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MARK TWAIN : « il n’y avait rien en Israël avant le retour des juifs »

Le voyage de Mark Twain en Palestine.

Samuel Langhorne Clemens, qui sera plus connu sous son nom d’auteur Mark Twain, était un jeune reporter âgé de 31 ans quand il a pris part au premier voyage organisé de civils américains dans un bateau a vapeur.

L’éditeur du journal ‘Alta California’ de San francisco est celui qui a finance les frais de voyage de Mark Twain, pour une somme de 1250 dollars, en compensation de l’envoi de ses impressions sur le voyage. Le bateau « Quicker City’ prit le large a partir de New York en juin 1867, il traversa l’océan Atlantique et réalisa une longue croisière en mer Méditerranée, avec des arrêts en France, en Angleterre, en Italie, dans les iles grecques, en Turquie et en Terre Sainte.

Mark Twain en 1867.

Les 52 lettres de Mark Twain qui furent publiées dans le journal reçurent de nombreuses réactions d’encouragement des lecteurs, a tel point qu’il fut décidé d’en faire un livre. En 1868, sortit le livre que Mark Twain décida de nommer ‘The innocents abroad or the new pilgrim’s progress’.


C’est en fait une visite en Terre Sainte en 1867 qui a donné ses débuts à Mark Twain. Beaucoup de gens étaient curieux à ce sujet. Abraham Lincoln avait exprimé son désir d’y aller un jour la nuit précédant sa mort. Mais ce que Twain a trouvé, c’était la désolation et Jérusalem pratiquement inhabitée.

C’est révélateur et crucial en raison du conflit entre Israël et la Palestine. « Israël n’est pas indigène, nous le sommes », disent de nombreux Palestiniens. Ils croient qu’ils étaient déjà là bien avant 1948, quand Israël est devenu une nation et les a donc expulsés de leur patrie !

Mais la Terre d’Israël à l’époque de Mark Twain était totalement inoccupée et déserte. Cela soulève des questions quant à savoir exactement quand la région a été repeuplée par une population arabe lors de la Nakba de 1948. Beaucoup prétendent qu’ils étaient là depuis le début jusqu’aux Jébuséens, mais cela ne peut pas être le cas.

Aux environs du 19eme siècle, Eretz Israel devint un objectif de voyage populaire pour les touristes des Etats-Unis.

Les bateaux a vapeur qui remplacèrent les bateaux à voiles raccourcirent la durée du voyage et rendirent cette destination plus accessible, et la traversée devint plus sûre étant donné que les voyageurs ne dépendaient plus des bontés du vent et des voiles. Au fur et a mesure que le mouvement touristique augmenta, dans les années 70 et 80 du 19eme siècle, des bateaux de voyageurs commencèrent a prendre le large de facon journalière a partir de Philadelphie, New York et Boston.


Les moyens financiers et le temps libre des classes moyennes augmentèrent et permirent de réaliser ces grands voyages, qui devinrent même un symbole de statut social. Nombre des personnes qui faisaient ces voyages avaient pour habitude d’écrire leurs impressions.

A l’époque ou il n’y avait pas encore de caméras et d’appareils photos, l’écriture et le dessin étaient les moyens populaires de se souvenir. Mais les écrits de Mark Twain sur la Terre Sainte furent totalement différents de ce qui avait été fait auparavant, parce que qu’il a calomnié, ridiculisé et raillé presque tout ce qu’il a vu.

Pourquoi Mark Twain a fait cela, et quel est le niveau de vérité de ses descriptions ?

La description diffamatoire que Mark Twain fit d’Eretz Israel comprenait un fond de raillerie et d’admiration tant qu’il fut dans la partie européenne de son voyage, mais quand il arriva dans la partie non européenne de la mer Méditerranée, le ton de ses écrits changea de façon importante. L’ironie se changea en cynisme, et l’ambivalence en hostilité ouverte.

