Secrets révélés

L’UNRWA: l’organisation onusienne qui fait des Palestiniens d’éternels réfugiés

par Myriam Shermer

Il est grand temps que les autorités palestiniennes, à Ramallah comme à Gaza City, prennent la responsabilité pleine et entière de leurs citoyens.

L’UNRWA est sur la sellette. Et à juste titre. Une dizaine de pays, dont les Etats-Unis et l’Union européenne, ont annoncé le gel de leur financement à cette agence de l’ONU créée en 1949 et dédiée uniquement aux réfugiés palestiniens.

Mardi, va se tenir une audience de l’ONG UN Watch devant le Congrès américain pour présenter les preuves de l’implication de nombreux employés gazaouis de l’agence dans les crimes du Hamas, pendant et après le 7 octobre.

Ces soupçons sont très graves, mais ce n’est pas la première fois que le rôle néfaste de l’UNRWA est mis en lumière. Son financement avait déjà été suspendu par les Américains sous l’administration de Donald Trump, une décision par la suite annulée par le président Joe Biden.


Les crimes suspectés à présent présentent néanmoins l’occasion d’en finir définitivement avec une institution qui n’a plus lieu d’être depuis longtemps.

Les Palestiniens sont en effet la seule population au monde à se transmettre le statut de réfugiés de père en fils, y compris lorsqu’ils sont nés et vivent en territoire palestinien, à Gaza ou en Cisjordanie, ou encore lorsqu’ils sont parfaitement intégrés, depuis plusieurs générations, dans un nouveau pays. Cette situation n’existe pour personne d’autre au monde, alors que le nombre de réfugiés engendrés par les différents conflits au cours du 20e siècle est estimé à 100 millions.

L’agence de l’ONU maintient les Palestiniens dans un statut de réfugiés éternels sans responsabilité de leur destin.

L’annonce du gel des financements a immédiatement suscité une levée de boucliers chez certains. Mais que ceux qui se soucient réellement du sort des Palestiniens se rassurent : à court terme, il existe différents mécanismes d’aide internationale pour soutenir la population gazaouie prise au piège de la guerre.

A moyen terme, l’UNHCR, l’agence des Nations unies pour les réfugiés, pourra s’occuper des réfugiés de la guerre du 7 octobre, sans compter que certains pays du Golfe, dont les Emirats arabes unis, participent déjà de cet effort à l’heure qui est.


Surtout, à long terme, il est grand temps que les autorités palestiniennes, à Ramallah comme à Gaza City, prennent la responsabilité pleine et entière de leurs citoyens.

Pour défendre l’UNRWA, certains comptes pro-palestiniens sur les réseaux sociaux ont ainsi décrit comment cette agence de l’ONU les avait vaccinés dans l’enfance, puis avait encadré leur scolarité.

Des soldats israéliens revenus de la bande de Gaza rapportent, eux aussi, avoir vu des sacs de farine et des manuels scolaires tamponnés UNRWA dans tous les foyers gazaouis, y compris dans les plus affluents. C’est sans compter par ailleurs les nombreux témoignages et vidéos qui décrivent la bande de Gaza, ou en tout cas certains de ses quartiers, comme une région où il faisait bon vivre avant le 7 octobre, avec ses échoppes de luxe, ses cafés sur le front de mer et ses commerces florissants.

Comment alors expliquer que l’argent du contribuable américain ou européen soit nécessaire à la vaccination ou la scolarisation des enfants palestiniens ? Pour quelle raison n’est-ce pas pris en charge par les autorités palestiniennes, dont ce ministère de Santé du Hamas dont on entend si souvent parler depuis le 7 octobre pour annoncer des listes de victimes civiles que personne n’est en mesure de vérifier?

Eternelle vendetta

Il apparaît donc évident que ces financements ne sont pas seulement inutiles, mais néfastes. Parce qu’ils confortent les Palestiniens dans l’idée qu’ils sont des réfugiés éternels et que leur autodétermination n’a pas encore commencé.

La preuve ? L’ONU prend toujours soin d’eux. Certains Palestiniens rapportent même que le fait de voir ces fameuses initiales des Nations unies un peu partout dans leur quotidien leur donne le sentiment que la communauté internationale se tient à leurs côtés dans leur combat mortifère contre Israël.

Des Palestiniens se rassemblent dans une école de l’UNRWA, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 28 janvier 2024.Abed Rahim Khatib/Flash90

Car évidemment, ils sont nombreux, y compris au sein du Hamas à n’être que trop heureux de déléguer les tâches ingrates du quotidien à l’ONU pour s’occuper, eux, de laver ce qu’ils considèrent comme le péché originel de 1948 : la création de l’Etat d’Israël.

Enfermés à la fois dans une logique islamique, qui ordonne le djihad contre toute souveraineté non-musulmane, mais aussi de vendetta où un affront militaire – la victoire d’Israël – ne saurait être lavé autrement que par un autre affront en retour, et ce, quel que soit le prix.

La vendetta, connue en France surtout pour ses racines corses, existe dans tout le bassin méditerranéen. Au Proche-Orient, elle est connue sous le nom de culture de l’honneur. Les Israéliens la connaissent bien, puisqu’elle est à l’origine de nombreux homicides au sein de la communauté arabe israélienne, que la police peine si souvent à empêcher.

C’est une culture du dernier mot, où il faut se montrer toujours plus déterminé et violent que l’adversaire, sous peine d’être tenu pour faible. A moins d’une trêve obtenue par une autorité respectée, la vendetta ne s’arrête jamais et peut courir sur des générations.

Dans le contexte palestinien, on voit donc comment le besoin d’honneur primant sur le désir de paix, le conflit peut être voué à se perpétuer ad vitam eternam. Et comment donc, sans le vouloir peut-être, l”UNRWA participe de cette logique en ne renvoyant jamais les Palestiniens à leurs responsabilités bien réelles, civiles et quotidiennes.

Que ces derniers choisissent in fine de relever le défi de l’autodétermination est fort souhaitable pour eux, Israël, et la région toute entière. Mais cela les regarde après tout, et relève de leur libre-arbitre en tant que nation. L’argent du contribuable occidental, lui, n’a néanmoins rien à faire dans cette vision arriérée de justice, et devrait être employé ailleurs à meilleur escient.

Photo de couverture : Une école à Gaza gérée par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA)AP Photo/Adel Hana

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