle d’atmosphère humide et l’autre abritait un système immense de captation de l’eau, avec un aspirateur gravitationnel qui s’étendait dans ce nuage et chaque gouttelette captée, ruisselait tout simplement à l’intérieur.
C’était un miracle d’ingénierie, de technologie et d’harmonie conjuguée. Ce peuple avait compris le véritable problème sur Mars : la pérennité de l’eau. D’autres images suivirent, on voyait des géants organiser les cultures sur les plateaux. Parfois survenaient des orages, très brefs mais spectaculaires, avec des trombes d’eau qui étaient précisément dirigées sur les cultures.
D’une habileté sans faille, les géants avaient aussi creusé le sol en de nombreux endroits pour en extraire la moindre goutte d’eau. D’autres équipes, évoluaient sur les pentes de volcans qui étaient régulièrement nettoyés et débouchés.
Bien sûr, en votre monde, le débouchage des volcans est une activité qui peut faire sourire. Mais c’est une étape essentielle dans le maintien d’un climat stable, si l’on veut prendre soin d’une planète. Le fait de retirer régulièrement la lave trop pâteuse, empêche un volcan de se refroidir, et empêche de plus tous les phénomènes dangereux qui en découlent. Ce que vous nommez nuées ardentes, provient de l’accumulation de poches de gaz et de lave sous pression en engendrant un risque sismiques pour les populations. Un volcan convenablement entretenu laisse échapper sa lave, son gaz, régulièrement, sans heurts. Celle-ci sert ensuite à la construction, et le gaz peut aussi être recueilli. Et je vis là également, que les géants habiles avaient aussi construit une usine de cubage, à partir des différentes coulées de lave, pour fabriquer des pierres géantes de taille régulière.
Une autre vague de joie me saisit, lorsque je constatais, que ce peuple avait également construit un dispositif géothermique, afin de chauffer l’eau des bains et des différents réacteurs à énergie directe.
C’était un peuple prospère, amusant, un peu indolent mais attachant.
Les géants avaient développé une écriture à partir de hiéroglyphes. Au fil du temps, les images s’accélérèrent, cette cité devenant de plus en plus fortifiée, avec une importante flotte de vaisseaux spatiaux. Puis, certains émissaires allèrent explorer d’autres mondes, beaucoup de vaisseaux partirent et ne revinrent pas, pour des lieux de vie plus fertiles, comme la Terre, mais aussi des cités pionnières, sur des astéroïdes, afin d’étudier la vie première, qui est vénérée par des générations de chercheurs.
La vérité, était que Mars devenait de plus en plus aride, et que la région avait de plus en plus de mal à maintenir sa production végétale. Alors, une partie des sages, à la tête de ce peuple brillant se réunit. Ils formèrent une alliance avec les peuples des étoiles, notamment les Vénusiens, mais aussi d’autres êtres stellaires, venant d’Orion, d’Andromède et d’Aldébaran. Tous ces peuples étaient humanoïdes, comme le vôtre mais plus énergétique.
Au niveau du pouvoir royal apparent, le roi n’approuvait pas la décision du conseil des sages. Les monarques décidèrent de créer une génération nouvelle de réacteurs au deutérium, plus puissants, mais plus difficiles à contrôler et qui différaient bien des dispositifs inertes à base d’eau saline chauffée par géothermie.
Le temps passa et ces monarques légiférèrent pour augmenter l’enrôlement de la population dans l’armée. Il surgit des clivages. Une partie des sages avait noué une alliance secrète avec le peuple de l’intérieur de Mars, de tout petits hommes, et d’autres êtres, très bienveillants, très lumineux. Les sages disparurent un beau, jour, on n’entendit plus jamais parler d’eux. La vérité était qu’ils avaient gagné les puits de l’intérieur de Mars pour se mettre à l’abri.
Et ce qui devait arriver arriva. La glorieuse cité fut ravagée, pilonnée, bombardée. La guerre éclata dans toutes les cités de Mars et dans tout le système solaire. Les Reptiliens, qu’il s’agisse de lézards cruels ou de peuples d’aliens conquérants, formèrent une alliance et bombardèrent Mars qui fut affreusement meurtrie. Les cités des géants avec les centrales énergétiques en place furent détruites avec des armes transgressives.
Puis, les colons reptiles prirent pied sur cette planète, tentant d’édifier des colonies vacillantes. Quelques géants avaient survécu, ils furent impitoyablement traqués et contraints de faire alliance avec les peuples de montagnes qui les enrôlèrent comme esclaves.
Les Reptiliens s’établirent sur Mars et aussi sur la Terre, où ils firent naître par ingénierie génétique des hybrides, tentant de les dupliquer rapidement en laboratoire. Ces êtres de belle taille étaient mi humains, mi aliens et résistaient mieux aux variations climatiques.
Sur Mars aussi eurent lieu des expériences plus ou moins réussies, avec des mutants mi humanoïdes, mi animaux, qui avaient paradoxalement une intelligence très vive.
C’est alors qu’une nouvelle guerre éclata. Elle fut encore plus meurtrière, les colons reptiles furent impitoyablement balayés de tout le système solaire. Leur planète dont il ne reste plus que la ceinture d’astéroïdes, fut détruite.
Ce temps était achevé, le temps de la grande Transgression était derrière le monde, le cosmos. Vinrent les édits galactiques, dont celui concernant les armes et les installations transgressives, à base de radioéléments, comme les uranides et qui génèrent un polluant effroyable, le corium. Mars avait payé un lourd tribut, toute sa surface était ravagée.
Une image, terrifiante surgit alors. Parmi des débris de pierre morcelée, où quelques gravillons subsistent se dressait une plaine à perte de vue, sans rien qui poussait. On entendait pas le moindre son. Ce lieu était autrefois une ancienne citadelle et tout avait été balayé à cinquante kilomètres à la ronde. Voilà ce que pouvaient faire les armes nucléaires, avaient exposé les ingénieurs.
Dès lors, tout le matériel radioactif fut démantelé, il ne fut plus permis de bâtir des vaisseaux employant des radioéléments. Seuls ceux fonctionnant à l’hydrogène pur furent autorisés, avec obligation de comporter des barrières d’inertion, empêchant à tout éventuel noyau d’hydrogène lourd de s’échapper du plasma.
Et Mars était là, attendant, millénaire après millénaire qu’on la replante, qu’on la soigne et que l’on la dépollue. Quelques reptiles avaient survécu, se massant dans des grottes où ils purent survivre dans des conditions pénibles, avec quelques humanoïdes de grande et de plus petite taille. Les hybrides d’animaux furent recueillis et soignés.
Mais ce n’était pas la fin, loin de là. Ayant pleinement anticipé ces troubles, la population de l’intérieur de Mars veillait son monde, recréant toute la trame énergétique de la planète, veillant à la bonne circulation de ses eaux, épurant de sa croûte tous les radioéléments. Il fut décidé de laisser sa surface polluée en l’état, pour éviter une nouvelle infestation par des civilisations peu avancées.
Ceux qui voulaient venir coloniser Mars, allaient devoir réédifier à eux seuls tout un écosystème s’ils espéraient pouvoir venir y habiter. Ils allaient devoir être dignes et mériter cette planète, telle était la leçon.
Canalisé par Aurélia LEDOUX
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