Mark Twain prit soin, dans l’un des paragraphes les plus connus de son livre, de décréter que les côtes d’Israël sont les plus moches en comparaison des autres endroits ou il s’est rendu :

« il me semble que de tous les pays ayant un sombre paysage, Eretz Israel détient la palme. Les collines sont chauves, les couleurs sont fanées, et ses formes sont loin d’attirer l’attention. Les vallées sont désertiques, moches et décorées d’une nature pauvre dont la vue inspire tristesse et désespoir… Chaque ligne est vulgaire, coupante et sans perspective, les distances ici n’inspirent aucune magie. C’est un pays morne, sans espoir, un pays qui brise le coeur ».

A un autre endroit, il écrit la même chose mais avec d’autres mots :

« nous ne purent nous arrêter meme après une randonnée de plus de deux ou trois heures de notre camp, même si la rivière coulait à coté de nous. Alors nous avons continué une heure de plus. Même si nous avons trouvé de l’eau, dans tout le morne espace autour de nous, il n’y avait pas un seul coin d’ombre, et nous avons beaucoup souffert sous le soleil brulant.

‘Comme l’ombre d’un gros rocher dans un pays fatigue’ (כצל סלע כבד בארץ עייפה), il n’y a pas d’expression plus belle que cela dans le Tanakh, et il ne fait aucun doute que de tous les endroits ou nous nous sommes rendus, il n’y en a aucun capable de lui donner autant de sens et de mieux toucher le coeur de cette expression que cette terre aride, sèche et stérile ».

« Jaffa, vue générale prise de la mer – Palestine [c 1867-c 1914] »
Avraham Levinson, qui est a l’origine de la traduction de la description de ce voyage en Terre Sainte, uniquement en hébreu, a ajouté a sa préface ou il fait face aux descriptions des paysages misérables de l’Eretz Israel du 19ème siècle :

« cela ne peut pas ne pas faire mal au coeur, faire mal et renvoyer l’auteur aux expressions injurieuses auxquelles il se sert pour parler d’Eretz Israel : une terre désolée et laide, une terre sombre et sans sourire – et cette terre est la tienne et ces choses sont vraies… Le sionisme agressif a vaincu la désolation et la laideur, a supprime la morosité et a amène le sourire ».

Le but de cette préface est de dire qu’a notre époque, plus de 100 ans après le voyage de Mark Twain, Israël a complètement changé.

Il est interessant de constater que les chercheurs israéliens sont nombreux a choisir une de ces descriptions-la pour décrire la rencontre des premiers pionniers avec les paysages d’Israël.

Il faut se souvenir que la description de Mark Twain a été faite en 1867, avant même le mouvement de retour des sionistes en Eretz. 

Il semblerait que ces descriptions dures leur servirent de toile de fond, pour montrer que toutes les activités juives en Israël ont servi a améliorer les paysage d’Israël ou à « ramener le pays a son ancienne gloire ».

Il ne fait aucun doute qu’a cette époque, Eretz Israel n’était pas developpée, que de nombreuses parties de ses paysages étaient vides de vie, que les conditions sanitaires étaient mauvaises et que de nombreuses terres a priori fertiles étaient semées mais pas labourées.

Malgré tout, Mark Twain n’a pas visité Israel de long en large mais s’est joint a un voyage chrétien organisé, qui s’est concentré sur les lieux saints pour les chrétiens : Nazareth, le lac de Tibériade, Jerusalem et Beit Lehem. Le Sharon, Shfala et les côtes n’ont pas été visitées par Mark Twain.

Ainsi, sa description de la Galilée et de la vallée de la mer morte sont totalement identiques, et il n’y a aucune différences pour certains paysages. Il faut se rappeler que Mark Twain a visite Israël en plein été, alors que les paysages de son pays d’origine sont les bords de la rivière du Mississippi, qui eux sont toujours verts. Pour dire la vérité, afin de comprendre la description diffamatoire de Mark Twain, il faut non pas l’étudier dans une perspective sioniste mais dans une perspective de culture américaine d’ou Mark Twain est originaire.

L’écriture humoristique de Mark Twain

La description que fait Mark Twain de la Terre Sainte est complètement contraire a l’image qu’en donne la littérature Tanakhique et chrétienne, sur la base de laquelle sont éduques les américains. Les missionnaires protestants et les aventuriers mystiques ont été les premiers américains à venir se promener en Terre Sainte au cours de la première moitié du 19ème siècle.

