Holistique

Les zones bleues de la longévité

Les zones bleues sont des régions du monde connues pour la longévité de leurs habitants : elles comptent le plus d’habitants nonagénaires et centenaires, en excellente santé.

La science explique essentiellement cette longévité par un mode de vie sain , notamment l’alimentation. Mais une immunité collective spécifique pourrait bien être aussi un facteur clé de ce « mieux-vieillir »

A ce jour, cinq zones bleues ont été identifiées : la province sarde de Nuoro, l’île grecque d’Ikaria, l’île japonaise d’Okinawa, la péninsule de Nicoya au Costa Rica et Loma Linda en Californie. Quels sont les facteurs pouvant expliquer la longévité de leurs habitants et comment s’en inspirer?

Les cinq zones bleues identifiées sur la planète.

Une immunité collective spécifique, la base de cette longévité exceptionnelle?

Une zone bleue bien connue, située en Sardaigne, englobe quatorze villages de montagne situés dans la partie centrale de l’île, la région de Barbagia.


La longévité exceptionnelle de cette population serait un phénomène relativement récent, observé seulement depuis les années 1900. Le modèle alimentaire et le mode de vie en vigueur localement depuis bien plus longtemps, pourraient donc ne pas être les seuls facteurs expliquant le grand âge qu’atteignent actuellement les habitants de cette région.

En étudiant leur statut immunitaire et les maladies infectieuses auxquelles ils ont été exposés, un groupe de chercheurs a émis récemment dans une publication parue dans la revue Frontiers in Aging l’hypothèse que les habitants de cette zone bleue bénéficieraient d’un profil immunitaire particulièrement affûté, d’apparition relativement récente, développé au cours de la première moitié du XX e siècle.

Ce profil serait consécutif, selon les auteurs, à une stimulation spécifique du système immunitaire due à des maladies infectieuses diverses mais peu virulentes ayant touché la région, à savoir de malaria et de tuberculose (jusqu’avant la Seconde Guerre mondiale), et d’une prévalence significative d’ Helicobacter pylori et de différents vers parasites.

Historiquement assez épargnés par les déclencheurs d’inflammation systémique reconnus que sont le stress chronique et le régime occidental, les résidents de cette zone bleue sarde auraient en outre développé, grâce à certaines modifications immunitaires et métaboliques spécifiques, une réponse anti-inflammatoire adaptative capable de minimiser l’impact de ces facteurs de risque aujourd’hui.


Ce qui ne signifie pas que ces Sardes ne présentent aucune réponse pro-inflammatoire, mais cette dernière serait mieux modulée par leur terrain immunitaire plus robuste, si bien que cette population (à l’instar de celle des autres zones bleues ) se trouve épargnée ou peu encline aux maladies chroniques liées à l’âge et aux maladies auto-immunes.

Le facteur génétique est la base de la longévité des habitants des zones bleues

Selon Dan Buettner, auteur du livre Blue zones : Où vit-on mieux et plus longtemps ?, la longévité s’explique à 90 % par le mode de vie et à 10 % par l’hérédité génétique.

Luis Rosero, épidémiologiste costaricain, découvre à travers ses recherches que les personnes de la région de Nicoya ont un avantage métabolique, à l’origine de leur extrême longévité. Elles ont non seulement un taux de cholestérol et de triglycéride plus bas, mais aussi ont moins de problèmes d’hypertension et sont, dans l’ensemble, plus grandes que dans le reste du pays.

Par ailleurs, la structure des chromosomes de ces nonagénaires et centenaires est particulière. En effet, les télomères, situés aux extrémités, sont beaucoup plus longs que la normale. Leur longueur correspondrait même à celle de personnes qui auraient dix ans de moins qu’eux !

Selon l’épidémiologiste, le fait d’être moins stressé n’est pas la seule raison qui justifie le ralentissement de la vitesse de raccourcissement des télomères et donc, du processus de vieillissement. L’ascendance indigène chorotega y serait pour quelque chose puisqu’elle apporterait un gène qui les rendrait plus résistants.

Une alimentation essentiellement végétarienne pour vivre plus longtemps

De par leur situation géographique isolée (toutes les zones bleues sont des îles), ces régions du monde sont à l’abri de la mondialisation, de l’industrialisation et des pesticides. Alors pour se nourrir, les habitants cultivent, la plupart du temps, leur propre potager. Ils consomment ainsi des produits locaux, de saison et très peu de viande étant donné qu’elle coûte cher.

