Sur la colline du mont Sion, au sud de la vieille ville de Jérusalem, le pèlerin peut visiter le Cénacle. Si, au temps de Jésus, il était à l’intérieur des murailles, le Cénacle se trouve aujourd’hui à l’extérieur des remparts.
Dans les évangiles et les Actes des Apôtres, il est désigné comme la « chambre haute ».
La tradition chrétienne y localise les souvenirs fondateurs de l’Église : le lavement des pieds, la dernière Cène, les apparitions de Jésus ressuscité aux disciples, l’élection de Matthias et la descente de l’Esprit saint. Le bâtiment actuel a été édifié par les franciscains au XIVe siècle sur les ruines d’une basilique de la période byzantine, consacrée en 413. Elle a été détruite par les Perses en 614.
Le Cénacle est la partie haute de cet édifice et se présente comme une salle voûtée d’ogives. On peut y repérer un mihrab, sorte de niche indiquant la direction de La Mecque, qui rappelle que le bâtiment servit de mosquée lorsque les franciscains en furent chassés par les Mamelouks en 1447.
Au rez-de-chaussée, les juifs vénèrent le tombeau du roi David.
Le Tombeau de David abrite donc, non seulement la sépulture de l’ancien roi d’Israël, mais aussi le Cénacle de Jérusalem, la salle où s’est tenu le dernier repas de Jésus avec ses disciples.
Grâce à des techniques avancées de photographie numérique, des experts de l’Académie autrichienne des sciences (OeAW) et de l’Autorité des antiquités d’Israël (IAA) ont découvert plusieurs figures et messages écrits par des fidèles du monde entier, apportant un nouvel éclairage sur la richesse et la diversité des pèlerinages médiévaux.
Par exemple, ils ont révélé un blason originaire de Styrie (Autriche), appartenant à Tristram von Teuffenbach, un noble qui accompagna l’archiduc Frédéric de Habsbourg – futur empereur du Saint-Empire romain germanique – lors de son saint voyage à Jérusalem en 1436. Cet emblème héraldique, tracé sur l’un des murs du Cénacle, a été identifié grâce au Corpus Vitrearum , un projet à long terme de l’OeAW étudiant l’art du vitrail médiéval.

Une autre découverte très importante est une inscription arménienne qui dit « Noël 1300 ». Cela pourrait confirmer l’arrivée du roi arménien Het’um II à Jérusalem après sa victoire dans la bataille de Wādī al-Khaznadār (1299). L’emplacement élevé de l’inscription – typique de la noblesse arménienne – et sa datation coïncident avec cet événement historique longtemps débattu.
Preuves de pèlerines et de diversité géographique
Un fragment d’inscription arabe a également été identifié, portant l’expression « …ya al-Ḥalabīya », indiquant la présence d’une femme chrétienne pieuse d’Alep, en Syrie. Cette découverte fournit non seulement une trace épigraphique rare, mais souligne également le rôle important des femmes dans les pèlerinages médiévaux, une facette habituellement peu documentée.

Cette découverte est complétée par d’autres signatures et armoiries retrouvées au Cénacle, appartenant à des voyageurs de diverses régions, comme Ratisbonne (Allemagne), Berne (Suisse), Serbie et des terres tchèques.
Cependant, la plupart des inscriptions proviennent de chrétiens arabophones, ce qui reflète la présence généralisée de visiteurs orientaux sur ce site sacré.
« Prises ensemble, les inscriptions offrent un aperçu unique des origines géographiques des pèlerins, qui s’avèrent beaucoup plus diversifiées que ce que la recherche occidentale avait suggéré », explique Ilya Berkovich, co-auteur de l’étude récemment publiée dans la revue scientifique Liber Annuus , du Studium Biblicum Franciscanum de Jérusalem.

La technologie au service de l’histoire
Ces découvertes ont été rendues possibles grâce à une collaboration interdisciplinaire entre des experts d’Autriche, d’Israël et d’Arménie.
En utilisant des techniques telles que la photographie multispectrale et l’imagerie par transformation réfléchissante (RTI), une méthode qui permet de visualiser des détails de surface presque invisibles à l’œil humain en analysant la façon dont la lumière se reflète sous différents angles, les chercheurs ont pu révéler jusqu’à 40 éléments graphiques, dont beaucoup sont invisibles à l’œil nu.
Ces documents ont ensuite été analysés dans le laboratoire numérique des manuscrits de la mer Morte.

Le projet démontre comment la combinaison de la technologie de pointe et de l’analyse historique peut faire revivre les voix du passé, dans ce cas celles de voyageurs de différentes cultures et de différentes régions du monde qui ont laissé leur empreinte sur l’un des sites les plus sacrés du christianisme.
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