Secrets révélés

En Iran, la répression contre les femmes et celles et ceux qui défendent leurs droits s’est durcit

Amnesty International en mars 2025

Une nouvelle tendance grotesque circule sur les réseaux sociaux depuis l’attaque d’Israël : l’Iran serait devenu un paradis pour les femmes. Pas de voile, liberté totale, bientôt le bikini obligatoire…

Pourtant Amnesty International nous révèle, pas plus tard qu’en mars 2025 :

Détentions arbitraires, poursuites judiciaires iniques, coups de fouet, voire peines de mort : la répression contre les défenseurs des droits des femmes en Iran s’intensifie depuis le début de l’année.


Réclamer l’égalité ou protester contre le port obligatoire du voile ont valu à de nombreux défenseur·e·s des droits des femmes en Iran d’être arrêtées, poursuivies, voire condamnées ces derniers mois. A l’approche et à la suite de la journée des droits des femmes, cette répression s’est même encore amplifiée :

5 mars 2025. Mehdi Yarrahi est condamné à 74 coups de fouet pour sa chanson intitulée « Ton foulard » (Roosarito), qui commémorait le 1er anniversaire du soulèvement « Femme, Vie, Liberté ».

7 mars 2025. Des journalistes sont arrêtées pour avoir ne pas avoir porté de voile lors d’un événement médiatique à Téhéran. Accusée « d’atteintes aux bonnes mœurs », elles sont désormais sous procédures judiciaires.

10 mars 2025. Les militantes kurdes Leila Pashaei, Baran Saedi, Sohaila Motaei et Souma Mohammadrezaei sont arrêtées pour avoir participé à des événements à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Actuellement détenues dans des cellules d’isolement à Sanandaj, elles sont soumises à des interrogatoires sans la présence de leurs avocats.


11 mars 2025. Nina Golestani, écrivaine et défenseure des droits des femmes, est arrêtée arbitrairement puis transférée à la prison de Lakan à Rash. Elle est finalement libérée sous caution le 16 mars.

Les femmes en Iran sont retenues captives par des autorités qui ont peur de leur pouvoir… Le mouvement des femmes a dépassé le point de non-retour… Les femmes du monde entier, et en particulier au Moyen-Orient, ne se laisseront plus jamais réduire au silence.

Leila Pashaei, militante kurde pour les droits des femmes. Sa déclaration à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes lui a valu d’être arrêtée.

Même chanter mène en prison

Les personnalités publiques n’échappent pas aux pressions exercées par les autorités iraniennes. Ces derniers mois, plusieurs chanteurs et chanteuses ont été ciblé·e·s par des mesures sévères de la part des autorités iraniennes.

74 coups de fouet. C’est le prix payé par le chanteur iranien Mehdi Yarrahi pour avoir interprété une chanson intitulée « Ton foulard » (Roosarito) dans laquelle il critique les lois discriminatoires sur le port obligatoire du voile, en commémoration du 1er anniversaire du soulèvement « Femme, Vie, Liberté ».

En février, la chanteuse Hiwa Seyfizade avait également été arrêtée lors d’un concert live à Téhéran pour avoir « chanté en solo », une pratique interdite aux femmes en Iran. Plus tôt, c’est Parastoo Ahmadi qui subissait les foudres de Téhéran. Elle avait été arrêtée pour avoir diffusé une vidéo d’un concert en direct, dans laquelle elle apparait sans voile en public, vêtue d’une robe aux épaules dénudées. La vidéo, devenue virale, totalisait 2,5 millions de vues.

Condamnée à mort pour son combat pour les droits des femmes

Défenseure des droits humains et militante contre la peine de mort, Sharifeh Mohammadi a été condamnée à la peine de mort par la Cour suprême d’Iran. Elle est déclarée coupable de « rébellion armée contre l’État » (baghi), uniquement en raison de ses activités pacifiques en faveur des droits humains, notamment des droits des femmes et des travailleurs.ses.

En octobre 2024, la Cour suprême avait annulé sa condamnation et renvoyé l’affaire devant une juridiction inférieure pour réexamen. Rejugée quelques mois plus tard dans le cadre d’un procès des plus iniques, Sharifeh Mohammadi est finalement condamnée à la peine capitale. Aucune enquête n’a été menée sur ses allégations de torture et de mauvais traitements.

Ces récentes arrestations s’inscrivent dans le cadre d’une campagne de répression plus vaste visant à éradiquer le militantisme en faveur des droits des femmes et toute dénonciation du port obligatoire du voile.

Dans le sillage du soulèvement « Femme, vie, liberté » de 2022, les autorités iraniennes considèrent la mobilisation généralisée des femmes et des jeunes filles qui revendiquent leurs droits comme une menace existentielle pour le pouvoir politique et sécuritaire en place. Au lieu de s’attaquer à la discrimination et à la violence systémiques contre les femmes et les filles, elles cherchent à écraser le mouvement de défense des droits des femmes en Iran.

Diana Eltahawy, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International.

Une législation liberticide et répressive

En Iran, la loi sur le port obligatoire du voile s’applique aux filles dès l’âge de sept ans. Cette loi viole plusieurs droits fondamentaux, dont la liberté d’expression, de religion et de croyance, ainsi que le droit à la vie privée, à l’égalité et à la non-discrimination. Elle porte également atteinte à l’autonomie personnelle et corporelle. Elle expose les femmes et les filles à des traitements cruels et inhumains en cas de non-respect.

En 2022, la mort de Mahsa (Zhina) Amini en détention, trois jours après son arrestation violente par la police des mœurs pour non-respect du port du voile conduit au soulèvement d’une partie de la population iranienne. Une vague de protestations largement pacifiques née autour du mouvement « Femme, Vie, Liberté ». Téhéran réprime les manifestations dans le sang. Malgré des mois de contestation, les autorités iraniennes n’ont eu de cesse que durcir leurs mesures pour imposer le port du voile depuis lors.

Des négociations sont en cours au sein du Conseil des droits de l’homme des Nations unies. Elles visent à prolonger les mandats du rapporteur spécial sur l’Iran et de la Mission d’établissement des faits des Nations unies, afin de prolonger l’enquête menée sur le pays.

L’impunité doit cesser.

Nous appelons les États à :

Faire pression sur les autorités iraniennes pour qu’elles cessent de harceler les militantes des droits des femmes et libèrent immédiatement les personnes détenues arbitrairement.

Utiliser des voies juridiques pour tenir responsables les autorités iraniennes soupçonnées de violations systématiques des droits des femmes, notamment concernant le port obligatoire du voile.

Pourtant nous voyons aujourd’hui en France des gens, de gauche, qui défendent la République Islamique des Mollahs.


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