Le président américain Donald Trump a assuré ce jeudi que la Jordanie et l’Égypte accueilleraient les Palestiniens déplacés. Des propos pourtant réfutés par les deux pays.
«Ils le feront», a assuré Donald Trump jeudi à propos de l’accueil par la Jordanie et l’Egypte de Palestiniens déplacés, même si ces deux pays rejettent ce transfert évoqué par le président américain.
«Nous faisons beaucoup pour eux et ils vont le faire», a encore dit le président républicain à la Maison Blanche à un journaliste qui lui demandait comment il pouvait amener Amman et Le Caire à changer de position.
Une position catégoriquement rejetée
Le chef de l’Etat égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le roi Abdallah II de Jordanie ont catégoriquement rejeté mercredi l’idée avancée par Donald Trump de transférer dans leur pays les Palestiniens de Gaza.
«La déportation et le déplacement des Palestiniens de leur terre est une injustice à laquelle nous ne prendrons pas part», a déclaré le premier.
Le second a souligné dans un communiqué «la position ferme de la Jordanie sur la nécessité de maintenir les Palestiniens sur leurs terres et de leur permettre d’obtenir leurs droits légitimes, conformément à la solution à deux États».
« Nettoyer » Gaza en incitant les « nations arabes » à accueillir sa population.
Un tollé au Moyen-Orient et en Europe, pourtant habitués aux déclarations chocs du nouveau locataire de la Maison Blanche.
Alors que la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza ont été déplacés par la guerre, le président américain a suggéré de les envoyer en Jordanie et en Égypte. Une solution qui, selon lui, permettrait de « faire le ménage » dans l’enclave palestinienne, citant le roi Abdallah II de Jordanie et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi comme partenaires potentiels.
« J’espère qu’ils prendront des Gazaouis. Nous les avons beaucoup aidés, je suis sûr qu’il nous aidera », a-t-il déclaré à propos du chef de l’État égyptien, avant d’ajouter : « Je pense que le roi de Jordanie le fera aussi. »
Quoi qu’il en soit, il existe une réalité historique que nous devons rappeler.
L’Égypte a occupé Gaza entre 1948 et 1959 (en tant que gouvernement de toute la Palestine) et de 1959 à 1967 sous cette entité.
De septembre 1948 jusqu’à sa dissolution par le président Gamal Abdel Nasser en 1959, la bande de Gaza a été officiellement administrée par le Gouvernement de toute la Palestine. Après sa dissolution, l’Égypte n’a pas annexée la bande de Gaza, mais l’a laissé sous loi martiale.
Le Gouvernement de toute la Palestine (également dénommé Gouvernement pan-palestinien1) est le nom donné au gouvernement fondé par les leaders arabes palestiniens au cours de la première guerre israélo-arabe dans le but d’empêcher politiquement le partage de la Palestine entre Israël et la Jordanie. Le plan échouera et le gouvernement, sans réelle prérogative, sera dissous en 1959.
L’afflux de plus de 200 000 réfugiés dans la bande de Gaza au cours de la guerre de 1948 entraîne une baisse dramatique du niveau de vie. Parce que le gouvernement égyptien restreint le mouvement de, et vers la bande de Gaza, ses habitants ne peuvent pas regarder ailleurs pour un emploi rémunérateur.
En 1955, un observateur (membre du secrétariat de l’ONU) note que:
« À toutes fins pratiques, il serait vrai de dire que, pour les six dernières années à Gaza, plus de 300 000 personnes frappées par la pauvreté ont été physiquement confinées à une zone de la taille d’un grand parc de la ville »
L’Égypte est de fait responsable des habitants de Gaza…
La Jordanie occupe la Judée-Samarie juin 1948 et juin 1967 et pendant ce temps, la renomme Cisjordanie.
La Transjordanie, ancien émirat créé de toutes pièces par les autorités britanniques en avril 1921 et où le mandat britannique ne s’applique déjà plus depuis mai 1946, devenue Jordanie à la fin de l’Émirat de la Transjordanie, conquiert par la force de ses unités militaires, toute la Judée-Samarie en mai et juin 1948 et cette région sera désormais connue sous le nom de Cisjordanie : la Jordanie s’étend alors sur les deux rives du fleuve Jourdain.
Le 24 avril 1950, lors de sa session inaugurale, le nouveau Parlement jordanien arrête l’acte connu comme le « décret d’Unification » qui confirme l’annexion de la Cisjordanie par la Jordanie. Les juifs qui vivaient sur ces territoires sont expulsés, notamment à Jerusalem, dans la vieille ville.
La Cisjordanie partage alors l’histoire de la Jordanie jusqu’en juin 1967. Par la loi du 1er janvier 1954, le Parlement jordanien accorde la nationalité jordanienne aux habitants de la Cisjordanie. Dans les années qui suivent, des commandos palestiniens armés, ou fedayin, traversent la ligne verte depuis la Cisjordanie pour mener des raids en Israël.
La Jordanie est de fait responsable des habitants de ce qu’elle avait appelé, la Cisjordanie.
Que pensez-vous de cet article ? Partagez autant que possible. L'info doit circuler.
Aidez Elishean à survivre. Merci |
ELISHEAN 777 Communauté pour un Nouveau Monde