Conscience

La limite de chaque forme humaine est inscrite dans le corps causal

Extrait de Questions et Réponses avec BIDI canalisé par Jean Luc Ayoun

Et bien, BIDI est avec vous. Et je vous salue. Je vous l’avais dit, il n’y aura plus de réponses très longues à vos questions préparées parce que maintenant nous allons déconstruire ce qui peut rester dans votre tête, traduisant votre impression de maîtriser, de comprendre quoi que ce soit.

Ainsi, nos échanges ont pour objet de faciliter, au-delà de la déconstruction, le dépassement de votre connu et aussi de vos interrogations, vous permettant, si vous le souhaitez, de mettre fin, en vous, à ce qui est éphémère, Illusoire et qui peut encore entraver ce que vous Êtes, ce que nous sommes.

Alors je vous invite à me poser toutes les questions qui se présentent dans votre tête, dépassant largement le cadre de votre personne mais s’installant dans un cadre beaucoup plus large de ce qu’est la Vie, la Conscience, l’Absolu, tout ce qui peut vous sembler être un problème actuellement, là où vous êtes.

Question : Les cités Intra-Terrestres sont dans la multi dimensionnalité ou l’Illusion ?

Tu dois saisir que dès qu’il y a attribution d’une forme, il y a expérience de la Conscience, que celle-ci soit limitée ou multi dimensionnelle. Encore faut-il savoir si ces formes de vie sont dans une forme mutable ou fixe.


Comme tu le sais peut-être (après m’avoir lu ou entendu), l’Absolu peut être avec forme ou sans forme. Il existe, sur ce monde, appelé la Terre, de multiples états interpénétrés de la Conscience. Nous, humains, sommes dans un sac de nourriture, dans un sac mental, avec de grandes difficultés de lâcher cette perception, cette Conscience et cette expérience. Par contre, il existe des formes de Conscience habitant des formes moins rigides que l’humain et pouvant, à volonté, s’extraire de ladite forme pour pénétrer une autre forme.

Le mot forme est déjà une indication d’une limite puisqu’il existe ce qui est dans cette forme et ce qui n’est pas dans cette forme. Le tout étant de savoir si la Conscience va au-delà de l’observateur, au-delà du témoin, et donc, en quelque sorte, a accès à l’Absolu ou pas. Toute la différence est à ce niveau. C’est-à-dire qu’un humain, un Frère ou une Sœur, est tout à fait capable, comme je l’ai démontré, de pénétrer l’Absolu afin d’être pénétré lui-même au sein de son Illusion.

Saisis bien que l’Illusion est contenue dans l’Absolu. Là aussi, c’est une question de point de vue, de regard, de Conscience mais, avant tout, c’est lié à la possibilité de ne pas dépendre d’une forme mais d’être, en quelque sorte, capable d’expérimenter toute forme, comme l’absence de forme.

La personne humaine, comme la personne intra Terrestre, peut être Absolue comme non Absolue. Il existe aussi des formes de vie n’ayant rien à voir avec l’humain, qui interpénètrent l’Illusion et la réalité dans laquelle vous êtes encore. Le tout est de vivre le fait que ce soit une Illusion, non pas en tant que croyance mais directement en tant que vérification de l’état au-delà de tout état, nommé Absolu ou Ultime.


L’enfermement Dimensionnel, sur cette Terre, est le propre de l’humain parce que le programme (si je peux m’exprimer ainsi) de vie a été amputé. Il existe d’autres formes dont le programme de vie n’a pas été amputé, où la Conscience même (si je peux m’exprimer ainsi) de la Source, comme du Brahman, comme du Para Brahman, est inscrite dans cette forme mais n’est pas limitée à cette forme. J’ai pris l’exemple (voilà quelque temps) de l’oignon avec ses différentes couches. Une couche est à une place, elle peut avoir conscience des autres places, c’est-à-dire des autres couches, mais elle peut aussi s’extraire de toutes les couches et constater que l’oignon n’existe pas. La seule différence se fait par la possibilité, ou non, de se transporter d’une forme à une autre, jusqu’au sans forme. La seule différence est donc, là aussi, le point de vue.

