Cas de conscience

« Ainsi va le juif, ainsi va le monde »

80 ans plus tard, un nouveau négationnisme fleurit. Près de la moitié (46 %) de la population adulte mondiale partage aujourd’hui des sentiments profondément antisémites.

Lorsque l’être humain est rongé par la haine, il ouvre en lui un vide, un récipient, qui va être investi par des forces sombres, et ses actes ne seront plus cohérents.

Ce qui se passe aujourd’hui en Israël, n’a rien de politique, c’est l’expression d’un syndrome qui a été encouragé depuis des décennies et qui fait partie de la mémoire collective des peuples arabes de la région. Nous ne somme pas dans une réaction à un gouvernement israélien, qu’il soit de droite, de gauche ou du centre. Nous sommes face à l’expression d’une matrice souterraine qui maintient sa survie.

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Israël est en guerre depuis près d’un an et demi. Une guerre déclenchée à la demande de l’Iran par ses mandataires du Moyen-Orient – ​​le Hamas, le Hezbollah, les Houthis et les milices chiites irakiennes.

Les forces de défense israéliennes ont désormais le dessus, mais les Israéliens ont payé un lourd tribut. Des centaines de civils ont été massacrés lors de l’horrible massacre du premier jour, d’autres ont été pris en otages. Quatre-vingt-dix-huit d’entre eux, certains vivants et d’autres morts, sont toujours retenus dans les tunnels obscurs de Gaza.

Des dizaines de milliers de familles ont été déracinées, contraintes de fuir sous un assaut incessant, laissant leurs maisons et leurs communautés en ruines. Réveillées au milieu de la nuit par des alertes incessantes, de nombreuses personnes ont été blessées et ont couru aveuglément vers l’abri le plus proche.


Malheureusement, cela n’a pas suffi à susciter une certaine sympathie de la part du monde. Celle-ci a été accordée uniquement à l’agresseur.

Les Palestiniens qui ont élu les dirigeants du Hamas et ont applaudi bruyamment les horreurs du 7 octobre paient certainement eux aussi le prix de leurs choix, mais c’est Israël qui est accusé et ses propres souffrances occultées. Rien de nouveau là-dedans.

Les images saisissantes de la libération des camps de concentration, filmées par l’Armée rouge et l’armée américaine, ont fait le tour du monde. Elles sont toujours disponibles sur Internet. Mais cela n’a pas suffi à certains qui continuent de nier la réalité de l’Holocauste.

En France, un professeur de littérature du nom de Robert Faurisson écrivait en 1978 que le génocide des juifs par les nazis était un mensonge destiné à récolter les dommages de guerre et que les déportés étaient morts de maladie et de malnutrition. Ces propos ont été publiés dans Le Monde. Condamné à plusieurs reprises par la justice, Faurisson s’est éteint paisiblement dans son lit à l’âge de 89 ans.


Ancien commissaire aux affaires juives sous Vichy, Darquier de Pellepoix, condamné à mort par contumace, parvient à fuir en Espagne, qui refuse la demande d’extradition de la France. Dans une interview publiée par l’hebdomadaire français L’Express, le 28 octobre 1978, il déclare :

« Je vais vous dire exactement ce qui s’est passé à Auschwitz. On a gazé des poux. Oui, c’est ça. Seulement des poux. »

Les ayatollahs et la presse arabe parlent encore du « soi-disant Holocauste ».

Au même moment, d’autres – mais aussi parfois les mêmes – accusent l’État hébreu d’avoir fait aux Palestiniens ce que les nazis ont fait aux Juifs. Ces deux approches apparemment contradictoires se caractérisent par la même indifférence au sort des Juifs, hier comme aujourd’hui.

Un pape s’est tu pendant la Seconde Guerre mondiale, un autre a choisi son camp aujourd’hui. Ne lui demandez pas de condamner les crimes de l’organisation terroriste qu’est le Hamas. Son aveuglement est tel qu’il ne lui permet pas de voir l’autre côté ni d’avoir une pensée fugace pour un bambin roux de neuf mois entraîné dans l’enfer des tunnels.

L’Occident chrétien n’a jamais fait pénitence pour l’Inquisition, et encore moins pour sa longue tradition d’accusations de meurtre rituel et de Juifs innocents torturés et mis à mort sur la base d’une rumeur de bazar.

Selon une étude menée en 2023 par la Ligue anti-diffamation des États-Unis auprès de 58 000 citoyens adultes de 103 pays, 46 % d’entre eux ont des attitudes négatives envers les Juifs.

