Cas de conscience

Le fantasme de la « Mafia Kazhar »

Influence des radicalités en ligne : La «mafia Khazar», un fantasme empreint de complotisme et d’antisémitisme

Ces termes de plus en plus usités sur Internet en France renvoient à un peuple turcophone du Moyen Age et une prétendue conspiration mondiale juive.

Il suffit de taper les mots-clés «khazars» ou «mafia khazar» dans Google, Twitter, Telegram ou encore YouTube et un abîme d’antisémitisme s’ouvre : des vidéos vues jusqu’à plusieurs centaines de milliers de fois, une foule d’articles, des milliers de messages.

A tel point que je reçois des mails concernant les articles que je poste sur ce site, m’expliquant que je me trompe de cible et que le véritable ennemi de la planète c’est : la mafia kazhare… Je ne répons pas à ce genre de mail, non pas parce que je n’ai rien à dire, mais simplement parce que j’évite de fournir une réponse au niveau individuel, plutôt que de mettre le doigt sur la bêtise engendrée par l’ignorance au niveau planétaire.


L’ Ignorance étant, comme nous l’ont expliqué Les Hathor, le véritable MAL de ce Monde.

Car ce que nous devons voir, c’est que derrière, un message antisémite accusant un petit groupe de Juifs de s’être organisé «pour infiltrer, tyranniser la planète entière et éradiquer toutes les religions du Livre pour en permettre une seule : leur talmudisme babylonien également connu sous les noms de luciférianisme, satanisme ou encore ancien culte de Baal»… existe, un véritable retournement de la politique du pire organisée par un état profond mondialiste, vers un peuple qui a toujours servi de bouc émissaire.

Ils osent dire :

« L’histoire des Khazars, et particulièrement celle de la mafia khazare, le plus grand syndicat mondial du crime organisé, ayant muté grâce à un “tour de magie” monétaire utilisé par les anciens Babyloniens, a été quasiment occultée de tous les livres d’Histoire.

Actuellement, la mafia khazare sait très bien qu’elle ne peut opérer ou même exister sans un secret abject, et, dans ce but a dépensé beaucoup d’argent pour expurger les livres d’Histoire empêchant les citoyens de toute la planète d’en savoir plus sur leur pouvoir de nuisance terrifiant au delà de toute imagination et permettant la toute puissance de la plus grande organisation mondiale criminelle.

Lors de la conférence en Syrie sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme religieux le 1er décembre 2014, Gordon Duff directeur de “Veterans Today” (publication antisioniste des vétérans de l’armée américaine et des services secrets US), exposa publiquement pour la toute première fois que le phénomène du terrorisme mondial est actuellement le fait d’une vaste organisation criminelle internationale liée à Israël.


Terrorisme, dont Israël et les juifs de la diaspora sont les premières victimes, mais on nous explique pas la raison !!!

Gordon Duff a demandé au président Poutine de divulguer les documents des services secrets russes qui exposent environ 300 traitres du Congrès US pour leurs actes de félonie en série ainsi que d’espionnage pour le compte de la mafia khazare contre les intérêts de l’Amérique et de plusieurs nations du Moyen-Orient.

« Nous savons désormais que la mafia khazare mène une guerre secrète contre l’Amérique et les Américains par l’usage d‘actes de terrorisme sous faux-drapeau de type “Gladio” et au travers d’organismes illégaux et inconstitutionnels comme la Federal Reserve, l’IRS, le FBI, la FEMA, le HomeLand Security et le TSA. Nous tenons à présent pour certain que la mafia khazare est responsable de “l’inside job” du 11 septembre 2001, attaque sous faux drapeau de pur style Gladio, ainsi que de l’attentat du Murrah building le 19 Avril 1995.

Ces ANTI-sionistes et PRO-poutine … décrivent ce que nous appelons le Quatrième Reich qui n’a rien de Kazhar, et n’est pas particulièrement juif.., mais découle profondément de l’idéologie Nazie, loin d’être morte et enterrée en 1945.

Si quelqu’un vous parle des khazars, vous pouvez être quasiment certains qu’il est antisémite. Même s’il ne le sait pas. – Tristan Mendès France sur X

Les Khazars étaient un peuple turc d’Asie centrale installé dans le Caucase entre le VIe et le XIIIe siècle.

Depuis le XIXe siècle, des intellectuels (Ernest Renan, Arthur Koestler, Marek Halter…) et des historiens (Marc Bloch, Shlomo Sand…) présentent les Khazars comme les lointains ancêtres des Juifs dits « ashkénazes », c’est-à-dire originaires d’Europe centrale et orientale. Cette théorie contestée, qui repose sur la conversion présumée des Khazars au judaïsme au VIIIe ou au IXe siècle, est considérée par d’autres historiens (Chimen Abramsky, Hyam Maccoby, Bernard Lewis, Shaul Stampfer…) ainsi que par des linguistes et des généticiens comme une légende dénuée de base factuelle.

