Hausse des températures, élévation du niveau des mers, acidification des océans ou encore fonte des glaciers : la liste des maux associés à l’augmentation des niveaux de CO2 dans l’atmosphère ne cesse de s’allonger.
Pourtant, il existe une autre conséquence, dont on parle peu alors qu’elle est plus positive, une Terre plus verte, c’est-à-dire arborant une végétation plus dense.
C’est ce qu’a démontré une étude publiée dans Nature Climate Change.
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont étudié les données de trois satellites, qui ont mesuré la quantité de rayonnement solaire réfléchi par la végétation, jour après jour entre 1982 et 2009. Ils en ont déduit un indice foliaire pour chaque parcelle de la planète, compris comme la quantité de feuilles par mètre carré de sol.
Un continent vert
Les résultats sont inattendus : les capteurs montrent un verdissement (davantage de feuilles ou parfois d’arbres) de 25 % à 50 % des terres végétalisées du globe depuis une trentaine d’années, essentiellement dans les tropiques et à des latitudes élevées.
A l’inverse, seulement 4 % des sols ont perdu en couverture foliaire – dans certaines régions de Mongolie, d’Argentine ou en Alaska.
Cet accroissement de la végétation représente, si on la mettait à plat, l’équivalent d’un continent vert de deux fois la taille des Etats-Unis (18 millions de km2). Aujourd’hui, les plantes couvrent près d’un tiers (32 %) de la superficie totale de la planète, occupant environ 85 % de toutes les terres libres de glace.
Une densification de la végétation qui n’empêche toutefois pas la poursuite de la déforestation.
La déforestation résulte des actions de déboisement puis de défrichement, liées à l’extension des terres agricoles, à l’exploitation des ressources minières du sous-sol, à des travaux d’infrastructures tels que barrage hydroélectrique ou route, à l’urbanisation, voire à l’exploitation excessive ou non-régulée de certaines essences forestières.
Effet fertilisant du CO2
Comment expliquer un tel « boom vert » à l’échelle du globe ?
En faisant tourner dix modèles informatiques permettant de simuler le comportement de la végétation, les scientifiques ont déterminé et classé les facteurs jouant un rôle dans cette croissance : pour 9 %, il s’agit de l’augmentation de l’azote dans l’environnement (principalement sous l’effet de la combustion d’énergies fossiles et des engrais agricoles), pour 8 %, du changement climatique (le réchauffement des régions boréales et arctiques a, par exemple, entraîné des saisons de croissance des plantes plus longues) et pour 4 %, des changements d’occupation des sols. Mais le principal facteur (70 %) réside dans l’effet fertilisant du CO2.
« Les arbres ont besoin, pour leur croissance, d’eau, de nutriments et de CO2, qu’ils absorbent et stockent grâce au processus de la photosynthèse, rappelle Philippe Ciais, co-auteur de l’étude et chercheur au LSCE. Davantage de CO2 favorise le développement des arbres et des feuilles. »
Dans un monde qui atteint des niveaux inégalés de dioxyde de carbone dans l’atmosphère sous l’effet des activités humaines telles que la consommation d’énergies fossiles ou la déforestation, les plantes, les arbres et même les cultures croissent plus rapidement.
« C’est une relation que plusieurs études avaient déjà suggérée, mais c’est la première fois que nous pouvons la confirmer et la généraliser à l’échelle de la planète, ajoute le spécialiste des cycles du carbone. En effet, il est très difficile de passer de l’échelle d’une feuille à celle d’un écosystème global. Si l’on connaît le processus de base de la photosynthèse, de nombreuses questions restaient en suspens : toutes les feuilles répondent-elles de la même manière à la hausse du CO2 ? L’arbre va-t-il développer plus de branches pour supporter plus de feuilles ? Une augmentation de la masse foliaire se traduit-elle par des feuilles plus longues, plus larges ou plus nombreuses ? »
« Il reste quelques incertitudes quant au réalisme des modèles et aux données satellites sur les tropiques : ce sont des zones où les observations directes sont plus difficiles en raison des nombreux nuages et où la saturation en feuilles limite la précision des analyses, juge Frédéric Baret, directeur de recherches à l’Institut national de recherche agronomique (INRA), spécialisé en télédétection, qui n’a pas participé aux travaux. Reste qu’un verdissement global est bel et bien à l’œuvre. »
De là à conclure que les émissions de gaz à effet de serre sont positives pour la planète, et qu’elles ne doivent donc pas être limitées, il n’y a qu’un pas, que les climatosceptiques n’ont pas hésité à franchir.
Il est certain qu’il y a une diminution au fil du temps.
« L’effet positif de la fertilisation diminue au fil du temps en raison d’une saturation des plantes en CO2, prévient Nicolas Viovy. Ce phénomène est par ailleurs inefficace lorsque la concentration en CO2 est trop élevée. »
Pour l’instant, il est certain que notre planète reverdit….
La nourriture abonde
Sous ces nouvelles conditions climatiques, les végétaux poussent plus rapidement, sont plus robustes, apprécient une température plus élevée et consomment moins d’eau .
C’est, évidemment, aussi vrai pour les cultures agricoles.
Et cela se manifeste dans les statistiques publiées par la FAO qui montrent que les récoltes des principales denrées agricoles explosent :
On remarque que le tonnage récolté augmente dans une proportion plus importante, entre 20 et 35%, que la surface récoltée. Et ce, même lorsque cette surface diminue ou reste identique.
Ce gain de productivité pourrait résulter principalement de l’amélioration des techniques agricoles et donc, de facteurs purement humains. Mais, même si cela a joué un rôle certain, il resterait alors à expliquer la prolifération des végétaux sauvages sur l’ensemble de la planète, là où ces facteurs n’entrent pas en ligne de compte.
Ces nombres réfutent l’idée véhiculée par les médias selon laquelle le réchauffement climatique provoquerait une pénurie de produits alimentaires dans le monde.
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