Ainsi, dans ce que tu nommes les peuples Intra Terrestres, il en existe de diverses variétés qui ne sont pas toutes conscientes les unes des autres. Là aussi, la seule façon de saisir cela est le point de vue ou l’emplacement du regard. Regard, bien sûr, qui n’a rien à voir avec les yeux, rien à voir avec une perception mais qui est le mécanisme le plus intime de la Conscience, projetée en telle ou telle couche de l’oignon.

Question : l’état que chacun d’entre nous va atteindre est déjà déterminé, maintenant ?

Est-ce qu’il y a un état à atteindre ? Absolument pas. Il y a, certes, ce que vous nommez des destinations mais qui ne sont que le reflet de l’état de votre Conscience. Est-ce que votre Conscience est dans l’expérience ? Est-ce que votre Conscience est dans le témoignage ? Est-ce que votre Conscience est dans l’observation ? Est-ce que votre Conscience est dans le changement de regard ? Tout cela correspond à des processus d’extériorisation, limités ou non.

La vraie question est plutôt : « est-ce que je garde une forme ou est-ce que je n’ai plus besoin de cette apparence » parce que toute forme est une limite et une délimitation où la Conscience est contenue, contenue dans tous les sens.

Quand la Conscience se lâche, il y a le processus de déconstruction où plus rien ne peut être tenu. C’est cela notre état naturel à tous. Je peux employer cette image, sans reprendre pour autant la notion du théâtre : un jour, tu es sortie de ton état naturel qui est Absolu ou Para Brahman. Tu as, en quelque sorte, créé la Conscience, par un processus d’identification. Cela est allé de plus en plus loin mais aussi de plus en plus limité. La Conscience s’est prise au jeu de cette limitation mais tu n’es ni la limitation, ni la Conscience, ni l’observateur, ni le témoin.

Tant que tu considères qu’il y a effectivement une destination, pour toi, ou un état, à acquérir ou à manifester, considère que cela n’est qu’une extension de ce que tu Es, appelée Conscience.

Cette Conscience peut retourner à l’Absolu ou décider de poursuivre la limite mais avec la conscience d’être venue de quelque part, qui n’est pas la Conscience mais l’Essence. Cela est profondément différent. Ainsi, la détermination ne dépend, là aussi, que de ton propre point de vue.

Il n’y a aucun déterminisme, il n’y a aucun libre arbitre, dans l’Absolu. À toi de savoir où se situe ta Liberté, où se situe ta soif d’expérience, bref, où considères-tu en être dans ton chemin et sur ton chemin ? Jusqu’au moment où ton point de vue te fera dire qu’il n’y a pas de chemin et que ton Essence a toujours été là. Simplement, tu ne l’as pas reconnue.

Tant qu’il y a soif de Conscience, quelle que soit cette Conscience, c’est ta liberté la plus Absolue. Mais, cette liberté là n’est pas être Libre ou Libéré ou Absolu puisque dès qu’il y a Conscience, dès qu’il y a forme, il y a limite. Mais, il est différent d’être limité et en résonance ou en reliance avec Absolu, que d’être limité sans résonance et sans reliance avec Absolu. De là naissent l’ensemble des illusions, des expériences et des Dimensions. L’Absolu contient tout cela mais il ne peut être limité à l’une de ces parties.

Sans jeu de mot, je peux te dire que seul l’Absolu est Absolu, même s’il contient toutes les parties et toutes les illusions.

Si tu préfères, l’Absolu est ce qui sous-tend toute manifestation, toute forme, toute Dimension, tout état et tout non état. Alors appelle-le Amour en tant qu’agent support et vecteur de toutes les expériences, comme de la non expérience.

Question : où suis-je quand je vis des moments comme d’inconscience ?

Tu es justement sans plus aucune forme, sans plus aucune localisation. Comme pour le sommeil, cela est Absolu. Justement, c’est dans ces moments là que la personnalité disparaît. Tu n’as plus le sens d’une identité, tu n’as plus le sens d’une action ou d’un faire. Toute Conscience, comme tu le dis, disparaît. Qui veut savoir où il est, si ce n’est la personne qui a besoin de se repérer dans le temps, dans l’espace, dans l’expérience ou dans la forme ?

