Omar Hassan Ahmed el-Bechir, est un militaire et homme d’État soudanais. Auteur du coup d’État de 1989, il reste au pouvoir durant trente ans, il est mis en accusation par la Cour pénale internationale pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre dans le cadre de la guerre du Darfour. Il est renversé par un coup d’État de l’armée le 11 avril 2019, à la suite de quatre mois de manifestations populaires, puis est emprisonné.
EN 2015, l’Afrique du Sud a décidé de permettre à Omar el Béchir d’échapper à la justice, montrant ainsi son profond mépris pour la loi
En s’abstenant de tenir compte de la décision de sa propre cour de justice et d’arrêter Omar el Béchir, le gouvernement sud-africain a trahi les centaines de milliers de victimes du conflit au Darfour, a déclaré Amnesty International lundi 15 juin 2015.
La haute cour de Gauteng Nord a statué dans l’après-midi du 15 juin 2015 que l’inaction du gouvernement sud-africain, qui n’a pas arrêté le président soudanais Omar el Béchir, allait à l’encontre de la Constitution et que le gouvernement aurait dû l’appréhender dès son arrivée dans le pays, dans l’attente d’une requête officielle de la Cour pénale internationale (CPI).
Ce qui est d’autant plus répréhensible, Omar el Béchir a été autorisé à quitter le pays le matin même, malgré une ordonnance provisoire enjoignant de l’empêcher de quitter le territoire.
« En s’abstenant de remettre le président Omar el Béchir à la CPI durant son séjour dans le pays, les autorités sud-africaines, sous la direction du président Jacob Zuma, ont par leur inaction aidé Omar el Béchir à se soustraire à la justice.
Le rôle de l’Afrique du Sud était clair depuis le jour où le président Omar el Béchir a posé le pied sur le sol sud-africain : il aurait dû être arrêté et remis à la CPI afin d’être jugé pour les crimes de guerre dont il est accusé.
Netsanet Belay, directeur de recherche pour l’Afrique à Amnesty International
Le président Omar el Béchir a assisté au 25e sommet de l’Union africaine (UA) en Afrique du Sud, du 13 au 15 juin. En tant que membre de la CPI, l’Afrique du Sud était tenue de l’arrêter et de le remettre à la Cour.
Le président Omar el Béchir faisait l’objet de deux mandats d’arrêt, émis par la CPI en 2009 et 2010 respectivement. Il était alors inculpé de sept chefs de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, ainsi que de trois chefs de génocide.
La CPI a adressé des requêtes de coopération à tous les États parties au Statut de Rome, y compris à l’Afrique du Sud, en vue d’arrêter Omar el Béchir et de le lui remettre.
Il faut savoir qu’Omar el Béchir était poursuivi pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité, perpétrés dans le cadre du conflit du Darfour, au Soudan, qui a fait plus de 400 000 victimes et plus de deux millions de déplacés. Ce conflit a éclaté en 2003.
Président de la République du Soudan depuis le 16 octobre 1993, et au moment de la délivrance des mandats. Mandats d’arrêts : délivrés les 4 mars 2009 et 12 juillet 2010
Charges : cinq chefs de crimes contre l’humanité : meurtre, extermination, transfert forcé, torture et viol ; deux chefs de crimes de guerre : le fait de diriger intentionnellement des attaques contre une population civile en tant que telle ou contre des personnes civiles qui ne participent pas directement aux hostilités, et pillage ; trois chefs de génocide : par meurtre, par atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale, et par soumission intentionnelle de chaque groupe ciblé à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique. Ces crimes auraient été commis de 2003 à 2008 au moins au Darfour (Soudan)
Cour Pénale Internationale
Après trente ans d’un règne sans partage, M. Al-Bachir, 77 ans, a été renversé en avril 2019 par un mouvement populaire inédit déclenché quatre mois plus tôt par le triplement du prix du pain.
En février 2020, le pouvoir de transition militaro-civil mis en place après sa chute avait pris l’engagement verbal de favoriser sa comparution devant la CPI, qui a émis il y a plus de dix ans des mandats d’arrêt contre lui et d’autres figures de l’ancien régime, pour « crimes contre l’humanité », « crimes de guerre » et « génocide » au Darfour.
Avant sa chute, l’autocrate avait plusieurs fois défié la cour en voyageant à l’étranger sans être arrêté, avec la complicité de l’Afrique du Sud.
En 2021, le Soudan va enfin pouvoir remettre Omar Al-Bachir, recherché pour génocide au Darfour, à la Cour pénale internationale.
« Le conseil des ministres a décidé de remettre les personnes recherchées à la CPI », a déclaré, mercredi 11 août 2021, la ministre des affaires étrangères soudanaise, Mariam Al-Mahdi, selon l’agence officielle SUNA, lors d’une rencontre avec le nouveau procureur général du tribunal établi à La Haye (Pays-Bas), Karim Khan, en visite à Khartoum pour une semaine.
Les deux autres figures du régime remis à la CPI sont Ahmed Haroun, ex-gouverneur de l’Etat du Kordofan du Sud et ancien ministre, et Abdelrahim Mohamed Hussein, ancien ministre de la défense, recherchés pour les mêmes motifs. Arrêtés après la chute de M. Al-Bachir, ils sont actuellement détenus au Soudan. La CPI a émis en 2007 un mandat d’arrêt contre M. Haroun, avec quarante-deux chefs d’accusation, notamment meurtre, viol, torture, persécution et pillage.
En savoir plus sur le génocide au Darfour
Omar Al-Bachir défendait âprement ses convictions avec ces mots qui en rappellent d’autres.
« Je suis considéré comme un dictateur, un criminel de guerre, un génocidaire. Je mène des politiques qui dérangent certaines grandes puissances, à commencer par les Etats-Unis. »
« Ceux qui luttent contre l’occupation en Israël sont considérés comme des terroristes. Il en va de même ici au Soudan où je me dois de défendre l’Etat ».
Il semble que les grands génocidaires ont un vocabulaire commun, d’ailleurs repris aujourd’hui en France par le parti politique islamo-gauchiste, LFI.
Et bien sûr, par l’Afrique du Sud qui aujourd’hui attaque Israël à la CPI, suite à sa réponse (conforme au droit international), au génocide perpétré par le Hamas le 7 octobre.
Et nous ne parlerons pas ici, de l’appel récurent au génocide des blancs, en Afrique du Sud, appel qui est devenu un leitmotiv, que ce gouvernement allié de l’Iran cache derrière sa plainte contre Israël, et sa rhétorique wokement indigéniste.
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