Secrets révélés

Pourim 1946

Le livre d'Esther

Le livre d’Esther est-il seulement un récit relatant un épisode de l’Histoire biblique, une tranche de vie du peuple hébreu sous l’empire Perse, ou est-il plus que cela ?

Une singulière demande adressée par la reine Esther au roi Assuérus de Perse n’a cessé d’intriguer de nombreux exégètes :

« Esther répondit : Si le roi le trouve bon, qu’il soit permis aux Juifs qui sont à Suse d’agir encore demain selon le décret d’aujourd’hui, et que l’on pende au bois les dix fils d’Haman » (Esther 9:13).

Le livre d’Esther contient en réalité de mystérieuses prophéties qui se sont accomplies au cours du mois d’Octobre 1946, dans une ville de Bavière.


Nuremberg

Nuremberg fut autrefois la capitale idéologique du Reich. C’est dans cette ville bavaroise que, en 1935, furent promulguées les premières lois antisémites nazies. Quelques 2500 ans auparavant, un certain Haman, descendant d’Amalek, réussit à convaincre le roi de Perse de faire disparaître le peuple Juif de son empire. Fort heureusement, ce projet échoua, et cette tentative, orchestrée par « le méchant Haman », se retourna finalement contre lui.

Notre vieille Europe fut autrefois le témoin de l’un des plus grands génocides de l’histoire de l’humanité : celui du peuple Juif.

La deuxième Guerre Mondiale achevée, les vainqueurs (Français, Anglais, Américains et Russes) décidèrent de constituer un tribunal militaire afin de juger les responsables de ce qui sera appelé pour la première fois un « crime contre l’humanité ».

Le choix du lieu est à la fois symbolique et pratique. À Nuremberg, c’est de la tribune du Zeppelin, cet immense stadium construit à la gloire du Reich, que le maître de l’Allemagne haranguait les foules captivées. La capitale idéologique du Reich fut soumise aux bombardements alliés, mais son tribunal et sa prison furent épargnés et demeurèrent intacts. L’un et l’autre allaient donc servir à ce qui allait être l’un des procès les plus retentissants de la seconde moitié du XXème Siècle, le procès s’ouvrant le 20 Novembre 1945.


À la suite de celui-ci, onze responsables nazis vont être condamnés à mort.

Chacune des quatre nations représentées a son propre mode d’exécution. C’est le mode britannique qui va être choisi : la pendaison. Goering se suicidera dans sa cellule avec une gélule de cyanure.

Le 16 Octobre de cette même année, les dix condamnés à mort vont être conduits de leur cellule à la salle du gymnase de la prison, transformée pour l’occasion en lieu d’exécution. À deux heures du matin, deux policiers militaires viennent chercher Julius Streicher dans sa cellule. Face aux témoins de son exécution, et juste avant qu’on ne lui mette la cagoule sur la tête, le propagandiste nazi s’écrie :

« Pourim 1946 ! »

Que pouvait bien vouloir signifier cette phrase mystérieuse ?

L’ennemi de tous les Juifs

Pourquoi faire ainsi allusion à une fête dont l’origine remonte à l’époque biblique d’Esther* et de Mardochée (Esther 9:18 à 32) ? Le livre d’Esther relate l’histoire d’un certain Haman qui voulut faire périr en un jour tous les Juifs de l’empire de Perse (Esther 3:6, 13). Afin de déterminer quel jour aurait lieu leur exécution, Haman fit tirer le sort (en hébreu : « le pour », Esther 3:7).

« Car Haman, fils d’Hammedatha, l’Agaguite, ennemi de tous les Juifs, avait formé le projet de les faire périr, et il avait jeté le pour, c’est à dire le sort, afin de les tuer et de les détruire ; mais Esther s’étant présentée devant le roi, le roi ordonna par écrit de faire retomber sur la tête d’Haman le méchant projet qu’il avait formé contre les Juifs, et de le pendre au bois, lui et ses fils. C’est pourquoi on appela ces jours Pourim, du nom de pour » (Esther 9:24 à 26).

Cet Haman était donc un descendant d’Amalek, le peuple ennemi juré d’Israël.