Le terme de « Khazars » est régulièrement utilisé par la propagande antisémite contemporaine pour stigmatiser les Juifs à travers la dénonciation d’un chimérique petit groupe de Juifs qui serait à l’origine de tous les grands maux de l’humanité et des grandes tragédies de l’histoire et chercherait inlassablement à saper l’ordre social des sociétés non juives (dixit : Protocoles des Sages de Sion).

Les principaux représentants de cette diabolique « mafia khazare » auraient ainsi pour noms Rothschild, Kissinger, ou encore tout autre nom à consonance ashkénaze. Le mot est ainsi devenu un terme codé, synonyme de « juif », de « sioniste » ou d’« Israélien ».

Le fait de souscrire ou non à la thèse selon laquelle une partie des Juifs d’Europe de l’Est descendent des Khazars recouvre des enjeux politiques de première importance dans le cadre de l’antagonisme israélo-arabe au Proche-Orient. 

En effet, l’idée que des Juifs, et par extension tous les Juifs du monde, puissent en réalité descendre des Khazars a été utilisée et continue d’être utilisée comme argument, notamment dans l’enceinte de l’Assemblée des Nations unies, pour nier tout lien entre les Hébreux des temps bibliques et les Juifs de l’époque contemporaine, et par voie de conséquence dénier à ceux-ci toute légitimité historique à l’égard de la terre d’Israël.

Ainsi, en août 2019, la présentatrice vedette de la chaîne Al-Jazeera, Ghada Oueiss, a publié un tweet dans lequel elle affirmait :

« Cette Terre sainte appartient aux Palestiniens, car ils sont sémites contrairement aux Khazars israéliens qui sont des occupants !! » a tweeté Ghada Oueiss, une présentatrice du journal basée au Qatar.

« Qui a dit que les Syriens, les Libanais, les Jordaniens et les Egyptiens voulaient occuper la Palestine ? La Palestine appartient aux Palestiniens, qu’ils soient musulmans, juifs, chrétiens ou non-croyants ! Ce que vous ne savez pas, c’est que les Juifs issus de l’histoire de l’Antiquité sont PALESTINIENS.

Cette réthorique sans fondements a été contrée par de nombreuses personnes  lui lançant un défi :

« Disons que je peux prouver que les Juifs étaient là avant les Palestiniens.
Changeriez-vous d’avis ?
Ou basez-vous vos convictions sur des vœux pieux plutôt que sur des faits ?

« Je me demande, car si les « Palestiniens » sont originaires de la « Palestine », comment se fait-il qu’ils n’aient pas de nom original pour leur terre, et comment se fait-il qu’ils utilisent le nom que Rome a donné à la terre de Judée,  pour définir leur nationalité. Cela ressemble à une identité artificielle et fausse.

A moins qu’ils ne soient ces GÉANTS PHILLISTINS DISPARUS?

« Dommage qu’il y ait des preuves ADN qui montrent que l’origine des Juifs est du Levant et que l’origine des Palestiniens est d’Arabie Saoudite. Je parie que les nazis utilisaient cette théorie ridicule sur les Khazars.

« La Terre Sainte appartient aux Juifs (Coran 5 :21). Il n’y a jamais eu de royaume, de nation, de pays ou d’entité portant le nom de « Palestine » dans l’histoire, ni de race ou de groupe ethnique spécifique appelé « Palestiniens ».

Il n’y a eu que les PHILLISTINS DE GAZA, ennemis d’Israël, peuple de la mer Égée, dont ROME a utilisé le nom pour punir les juifs de leur résistance.

Néanmoins, c’est cette « réthorique  Kazhar » nauséabonde qui pourri littéralement les universités d’Amérique et d’Europe…

Aujourd’hui, cette propagande absurde a réussi à s’infiltrer auprès d’une population déçue qui rêve d’un autre monde, provoquant leur colère contre un « ennemi de tous », et annihilant ainsi, toute tentative visant à abolir le scénario « bourreau/victime » du vieux paradigme.

Vous pourrez d’ailleurs constater que la plupart des sites dit « spirituels » qui relayent des canalisations de toutes sortes, relaient également la propagande « mafia kazhar », comme étant un élément de l’ascension….

On croit rêver…

Pourtant, rien n’est moins faux que d’attribuer une origine kazhare aux juifs d’Europe de l’Est.

Les Juifs d’Europe de l’Est parlaient yiddish, un dialecte allemand proche de l’alsacien. On pense que les Khazars étaient un peuple turc (en tous cas, ce n’étaient pas des Alsaciens).

Après la destruction de leur société on aurait pu comprendre qu’ils adoptent une autre langue de la région comme le russe, l’ukrainien ou le polonais mais on ne voit pas trop pourquoi ils se seraient mis à parler une langue d’un endroit qui se trouve à 3000 km et où ils n’ont jamais mis les pieds.

Peut-être que certains Khazars ont trouvé refuge chez les Ashkenazes, mais si c’est le cas ils n’y ont pas laissé de traces et ils n’ont pas dû être nombreux.

Gérard Nahon, auteur de l’article, Judaïsme – Histoire du peuple juif de l’Encyclopædia Universalis, nous apprend que la population juive a une origine commune se situant au Proche-Orient vers l’actuelle Palestine.