Dès l’instant où la conscience de la forme, la conscience d’une identité, quelle qu’elle soit, disparaît, ce que tu appelles absence, je l’appelle Ultime Présence parce que mon regard n’est pas ton regard. Rappelle-toi ce que te disait le Commandeur (Omraam Mikaël AÏVANHOV) : « chenille ou papillon » ?

Est-ce que le papillon connaît la chenille ? Est-ce que la chenille connaît le papillon ? Ce qui est nommé la stase, ce que tu vis comme absence, est cette Ultime Présence qui est le passage d’un état à un non état. Ces moments là sont appelés à s’amplifier, dans la durée et dans l’intensité, parce que dès l’instant où tu ne peux plus te repérer, au sein d’une personne, au sein de ce temps linéaire de ce monde ou de cette forme ou de ces pensées, tu touches à l’Indicible. Seule la personnalité a besoin d’un témoin. L’âme a besoin d’un observateur. Mais quand il n’y a plus témoin, ni observateur, ni identité, ni identification possible alors, tu y es. Mais dès l’instant où tu essayes de te redéfinir à travers une explication, une localisation, une expérience, tu sors de ce que tu étais et de ce que tu Es puisque la Conscience se remanifeste.

Tu peux toutefois juger (si l’on peut dire), du point de vue de la personne, de ce qui a été approché, touché ou transcendé, à travers les effets directs dans ta vie. Parce que dès l’instant où apparaît le « à quoi bon », dès l’instant où apparaît, en toi, le sentiment de la futilité, de l’inutilité de définir ce qui est vécu, ou ce qui n’est pas conscientisé alors, tu t’approches de ton état naturel.

La démultiplication de la Conscience est un jeu. Ce jeu est parfois pathétique et terrible parce qu’il y a identité à une forme et une forme (par définition étant limitée) débouche inéluctablement sur la souffrance de sa propre fin en tant que forme ou sac de nourriture.

En résumé, ce qui est expérience et expérimentation, avec un autre regard, devient absurde. Quand tu débouches sur cette absurdité, sur ce « à quoi bon » (sans renier mais en réfutant ceci comme illusoire alors), cette stase te conduit à être ce que tu Es, c’est-à-dire Absolu. Saisis bien que c’est toujours la Conscience et l’expérience qui veut définir un emplacement, un sujet, un objet, une scène de théâtre mais qu’au-delà de la Conscience, il n’y a ni scène de théâtre, ni spectateur, ni acteur, ni même de théâtre. Si tu acceptes cela, au moment où cela t’est présenté, petit à petit, tu vas te rendre compte de ce que je t’ai dit.

Question : votre canal a dit que lorsqu’on était Absolu, on avait une forme de conscience aiguë de cet état. Or, vous évoquez l’Absolu comme une forme d’a-conscience.

L’a-conscience (qui n’est pas la non Conscience) vous permet de saisir ce que vous Êtes. Mais déjà, en définissant ou en saisissant ce que vous Êtes, ce qui exprime cela sera toujours la Conscience. C’est une acuité, c’est au-delà d’une perception. C’est, bien évidemment, au-delà d’une conception ou d’une pensée puisque c’est l’état naturel Absolu. Simplement, quand cela est trouvé, ou retrouvé, il y a effectivement une conscientisation, c’est-à-dire que l’Absolu se dévoile à la conscience parce que l’Absolu a toujours été là, donc on peut parler de conscience mais, dans les faits, ce n’est plus la cconscience. Mais comme je l’ai déjà dit, absolument rien ne peut en être dit par les mots.

Quand l’Absolu avec forme est là, il ne peut exister la moindre interrogation, le moindre doute, la moindre question. C’est une évidence. Retrouver ou trouver cette évidence est la Libération totale, même si le sac de nourriture, le sac mental, sont toujours là. Mais la conscience, ou a-conscience n’est plus limitée ni enfermée ni structurée au sein d’une forme, même si celle-ci demeure. Il y a une différence majeure entre proclamer et déclamer que ce monde est une illusion, et de le vivre. Tant qu’il y a identité, il y a souffrance. Tant qu’il y a identité, il y a distance.

L’Absolu ne connaît ni souffrance, ni distance, quoi qu’il arrive à ce sac mental ou de nourriture. Ceci est bien au-delà de la conscience mais, dès l’instant où un mot est formulé, la forme apparaît, même si la conscience disparaît.