Les Sages d’Israël ont dit que cette expression : « Ennemi de tous les Juifs » signifiait en fait : « Ennemi de tous les Juifs, de tous les temps et en tout lieu ». Et ils ont ajouté :

« À chaque époque, est apparu un Amalek, et à chaque époque, les Juifs devront discerner sous quel visage il se cache ».

Ce verset contient une singularité. Le mot traduit ici par « ennemi » se dit en hébreu « tsorer ». Il désigne ici un « ennemi » particulier du peuple Hébreu. Pas n’importe lequel. Un ennemi qui cherche sa destruction. Et s’il est « tsorer » « de tous les Juifs, de tous temps et en tout lieu », alors il l’est aussi pour ceux de cette génération.

Tsorer est traduit de plusieurs manières dans les Écritures : « être lié, être à l’étroit, être dans la détresse, être faible. Enfermer, pousser à l’extrémité, maltraiter, vexer, harasser, opprimer, enfermer, persécuter ».

Il est en effet tout à fait approprié pour désigner le sort des millions de Juifs qui ont été persécutés par les Nazis, puis entassés dans des trains en direction des camps d’extermination où on les a enfermé. On les a persécutés, maltraités de toutes les manières. Poussés à la limite de leurs forces, affaiblis, harassés, ils ont été opprimés, on leur a fait subir toutes sortes de vexations humiliantes.

Les premiers soldats américains et russes qui délivrèrent les camps n’en crurent pas leurs yeux. Ils n’étaient pas préparés à une telle horreur. Ces images seront projetées dans la salle du jugement devant un public ébahi et un parterre de condamnés impassibles. Certains laisseront même se dessiner, sur leurs visages, un petit sourire ironique. Peut-être que certains d’entre eux ont pensé, comme Haman, que leur « perte était arrêtée » (Esther 7:7). Les preuves écrasantes de leur ignominie les condamnaient sans appel.

Pendu au bois

Le livre d’Esther nous dit qu’Haman fut pendu à la potence qu’il avait fait dresser pour Mardochée. Ainsi, il est écrit :

« Esther répondit : L’oppresseur, l’ennemi, c’est Haman, ce méchant-là ! Haman fut saisi de terreur en présence du roi et de la reine… il voyait bien que sa perte était arrêtée dans l’esprit du roi » (Esther 7:6, 7).

Et un peu plus loin :

« Dès que cette parole fut sortie de la bouche du roi, on voila le visage d’Haman. Et Harbona, l’un des eunuques, dit en présence du roi : Voici, le bois préparé par Haman pour Mardochée… est dressé dans la maison d’Haman, à une hauteur de cinquante coudées. Le roi dit : Qu’on y pende Haman ! Et l’on pendit Haman au bois qu’il avait préparé pour Mardochée » (Esther 7:8 à 10).

Une fois de plus, l’Histoire rejoint le récit du livre d’Esther où il est écrit :

« Haman fut saisi de terreur… il voyait bien que sa perte était arrêtée dans l’esprit du roi ».

Julius Streicher est un homme peureux et craintif. Il sera traîné jusqu’à la potence où il doit être pendu par les deux gardes qui le soutiennent vigoureusement. Il pleure, geint, supplie qu’on lui épargne la vie. Puis, juste avant l’instant fatidique, il profère ces mots longtemps demeurés mystérieux.

La reine Esther avait dit au roi :

« Car comment pourrais-je voir le malheur qui atteindrait mon peuple, et comment pourrais-je voir la destruction de ma race ? » (Esther 8:6).

Et le roi répondit à Esther : « Voici, j’ai donné à Esther la maison d’Haman, et il a été pendu au bois pour avoir étendu la main contre les Juifs » (Esther 8:7).

« Pourim 1946 ». La cagoule sur la tête. La potence… Les mots prononcés par Julius Streicher commencent à prendre du sens.

Or, la Meguillah d’Esther (le rouleau d’Esther) insiste sur le mot « bois » pour parler d’une potence. Par une étrange coïncidence, l’officier américain, le bourreau chargé de l’exécution des condamnés, à Nuremberg, s’appelait « Woods » (bois en anglais). Mais il y a plus encore !

Onze hommes avaient été condamnés à mort à la suite du procès. Goering s’étant suicidé dans sa cellule, seuls dix hommes vont monter sur la potence. Et c’est là que la similitude avec le livre d’Esther devient particulièrement troublante.