Il écrit qu’« Après la fin de l’État juif antique, encore que des agglomérations juives aient subsisté dans le pays (en Galilée surtout) à toutes les époques, le peuple juif vit dispersé parmi les nations. […] Au gré des expulsions, persécutions et massacres, la communauté se déplace d’Orient en Occident et d’Occident en Orient. »

Concernant les juifs du Maghreb, Gérard Nahon, nous apprend que

« À travers l’Empire romain, des communautés juives se sont constituées à la suite de migrations volontaires ou forcées survenues avant et après la ruine de l’État juif antique. À Rome, en Gaule, à Byzance, en Espagne, dans l’Afrique du Nord prémusulmane, ces communautés du premier millénaire ont laissé des souvenirs épigraphiques, architecturaux, documentaires. Elles sont renforcées par une immigration croissante lors de la conquête et de l’expansion islamique (642). Un déplacement de population juive s’effectue d’est en ouest depuis la Mésopotamie. […] Cependant, l’expansion musulmane fraye la voie à des familles juives dans les contrées récemment soumises, Afrique du Nord et Espagne.

En Afrique du Nord, les communautés remontent à l’époque romaine : la synagogue de Hammam Lif (près de Tunis) comporte une dédicace latine ; les Pères de l’Église signalent des Juifs en Algérie. Très tôt, Kairouan apparaît comme une métropole juive qui correspond avec les académies de Babylone avant de les supplanter.

Les conquérants musulmans se heurtent à des tribus juives, les ‘Ubaid Allāh, qui, fuyant la Tunisie au VIIIe siècle, s’installent à Djerba. En Algérie, les Arabes combattent les tribus berbères converties au judaïsme, Nafusah, Faudalawah, Jaroua. À la tête des Jaroua, Dihya, dite la Kahéna, combat longtemps les Arabes (703).

Au Sahara s’installent les Daggatoun, chassés de Témentit dans le Touat, où ils constituaient une petite principauté. Au Maroc, Fez et Marrakech deviennent de grandes communautés. Le père du gaon Samuel ibn Ḥofni préside le tribunal rabbinique de Fez. En 1013 naît, près de Fez, Isaac al-Fassi, un des plus grands talmudistes du Moyen Âge. »

Concernant plus spécifiquement les juifs berbères, vous pouvez lire la contribution de Mohamed Mezzine – Le peuplement du Maghreb : Une histoire de migrations plurielles – paru dans les actes du colloque d’Essaouira : Migrations, identité et modernité au Maghreb qui s’est tenu en mars 2010 et réunis sous le titre La bienvenue et l’adieu : migrants juifs et musulmans au Maghreb (XVe-XXe siècle).

Concernant les juifs ashkénazes, Gérard Nahon donne la définition suivante du mot « ashkénaze » dans l’Encyclopædia Universalis :

« Substantif et adjectif, l’appellation « ashkénaze » (ashkenaz, pluriel ashkenazim) est appliquée aux juifs de l’Europe occidentale, centrale et orientale qui sont d’origine et de langue germaniques par opposition à ceux qui sont originaires d’Espagne et sont dits séfarades (sefardim).

Concernant leur présence en Russie et plus généralement en Europe de l’Est, Gérard Nahon explique que :

« À partir du XVe siècle, les persécutions des juifs à travers l’Allemagne déterminèrent une migration vers l’est : Bohême, Moravie, Pologne, Lituanie. La patrie du judaïsme ashkénaze devint par excellence la Pologne au XVIe et au XVIIe siècle : sous la protection royale, les communautés jouirent d’une large autonomie et d’une représentation dite Wa‘ad arba araṣōt (Conseil des Quatre Pays). […] »

Enfin, l’article Aux origines des juifs ashkénazes, paru le 11 octobre 2013 sur le site du magazine Pour la science revient sur les résultats d’une étude génétique réalisée par une équipe internationale dirigée par Martin Richards, des Universités de Leeds et de Huddersfield, en Grande-Bretagne :

« Selon l’hypothèse la plus répandue, les ancêtres des juifs ashkénazes sont arrivés en Europe en provenance de la Palestine et de son voisinage vers le Ier siècle de notre ère, après la destruction de Jérusalem et de son Second temple par l’armée romaine de Titus (en 70). Des unions mixtes avec des habitants européens de souche auraient alors conduit à un certain brassage génétique.

En réalité, les juifs ne sont pas différents des autres peuples, ils copulent, font des enfants, se marient, fondent une famille avec des personnes de leur choix, quelque soient leurs origines ethniques.  Ça s’appelle le métissage !

Ce qui est d’ailleurs corroboré par la recherche ADN qui démontre que 80 % des ADN mitochondriaux modernes (légués par la mère), des juifs ashkénazes ont une origine européenne préhistorique. Quant à la lignée paternelle, portant sur le chromosome Y, les études ont montré une origine très majoritairement proche-orientale.

Moralité : Des hommes originaires du Proche-Orient, ont courtisé des femmes d’origine européenne, les ont engrossées, et les ont converties au judaisme… Classique !

Et il n’y a pas plus de Kazhar que beurre en branche !!!!


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