Secrets révélés

Les Arabes Israéliens condamnent le terrorisme du Hamas

Des Arabes israéliens expliquent que pour le Hamas, tous les citoyens sont des cibles.

Alors que le pays est confronté aux conséquences de l’assaut du Hamas, les citoyens arabes font part de leur choc, de leur douleur, de leur perte et de leur inquiétude.

Awad Darawshe, un ambulancier arabe israélien de 23 ans, est arrivé sur les lieux du massacre perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas lors d’un festival de musique près de Gaza, le 7 octobre, pour soigner les blessés. Ses amis l’ont supplié de quitter la zone de combat, mais il a insisté pour rester afin d’accomplir son devoir. Il a été tué par des terroristes du Hamas, qui ont volé son ambulance et l’ont conduite à Gaza.

« Les Arabes ont été touchés par cette attaque au même titre que les Juifs. Pas dans les mêmes proportions, mais nous avons aussi été pris pour cible. Le Hamas tire également des roquettes sur des villes arabes », a déclaré Shahira Shalaby, co-directrice adjointe du groupe Abraham Initiatives, une organisation à but non lucratif qui recense les crimes violents dans la communauté arabe, dans une interview accordée au Times of Israel.

« Nous sommes dans le même bateau. Les Arabes ont été choqués autant que les Juifs par le nombre étonnant de personnes tuées, notamment des enfants en bas âge, et par les prises d’otages. Nous nous sommes également demandé qui pouvait humainement être capable d’un tel acte. Nous sommes sans voix », a expliqué Shalaby, qui a été brièvement adjointe au maire de Haïfa en 2020.

« Nous ne justifions en aucun cas ce massacre. Nous le condamnons de la manière la plus sévère qui soit. Nous souffrons autant que les Juifs. Toutes les limites ont été franchies », a-t-elle poursuivi. « Pendant des jours, les Arabes du sud ont craint que des terroristes armés ne soient encore présents dans la région. »

Elle a également noté que de nombreuses communautés arabes, qui souffrent depuis longtemps de fragiles infrastructures, n’ont pas suffisamment d’abris anti-roquettes. Ces dernières années, Israël s’est de plus en plus appuyé sur les mamadim – chambres sécurisées – obligatoires dans toutes les nouvelles maisons – pour protéger la population à la place des miklatim – abris publics. Mais dans les villes arabes, les constructions illégales sont monnaie courante en raison du manque de permis accordés par le gouvernement, et ces maisons ne sont souvent pas construites selon les normes réglementaires.


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Jamal Alkirnawi, militant social de Rahat, la plus grande ville bédouine du sud d’Israël, s’est fait l’écho des propos de Shalaby.

« Nous avons le cœur brisé. Ceux qui ont été massacrés étaient nos amis et nos voisins », a-t-il déploré. « Nous avons de bonnes relations avec nos communautés juives le long de la frontière de Gaza. De nombreux habitants de Rahat travaillent dans l’agriculture dans les kibboutzim. Certains d’entre eux ont été tués dans les champs le matin du 7 octobre. »

Peu après le début de l’attaque massive du Hamas, des équipes de Bédouins du nord du Néguev ont lancé des missions de ratissage pour retrouver les personnes disparues alors que les terroristes du Hamas rôdaient encore dans la région, a rapporté Haaretz.

L’assaut meurtrier du groupe terroriste du Hamas a suscité une condamnation générale de la part des citoyens arabes d’Israël pour sa brutalité sans précédent, bien que quelques cas d’expressions publiques de solidarité avec le Hamas soient apparus, tels que six étudiants de l’Université de Haïfa et un étudiant de l’Université Ben Gurion de Beer Sheva qui ont été suspendus pour avoir publié sur les réseaux sociaux des messages de soutien au groupe terroriste palestinien.


Mais surtout, Arabes et Juifs ont travaillé côte à côte pour venir au secours des victimes, soigner les blessés dans les hôpitaux et assurer le fonctionnement du pays durant la tragédie.