Julius Streicher

Les dix fils d’Haman

Le livre d’Esther nomme expressément les dix fils d’Haman :

« Parschandatha, Dalphon, Aspatha, Poratha, Adalia, Aridatha, Parmaschtha, Arizaï, Aridal et Vaïzatha. Les dix fils d’Haman, fils d’Hammedatha, l’ennemi des Juifs » (Esther 9:7 à 10).

Dans le livre original (la Meguillah) les noms sont mentionnés en une colonne située à la droite de la page (l’hébreu se lit de droite à gauche). À gauche de la page, en face de chaque nom, une expression revient à chaque fois : « Ve’èt » (et aussi). Cette liste de noms rédigée en colonne comprend également quelques particularités. Certaines des lettres hébraïques qui composent ces noms sont plus petites que les autres. C’est quelque chose que l’on trouve fréquemment dans les Écritures, et les Sages d’Israël ont commenté ces particularités en leur donnant à chacune une explication, mais pour le livre d’Esther, il n’y en avait aucune.

Personne ne savait ce que cela signifiait. Pendant des siècles, les scribes ont scrupuleusement recopié ces lettres sans en modifier la taille.

C’est finalement le Professeur Neugroschel qui a réussit à « déchiffrer » ce « code ». Mais avant de poursuivre, il me faut aborder une autre spécificité de la langue hébraïque : la valeur numérique des lettres.

En effet, l’hébreu n’a pas de signe distinctif pour les chiffres. Il utilise, comme en latin, des lettres. Aleph vaut 1, beth vaut 2… Ainsi, les neuf premières lettres correspondent aux neuf premiers chiffres, de 1 à 9. Les neuf lettres suivantes correspondent aux dizaines de 10 à 90, et les quatre dernières lettres aux nombres 100 à 400. Chaque lettre est ainsi dotée d’une valeur numérique équivalente. En latin, I vaut 1, V vaut 5, X vaut dix etc… L’addition de la valeur numérique des lettres hébraïques qui composent un mot donne une signification, un « poids » à ce mot. Cela n’a rien d’ésotérique, c’est juste une particularité de la langue… C’est ce que l’on appelle la Guématria.

Dans le premier nom de la liste des fils de Haman : Parschandatha, la lettre « tav » (t) est plus petite que les autres. Il en est de même dans le septième nom : « Parmaschtha ». La lettre « shin » (sh) est également plus petite, ainsi que la lettre « zaïn » dans « Vaïzatha ». Chacune de ces lettres a donc une « valeur » numérique. Le tav de Parschandatha vaut 400. Le shin de Parmaschtha vaut 300, et le zaïn de Vaïzatha vaut 7. Si l’on additionne la valeur numérique de ces lettres, cela fait un total de 707.

Mais cette liste de noms contient également une autre particularité.

En effet, la première lettre du dernier nom (Vaïzatha) est plus grande que les autres. Cette lettre est un « vav » dont la valeur numérique équivaut au chiffre 6. Pour la datation des événements, le vav désigne également un millénaire, soit les années 5000 à 6000.

L’addition des ces nombres donnent ainsi une date : 707 et 5000… 5707. Or, la date de 5707 du calendrier Juif correspond, dans le calendrier Grégorien, celui que nous utilisons au quotidien, à l’année… 1946 ! Année durant laquelle eut lieu le procès de Nuremberg, dans la capitale du Reich, en Allemagne. Quelle étrange similitude !

Simple coïncidence ? Les mots de Julius Streicher, juste avant que le bourreau ne lui couvre la tête et ne glisse autour de son cou la corde qui devait le pendre, prenait soudainement un sens tout particulier. « Pourim 1946 ». Un lien étroit entre le livre d’Esther et la condamnation à mort de ces dix nazis apparaissait soudainement à la lumière. La demande si singulière qu’Esther adressa au roi de Perse prenait soudainement un sens très particulier.

Un étrange décret

« Esther répondit : Si le roi le trouve bon, qu’il soit permis aux Juifs qui sont à Suse d’agir encore demain selon le décret d’aujourd’hui, et que l’on pende au bois les dix fils d’Haman » (Esther 9:13).