Mais ce n’est pas tout : les résidents des zones bleues ont tendance à avoir la même alimentation pendant toute leur vie. Une habitude transmise de génération en génération qui a non seulement un impact sur l’équilibre de leur flore intestinale, mais aussi sur le renforcement de leurs défenses immunitaires. En outre, leur digestion est facilitée.

En effet, selon Vincent Valinducq, médecin, chercheur, et co-auteur du livre Zones Bleues, Les secrets de la longévité, le mélangisme alimentaire stresse les sucs intestinaux, ce qui a des conséquences négatives sur la santé. Et donc sur le vieillissement.

À Okinawa, l’île aux centenaires, la patate douce, les légumes verts et jaunes, le tofu et les plantes médicinales constituent la base du régime alimentaire des habitants. Selon les recherches effectuées par le Dr Michael Greger, plus de 90 % de leur alimentation est végétale.

Chez les Okinawaiens, la façon de se nourrir est tout aussi importante. En récitant la phrase hara hachi bu avant chaque repas, ils se rappellent de manger jusqu’à 80 % de leur capacité. Ni plus ni moins.

L’activité physique entretient la bonne santé des personnes âgées

Pour préserver sa santé, une activité physique douce et régulière est indispensable. Il n’y a pas besoin de le rappeler aux habitants de l’île d’Icaria en Grèce. Là-bas, continuer à travailler alors qu’on est (largement) en âge d’être à la retraite est très courant. Loin d’être une obligation, c’est un plaisir !

Par exemple, certains seniors reprennent le travail au moulin quand d’autres se remettent derrière les métiers à tisser.

Plus généralement, les habitants des cinq zones bleues vivent dans des villages plutôt isolés. Ils se déplacent pour la plupart à pied pour faire leurs commissions, rendre visite à leur famille ou à leurs amis.

Les seniors et centenaires ont donc une vie active sans pour autant pratiquer volontairement un sport. Le fait d’être en mouvement au quotidien leur permet non seulement de freiner la fonte musculaire, mais aussi d’entretenir la souplesse du corps.

Le lien social est un facteur important de longévité pour ces régions du monde inédites

La dimension intergénérationnelle

Dans la péninsule de Nicoya, au Costa Rica, il n’est pas rare de trouver sous le même toit pas moins de quatre générations. Là-bas, les personnes âgées ont un rôle central au sein de la famille et cela participe grandement à augmenter leur espérance de vie.

En effet, de nombreuses études ont démontré que le fait de garder régulièrement ses petits-enfants permet de vivre plus longtemps. Cela améliore aussi les fonctions cognitives, la santé mentale et physique, permet de lutter contre le stress et diminue le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Par ailleurs, les grands-parents travaillent leur mémoire en transmettant leurs savoirs et souvenirs.

Le sentiment d’appartenance

À Loma Linda en Californie, surnommée l’« oasis de la longévité », la communauté des adventistes du septième jour vit ensemble et œuvre quotidiennement pour un bien commun. Ce fort sentiment d’appartenance va bien au-delà de la bienveillance envers les uns et les autres.
En effet, selon le chercheur américain Dan Buettner, l’engagement spirituel ou religieux pèse dans la balance de la longévité : « Les personnes qui accordent de l’attention à leur côté spirituel présentent des taux plus faibles de maladies cardiovasculaires, de dépression, de stress et de suicide, et leur système immunitaire semble mieux fonctionner ».

Les relations d’entraide

À Okinawa, un moai désigne un groupe de soutien social. Selon les groupes, le soutien peut être émotionnel, financier ou encore en rapport avec la santé ou la spiritualité. Quoi qu’il en soit, il y règne toujours un grand respect et un profond désir d’engagement mutuel.

Les moais permettent aux personnes âgées de se retrouver autour d’une tasse de thé, d’échanger, de danser, de rire, de pleurer ensemble… Certains d’entre eux ont même existé pendant plus de 100 ans !

Saviez-vous qu’en adoptant un mode de vie sain vous pouviez avoir un impact sur votre ADN et donc, sur les gènes transmis à votre descendance ? En tout cas, c’est ce que l’épigénétique montre…

Les mystères de la longévité des Amish : au-delà de l’ADN

Vous avez certainement vu passer cette information, relayée dans beaucoup de médias. On a découvert chez les populations des Amish une mutation génétique spécifique, qui expliquerait leur longévité : 85 ans, soit en moyenne dix ans de plus que la moyenne des Américains. Les Amish sont ces petites communautés religieuses vivant dans des fermes isolées aux États-Unis. Très consanguins du fait de leur repli sur eux-mêmes, ils utilisent des chevaux pour l’agriculture ou leurs déplacements.