La majorité de ces pèlerins sont venus pour suivre les traces de Jesus, et ils ont été tellement touchés quand ils ont vu pour la première fois les lieux saints, qu’ils n’ont pas porté attention à l’état de désolation d’Eretz Israël. Même quand une partie de ces pèlerins décrivirent la région, ils prirent soin de relever le contraste magnifique de la Terre Sainte, qui pourrait ressusciter si seulement les habitants de la région étaient chrétiens.

C’est en prenant en compte ces éléments que l’on peut comprendre que l’objectif principal de Mark Twain, dans sa description diffamatoire du paysage dépressif de la région, est avant tout d’attaquer sur le ton de l’humour les descriptions faites dans les guides de voyage dessinés par les touristes américains.

Dans le genre des histoires de voyage, le chercheur et écrivain Yaakov Shavit distingue deux types d’ecritures : « le voyageur banal’ et ‘le voyageur different ».

Le voyageur banal est le touriste moyen de cette époque qui souhaite mettre par écrit ce qu’il a vécu. Le voyageur différent, c’est le voyageur qui souhaite être original, spécial et différent de ceux qui l’ont précédé, et leurs histoires. Parfois, il ecrit même en combattant la littérature qui existe déjà. Afin de faire de son livre quelque chose de spécial et qui attirera les lecteurs, il fait usage de supercheries littéraires en se servant de stéréotypes, du ridicule, de la vulgarisation, de l’exagération et de la parodie.

Le journaliste Mark Twain a prétendu décrire la « réalite nue » comme il l’a vue de ses yeux, contrairement a ceux qui ont écrit avant lui, et cette vision critique lui permet d’être différent de ses amis voyageurs :

« je peux deviner mot pour mot ce que nos chers pèlerins diront quand ils verront le Mont Tabor, Nazareth, Jericho et Jerusalem – parce qu’ils sont formatés par les livres d’ou ils tirent leurs opinions. Ces auteurs donnent des images et des écrits de louanges, et les petites gens les suivent, voient par les yeux de l’écrivain à la place des leurs et ils parlent la langue de ce qu’ils lisent plutôt que la leur ».

Mark Twain a écrit son livre dans un style d’humour cynique, sarcastique et même parfois vulgaire. Une des phrases connues de Mark Twain est celle-ci :

« il n’y a rien de plus sacré qu’une blague ».

La première édition du livre de Mark Twain fut tirée a 70000 exemplaires et fut vendue en moins d’un an, et il y eut bien d’autres éditions au cours du 19ème et 20ème siècle. Ce livre fut vendu a bien plus d’exemplaires que n’importe quel livre de voyage écrit par un américain avant lui, et même de nos jours, il est le livre de voyage américain le plus populaire.

Ce n’est qu’après son retour de Terre Sainte que Mark Twain écrivit les livres grâce auxquels il fut reconnu comme étant un des plus grands écrivains américains : ‘Les aventres de Tom Sawyer‘ et ‘Les aventures d’Huckleberry Finn’. ‘The innocents abroad or the new pilgrim’s progress’ a ete partiellement traduit en hébreu en 1972, et sa version condensée s’appelle ‘Tres plaisant voyage en Terre Sainte’ (מסע תענוגות לארץ הקודש) – sélection choisie des propos de Mark Twain sur place. En 1999, sortit la deuxième version en hébreu avec la même traduction, dans une édition enrichie de photographies, avec une introduction et un sommaire. En 2009, ce livre fut réédité, cette fois avec une nouvelle traduction. Qu’est-ce qui a fait que ce livre est si populaire ?

Le secret de la popularité du livre de Mark Twain

Apparemment, il est difficile de comprendre comment un livre ait eu tellement de succès, surtout après que les lecteurs aient compris que Mark Twain a lancé ses flèches humoristiques contre les écritures saintes et les textes religieux chrétiens.

Mais Mark Twain a su marcher sur le fil fin entre la foi et l’hérésie, et a réussi a éviter l’ostracisme religieux. La réussite de ce livre vient apparemment du fait qu’il a confirmé la vision nationale que de nombreux américains avaient a la fin du 19eme siècle.

Mark Twain a présenté le bassin méditerranéen, dont la Terre Sainte fait partie, comme le berceau de la civilisation, mais tout aussi important comme la dégradation et la fin de la civilisation.

