Mystique

Dick Shaver. Son avertissement à l’homme du futur

« Le Monde caché » de Richard Shaver : Atlans, Deros et Vampires Galactiques

Dans une caverne souterraine, un être diabolique, monstrueux et gonflé, regarde avec lubrique une jeune fille à peine vêtue. Les robots aident les captifs humains alors qu’ils complotent la rébellion contre les seigneurs maléfiques. De puissants rayons pénètrent dans les murs de la caverne, laissant la mort et la destruction dans leur sillage. Des bêtes étranges, partiellement humaines, se cachent dans l’ombre. Les forces du mal utilisent une technologie ancienne pour contrôler les événements à la surface de la planète et manipuler l’histoire humaine. Notre héros, armé d’un fusil à rayons et d’une conscience propre, chevauche une machine volante à travers les tunnels sans fin. «Formula from the Underworld» de Richard Shaver,

Richard Shaver – Dick pour les amis – a bien existé. Il a même vécu sur cette Terre de 1907 à 1975, date à laquelle il s’en est retourné à l’obscurité cosmique qui sera notre lot à tous. Non seulement Dick Shaver a bien existé mais ce que l’on a appelé le « Mystère Shaver » est bien réel lui aussi.

Pour comprendre tout cela il faut se projeter en arrière en 1943, dans la ville de Barto, Pennsylvanie.

C’est ici qu’un certain Richard Shaver, soudeur de son état, va faire parler de lui pour la première fois.

Dick est Fan de Science Fiction et s’essaye de temps en temps à l’écriture. Il lit beaucoup de pulps comics, notamment Amazing Stories, revue pilier du genre dont le rédacteur en chef est Ray Palmer.


Lorsque Dick travaille à son poste de soudure, il lui arrive d’entrer dans une sorte de transe.

Il se met alors à entendre des voix qui semblent venir de sous la terre. Ces voix lui racontent des histoires étranges, celle d’un passé de notre planète que l’homme n’a jamais connu.

Il y a longtemps vivait sur Terre la mythique civilisation des Atlans.

C’était des demi-dieux et des géants aux pouvoirs fabuleux. Lorsque notre soleil se mit à grossir, de dangereuses radiations cosmiques irradièrent notre sol et les obligèrent à émigrer dans une autre galaxie. Ils ne purent pas tous partir et abandonnèrent une partie de leur peuple ici.


Mutant sous l’effet des radiations, une fraction de ces abandonnés (les abandonderos ou Deros) se réfugièrent sous Terre avec toute la technologie hautement avancée des Atlans. L’autre partie dégénéra totalement à la surface de la Terre et formèrent le peuple qui devinrent nos Ancêtres.

Les Deros refugiés dans d’immenses cavernes creusées à l’aide de leurs puissants lasers se transformèrent en êtres malfaisants. Depuis la nuit des temps, ce sont eux les responsables de nos guerres, de nos folies meurtrières, de nos catastrophes naturelles et des disparitions mystérieuses d’humains.

Les voix lui enseignent aussi l’alphabet primordial de toutes les langues, le « Mantong », celui qui permet de découvrir le sens caché des mots dans notre langage usuel.

Dick s’empresse de coucher sur papier toutes ses découvertes. L’ensemble formera une longue lettre qu’il intitule « Un Avertissement à l’Homme du Futur ».

Mais ce savoir secret lui semble tellement important qu’il désire à tout prix le faire connaître au plus grand nombre. Il l’envoie alors à la rédaction de Amazing Stories, seule revue à ces yeux capable de comprendre la teneur de son message.

En 1943, Ray Palmer est le rédacteur en chef d’Amazing Stories depuis 1938. Première revue de Science Fiction à avoir vu le jour sous l’impulsion d’Hugo Gernsback, Amazing Stories voit ses ventes baisser depuis pas mal d’années.

