Accords de Munich (1938): la Tchécoslovaquie sacrifiée sur l’autel d’une paix illusoire… Il y a 80 ans étaient signés en Allemagne des accords qui réglaient la crise des Sudètes. L’Europe soufflait, la paix était sauvée. Mais ce renoncement franco-anglais devant les exigences pangermaniques d’Adolf Hitler ne fit que retarder la guerre d’une année.
C’est l’esprit munichois qui est toujours à l’œuvre aujourd’hui dans la démarche sans fondement de la France et des États-Unis pour sauver le Liban.
La seule manière de sauver le Liban c’est de détruire le Hezbollah et le régime meurtrier des Ayatollah Iraniens. Tout le reste n’est que mensonges et forfaiture qui conduira à une guerre globale avec en prime la honte et le déshonneur !
On ne négocie ni trêve, ni cessez le feu, ni désescalade avec ceux qui n’ont qu’un seul agenda, nous soumettre ou nous anéantir. Chaque hésitation, chaque atermoiement, chaque tentative de temporiser les renforce.
Mais revenons à l’histoire :
Dans la nuit du 29 au 30 septembre 1938, les accords de Munich sont signés en Allemagne pour «éviter la guerre». Ils clôturent la Conférence des Quatre, réunie à l’initiative du dirigeant italien Benito Mussolini pour régler pacifiquement le conflit qui oppose Adolf Hitler et la Tchécoslovaquie. Les signataires -le Duce, le Premier ministre britannique Arthur Neville Chamberlain, le Français Édouard Daladier, président du Conseil et Adolf Hitler- actent la cession des Sudètes au profit du IIIe Reich, mais avec des garanties françaises et anglaises sur l’intégrité du reste du pays. Ce compromis est censé mettre un terme aux vives tensions que connaît l’Europe depuis des mois.
En effet, après l’annexion de l’Autriche en mars 1938, le Führer revendique la région des Sudètes -partie occidentale de la Tchécoslovaquie, où la population est majoritairement germanophone. Le risque de guerre est grand. La France est d’autant plus concernée qu’elle est liée à la Tchécoslovaquie par une alliance conclue en 1924. Partout en Europe on redoute la guerre, le pacifisme est largement répandu. Le traumatisme du premier conflit mondial est encore présent dans toutes les têtes…
La paix à tout prix, quitte à sacrifier un allié
En ce mois de septembre 1938, la tension militaire monte d’un cran: le 23 le gouvernement tchécoslovaque décrète la mobilisation générale. Le lendemain Hitler envoie un mémorandum à la Tchécoslovaquie: elle a six jours pour évacuer les Sudètes. Et deux jours plus tard, il promet que cette question des Sudètes réglée, il n’y aura plus de «problèmes territoriaux». Les puissances occidentales privilégient une politique «d’apaisement». Elles s’affairent en ce sens depuis l’été.
Ce qui aboutit ainsi à la signature d’un «compromis» honteux, signé par la France et l’Angleterre à Munich au détriment de l’intégrité de la Tchécoslovaquie. En effet cette dernière doit évacuer les Sudètes dans les dix jours et démanteler ses forteresses de la frontière. Le pays est sacrifié pour la paix.
Mais personne n’est dupe. Ainsi, Lucien Romier dans Le Figaro du 30 septembre souligne que
«Le Troisième Reich ait des projets qui dépassent l’affaire des Sudètes pour une nouvelle articulation des rapports européens, on s’en doute. Cela est même assez sûr pour que l’on puisse exhorter nos amateurs de jeux intérieurs à ne pas croire qu’ils auront bientôt le loisir d’oublier la politique extérieure.»
Mais l’heure est au soulagement et à la joie. Cet accord est unanimement salué par la presse française, à l’image du Figaro, qui titre en Une le 30 septembre: «La paix est sauvée». Point de honte ni de trahison. Juste un plébiscite.
Si l’on salue le sacrifice des Tchèques, on relève davantage la puissance de la force morale, comme le fait l’éditorialiste Vladimir d’Ormesson dans Le Figaro du 1er octobre 1938:
«L’objet du litige qui a failli provoquer la guerre semblait, somme toute, bien petit par rapport à la catastrophe qu’il risquait de produire. Que représentaient, après tout «ces questions de détail» (délai d’évacuation, quelques hectares en plus ou en moins dans un petit coin d’Europe) si l’on songeait aux millions de vies qui allaient, peut-être, se sacrifier à cause d’elles? Et pourtant ce sont ces questions, d’apparence minimes, qui ont bouleversé le monde, parce qu’il ne s’agissait plus d’un problème politique, mais d’un principe moral.» Mais il ne nie pas par ailleurs que les Allemands remportent un grand succès: «Ils obtiennent à leur profit une large révision de frontières. Ils s’annexent une population nombreuse qui, si germanique qu’elle soit, n’avait encore jamais appartenu à l’empire créé par Bismarck. Ils s’enrichissent d’un territoire abondamment pourvu et merveilleusement équipé.»
Mais il poursuit:
«Ils ont accepté que cette annexion se fît sur le plan de la négociation européenne, moyennant des procédés et des garanties européens, et non sur le plan du “bon plaisir”. Or, cette distinction est considérable…»
Édouard Daladier est quant à lui soulagé mais aussi honteux à son retour en France. Il a abandonné son fidèle allié tchèque et s’attend à être hué. Or il n’en est rien: il est acclamé au Bourget par une foule soulagée. Même chose pour Chamberlain à Londres. Il rentre avec la paix!
Mais Winston Churchill lucide lui rétorque:
«Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre».
Et de fait à Munich, la France et l’Angleterre n’ont pas stoppé Hitler et se sont inclinées devant lui.
Et en mars 1939, en violation complète des accords de Munich, Hitler termine le démembrement de la Tchécoslovaquie. Puis aux Sudètes succède la revendication de la ville polonaise de Dantzig et l’invasion du pays le 1er septembre 1939. La Seconde Guerre mondiale éclate.
Les puissances occidentales qui ne se sont pas battues pour la Tchécoslovaquie en 1938, le font un an plus tard pour la Pologne…
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