Sera-t-elle finie un jour, cette guerre que des fanatiques imposent depuis quatorze siècles au monde civilisé ? Enfin, guerre c’est vite dit. Les termes les plus appropriés seraient harcèlements, escarmouches, embuscades, terrorisme et lâches assassinats de civils désarmés. Une « guerre dissymétrique » dit-on en verbiage politiquement correct.
En attendant, les survivants de Daesh sont traqués comme les nuisibles qu’ils sont.
Le 29 août 2024, l’armée américaine, ses alliés (comprendre des mercenaires des sociétés militaires privées) et des forces de sécurité irakiennes ont liquidé 15 combattants du groupe État islamique. L’Irak n’en a toujours pas fini avec les cellules djihadistes, beaucoup restent actives et continuent d’attaquer les effectifs de l’armée et de la police, surtout dans des zones rurales reculées, hors des grandes villes.
Le raid de jeudi visait des chefs de l’organisation terroriste soupçonnés d’avoir mené des attentats contre des civils en Irak et organisé des opérations contre des citoyens américains ou britanniques, dans la région et au-delà.
L’action a commencé par des frappes aériennes contre quatre repaires, suivies d’un héliportage de troupes menant des combats au sol, avant que les «soldats d’Allah» filent se cacher dans leurs souterrains. Parmi les djihadistes tués, il est probable que figurent des dirigeants de haut rang affirme le Renseignement irakien. Ils étaient les cibles principales. Des procédures d’identification sont en cours.
Régulièrement les forces irakiennes participent à des interventions contre ce qui reste de Daesh. Des demi-soldes souvent boostés au Captagon (la molécule est la fénétylline). Une menace à prendre très au sérieux. La drogue décuple leur agressivité et ils se sentent invincibles. Les Irakiens bénéficient de l’expertise et de l’assistance des conseillers d’une coalition internationale anti-djihadiste emmenée par Washington. Contre les mahométans fanatiques, la guerre n’est jamais terminée. Il y a parfois des trêves. Jamais de paix durable.
Une histoire récente et en même temps très vieille puisqu’elle se répète à l’infini sur tous les continents.
Afrique, Philippines, Inde, Birmanie, Chine, Australie, Europe, USA, Canada, le scénario est partout le même. Conformément aux instructions de leur « mein korampf ». On s’installe. On s’incruste. On corrompt ceux qu’on ne peut convertir. On exige des droits. On menace. On change la société. On tue. Au hasard. Des gens dans la rue. Ou des otages. La terreur est censée faire le lit de la charia.
Pour Daesh, tout (re)recommence en Irak le 13 octobre 2006, lorsque Al-Qaïda forme, avec cinq groupes salafistes, le Conseil exécutif des moudjahidines. À partir de cette date, ils s’autoproclament gouvernement légitime de l’Irak. Multipliant les actions d’intimidation, les pillages et les assassinats.
Profitant de la désorganisation générale à la fin du régime de Sadamucène, et à la guerre civile entre tribus et milices au fur et à mesure que les Yankees se désengagent, Daesh annonce, le 29 juin 2014, le rétablissement du califat dans les territoires sous son contrôle et proclame son chef, Abou Bakr al-Baghdadi, « calife et successeur de Mahomet ».
Cet ancien marchand de grains refusé par l’armée en raison de ses déficiences intellectuelles se déclare commandeur des croyants, mais il n’est pas reconnu comme tel par les principales autorités sunnites, ni même par l’ensemble des groupes salafistes djihadistes. Finalement, ce bouffon sanglant sera liquidé par les forces spéciales US le 27 octobre 2019 à Baricha, dans le Nord Ouest de la Syrie. Les 25 millions de dollars offerts pour sa tête ont sûrement aidé à délier les langues.
Un État islamo-mafieux plus cruel qu’au Kosovo.
De l’été 2014 au printemps 2019, se forme un pseudo État en Irak et en Syrie, où les islamistes mettent en place les structures d’un système totalitaire associant une idéologie médiévale à des pratiques barbares, servies par un armement moderne, la religion justifiant toutes les exactions, pillages et exécutions sommaires. Et le rétablissement de l’esclavage pour les chrétiens et les Yézidis, quand ils ne les massacrent pas.
