Divulgation cosmique

La théorie d’Avi Loeb sur Oumuamua confirmée par l’US Space Command

Les conclusions du professeur Avi Loeb concernant une roche spatiale rare de 2014 ont finalement été confirmées par le gouvernement américain.

Le 60e anniversaire d’Avi Loeb, israélien et professeur de sciences à l’université d’Harvard, en juin dernier, a été marqué à la fois par une célébration et par une reconnaissance officielle de ses travaux.

Au cours des trois dernières années, Loeb – un physicien théoricien éminent, mais controversé – et son assistant Amir Siraj ont tenté de publier un article sur un mystérieux météore d’un demi-mètre qui s’est écrasé en Papouasie-Nouvelle-Guinée en 2014. Loeb et Siraj affirment qu’il s’agit du premier objet enregistré d’origine interstellaire.

Leur article a été rejeté, écrit Siraj dans un récent article de Scientific American, parce que la base de données gouvernementale par laquelle Loeb et lui ont appris l’existence du météore n’incluait pas l’incertitude de mesure – c’est-à-dire la marge d’erreur prévue dans ses calculs sur le météore. L’article a finalement été publié sur le site arXiv, un site non reconnu pour les articles scientifiques.


Le binôme a par la suite reçu des données justificatives de deux scientifiques de Los Alamos et de l’analyste – qui a préféré rester anonyme – qui avait initialement suivi le météore. Mais cela ne représentait pas une confirmation officielle de l’origine interstellaire de la part du gouvernement. Cette confirmation est finalement arrivée ce printemps, dans un tweet du 6 avril de l’US Space Command, plaçant le météore sur une liste très exhaustive de trois objets interstellaires vérifiés, rejoignant la comète Borisov et l’objet qui a fait la une des journaux en 2017, appelé ‘Oumuamua’, mot hawaïen signifiant « éclaireur », et dont Loeb avait affirmé qu’il n’était pas seulement interstellaire, mais peut-être aussi d’origine extraterrestre.

« J’ai toujours été confiant », a déclaré Loeb au Times of Israel au sujet du météore. « Ce sont les personnes chargées de réviser l’article qui avaient des doutes. Avec le mémo du Space Command, le gouvernement – sur la base de l’ensemble des données à sa disposition – confirme mes conclusions à 99,999 %.  »

Dans de nombreux articles, il a exprimé son enthousiasme quant aux possibilités de découverte d’objets interstellaires, c’est-à-dire provenant de régions de l’espace situées au-delà du vent solaire causé par le Soleil.

« La question fondamentale, écrit-il dans un article de Medium le 13 avril, est de savoir si un météore interstellaire pourrait confirmer une composition d’origine artificielle sans ambiguïté. Mieux encore, si certains composants technologiques survivaient à l’impact. Je rêve d’appuyer sur les boutons d’un équipement fonctionnel qui aurait été fabriqué en dehors de la Terre. »

On peut dire que Loeb a appuyé sur certains boutons – métaphoriquement parlant tout du moins – au sein de la communauté scientifique au fil des ans. Parmi ses détracteurs, citons Simon Goodwin, professeur d’astrophysique théorique à l’université de Sheffield, qui a critiqué Loeb pour ses commentaires sur ‘Oumuamua’ dans un article publié dans The Conversation l’année dernière. Goodwin déplorait la probabilité qu’un scientifique non-conformiste trouve une explication extraterrestre à des phénomènes mystérieux, et recommandait à la place d’utiliser un trio bien rôdé : le rasoir d’Occam, le processus d’examen par des pairs et le principe de Sagan résumé par l’adage « des affirmations extraordinaires nécessitent des preuves extraordinaires ».

Bien que Loeb ait pris un congé sabbatique d’Harvard, il continue à travailler d’arrache-pied, avec l’espoir de se rendre en Papouasie-Nouvelle-Guinée pour fouiller les fonds marins à la recherche de traces du météore découvert en 2014. Il se demande si ce météore ne pourrait également pas être la preuve d’une technologie venue de par-delà la Terre.


Comme l’explique Siraj dans son article du Scientific American, publié six jours après le tweet du Space Command, « le Saint Graal des études sur les objets interstellaires serait d’obtenir un échantillon physique d’un objet provenant de l’extérieur du système solaire – un objectif aussi audacieux que scientifiquement révolutionnaire. »

La découverte a animé ce que Loeb appelle la période la plus productive de sa carrière, qui intervient pendant son premier congé sabbatique en près de deux décennies, après avoir quitté la présidence du département d’astronomie d’Harvard, en 2020.

Au cours de son congé universitaire, Loeb a publié un manuel, Life in the Cosmos, ainsi que Extraterrestres: Le Premier signe de vie intelligente au-delà de la terre, un best-seller qui relate l’histoire de ‘Oumuamua’ et qui a été traduit en 25 langues. Il a également publié un NFT tout en travaillant en parallèle sur un autre livre et un documentaire. Il continue de publier des articles d’opinion et des articles scientifiques, et reçoit de nombreuses demandes d’interview (il lui arrive d’en faire jusqu’à 12 en une seule journée). De plus, il n’est pas tout à fait absent d’Harvard. En tant que responsable du projet Galileo, il a été chargé d’installer un système de télescope au sommet de l’observatoire du Harvard College pour rechercher des phénomènes aérospatiaux non identifiés (PAN), plus communément appelés objets volants non identifiés (OVNI).

Il serait arrogant de notre part de nous prélasser sur notre canapé et de nous demander : « Où sont les autres ? » sans regarder par la fenêtre s’il y a des voisins », écrit Avi Loeb dans une réflexion du 18 mai sur l’audition du Congrès sur les PAN, tout en exprimant l’espoir que le projet Galileo puisse apporter sa contribution aux enquêtes gouvernementales d’ici un ou deux ans.