Ray, issu de Fandom, a été embauché pour tenter de ranimer une revue moribonde. Son écurie d’écrivains ne comporte plus aucun grand nom, la plupart préférant se faire publier dans Astounding Stories qui est devenu entretemps le nouveau pilier du genre. Lorsque la lettre de Shaver parvient à la rédaction, elle fait le tour des bureaux en suscitant les sarcasmes les plus divers avant d’atterrir sur le bureau de Palmer.

Ray a toujours été un peu à la frange des choses. Il aime le spectaculaire, il s’enthousiasme pour toutes les nouveautés, et a passé une bonne partie de son enfance cloué sur un lit d’hôpital où son imagination lui a souvent permis d’oublier la douleur. Non seulement il aime le ton de cette lettre, mais il se décide à la publier telle que.

C’est ainsi que les lecteurs d’Amazing découvrent cet étrange avertissement à l’homme du futur, texte précédé d’une introduction de Palmer soumettant à l’appréciation du lecteur la véracité des propos de Shaver.

Dans les semaines qui suivent, la rédaction croule sous les lettres de réactions. On crie surtout au génie pour encenser le nouveau révélateur des secrets enfouis du passé de l’humanité. On insulte aussi beaucoup pour dénoncer ces propos dérangés qui n’ont plus rien à voir avec la science fiction classique.

Le « Mystère Shaver » – c’est ainsi que Palmer l’a nommé – vient de naître.

La polémique enfle à tel point que, dans les mois qui suivent, des numéros entiers sont consacrés à Dick Shaver. On en veut toujours plus sur Shaver et ses révélations fracassantes sur l’existence d’une civilisation souterraine malfaisante.

Les ventes de la revue explosent et bientôt ses colonnes se remplissent de « Shaver Mystery ». Palmer et Shaver se rencontrent. Ils deviennent amis et travaillent ensembles sur les visions de Shaver.

Aux quatre coins des USA, se créent des Shaver Mystery Club réunissant des fans voulant découvrir l’entrée des cavernes du monde souterrain des Deros. On monte des expéditions, on publie des bulletins de liaison et des newsletters.

On atteint le paroxysme en 1947 lorsque Ray Palmer enquête le premier sur les observations de Soucoupes Volantes.

Tout cela ne fait aucun doute pour eux deux: elles viennent du centre de la Terre, manipulées par les Deros et sont le signe attendu par tous les adeptes du Mystère Shaver

Dick Shaver a continué à rechercher des signes de l’existence des Deros jusqu’à la fin de sa vie en 1975.

À cette époque, les Shaver Mystery Club avaient long feu et bien peu se rappelaient encore du Grand Mystère. Dick n’en continuait pas moins à peindre ses visions, à photographier des pierres trouvées dans son jardin et sur lesquelles il « lisait » le passé de la Terre.

Il écrivit un dernier livre avec Ray en 1975, le plus grand livre de tous les temps depuis la bible, « The Secret World ». Dick est mort en novembre 1975 dans la misère et l’oubli le plus absolu. Ray l’a rejoint en 1977.

Les quelques adeptes qui restaient fondèrent une petite revue : Shavertron, pour commémorer la mémoire de ce grand génie et faire en sorte que l’existence des maléfiques Deros soit enfin un jour reconnue.

La revue a cessé de paraître il y a bien des années, mais si vous voulez en savoir plus sur elle vous pouvez aller ici : shavertron.com.

« Je le dis et je le répète, de la manière la plus formelle et la plus définitive : Oui les Cavernes [des Deros] EXISTENT. Elles sont incroyablement étendues, tellement même que leur population totale (s’il n’y en avait pas déjà autant de morts !) pourrait être des milliers de fois celle de la population totale de la surface de la Terre, et tout çà parce que les cavernes s’étagent en très grand nombre.

