En 2016, la jungle de Calais a été démantelée. Depuis, rien n’a changé. Pire, de nombreuses mini-jungles ont poussé.
Complicité d’associations à l’instar du secours catholique, transporteurs et policiers mis en danger de mort, destruction des environnements végétaux, armes en libre-service, clandestinité, squats et tentes : les habitants de Calais vivent toujours l’enfer.
Plongée au coeur de l’enfer migratoire français avec l’enquête exclusive de Frontières.
« Du 23 au 25 septembre, notre équipe s’est rendue à Calais pour se confronter aux répercussions de l’immigration de masse dans cette ville portuaire. Entre rencontres avec députés, associations et riverains, ce reportage plonge au cœur d’une ville sous tension, confrontée à une crise migratoire croissante et à des défis de sécurité quotidiens.
Une première visite avec un député RN : entre campements précaires et forêt dévastée
Dès leur arrivée, Jordan Florentin et son équipe ont rejoint Marc de Fleurian, député RN du Pas-de-Calais, pour une visite d’un campement installé dans une forêt locale. En arpentant les lieux, l’équipe a constaté un environnement jonché de détritus et les vestiges d’un camp de fortune. Les migrants, partis chercher de la nourriture, avaient laissé derrière eux des signes d’une occupation récente.
Puis, ils ont subséquemment rendu visite aux associations locales comme le Secours Catholique. À l’un des points de distribution, ils ont assisté à l’arrivée d’un bus de migrants, entrant et sortant rapidement pour bénéficier de l’aide proposée.
Camions déchirés et agressions de chauffeurs : un quotidien de plus en plus difficile
Le deuxième jour, l’équipe a rencontré Florian Callen, gérant de la société de camionnage TLC Express. Ce dernier a décrit les nombreux incidents auxquels ses employés sont confrontés : des toits de camions déchirés à coups de couteau par des migrants tentant de se cacher pour traverser la frontière et des vols de marchandises de plus en plus fréquents. Certains chauffeurs locaux auraient notamment été agressés.
Sur le terrain, Jordan Florentin et son équipe se sont rendus dans un parking où des migrants s’étaient installés pour recharger leurs téléphones et écouter de la musique. Les responsables en charge de l’encadrement semblaient dépassés par la situation. Ils ont également visité un squat, un lieu abandonné occupé par des migrants accrochés à leurs téléphones, cherchant à passer inaperçus.
Calais entre crise migratoire et tensions locales
Au cours de leur troisième journée, l’équipe a fait un tour à la mairie de Calais, située à proximité d’un beffroi où des tentes de migrants s’étalaient tout autour. Une ambiance tendue régnait dans la ville, exacerbée par la saturation des services municipaux et l’exaspération des riverains.
Jordan Florentin a tenté de s’entretenir avec plusieurs migrants, mais les responsables des associations les prenant en charge ont fait barrage à toute possibilité d’échange. Par ailleurs, notre journaliste a obtenu un document distribué aux migrants par les autorités locales, leur conseillant de ne pas prendre la mer et leur donnant des directives en cas de tentative de traversée.
Les habitants de Calais : un malaise palpable sous silence
L’équipe de Frontières a également sondé des habitants de Calais, cherchant à recueillir leurs impressions sur la crise migratoire. Si certains ont exprimé leur désarroi face à la dégradation de la situation, nombreux sont ceux qui, par crainte ou par lassitude, n’osaient pas vraiment aborder le sujet de front.
Le séjour s’est conclu par une rencontre avec un policier posté devant une rangée de fourgons de CRS, signe visible de la tension qui règne à Calais face à cette crise migratoire sans fin. »
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