Question : doit-il y avoir compréhension pour arriver à l’évidence ?

L’évidence est tout sauf une compréhension. Tant qu’il y a volonté de compréhension ou compréhension, tu t’éloignes. L’évidence est évidence : elle n’est pas compréhension. Tout ce qui est compréhension (que cela passe par la raison, que cela passe par l’expérience) n’est qu’un éloignement de ce que tu Es.

Aucune compréhension ne peut te conduire à ce que tu Es, parce que cette quête là est une arnaque : tu peux la poursuivre indéfiniment, tu n’y arriveras jamais.

L’évidence a toujours été là, n’attendant qu’une chose : que tu cesses l’expérience, que tu arrêtes la compréhension et que tu laisses Être ce que tu Es. Mais tu n’es pas celui qui expérimente, tu n’es pas celui qui comprend, tu n’es pas la personne, tu n’es pas les rôles que tu joues. Tu n’es rien de tout cela.

Tant que tu es absorbé par ce que tu joues ou ce que tu regardes ou ce que tu comprends, tu demeures dans le théâtre et donc tu es prisonnier d’une scène, d’un décor, d’expériences. Ce que tu Es ne peut être compris parce que, justement, c’est une évidence. Tant que cela ne t’apparaît pas ainsi, c’est que, quelque part, il y a encore poursuite d’une expérience : l’expérience qui consiste à te faire dire et à te faire croire que tu vas y arriver. Or tu ne peux pas y arriver, puisque tu n’es jamais parti. Tu n’as jamais existé : tu n’as fait que projeter un temps, un espace, une forme, au sein d’une linéarité qui n’existe pas.

Ce que tu Es, échappe à toute description, à toute compréhension, à tout regard, tant que tu restes dans ton théâtre. L’extériorisation au sein d’une forme (la tienne comme de toute autre), enfermée ou non enfermée, te piège par elle-même, par l’existence de cette forme, puisqu’il y a identité, identification à ce que tu as créé. Mais cette création n’existe pas. Tant que ton regard est issu de cette forme et donc de cet enfermement, tu es limité par la forme elle-même. Mais ne crois pas que c’est en reniant cette forme que tu vas t’en sortir. Le principe de la réfutation n’est pas cela.

Ainsi donc, dès l’instant où tu accepteras que tu ne peux pas comprendre, que tu ne peux pas expérimenter l’Absolu, tu accepteras que tu l’Es, de toute éternité, de toute forme, de toute Dimension, de tout temps et de tout espace. Cela t’apparaîtra, à ce moment là, tellement évident que tu pourras rire de toi et de toutes ces formes et de toutes ces illusions, mais pas avant.

Question : la réfutation, la renonciation paraissent être un tel travail que parfois j’aimerais mieux revenir comme avant, sans rien savoir, et vivre l’illusion. Mais comme on ne peut pas faire marche arrière, comment faire ?

Qui te dit que tu as avancé. Qui te dit que tu t’es déplacée, si ce n’est le mental et l’ego. Ce que tu appelles l’innocence n’en est pas une. Tu veux dire simplement qu’à un moment donné, ce sac de nourriture ne se posait pas de questions et que, aujourd’hui, il s’est posé trop de questions et il aimerait ne plus se poser de questions. Et donc tu parles de marche arrière ou de te retourner à un état antérieur. Mais tu n’es pas un état, ni antérieur, ni celui d’aujourd’hui. Tant que tu considères que tu es sur un chemin et que tu parcours ce chemin, que tu aies envie de faire demi-tour ou d’y arriver ne change rien, puisque ce que tu Es n’a jamais bougé, ne s’est jamais déplacé. Tu es simplement le locataire d’une forme, qui est venue de la terre et qui repartira dans la terre, servant, à son tour, de nourriture à autre chose.

Comme je l’ai dit, la réfutation n’est pas un exercice mental, encore moins un travail. Tant que tu considères que c’est un travail, tu te fatigueras et d’ailleurs, tu l’es, puisque tu parles de faire demi-tour ou de faire marche arrière. Accepte donc que rien n’a jamais changé et vois-le clairement. Tu n’es pas celle qui marche sur un chemin, tu n’es pas celle qui veut faire demi-tour. Ça, ce ne sont que les gesticulations de l’éphémère, de l’illusoire. Tu Es ce qui n’a jamais bougé, tu Es le moyeu de la roue, le centre du centre, en tous points. Accepte ce que tu Es et tu n’auras besoin ni d’avancer, ni de reculer, ni de faire demi-tour, parce que tu n’as jamais bougé.