Ils ont répondu « probablement vrai » ou « tout à fait vrai » à au moins 6 des 11 questions portant sur des jugements négatifs stéréotypés sur les Juifs.

Il y a 10 ans, ce chiffre n’était que d’environ 26 %.

Autrement dit, les crises que le monde a connues ces dernières années – la pandémie, la croissance des inégalités socio-économiques dans le monde, les guerres et surtout le déclenchement de la guerre au Moyen-Orient – ​​ont presque doublé le sentiment anti-juif.

Les détenteurs de records sur la carte de l’antisémitisme moderne sont les pays musulmans de l’Est – Algérie, Tunisie, Libye, Égypte, Arabie saoudite, Oman, Émirats arabes unis, Jordanie, Liban et Indonésie.

Là-bas, 75 à 80 % partagent des jugements négatifs sur les Juifs. La région a obtenu un score de 76 sur l’échelle d’antisémitisme de l’ADL.

L’Europe de l’Est arrive en deuxième position avec 49 points, où la Fédération de Russie est désignée comme la plus antisémite (62 points). En Russie, 67 % des personnes ayant fait des études secondaires et 53 % des personnes ayant fait des études supérieures sont infectées par l’antisémitisme.

La Pologne occupe la deuxième place dans cette région avec 40 points. Là-bas, 45 % de ceux qui ont terminé leurs études secondaires seulement partagent des stéréotypes antisémites, et 30 % de ceux qui ont fait des études supérieures. En Ukraine, il y a 36 points et, par conséquent, par niveau d’éducation – 38 % et 35 %. C’est à peu près la même chose en Hongrie. En Biélorussie 30 points et 33% et 24%.

La région a le plus faible pourcentage d’antisémites de République tchèque – seulement 15 points, alors que parmi le public instruit, seuls 9 % partagent ces opinions.

En Europe occidentale, la Grèce est reconnue comme le pays le plus antisémite. Là-bas, 50 % partagent des stéréotypes antisémites. Parmi le public non instruit 60 %, et instruit 43 %. Viennent ensuite la Belgique (30%, le nombre d’antisémites parmi les personnes instruites est plus élevé (35%) que parmi les personnes sans instruction (28%), l’Irlande (21%), l’Italie (26%, parmi la génération plus âgée 32% et chez les jeunes de moins de 34 ans 14 %) Suisse (23 %, 35 % de 50 ans et plus et 16 % de moins de 34 ans) Espagne (26 %) et Portugal (21 %).

L’Allemagne a un très faible pourcentage de sentiments antisémites – 9 %. Parmi le public instruit 6%. En France 13 % et parmi les instruits 8 %, en Grande-Bretagne 12 %.

Dans l’ensemble, dans 103 pays, la jeune génération de moins de 35 ans a montré une plus grande propension aux stéréotypes antisémites que la génération de leurs parents.

20 % des personnes interrogées n’avaient jamais entendu parler de l’Holocauste des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, et seulement 48 % pensaient que le sort des Juifs pendant la guerre était aussi terrible que le disent les livres et les films.

Cependant, 57 % considèrent la haine des Juifs comme un problème sérieux, et 67 % ont répondu qu’ils ne voudraient pas que le pays boycotte les produits et les entreprises israéliennes.

Les incidents antisémites aux États-Unis ont augmenté de 140 % en 2023, dépassant tous les records précédents.

Un pic massif a été enregistré après le 7 octobre, bien avant qu’Israël ne rentre dans Gaza ; les incidents sur les campus universitaires ont triplé ; il ya eu dix fois plus d’alertes à la bombe visant des institutions juives.

L’audit de l’ADL sur les incidents antisémites a enregistré un pic spectaculaire de 5 204 actes antisémites après le 7 octobr , ce qui reflète les tendances mondiales, les communautés juives du monde entier étant confrontées à des tensions et à une haine accumulée en réponse au massacre et au conflit – sur les campus universitaires, dans l’espace public et lors des manifestations anti-israéliennes.

Avec ces incidents, le total des 12 mois de 2023 a dépassé les totaux des trois dernières années combinées et a atteint une moyenne d’environ 24 incidents antijuifs aux États-Unis par jour.

En France, le nombre d’agressions antisémites est passé de 436 en 2022 à 1 676 en 2023, selon le rapport annuel de la Ligue Anti-Defamation.

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