Quelques dons de croyants naïfs, beaucoup d’extorsions sous la menace et la torture, des rançons après enlèvements et des trafics juteux de contrebande sur les zones frontalières, grâce à la bienveillante cécité du gouvernement islamique turc, leur permettent d’accumuler un trésor de guerre. Avec lequel ils achètent des armes, des véhicules, du carburant, de la nourriture, mais aussi assurent à leurs cadres un train de vie agréable. Hammam, haschich, harem. Un conte des mille et une nuits. De quoi attirer des traîne-savates d’Europe en leur offrant de vivre l’aventure de leur vie.
La carte du territoire qu’ils dominent en Syrie et en Irak est l’égale en superficie d’un véritable État, mais en réalité, ils ne contrôlent réellement que des zones désertiques ou montagneuses peu peuplées, et quelques villes dans lesquelles ils se barricadent. Elles seront assiégées et tomberont les unes après les autres. Le califat annoncé, englobant la Syrie, l’Irak et le Liban pour commencer, restera du domaine du rêve.
Daesh étend quand même son influence à plusieurs pays du monde islamique, noyautant Boko Haram au Nigeria, Ansar Bait al-Maqdis dans le Sinaï, et le Majilis Choura Chabab al-Islam en Libye. Mais son expansion est freinée à partir de 2018 par des guerres des chefs pour le partage du butin et des femmes. Et par des dissensions régionales pour la définition des zones d’influence. Autant de tribulations qui réduisent la capacité de nuisance des terroristes en dehors de leur zone de confort.
Le conflit entre la Turquie et les Kurdes, qui combattent aussi Daech, redéfinit la carte des opérations, incluant un troisième ennemi, les chi’ites irakiens.
La mort de Baghdadi précède l’effondrement de ses troupes. Démotivées. Elles avaient besoin d’un chef qui attise leur fanatisme. Et promette à ces tueurs à l’esprit d’enfants attardés, des « sortilèges » permettant d’éviter les balles. Mais il reste toujours des kamikazes. Pressés de tringler les 72 houris qui les attendent au paradis d’Allah.
En janvier 2021, un attentat kamikaze fait 32 morts dans un souk de Bagdad. En juillet un autre attentat fait 36 morts, en majorité des femmes et des enfants, à Sadr City une banlieue populaire de la capitale. Une histoire de vengeance personnelle qui a mal tourné, pour punir le leader chiite Moqtada Sadr.
Officiellement démantelé, l’État islamique conserve des cellules clandestines toujours actives, notamment dans les zones montagneuses et désertiques, d’où il prépare des attaques surprise. Mais le temps n’est plus où il attirait, grâce à divers avantages matériels, des paumés plus ou moins convertis pour faire le djihad.
Selon un rapport de l’ONU publié début 2021, les résidus de Daesh maintiennent une insurrection dans la zone à cheval sur les frontières entre la Syrie et l’Irak à l’Est, et au Nord avec la complaisante Turquie. On leur attribue environ 10.000 combattants. Beaucoup à temps partiel. Les pires. Car comment différencier l’égorgeur de l’inoffensif villageois, quand il officie dans son champ, son atelier ou sa boutique ?
L’histoire de Daesch pourrait recouper celle d’une splendide manipulation menée par des agents doubles ou triples.
Entre roman de politique fiction, film d’espionnage et complotisme bon teint, le magazine allemand « Der Spiegel » avait développé dès 2015 une thèse selon laquelle le prétendu calife al-Baghdadi serait un « leurre spirituel » inventé par un groupe d’anciens hauts militaires de Sadamucène pour s’emparer des richesses du pays.
Il y a des éléments troublants, qui ne sont pas des preuves, mais donnent à réfléchir. Comment Baghdadi a-t-il pu en 2004, après 4 mois d’internement, être libéré par les Américains ? Sur la demande des SR irakiens qui le considéraient comme un beau parleur « non dangereux ».
Comment en 2005, alors qu’il est à nouveau recherché, a-t-il pu être hébergé par un ancien officier de la « garde républicaine » de Saddam ? Assez proche de son hôte pour prendre une de ses filles comme troisième ou quatrième épouse.
Pourquoi en novembre 2006, alors qu’il est encerclé en mauvaise posture à Mossoul, d’anciens soldats d’élite de Saddam viennent l’exfiltrer, en se faisant passer pour des éléments de l’armée régulière irakienne, venus l’arrêter ?
Le journaliste Wassim Nasr affirme que les anciens militaires baasistes et ex-officiers de Saddam passés à l’État islamique sont devenus des djihadistes convaincus. Dont acte. Sans trop y croire.
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