Or il se trouve que plusieurs centaines de ces Amish, qui descendent tous d’un même couple émigré de Suisse il y a six générations, ont d’après des recherches récentes une mutation sur un de leur gène (Serpine1). C’est pour cette raison, pense-t-on, qu’ils ils seraient moins exposés aux maladies cardiovasculaires et au diabète et vivraient plus longtemps.

Autre fait notable : ils auraient en moyenne des télomères plus longs, ces structures qui protègent l’extrémité de nos chromosomes, maintiennent leur stabilité et raccourcissent avec l’avancée en âge.

Bien sûr, « l’exception amish » a de quoi intriguer : taux de cancer presque deux fois inférieur au nôtre, bien moindre prévalence d’autisme… Bien sûr, dans cette découverte se cache peut-être un mécanisme qui pourrait prolonger notre longévité à tous. Mais je ne peux pas m’empêcher de m’interroger sur l’emballement médiatique que cette découverte suscite…

Se pourrait-il que cet empressement à trouver LA CAUSE de leur insolente longévité, et à y trouver une forme de jubilation, dise quelque chose de nous ? Qu’il y ait une forme de soulagement chez nous, à trouver chez eux, une cause génétique claire et identifiable à leur longue vie ? Ne serait-ce pas un procédé commode pour nous exonérer ou nous déculpabiliser de nos modes de vie occidentaux et des innombrables pathologies qu’ils entraînent ?

Il en est de même à Okinawa

Il s’était passé la même chose ou presque il y a quelques années avec les centenaires d’Okinawa dont on voulait à tout prix « percer le secret ». Après avoir élevé le fameux « régime Okinawa » au rang d’explication principale de leur longévité, on avait ensuite désigné un autre responsable, lui encore plus simple…

Si les habitants d’Okinawa vivaient centenaires c’était en fait, plus probablement, du fait d’une plante utilisée couramment dans leur alimentation : le getto. Cette plante, devenue en l’espace d’une semaine la coqueluche des médias, est très riche en resvératrol, cet antioxydant présent aussi dans le raisin et « à l’origine du paradoxe français » (on mange gras et on boit du vin, mais on a une bonne longévité !). Et s’il est sûr que cet antioxydant a un impact sur la régulation de nombre de nos gènes, sur le cancer, le diabète, etc., il ne peut pas à lui seul évidemment expliquer notre longévité hexagonale…

Et puis on avait réalisé que les habitants d’Okinawa avaient, également, des relations sociales très denses qui jouaient également sur leur longévité. Bref, tout ça est beaucoup plus compliqué qu’il n’y paraît et les explications ne sont jamais monocausales.

Télomères et viellissement cellulaire

À l’extrémité de chaque chromosome, il existe une sorte de « capuchon » protecteur, les télomères. Le raccourcissement des télomères est actuellement un facteur de vieillissement cellulaire essentiel désormais reconnu par le monde scientifique.

Chez l’homme, les télomères raccourcissent à chaque division cellulaire. Cela signifie qu’à chaque duplication cellulaire, il y a une perte d’information génétique. Ce phénomène touche toutes les cellules du corps excepté les cellules souches qui donnent naissance aux gamètes (cellules reproductrices). Il serait directement lié à la diminution d’une enzyme indispensable à la division cellulaire, la télomérase.

Un autre facteur impliqué dans le vieillissement est l’augmentation du stress oxydatif. Le lien entre l’augmentation du stress oxydatif et le raccourcissement des télomères a maintenant été établi.

Neuf leçons pour augmenter sa longévité

Les facteurs pouvant expliquer la longévité des Sardes se retrouvent dans d’autres zones bleues du monde.

Dans son livre Zones bleues : neuf leçons pour vivre plus longtemps paru en 2008, le spécialiste de la longévité Dan Buettner identifie neuf éléments pouvant expliquer l’espérance de vie hors normes des habitants de ces régions :

  • une activité physique régulière et modérée ;
  • un but dans la vie ;
  • la réduction du stress ;
  • la restriction calorique ;
  • une alimentation essentiellement à base d’aliments d’origine végétale ;
  • une consommation modérée d’alcool, en particulier de vin ;
  • un engagement spirituel ou religieux ;
  • un engagement dans la vie de famille ;
  • un engagement dans la vie sociale.
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