Ce qui bouge, c’est ce qui gesticule. Qu’est-ce qui gesticule ? Le sac de nourriture ou le sac mental, rien d’autre. Tu Es ce qui n’a jamais bougé, ne s’est jamais déplacé, n’a jamais expérimenté, n’a jamais souffert. Tu es au-delà de tout cela et pourtant tu contiens tout cela. Il faut, effectivement, dépasser la notion de jeu ou la notion de travail. Ce n’est ni l’un ni l’autre. Pose-toi la question de ce que tu Es. Et quand je dis « ce que tu Es », ce n’est pas « qui es-tu », parce que là tu peux me répondre : « je suis telle personne », « j’ai tel âge ». Mais tu n’es rien de tout cela, parce que tu Es ce qui n’a jamais bougé, qui ne s’est jamais déplacé, qui n’a jamais rien parcouru, qui n’a pas besoin d’avancer, ni de faire demi-tour.

Question : peut-on dire que les minéraux, les végétaux, les animaux vivent l’Absolu ?

Ils sont l’Absolu. Tu ne peux pas vivre l’Absolu, tu l’Es. Ils ne peuvent pas vivre l’Absolu, ils le sont. L’atome, un soleil, une planète, un être humain, une forme démoniaque, une forme de lumière, cela ne fait aucune différence. Seul le regard divisé, fragmenté, voit une différence et vit cette différence. Si tu arrêtes tout ce qui est vécu, si tu t’arrêtes de voir des formes différentes, des structures différentes, des programmes différents, alors tu t’approches de ce que tu Es.

Saisis bien que toutes les expérimentations, toutes les expériences, ne sont que le reflet de ce que tu Es. Le jour où ce sac de nourriture, ce sac mental, disparaît définitivement, qu’est-ce qu’il reste ? Ce que tu Es. Et dans ce que tu Es, y-a-t-il la conscience d’une fourmi, d’un être démoniaque ou d’un être de lumière ? Non, il n’y a plus rien, c’est-à-dire qu’il y a tout.

Comprends que toute expérience n’est qu’une projection autour du centre que tu Es. Seule la conscience sépare et limite et réunifie, aussi. Mais réunifier n’est pas être Absolu. Rappelle-toi ce que j’ai dit, il y a deux questions : quand l’Absolu est, aucun doute ne peut exister, parce que tu vis au-delà de cette forme, au-delà de tout sac, au-delà de ce monde, au-delà de tout monde, au-delà de toute Dimension, dans ce que certaines Étoiles ont appelé « Shantinylaya » (la Demeure de Paix Suprême). Quand tu es cela, tu saisis que le reste ne sont que des projections depuis le centre que tu Es : la fourmi, comme le soleil, comme la planète, comme un être dit démoniaque, ou comme un être dit de lumière. Là aussi et je ne peux que me répéter, tout est question de regard et de point de vue. Où te places-tu ? Où te situes-tu ? Es-tu ce sac ? Es-tu cette conscience ? Es-tu cette expérience ? Pose-toi la bonne question.

Question : l’univers n’est-il aussi qu’une projection du centre de nous-même ?

Exactement.

Question : pourquoi est-ce que le canal doit crier très fort pour vous servir ?

Je te renvoie pour cela à ce que j’ai dit voilà deux entretiens. Ce n’est pas crier qui est important, c’est l’impact au niveau de ce que vous nommez vos oreilles. La vibration obtenue sature vos sens, parce que les sens, quels qu’ils soient, appartiennent à l’expérience. Il s’agit d’une entreprise de déconstruction. Entreprendre cela permet, justement, pour toi, de te rapprocher de ce que tu Es. L’impact sur ta conscience, comme sur ton état nommé Vibratoire, est profondément différent, selon que tu m’entends, même sans rien entendre, sans rien comprendre de ce qui peut être lu ensuite. Fais en l’expérience et tu saisiras par toi-même.