Des dizaines d’Arabes israéliens ont été abattus par des terroristes du Hamas ou tués par des roquettes du Hamas tirées sur des villes israéliennes.

En 2009, Alkirnawi a créé « A New Dawn in the Negev » (Une nouvelle aube dans le Néguev), une organisation de coexistence entre Bédouins et Juifs. Il estime à 18 le nombre de Bédouins tués pendant la guerre, dont au moins cinq étaient originaires de Rahat. Son association a mis en place une « cellule de crise mobile » pour aider les familles bédouines, en particulier dans les villages non reconnus, à faire face à la crise actuelle en leur fournissant une assistance en matière de santé mentale dispensée par des psychologues et des assistants sociaux.

Jamal Alkirnawi, fondateur et directeur exécutif de l’ONG « A New Dawn in the Negev », un projet de coexistence ciblant les jeunes Bédouins à risque, à Tel Aviv, en 2019. (Crédit : Rami ZInger)

« Les Bédouins occupent le niveau socio-économique le plus bas de la société israélienne. Par conséquent, ils sont particulièrement vulnérables dans la situation d’urgence actuelle. Nous parlons de dizaines de milliers de personnes – dont beaucoup n’ont pas d’abris anti-roquettes. Dans un village non reconnu, une famille de quatre personnes a été directement touchée par une roquette du Hamas et est morte sur le coup », a déclaré Alkirnawi, ajoutant que huit Bédouins au total ont été tués jusqu’à présent par des missiles en provenance de Gaza.

Le militant, avec d’autres volontaires de la région, a ouvert un centre logistique à Segev Shalom, près de Beer Sheva, pour distribuer des fournitures aux familles qui ont dû quitter leurs maisons, ou qui sont dans une situation financière difficile en raison de l’incapacité de travailler.

Pour un terroriste qui envahit Israël, tous les citoyens sont des cibles

Les Arabes représentent environ 22 % de la population israélienne. Bien qu’ils soient légalement citoyens israéliens, nombre d’entre eux ne s’identifient pas à un pays qui se définit explicitement comme « juif » et qui les exclut de son récit national, centré sur le sionisme. Beaucoup, au contraire, ont le sentiment de partager une histoire, une langue et un récit national communs avec les autres segments du peuple palestinien, en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et dans la Diaspora.

La question de l’identité est donc délicate pour de nombreux membres de la minorité, à commencer par son nom. Certains se définissent comme des Arabes israéliens, d’autres comme des Israéliens arabes, d’autres encore comme des Palestiniens ayant la citoyenneté israélienne.

Nuseir Yassin, créateur des vidéos d’une minute Nas Daily à une rencontre de réseautage organisée à Tel Aviv. (Crédit : : Nuseir Yassin)

Nuseir Yassin, qui est devenu une sensation sur Internet ces dernières années grâce à son blog de vidéos de voyage « Nas Daily », avec 21 millions d’abonnés sur Facebook, a écrit lundi sur X, anciennement Twitter :

« Pendant très longtemps, j’ai au des difficultés à définir mon identité. Beaucoup de mes amis refusent encore aujourd’hui de prononcer le mot « Israël » et se disent uniquement « Palestiniens ». Mais depuis l’âge de 12 ans, cela n’avait aucun sens pour moi. J’ai donc décidé de mélanger les deux et de devenir un « Palestino-Israélien ». Je pensais que ce terme reflétait ce que j’étais. Palestinien d’abord. Israélien ensuite. »

La star des réseaux sociaux, originaire d’Arraba en Basse-Galilée et vivant aujourd’hui à Dubaï, a déclaré avoir eu un « choc » en apprenant l’attaque du Hamas contre les Israéliens.