Pourquoi Esther demanda-t-elle au roi de faire pendre les fils d’Haman alors que ceux-ci étaient déjà morts (Esther 7:9 à 10) ? Et que signifie cette expression si singulière :

« D’agir encore demain selon le décret d’aujourd’hui » ?

Les Sages d’Israël ont commenté ce passage en disant : « Il y a un « demain » pour maintenant et un « demain » pour le futur ».

Encore une fois, la réponse se trouve au cœur des mots. Les Sages d’Israël ont très tôt souligné la similitude entre les mots « esther » et « caché » en hébreu (sether). Ils ont dit :

« Le « demain » de « maintenant » (celui de leur époque… ou de la nôtre !), c’est ce qui se produit de façon contemporaine, alors que le « demain » qui est pour plus tard est le même phénomène, ou un événement identique, qui doit se produire dans le futur ».

Comme l’a dit Moshè Katz :

« Celui qui parle par inspiration divine entrevoit déjà le futur ». En effet, le mot « makhar » peut vouloir dire « demain », mais aussi : « dans le temps à venir, dans le futur ». On pourrait donc lire également : « Si le roi le trouve bon, qu’il soit permis aux Juifs qui sont à Suse d’agir encore (dans le futur) selon le décret d’aujourd’hui, et que l’on pende au bois les dix fils d’Haman ».

Ce « futur » étant inscrit en filigrane dans la liste des « fils d’Haman ». Mais de qui parle-t-on exactement ?

On parle ici des « benè Haman ».

Or, le mot « ben » (fils) a également plusieurs sens. Ce peut être un « fils spirituel », un « héritier », ou quelqu’un qui perpétue quelque chose. Ainsi, dans un sens plus large, on peut donc considérer que les dix hommes qui ont été pendus le 16 Octobre 1946 étaient également des « fils d’Haman » en ce qu’ils avaient poursuivis son œuvre destructrice. Ils étaient en quelque sorte ses « fils spirituels ».

« Mais il (Haman) dédaigna de porter la main sur Mardochée seul, car on lui avait dit de quel peuple était Mardochée, et il voulut détruire le peuple de Mardochée, tous les Juifs qui se trouvaient dans tout le royaume d’Assuérus » (Esther 3:6).

Une étrange similitude rapproche ces deux hommes « ennemis des Juifs ».

Chose étonnante : Julius Streicher parlait le yiddish et possédait une connaissance approfondie du Talmud. Il entretenait une fascination presque admirative pour la singularité du peuple Juif, tout en entretenant une détestation morbide à son égard.

C’est ce que relèvera le psychologue américain qui deviendra le confident des futurs condamnés à mort. Connaissait-il le contenu du livre d’Esther ? L’a-t-il lu ? Vu l’étonnante précision de ces mots proférés juste avant de mourir, on ne peut en douter. Avait-il réussit à percer « le code d’Esther* » ? La question reste ouverte.

Au temps fixé

Le texte hébreu donne donc : « Ve èt aseret benè haman », que l’on peut lire également : « que l’on pende et aussi les fils d’Haman » (Esther 9:13).

Ce petit mot, « èt », est intéressant à plusieurs égards. Les Sages d’Israël lui ont donné plusieurs significations. Il est composé des lettres aleph et tav, soit la première et la dernière lettre de l’alephbeth, l’alphabet hébreu.

Les Sages d’Israël en ont donc conclu qu’il désignait les Écritures (l’Ancien Testament) qu’ils appellent le Tanach. Ce petit mot « èt » serait donc équivalent à l’expression : « Il est écrit ».

On peut donc lire ainsi : « Et (il est écrit) les (noms des) fils d’Haman ». Ces « fils d’Haman » qui devaient être pendus « demain », c’est à dire dans un temps futur, mais « selon le décret d’aujourd’hui ».

Le sort de ces dix hommes qui furent pendus le 16 Octobre 1946 à Nuremberg avait déjà été fixé bien longtemps auparavant dans la ville perse de Suse. Leur condamnation avait déjà été prononcée. La sentence serait appliquée un an après que les Russes et les Américains ne découvrent les camps d’extermination nazis.

