Descendant direct de Louis-Philippe Ier, dernier roi des Français, le prince Jean d’Orléans est l’actuel chef de la Maison royale de France. Régulièrement interviewé par les médias, cet héritier des Capétiens se pose naturellement en alternative. Lors de ses vœux aux Français, il a appelé au retour «d’un modèle politique équilibré».
Pour 17% des Français, la restauration de la monarchie est la solution aux nombreuses crises qui secouent la France.
Le prince Jean d’Orléans a 57 ans. Il vit avec sa famille, dans l’Aude, près de la cité médiévale de Carcassonne. Dans ses veines, mille ans d’histoire capétienne, celle de la France dans ce qu’elle a eu de plus sacré et de plus triomphal. Son arbre généalogique est éloquent, constellé de personnages hauts en couleur comme Philippe d’Orléans, dit « Monsieur », frère du roi Louis XIV, le régent Philippe d’Orléans, le député de la Convention Philippe Égalité, et enfin Louis-Philippe Ier, dernier roi des Français entre 1830 et 1848. Un héritage familial qu’il assume pleinement.
À l’écart des journaux tirant sur papier glacé
Chef de la Maison royale de France depuis 2019, il compte encore derrière lui de nombreux partisans (au sein des mouvements de l’Action Française et de la Nouvelle Action royaliste), favorables au retour de la monarchie. Il porte le titre de comte de Paris. Un apanage repris par sa famille depuis un siècle ; un titre de courtoisie que tolère la République.
Loin des magazines people qu’il n’affectionne pas et de toute pression médiatique, le prince Jean d’Orléans n’oublie pas ses devoirs. Très régulièrement, il publie des éditoriaux dans des quotidiens reconnus (Marianne, Le Figaro...), donne des interviews (Europe 1, France 2, CNEWS, TF1…) sur des sujets qui lui tiennent à cœur.
La défense de l’environnement, de la famille, du patrimoine, de la société dans son ensemble. Jean d’Orléans a été formé à bonne école. Par son grand-père Henri d’Orléans (1908-1999). Un nom dont le destin aurait pu se mélanger avec celui du général de Gaulle si ce dernier avait décidé d’aller jusqu’au bout de son projet.
L’épisode est peu connu des Français et a donné lieu à diverses supputations ou théories. Le plus souvent farfelues ou erronées.
Mais entre 1963 et 1965, le héros de la Libération aurait pourtant songé à ce descendant d’Henri IV pour lui succéder à la tête de l’Etat. Le magazine L’Express en fera même sa principale couverture, désignant le prince Henri d’Orléans comme le dauphin du général de Gaulle. Une idée qui ne plaira pas à tout le monde et qui va faire l’objet d’un vaste rejet au sein de la baronnie gaulliste peu résolue à ployer l’échine face à ce Capétien ambitieux.
La loi d’exil, qui touchait tous les princes issus de maisons ayant régné en France, a été abolie en 1951. Henri d’Orléans a son propre bulletin tiré à plusieurs milliers d’exemplaires, fait campagne, tente d’obtenir la présidence de la Croix-Rouge, est reçu fréquemment à l’Elysée par De Gaulle qui le missionne diplomatiquement pour le compte de la République. Après les espoirs, la déception. Le général de Gaulle se (re)-présentera finalement et la restauration de la monarchie est remise aux calendes grecques. De cette expérience politique, le prince Jean d’Orléans en a tiré un enseignement, une leçon qu’il entend mettre au service d’une nation déchirée et quelque peu perdue.
Agacé par un mode de gouvernement qui se coupe des Français
Lors de ses derniers vœux aux Français, publié sur son site et ses réseaux officiels (il est suivi par 45000 personnes sur Facebook, Instagram et Twitter), Jean d’Orléans s’est posé en alternative d’une institution fragilisée.
« Depuis plusieurs années, les diverses crises qui secouent notre société ne cessent d’entamer en profondeur un modèle économique, politique et social qui s’essouffle. Il est temps de jeter sur notre monde un regard lucide pour préparer ce que nous souhaitons laisser à nos enfants et aux générations futures » écrit le prétendant au trône.
Appelant à « forger un avenir commun sous le sceau de la liberté dans l’unité et de la paix dans la justice, une société au cœur de laquelle nous replaçons l’homme, afin de redonner un souffle à notre nation millénaire », le comte de Paris pointe du doigt les mauvaises décisions qui ont été votées par un parlement, par des élus dont le principal souci est leur réélection en lieu et place de la préservation du Bien commun, une pensée à court terme.
« (…) Les nombreuses réformes engagées ont profondément creusé les inégalités sociales et réduit nos rapports sociaux à minima sous l’effet de mesures de plus en plus contraignantes. Face à ces mauvais choix, souvent contraires aux aspirations des Français, une voie de vraies réformes est certainement possible qui quitte le confort des cercles restreints pour s’adresser au plus grand nombre. La voie vers un modèle social plus solidaire et juste, un modèle économique plus responsable et équitable, un modèle politique plus décentralisé et indépendant » plaide le prince Jean d’Orléans, ancien soutien des gilets jaunes.
Sans doute, le « roi Jean IV », comme l’appellent les royalistes, s’agace-t-il de ce mode de gouvernement qui se coupe des Français.
« Gouverner, c’est prévoir » rappelle le comte de Paris, paraphrasant Adolphe Thiers, célèbre homme d’État de la IIIe République.
Jean d’Orléans se bat contre les sempiternels poncifs et caricatures qui accompagnent habituellement les idées reçues sur une monarchie qui a contribué à façonner la France. Lui, l’imagine volontiers parlementaire où le roi concentrerait toutefois certains pouvoirs contrebalancés par les deux chambres et le référendum à la manière du modèle suisse. Il appelle à retrouver les vraies valeurs gaulliennes de la Constitution actuelle, taillée sur mesure pour un monarque.
Pour diffuser sa voix dans le grand public, que certains jugent trop discrète, il a écrit un livre : Jean de France, un prince français, paru en 2009 aux éditions Pygmalions.
Un véritable programme politique dont on peut retrouver les grandes lignes sur sa fiche Wikipedia, l’encyclopédie en ligne bien connue. Des positions que ses partisans n’hésitent pas à distiller face caméras aux médias intrigués de les voir chaque année se rassembler, le 21 janvier, dans les grandes villes de France, lorsqu’ils commémorent le décès de Louis XVI, guillotiné par la Convention en 1793.
Les Français tentés par rappeler un roi ?
Selon un sondage BVA/ Alliance Royale paru en 2016, ils sont 17% à souhaiter que l’on réinstalle un monarque à la tête de l’État. L’idée rassemble toutes les générations (notamment à droite) et se veut moderne. Parmi tous les avantages cités, celui d’un monarque au-dessus des partis politiques, dont le niveau de neutralité serait élevé et source d’une certaine continuité au sein de l’État, respectueux des valeurs traditionnelles, à la tête d’une institution qui assurerait un système d’égalité démocratique, d’un régime défenseur des libertés économiques, politiques et civiles.
En 2021, les monarchies tiennent haut le pavé selon l’Heritage Foundation qui s’est penché sur ces principes démocratiques évoqués. Si on retrouve l’ensemble des royautés dans les 40 premières places du palmarès, la France (à titre de comparaison) n’est que 64e de ce classement.
De quoi faire réfléchir tout un chacun à l’heure où les Français sont appelés à se mobiliser massivement contre la réforme des retraites.
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