Cette représentation a renforcé la foi patriotique américaine selon laquelle l’Amérique est bien le nouveau monde, la pionnière qui remplacera le vieux monde, agonisant et en décomposition.

Malgré tout, la réussite de ce livre ne vient pas seulement du renforcement du sentiment patriotique américain; mais aussi de son style humoristique qui convenait bien a un nouveau tourisme.

Il y avait ceux de la classe moyenne plutot élevée qui ont prospéré après avoir survécu au creuset de la guerre civile, et ils sont partis en voyage avec un sentiment de curiosité et de supériorité, et non pas pour renforcer des sentiments religieux. Ce type de tourisme s’est développé comme une vraie épidémie pour les trois générations qui suivirent la sortie de ce livre, et ces touristes le prirent comme une sorte de nouveau guide touristique.

C’est ainsi qu’il a présenté, avec son humour si particulier, comment ils étaient fiers de leur pays d’origine :

« nous avons toujours pris soin de préciser que nous étions américains – américains ! Quand il s’est avéré que d’autres étrangers pensaient qu’il s’agissait d’une province perdue quelque part et ayant été en guerre dernièrement avec quelqu’un, nous avons eu de la peine pour le vieux monde, mais nous n’avons pas considéré que cela avait de l’importance pour nous…

Les gens nous ont dévisagés et nous les avons dévisagés, a la fin nous avons réussi a leur donner l’impression qu’ils étaient sans importance, nuls. Avant que nous en ayons fini avec eux, nous leur avons démontré la puissance de l’Amérique et ils en furent convaincus ».

Neanmoins, Mark Twain pris soin de faire un clin d’oeil a ces récits et de montrer de quoi ils avaient l’air pour la population locale :

« nous nous sommes promenés a travers la Terre Sainte, de Banias a Jerusalem et jusqu’à la Mer Morte, une étrange procession de promeneurs avec la tête lourde, habillés de vêtements colorés et portant des lunettes de soleil, se reposant a l’abri de parasols bleus, chevauchant des troupeaux de chevaux, de chameaux et d’ânes ».

Mark Twain, comme ses prédecesseurs, fit la comparaison entre les histoires avec lesquelles il a grandi et la décevante réalite qu’il trouva, mais la tension chez lui n’est pas entre le passé et le présent de la Terre Sainte, mais entre la Terre Sainte et les Etats-Unis.

Mark Twain mis en avant la petite taille de la terre d’Israël et de ses sites en les comparant avec les Etats-Unis, et il réduisit par ce moyen, l’appréciation des lecteurs américains :

« ce pays doit faire entre 40 et 60 miles. L’Etat du Missouri pourrait faire trois Etats d’Israël, et encore, il resterait encore du terrain pour un quatrième Etat ».

Il compara aussi la beauté de la nature et de ses couleurs avec un paysage des Etats-Unis qui a l’air mieux :

« la mer de Galilée est plus petite que le lac Tahoe, et parvient avec peine au deux tiers de sa taille, et pour ce qui concerne la beauté, la comparaison entre cette mer et le lac Tahoe reviendrait a tenter de représenter une ligne droite pour atteindre un arc-en-ciel. Ses eaux troubles ne ressemblent en rien a la splendeur des eaux du Tahoe. Ses collines basses chauves et jaunes faites de rochers et de sables, ne sont en rien comparables aux sommets entourant, comme un rempart, le lac de Tahoe ».

Le livre de Mark Twain devint pour les nouveaux touristes américains un guide informel de la Terre Sainte, au même titre que la Bible.

Un bon exemple de cela est la partie satirique de ses pleurs exagérés sur la tombe du premier homme (qui se trouve dans l’église du Saint-Sepulcre) et qui devint un des passages les plus connus de son livre :

« la tombe du premier homme ! Comme c’est touchant, et justement ici, dans un pays étranger, loin de ma maison et de tous mes amis qui s’inquiètent pour moi, d’y découvrir la tombe de mon ancêtre. La vérité proche et lointaine, et malgré tout toute proche. L’instinct naturel, qui n’est pas infaillible, vibre de pulsations qui en témoignent. Une fontaine de larmes d’un fils devoué a son père jaillit du plus profond de mon être, et je donnais libre cours à cette tempête d’émotions. Je m’appuyais sur un poteau et fondit en larmes. Je ne vois pas de honte a pleurer sur la tombe d’un de mes malheureux proche décédé… Je m’effondrais sous le poids du chagrin et de la déception, cet homme était mort avant ma naissance, six mille petits printemps avant ma naissance ».