Ainsi, l’année de l’exécution des « fils d’Haman » avait été écrite d’avance et « codée » dans le livre d’Esther, mais qu’en est-il du jour et du mois ? Avec l’aide d’un logiciel approprié, il est très facile de retrouver la date équivalente dans le calendrier Juif. Le 16 octobre 1946 correspond au 21 Tishri 5707. Or, le 21 tishri est la date à laquelle s’achève la fête juive de Souccoth (la fête des Tabernacles), et cela chaque année. Ce jour est appelé Hoshanna rabba.

Ce jour particulier est également celui ou le Jugement divin, prononcé le Jour du Yom Kippour, est finalisé. Ce jugement touche tout particulièrement les nations qui se sont attaquées à Israël.

Le Tribunal militaire allié n’a bien évidemment pas choisi ce jour en fonction du calendrier Juif. Pourtant, c’est ce jour-même que la peine capitale a été exécutée sur les personnes des dix condamnés à mort. Ces dix « fils d’Haman » ont ainsi été exécutés le 21 Tishri 5707, le Jour du Jugement divin sur les ennemis du peuple Juif, selon la liturgie juive. L’étonnante prophétie du livre d’Esther s’était ainsi accomplie… au jour près ou, selon une autre expression tirée des Écritures : « Au temps fixé » (Esther 9:27).

Le peuple d’Esther avait échappé à un génocide perpétré par Haman, descendant d’Amalek, ennemi juré d’Israël. Mais comme l’ont dit les Sages d’Israël, chaque époque voit apparaître « un nouvel Haman ». Il convient alors de savoir en distinguer les traits afin de déjouer ses plans destructeurs.

L’Histoire se répète

En 1923, à Munich, capitale de la Bavière, Adolph Hitler tente de prendre le pouvoir en Allemagne. Ce putsch raté sera connu sous le nom de « brasserie de Munich ». Julius Streicher est à ses côtés. Suivront les dramatiques événements que l’on sait jusqu’à ce diabolique projet d’extermination du peuple juif, perpétré par ce sinistre personnage. Une fois encore, la voix d’Esther s’élève :

« Comment pourrais-je supporter la vue des malheurs qui vont atteindre mon peuple ? Comment pourrais-je supporter l’anéantissement de ma parenté ? (Esther 8:6, TOB).

À la fin de cette guerre, les survivants de ce génocide apprendront les horreurs dont ont été victimes leurs proches, leurs familles… Or, encore une fois, ce verset du livre d’Esther demeure d’une étrange actualité. Il est écrit plus haut :

« Haman, qui attaquait les Juifs » (Esther 8:1).

Or, le mot « yehoudim » (Juifs) s’écrit ici de deux manières. Dans certains manuscrits, la lettre youd est doublée. Les Sages d’Israël ont interprété ce « doublon » en disant :

« Lorsque le texte ne contient qu’un seul youd, le texte parle de l’époque d’Esther, mais lorsqu’il en contient deux, le texte parle alors d’une époque ultérieure ».

Cette projection dans le temps correspond ainsi au « aujourd’hui » et au « demain » mentionnés plus haut. Mais d’autres choses encore démontrent la dimension prophétique du livre d’Esther…

La Shoah

J’ai mentionné plus haut la similitude, en hébreu, entre le nom d’Esther et le mot « sether » (caché). Ce mot n’apparaît que deux fois dans les Écritures.

Dans le livre de Daniel, il est rendu par « caché » (Daniel 2:22), et dans le livre d’Esdras, il est traduit par « détruire » (Esdras 5:12).

« Car comment pourrai-je voir le malheur qui atteindrait mon peuple, et comment pourrais-je voir la destruction de ma race ? » (Esther 8:6), dit Esther au roi de Perse.

N’était-ce pas là le projet perpétré par ces « dix fils d’Haman » condamnés à la pendaison, dans cette prison de Bavière ? Dans cette ville de Nuremberg qui fut la capitale idéologique du nazisme ? La « destruction » (obdan » en hébreu) de la race juive. Ce mot « obdan » est un apax. Il n’apparaît qu’une seule fois dans la Bible. Une fois encore, l’usage unique et très particulier de ce mot dans les Écritures souligne l’aspect hors du commun de cet événement.