« J’ai réalisé que si Israël devait à nouveau être envahi de la sorte, nous ne serions pas en sécurité. Pour un terroriste qui envahit Israël, tous les citoyens sont des cibles. »

« Je ne veux pas vivre sous un gouvernement palestinien. Cela signifie que je n’ai qu’un seul foyer, même si je ne suis pas juif : Israël. C’est là que vit toute ma famille. C’est là que j’ai grandi. C’est le pays que je veux voir continuer à exister pour que je puisse exister. Ainsi, à partir d’aujourd’hui, je me considère comme un Israélien palestinien. Israélien d’abord. Palestinien ensuite », a-t-il ajouté.

Éviter que les affrontements de 2021 entre Juifs et Arabes ne se répètent

Outre le choc et l’horreur suscités par cette brutalité insensée, les Arabes israéliens craignent également une répétition des événements de mai 2021, lorsque, pendant l’Opération « Gardien des Murs » menée par Tsahal contre le Hamas, de violents affrontements ont éclaté entre les communautés arabe et juive dans plusieurs régions du pays, et que des lynchages ont eu lieu dans un certain nombre de villes mixtes, contre des membres des deux groupes.

« En 2021, des bandes de Juifs armés d’extrême-droite ont été transportés dans des villes arabes pour exercer des représailles contre les Arabes. Personne n’avait alors imaginé qu’une telle chose puisse être possible. Nous craignons que cela ne se reproduise », a déclaré l’ancienne maire adjointe de Haïfa, Shalaby.

Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, s’est rendu mercredi dans la ville meurtrie de Sderot, près de la frontière de Gaza. Au cours de cette visite, il a révélé qu’il avait demandé au chef de la police israélienne, Kobi Shabtaï, de se préparer à « un scénario de Gardien des Murs 2 » et a affirmé que des émeutes intercommunautaires étaient « imminentes ». Il a également annoncé qu’il serait plus facile pour les civils de Sderot d’acquérir des armes pour se défendre, une prérogative limitée aujourd’hui aux résidents des implantations de Cisjordanie.

Le personnel médical organisant un hôpital souterrain d’urgence improvisé sur le parking du Rambam Health Care Campus, à Haïfa, dans le nord d’Israël, le 12 octobre 2023. (Crédit : Thomas Coex/AFP)

Malgré les affirmations de Ben Gvir, aucun affrontement entre Juifs et Arabes n’a été signalé en Israël depuis l’assaut et la déclaration de guerre d’Israël contre le Hamas.

Les dirigeants locaux des villes mixtes semblent avoir retenu la leçon de mai 2021.

« Dans au moins trois villes mixtes – Haïfa, Nof HaGalil (anciennement connu sous le nom de Haut Nazareth) et Ramle – des points de contrôle ont été mis en place pour s’assurer qu’aucun groupe d’étrangers ne puisse entrer dans ces villes et commettre des actes violents contre les Arabes », a déclaré Shalaby.

Akram Sakalla, membre arabe du conseil municipal de Lod, une ville mixte du centre d’Israël qui a été le théâtre de violents affrontements entre Arabes et Juifs pendant l’Opération « Gardien des Murs », a confirmé que certaines leçons avaient été tirées de ces événements tragiques. « La situation est calme pour l’instant. Il y a une forte présence policière, des patrouilles dans les quartiers afin de maintenir le calme, et apparemment l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet est également présente, selon les rapports de la police elle-même et de l’administration de la ville », a déclaré le membre du conseil municipal dans une interview.

Une voiture brûlée lors des récents affrontements entre les résidents juifs et arabes de Lod, dans la ville centrale israélienne de Lod, le 23 mai 2021. (Crédit : Flash90)

Le maire de Lod, Yaïr Revivo, a déclaré au Times of Israel que l’administration de la ville faisait tout pour maintenir la paix dans la communauté mixte, ajoutant que « nous voulons transmettre fermement le message que les Arabes ne sont pas nos ennemis. Le Hamas l’est ». Il a félicité les habitants pour leurs efforts de solidarité et de maintien du tissu social de la ville.