Bien que ce passage soit de toute évidence satirique, Mark Twain se plaignit du nombre important de lecteur qui crurent vraiment a ses pleurs. Apres la sortie du livre, d’innombrables touristes américains se rendirent sur la tombe du premier homme, mais le but de ces visites n’était plus de visiter ce lieu saint mais de voir l’endroit ou Mark Twain avait soit-disant pleuré. Dans ce cas-la, Mark Twain devint une source d’autorité qui transforma un lieu saint en une attraction touristique moderne.

Les touristes américains voyaient la Terre Sainte d’un point de vue de consommateurs, et en tant que tels, ils étaient impatients de ramener chez eux le plus possible de souvenirs. Ils revenaient de leur voyage en Terre Sainte avec des bouteilles d’eau du Jourdain et de la Mer Morte, avec des pierres et d’autres souvenirs des lieux saints. Mark Twain s’est moqué de ce comportement et a passé à la loupe ce qui le caractérisait :

« les pèlerins, comme a leur habitude en matière de sainteté, pillaient frénétiquement à la recherche de souvenirs et prirent des morceaux de murs, puis nous prirent la route ».

A un autre endroit, il se réjouit des malheurs de ses compagnons de voyage, qui ont décidé de renoncer a une attraction touristique juste a cause de son prix. Au début, il décrit leur désir de revivre en Terre Sainte des parties de la vie de Jesus, comme par exemple la traversée du lac de Tibériade. Mais quand ils arrivent au moment de vérité ou le bateau arrive pour les embarquer, soudain le prix demande leur semble trop élevé. Au cours de la négociation du prix, le bateau les abandonne avec leurs envies :

« huit créatures tombées de la falaise étaient sur la plage – voyez par vous-mêmes ! Et cela, tout cela, après leur extase contagieuse ! Quelle fin, honte a eux, et tout cela après s’être vantés de manière tellement abrutissante ! ».

Dans chaque rire, il y a un peu de vérité, et il semble qu’il est possible de s’identifier a ces touristes, qui de nous n’a pas un jour renoncer a une attraction touristique a l’étranger quand le prix n’en semblait pas justifié.

Il semblerait que c’est justement ces passages là, qui décrivent avec un humour amical la culture touristique moderne, qui font partie de la raison de la réussite de ce livre, même en dehors des Etats-Unis. La moquerie de Mark Twain envers ses compagnons de voyage, qui voulaient faire une croisière sur le lac de Tibériade, pose la question de savoir qu’elle en était le rapport réel avec la religion chrétienne et Jesus.

L’ambivalence de Mark Twain avec la religion chrétienne

Bien que Mark Twain ait émis des doutes sur la localisation des lieux saints du christiannisme, il ne fut pas considéré comme un hérétique par les protestants du nouveau monde. Il faut voir son scepticisme et son rapport à la foi au travers de la description de sa visite dans l’église du Saint-Sepulcre, qui est le site le plus important de Jerusalem pour les chrétiens de toute origine :

« quand tu entres dans l’église du Saint-Sepulcre, tu veux voir le début de l’enterrement, et en fait c’est presque la première chose que tu vois. La deuxième chose que tu es très impatient de voir, c’est l’endroit où le sauveur a été crucifié, mais cela ne t’es montré qu’à la fin. C’est la beauté de ce chef-d’oeuvre d’église. La tête lourde et pensif, tu es dans une petite alcôve de rédemption – tu ne peux être dans un autre état d’esprit dans un endroit pareil – mais tu ne peux croire qu’un jour notre seigneur gisait véritablement dans cet endroit minuscule, et ce doute te fait perdre tout intérêt pour l’endroit ».