Ce projet de « destruction » de la race d’Esther, perpétré par les Nazis, fut également un phénomène hors du commun que l’on a appelé « holocauste », mais qui porte plus justement le nom de « Shoah ».

Ce mot « Shoah » apparaît à plusieurs reprises dans les Écritures. Le plus vieux livre de la Bible en fait déjà mention :

« Desséchés par la misère et la faim, ils fuient dans des lieux arides, depuis longtemps abandonnés, dévastés (shoah) et déserts » (Job 30:3).

« Mais ceux qui cherchent à m’ôter (shoah) la vie iront dans les profondeurs de la terre » (Psaume 63:10).

Une autre traduction parle de « désastre » (shoah). Esaïe parle d’une « ruine (shoah) (qui) fondra sur toi tout à coup à l’improviste » (Esaïe 47:11). Le prophète Sophonie donne de cette sombre époque une claire description :

« Ce jour est un jour de fureur (Führer ?), un jour de détresse et d’angoisse, un jour de ravage (shoah) et de destruction, un jour de ténèbres et d’obscurité, un jour de nuées et de brouillards, un jour où retentiront les trompettes (les sonneries d’alarme lors de bombardements) et les cris de guerre » (Sophonie 1:15, 16).

Ce qui est plus surprenant (et passablement inquiétant !), c’est que le mot « shoah » se retrouve également dans ce texte bien connu d’Ezéchiel 38 qui parle de Gog et Magog :

« Tu monteras, tu t’avanceras comme une tempête (shoah), tu seras comme une nuée qui va couvrir le pays, toi et tes troupes et les nombreux peuples avec toi » (Ezéchiel 38:9).

Contre qui déferlera cette shoah ?

La réponse se trouve au verset précédent :

« Contre le pays dont les habitants, échappés à l’épée, auront été rassemblés d’entre les peuples sur les montagnes d’Israël longtemps désertes ; retirés du milieu des peuples, ils seront tous en sécurité dans leurs demeures » (Ézéchiel 38:8).

La shoah annoncée dans le trente-huitième chapitre du livre d’Ezéchiel sera à nouveau tournée contre le peuple d’Israël.

Les mots prononcés par Esther résonnent à nouveau :

« Car comment pourrais-je voir le malheur qui atteindrait mon peuple, et comment pourrais-je voir la destruction de ma race ? » (Esther 8:6).

Et le roi répondit à Esther : « Voici, j’ai donné à Esther la maison d’Haman, et il a été pendu au bois pour avoir étendu la main contre les Juifs » (Esther 8:7).

Cette ultime tentative de ce « nouvel Haman » de détruire le peuple d’Esther échouera une fois encore (Ezéchiel 38:18 à 23).

À deux reprises, dans le chapitre 39 d’Ezéchiel, Dieu dit : « Je leur ai caché (sether) ma face » (Ezéchiel 39:23, 24). Le livre d’Esther a cette particularité que le Nom de Dieu n’est pas mentionné, mais comme disait Jean-Marc Thobois : « Dieu est tellement présent dans le livre d’Esther que l’on ne remarque pas son absence ».

Avant de promettre le rétablissement de la nation d’Israël (Ezéchiel 39:25 à 29), Dieu dit :

« La maison d’Israël saura que Je Suis l’Eternel, son Dieu, dès ce jour et à l’avenir » (Ezéchiel 39:22).

Le « double temps » contenu dans cette expression « Dès ce jour et à l’avenir » n’est pas sans rappeler l’étrange demande qu’Esther fit au roi de Perse : « Qu’il soit permis aux Juifs d’agir encore demain selon le décret d’aujourd’hui » (Esther 9:13).

L’Histoire semble se répéter. Le chapitre 39, qui clôture la description de cette fameuse « guerre de Gog et Magog », se termine par cette parole de Dieu :

« Et je ne leur cacherai plus ma face, car je répandrai mon Esprit sur la maison d’Israël, dit le Seigneur, l’Eternel » (Ezéchiel 39:29).

Cette promesse précède directement la description du Temple qui sera érigé durant le règne du Messie, sur la Terre (Ezéchiel, chapitres 40 à 48).

Jusqu’à ce Jour béni, la fête de Pourim sera célébrée les treizième et quatorzième jour du mois d’Adar, en souvenir du livre d’Esther.


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