« Lod n’est plus la même depuis 2021 », a déclaré Sakalla, membre du conseil municipal. « La suspicion est toujours présente entre Juifs et Arabes, même si un certain nombre d’initiatives ont été lancées pour rétablir les relations intercommunautaires. »

« Il est difficile de prédire à ce stade si la violence éclatera à la suite de l’attaque du Hamas. Cela dépendra de la durée de la guerre à Gaza, de son extension au nord ou, que Dieu nous en préserve, de ce qui se passera à Al-Aqsa », en référence à la mosquée située sur le mont du Temple à Jérusalem, source de frictions constantes entre musulmans et Juifs en raison du caractère sacré de l’endroit pour les deux religions. Vendredi, jour de la prière, la place était quasiment vide.

Akram Sakalla, membre du conseil municipal de Lod, de la liste locale « Arab call », en septembre 2023. (Autorisation)

« À ce stade, ni les Juifs ni les Arabes ne sont intéressés par une répétition des émeutes de 2021. Ben Gvir a dit que les lynchages de l’Opération ‘Gardien des Murs’ sont sur le point de se reproduire. Ce n’est pas une chose intelligente à dire. Cela peut être perçu comme une forme d’incitation [à la haine]. »

« Aujourd’hui, les habitants de Lod y réfléchiront à deux fois s’ils veulent creuser le fossé. Nous ne sommes pas une ville mixte tranquille comme Jaffa ou Akko », a-t-il ajouté, faisant référence à deux villes de la côte israélienne, situées respectivement à proximité de Tel Aviv et de Haïfa. « Mais les gens se rendent compte que les tensions intercommunautaires leur exploseront à la figure. Nous avons besoin d’une nouvelle façon de penser pour rétablir les relations. »

« Autrefois, je croyais à la coexistence. Après les émeutes de mai 2021, j’ai arrêté. Aujourd’hui, je pense que nous devons nous efforcer d’atteindre l’égalité dans la coexistence. Nous vivons les uns à côté des autres, mais pas les uns avec les autres, et nous ne sommes pas égaux », a poursuivi Sakalla.

Les forces de police à Lod pendant une émeute ethnique dans la ville mixte Lod, dans le centre d’Israël, le 12 mai 2021. (Crédit : Yossi Aloni/Flash90)

Les Arabes et les Juifs de Jaffa veillent les uns sur les autres

Diverses initiatives ont été lancées dans tout Israël pour préserver les relations entre Juifs et Arabes pendant la guerre en cours et empêcher que le conflit n’affecte négativement la coexistence.

Quelques heures seulement après le début de l’incursion du Hamas, et alors que les sirènes de roquettes retentissaient dans le sud et le centre d’Israël, Amir Badran, membre arabe du conseil municipal de Tel Aviv-Jaffa, et quelques amis ont lancé « La Garde pour le partenariat judéo-arabe ».

Amir Badran, membre de la municipalité de Tel Aviv-Jaffa avec la liste locale « Kulanu HaiIr – Kulna il-Balad », en août 2023. (Crédit : Boaz Oppenheimer)

En l’espace de quelques jours, l’initiative a recueilli des milliers de membres dans toutes les couches de la population de Jaffa, les habitants s’étant rassemblés pour empêcher que les violences intercommunautaires de 2021 ne se répètent.

L’objectif principal de la garde est d’intervenir physiquement dans les cas de violence en calmant la situation, en documentant les faits et en offrant sa solidarité, a déclaré Badran au Times of Israel.

L’initiative a fait appel aux chefs des communautés religieuses de la ville – musulmans, chrétiens et juifs – qui ont tous appelé leurs fidèles à faire preuve de retenue. La garde sera plus vigilante dans les moments de tension potentielle, comme après les heures de prière des trois communautés religieuses.

« Les Juifs ont peur de ce qui s’est passé à la frontière de Gaza. Les Arabes ont peur après avoir entendu que Ben Gvir a appelé les gens à s’armer. Nous ne voulons pas que des étrangers viennent dans notre communauté et incitent à la violence », a insisté Badran.

« Nous devons nous rassembler et veiller les uns sur les autres. Nous voulons que les Juifs et les Arabes se tiennent en première ligne, ensemble. »

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