Dans le même temps, Mark Twain précisé que ses doutes concernent le lieu ou Jesus a été enterré, mais pas sur le fait qu’il ait été crucifié a cet endroit :

« le lieu de la crucifixion te montre les choses autrement. Tu crois de toute ta foi que tu observes l’endroit ou notre sauveur a lutté pour sa vie ».

Il semblerait que cette ambivalence envers le christiannisme lui ait permis de ne pas être rejeté par les institutions de l’église, mais aussi pour le chemin vers la popularité si importante qu’a reçu ce livre. Malgré tout, son rapport avec les habitants locaux ne fut pas du tout ambivalent, et il fut teinté d’humour irrespectueux, de racisme et même de vulgarité.

Cette attitude fut contraire a celle de ses compagnons de voyage qui voyaient en eux des rappels sympathiques des personnages dont parlent l’ancien et le nouveau testament. A Nazareth, par exemple, ses compagnons de voyage ont imaginé voir la beaute royale de la Madone en croisant une adolescente locale, mais pour Mark Twain, toutes les adolescentes étaient laides, et dans un humour plus vulgaire il écrit :

« les paysages de la région sont graves dans l’acier, mais je ne serai plus jamais en admiration devant la photo de la reine de Saba rendant visite au roi Salomon. Je me dis a moi-même : tu as l’air parfaite ma dame, mais tes jambes sont sales et tu pues le chameau ».

Mark Twain, comme ses compagnons de voyage, n’a pas du tout fait la différence entre les enfants d’Israël de la période du Tanakh et les arabes de son époque qui, pour lui, leur ressemblaient.

Les personnages de bergers bédouins avec leurs troupeaux et leurs longues robes ont fait vibrer le coeur de milliers de croisés qui ont cherché et trouvé en eux les personnages de héros de l’ancien testament. Mark Twain a commencé en les décrivant comme eux :

« c’étaient des bédouins, de grande taille, musclés, avec une peau tres foncée et des barbes noires comme du charbon. Ils avaient des lèvres très marquées, des regards audacieux et une allure de rois ».

Mais la suite de cette description montre ces personnages de manière négative et basée sur l’histoire de Yossef et de l’habit à rayure de la bible :

« il me semble que je ne tromperais pas en disant que ces hommes vendraient leurs jeunes frères s’ils avaient l’occasion de le faire. Leurs dirigeants, leurs habitudes, leurs vêtements, leurs commerces et leurs principes douteux ne sont pas différents de ceux de leurs ancêtres ».

A cette occasion, Mark Twain porte atteinte aussi bien aux personnages de son époque qu’à ceux du Tanakh. Ailleurs, son humour devient vulgaire et encore moins bon :

« nous avons continué notre route et nous nous sommes arrêtés a coté de la source de la vierge. Mais l’eau n’était pas bonne et nous n’avons pas pu nous reposer a cause d’un régiment d’enfants et de mendiants qui nous ont pourchassés pour avoir un peu d’argent. Notre guide nous a demandé de leur en donner un peu et nous l’avons fait. Mais quand il nous a dit après qu’ils étaient affamés, nous n’avons pas pu ne pas nous sentir coupables d’un grand péché en mettant un obstacle sur leur chemin vers la réalisation de leur mission. Nous avons essayé de récupérer notre argent, mais sans succès ».

Etonnament, les juifs ne sont pas mis en avant dans le livre de Mark Twain et il n’a quasiment rien éecrit sur les juifs de Jerusalem, bien que leur nombre y était bien plus important que celui des arabes ou des chrétiens.

La fin du voyage

Apres toutes les déceptions que Mark Twain a du supporter en Eretz Israel : les paysages arides, la chaleur accablante, la rencontre avec les habitants locaux et le séjour intensif avec ses compagnons de route, il ne faut pas s’étonner de savoir qu’il attendait avec impatience la fin de ce voyage.

La conclusion de son voyage n’est pas marquée par un instant de grâce de dernière minute, mais atteint un nouveau sommet de diffamation quand il met une fin définitive a son aventure en terre d’Israël :

« titre promotionnel de ce voyage : ‘Très plaisant voyage en Terre Sainte’, ce qui serait trompeur. Il vaut mieux l’appeler ‘Voyage d’enterrement prestigieux de la Terre Sainte' ».