Il a déclaré au Times of Israel qu’il regrette de ne pas être dans une salle de classe – « enseigner à des étudiants est, bien évidemment, toujours un plaisir » – mais il a rapidement ajouté : « J’aime énormément le travail créatif que je fais à la fois dans la recherche et dans l’écriture, parler de quelque chose de nouveau. Lorsque vous donnez un cours, vous traitez de quelque chose qui se trouve déjà dans un manuel, qui est déjà connu. J’aime d’avantage faire de nouvelles découvertes. »

C’est ce que Loeb a fait en 2019 lorsqu’il a appris l’existence du désormais célèbre météore cinq ans auparavant, alors qu’il préparait l’une de ses nombreuses interviews – en l’occurrence avec une station de radio new-yorkaise.

Il a demandé à son assistant Siraj – alors étudiant de premier cycle à Harvard – de consulter une base de données appelée CNEOS pour trouver les objets se déplaçant le plus rapidement qui auraient pu provenir de l’extérieur du système solaire. Cette base de données est rattachée au Jet Propulsion Laboratory de la NASA.

Siraj a découvert que le 8 janvier 2014, un tel objet s’est écrasé dans le Pacifique au large de la Nouvelle-Guinée. Deux éléments semblaient, cependant, inhabituels. À une vitesse extraordinaire d’environ 40 kilomètres par seconde en dehors du système solaire, le météore a pris de la vitesse lorsqu’il a traversé le système solaire pour atteindre environ 60 kilomètres par seconde.

« Il s’est déplacé si rapidement », a écrit Loeb dans une publication sur la plate-forme Medium le 10 mars , « que sa trajectoire a été considérée comme n’étant pas liée au Soleil ».

Loeb a déclaré que la vitesse de 60 kilomètres par seconde était le double de la vitesse à laquelle la plupart des étoiles se déplacent à proximité du Soleil, excluant donc la possibilité que ces étoiles soient à l’origine du météore. Par ailleurs, la composition du météore semblait plus résistante que le fer. Les météores composés de fer sont rares et ne représentent que 5 % du nombre total de roches spatiales connues.

« Nous avons décidé d’écrire un article sur le fait qu’il s’agissait du premier météore interstellaire », a déclaré Loeb. « Il a précédé de près de quatre ans la découverte de ‘Oumuamua en 2017 ».

Cependant, le gouvernement ne pouvait pas publier les incertitudes de mesure relatives aux objets de la base de données qui sont détectés par les satellites espions.

C’est pourquoi, selon Loeb, son article et celui de Siraj « n’ont pas été acceptés par les éditeurs qui ne croyaient pas le gouvernement et n’avaient pas accès aux données réelles utilisées par le gouvernement et aux incertitudes de mesure dans les données ».

Il déplore que les scientifiques soient « très méfiants à l’égard des données provenant du gouvernement, qu’ils ne fassent pas confiance au gouvernement, qu’ils aient dit que nous devrions plutôt nous concentrer sur l’étude des roches du système solaire… Il s’agissait clairement d’un élément extérieur au système solaire. Nous ne faisions pas partie du club des experts des roches spatiales. Ils n’auraient pas permis que nos recherches soient publiées. »

Si le gouvernement avait publié les barres d’erreur, explique Loeb, « cela en aurait dit long sur la qualité des capteurs du satellite, qui font partie du système d’alerte aux missiles. S’ils avaient publié les données exactes, cela aurait permis aux pays ennemis de savoir où se trouvent les satellites américains ».

Il a cherché à vérifier les données du gouvernement. Une justification a été apportée plus tard, en 2019. Avec l’aide de deux scientifiques basés à Los Alamos, Alan Hurd et Matt Heavner, ainsi que du Bureau des sciences et de la technologie de la Maison Blanche, Loeb a pu accéder à la mesure originale de l’incertitude concernant le météore, qui, selon lui, a confirmé ses conclusions à 99,999 %.

Enfin, le 6 avril de cette année, le Space Command a tweeté un mémo à la NASA de son commandant adjoint, le lieutenant-général John Shaw, confirmant officiellement les conclusions de Loeb et de Siraj.

« Nous sommes passés par différentes personnes jusqu’à ce qu’une note soit émise par l’US Space Command à la NASA », a déclaré Loeb au sujet du mémo. « Sur la base des données qu’ils avaient, ils confirmaient que l’objet venait bien de l’extérieur du système solaire ».

Un article de la Harvard Gazette a cité « un embouteillage bureaucratique » comme étant responsable du retard de trois ans et a attribué la percée à un fonctionnaire du Bureau des sciences et de la technologie de la Maison Blanche, Matt Daniels, le directeur adjoint pour la sécurité spatiale. Cet article cite également Siraj déclarant que lui et Loeb espèrent qu’une revue officielle publiera enfin leur article.

Loeb est prêt à faire une suggestion supplémentaire concernant le météore, à savoir qu’il pourrait provenir d’une technologie extraterrestre, ce qu’il a également avancé pour ‘Oumuamua’. Même si ce n’est pas le cas pour le météore, il aimerait chercher des preuves de la collision dans les fonds marins.

« Nous aimerions savoir de quoi il est fait », a-t-il déclaré. « Même si c’est un objet naturel, comme du fer naturel, il pourrait ne pas avoir exactement les mêmes éléments que ceux que nous trouvons dans notre système solaire ».

« Nous pourrions en apprendre sur d’autres environnements, juste en examinant sa composition », a ajouté Loeb. « Même s’il est naturel, ce serait vraiment intéressant de le découvrir ».

Notant le précédent historique qui serait créé, il a réfléchi et dit : « Imaginez seulement les nouveaux horizons qui s’offriraient à nous. »


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