Les Cavernes sont reliées par de larges autoroutes taillées dans la roche dure sur des milliers de kilomètres. Tout l’intérieur de la Terre n’est qu’un vaste réseau compliqué de tunnels reliant entre elles des milliers de Cavernes, chacune aussi vaste que les grandes villes de notre surface, et certaines tellement grandes qu’elles pourraient faire paraître New York pour quelque chose d’insignifiant. » Richard Shaver, The Hidden World, 1961

Richard Shaver a écrit:

« J. Edgar Hoover nous raconte que plus de 120.000 Américains sont portés disparus chaque année et que l’on entend plus jamais parler d’eux ensuite. Je peux vous dire que j’ai vu [sous terre] de mes propres yeux certains de ces Américains, pendus à des crochets de boucher sur les marchés à viande Dero ! » (Richard Shaver, Why the caves are secret, circa 1950).

Les chiffres avancés par Richard n’étaient pas farfelus. Il semblerait même qu’ils soient une constante. Aujourd’hui, le fichier Américain des personnes disparues comporte environ 100.000 noms inscrits en permanence.

Dans le reste du monde, bien que les statistiques soient plus difficiles à établir, on estime que 2.000.000 de personnes sont rapportées disparues chaque année. En France, le chiffre est de 6.500.

Prise séparément, chacune de ces disparitions peut sembler acceptable intellectuellement. On peut bien entendu former des hypothèses individuelles pour toutes. Et ces hypothèses ne sont pas de nature à remettre en cause notre vision du monde. Mais un changement de grossissement dans l’échelle de notre regard ne devrait-il pas faire surgir naturellement d’autres hypothèses ?

Que dire de milliers, de millions de personnes disparaissant chaque année sans laisser de traces ?

Si le Capitalisme a pu faire de chaque humain une machine, si le Nazisme a pu faire de chaque individu une chose qui une fois exterminée peut être valorisée sous forme de marchandise (savon, métaux précieux, couvertures en cheveux) ne peut-on pas envisager – sans que cela soit forcément outrancier – qu’il existe un projet visant à faire de l’humain sa nourriture ?

Se pourrait-il que chaque année un certain nombre de femmes, d’enfants, d’hommes se trouvent prélevés de leur enclos pour servir de friandise à des Vampires Galactiques ?

On opposera à mon hypothèse qu’un tel évènement ne passerait pas inaperçu. Que « cela se saurait ». Je répondrai seulement que l’extermination par les Nazis de 6 millions d’individus a pu se faire au vu et au su de tous sans que quiconque ne puisse ou ne veuille le voir.

On m’opposera ensuite que de tels enlèvements ne sont tout simplement pas possibles, que des plaintes en nombre considérable devraient être déposées chaque jour concernant la disparition d’individus.

À ceci je répondrai que l’INSEE a estimé le nombre de personnes vivant en permanence sans abri à 86.000 en 2001. Les associations d’aide aux sans-abris estiment pour leur part que ce nombre est sûrement supérieur à 100.000. C’est-à-dire que dans notre pays on estime à 100.000 le nombre permanent de personnes désocialisées et donc invisibles.

Aux USA on estime que chaque nuit de n’importe quelle année, entre 700.000 et 2.000.000 de personnes dorment dehors et donc, n’ont plus aucune existence sociale. Si un nombre plus ou moins important de ces personnes étaient enlevées et disparaissaient, qui pourrait rendre compte de leur disparition alors qu’elles n’existent pas ?

Tous ces chiffres donnent le vertige. Et seul un ajustement placide de nos certitudes nous permet de maintenir l’équilibre précaire de notre vision du monde. Rien de tel n’existe à la condition de penser que rien de tel ne puisse exister. Rien de tout ceci n’arrive jusqu’à ce qu’un Vampire Galactique ne surgisse devant vous armé de son livre de cuisine.

L’aveuglement personnel a toujours été la meilleure arme silencieuse des guerres les plus secrètes*.


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ELISHEAN 777 Communauté pour un Nouveau Monde

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