Cette citation qui permet de comprendre en quoi le titre choisi pour la traduction en hébreu de ce livre fut ‘Tres plaisant voyage en Terre Sainte’ permit aussi de faire omission de ses vraies pensées sur l’endroit.

Mark Twain n’a bien entendu pas dissimulé sa joie quand il est arrivé sur les côtes de Yaffo et qu’il a vu le bateau qui les attendait pour les ramener chez eux :

« pour la dernière fois, nous sommes descendus de nos chevaux, et non loin des côtes nous avons vu le bateau qui était ancré en pleine mer ! J’ai mis là un point d’exclamation parce que nous étions très émus de voir ce bateau. Ce voyage de pèlerinage touchait a sa fin, et quelque part, nous en étions très heureux ».

Pour dire la vérité, la leçon retenue par Mark Twain grâce a ce voyage est qu’il n’y a pas de meilleur endroit que sa maison en Amérique.

Traduit de l’hebreu par David Goldstein pour Haabir-haisraeli. Cet article est paru dans son integralite sur le site Tevahadvarim, et partiellement sur le site Ynet.

Voir la vidéo en haut de l’article :
L’évaluation de la Palestine par Mark Twain en 1867 : inhabitée, désolée, mal entretenue, peu de gens là-bas !

Des chiffres

Les Ottomans s’emparèrent du pays en 1517. En 1525, ils firent procéder à un recensement. Il restait 123 000 personnes dans le pays.

Il y en avait 4 millions dans l’État juif hashmonéen, 2,5 à 3 millions à l’époque byzantine, 500 000 après l’invasion arabo-musulmane, 275 000 en 1300 après J.-C., période mamelouke où le pays devint majoritairement musulman.

Le pays était désolé et sa population était de 275 000 en 1800 grâce aux encouragements des Ottomans à l’immigration. (notamment des Bosniaques)

En 1918, elle était de 700 000 grâce à une nouvelle immigration arabe de 50 %.

Et en 1947, 700 000 autres Arabes musulmans et 500 000 Juifs ont immigré (bien que d’autres aient essayé de venir et que les Britanniques les aient empêchés d’échapper à l’holocauste).

Il n’y a eu qu’immigration d’arabes ou de musulmans d’Europe de l’est islamisée, mais il n’y a jamais eu de « peuple palestinien ».. Nous sommes en guerre pour un mensonge. Le plus grand mensonge qui n’a jamais été, celui d’un peuple autochtone arabe en terre d’Israël et à Jerusalem.

Le vérité gagne toujours et de nouveau, elle gagnera. 

Des nouvelles

« Interdiction du mot Cisjordanie dans les documents officiels » : le Congrès se mobilise

Quelques jours avant l’investiture de Trump, plus de 20 membres du Congrès ont créé un groupe de travail qui a pour objectif de rendre obligatoire l’utilisation du terme « Judée Samarie » dans les documents officiels.

Jusqu’à présent, c’est le mot Westbank (rive Ouest [du Jourdain], que les médias français traduisent par Cisjordanie, qui est employé, et qui a le même effet d’effacer les liens entre le peuple juif et sa terre ancestrale.

Randy Weber, membre du Congrès représentant du Texas a déclaré à propos du lancement du groupe des amis de la Judée Samarie :

« Notre pays a été fondé sur des valeurs judéo-chrétiennes, pas sur les valeurs de la Cisjordanie. »

Peut-être un avant-goût des choses à venir, le nouvel ambassadeur des États-Unis en Israël, Mike Huckabee a déclaré :

Je n’ai jamais voulu utiliser le terme « Cisjordanie ». Cela n’existe pas. Je parle de la Judée et de la Samarie. Il n’y a pas d’occupation.

Yossi Dagan, le président du Conseil de Samarie, a ajouté que la région de Judée et Samarie constitue également une « ceinture de sécurité » pour les États-Unis.


Le lobby de la Judée et de la Samarie a été créé au Congrès américain, dirigé par Yossi Dagan, chef du Conseil de Samarie, et la députée Claudia Tenny. La présidente du lobby Claudia Tenny a appelé : « Arrêter de nier notre légitimité sur la Judée et la Samarie ».

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