La vibration de ce que tu nommes cri, s’inscrit dans la logique que tu nommes Vibratoire, de l’état multidimensionnel. Comme je l’ai dit, moins tu comprends ou plus tu te sens percutée, meilleur cela est. Rappelle-toi que le but de nos divers entretiens et entre-nous a pour objet ou pour fonction de, en quelque sorte, te rapprocher de ce que tu Es. La saturation de ce sens, parmi les cinq sens est un élément important permettant de saisir cela.

La limite de votre forme, de chaque forme humaine, est inscrite dans ce qui est nommé un corps illusoire qui s’appelle le corps causal. Ce corps causal, ou dernier corps d’illusion, est sensible au son. Voilà pourquoi.

Question : peut-il y avoir des sons, dans la vie quotidienne, qui font l’effet inverse, c’est-à-dire qui nous recollent, en quelque sorte, à notre personnalité ?

Dès que tu parles, s’exprime la personnalité, que tu l’exprimes sous forme de mots savants ou quels que soient les mots employés.

Voilà quelque temps, l’un des Anciens vous a parlé des images. Il en est de même pour tous les sens, parce que les sens permettent de s’approprier l’expérience, au travers de la conscience. C’est pour cela que beaucoup d’êtres en chemin, ou croyant l’être, vous ont parlé de méditation, afin que les sens soient au repos, afin de trouver le « je suis ». Mon but n’est pas celui-là : il est de dépasser le « je suis » et donc de ne pas faire taire les sens, mais bien de saturer les sens.

Le corps causal est lié aux sons. La prise de forme, le sac de nourriture, est lié à un programme. Ce programme, avant d’être dans la cellule, il est dans l’organisation d’une forme. Cette organisation de forme dépend du son.

Le silence des sens (et donc le silence des sons) vous place dans la position du témoin ou de l’observateur. C’est une étape. L’Absolu n’est pas une étape : c’est la disparition même de l’observateur et du témoin, du sujet comme de l’objet. C’est la fin de l’illusion.

Question : quelqu’un pourrait-il émettre des sons qui aient le même effet de saturation ?

Tu peux le faire autant que moi, parce que (dès l’instant où tu te satures toi-même), essaie : si tu t’entends parler comme je le fais, qu’est-ce qui se passe ? Tu constateras, par toi-même, que les pensées ne peuvent plus naître. Le son (pas tous les sons mais ce son) est déstructurant et permet la déconstruction du mental, et te fait, en quelque sorte, sortir de la scène, te fait prendre conscience que tu n’es pas celui qui joue sur la scène, mais que tu es le spectateur ou le témoin ou encore l’observateur.

Quand ton attention assiste ou joue une scène de théâtre, que se passe-t-il ? À ce moment-là, tu oublies quoi ? Tes soucis, ta personne. Tu es, comme on dit, immergée dans un spectacle. À un moment donné, le spectacle te dérange. Qu’est-ce que tu fais, à ce moment là ? Tu quittes le théâtre. Il en est de même pour le témoin, pour l’observateur, pour le sujet, pour l’objet, pour le théâtre, en totalité. Ce qui peut sembler détestable, qui peut agacer, il suffit de se poser la question : qu’est-ce qui est détestable, qu’est-ce qui est agacé, si ce n’est la personne elle-même ? Mais va au-delà de la personne.

La conscience est Vibration, cela vous a été dit. Mais la conscience est aussi un son. Il y a des sons qui alourdissent la conscience, il y a des sons qui font disparaître la conscience, au-delà de l’agréable ou au-delà du désagréable.

Question : quelle est la différence entre Lumière et Absolu ?

La Lumière est une émanation. La Lumière est Source. L’Absolu est le vecteur et le support de la Lumière et de la Source. L’Absolu ne peut être limité à une Lumière. L’Absolu ne peut être limité à la Source. Parce que qui dit Source dit origine et donc propagation de la Lumière, comme du son. Mais cette propagation ne peut se faire que par l’Absolu.

L’Absolu contient la Lumière. On peut dire qu’il la supporte, qu’il la transmet et que même l’Intelligence de la Lumière ne peut être présente que parce qu’elle est supportée, portée, transportée par l’Absolu.

L’Absolu est au-delà de toute définition, au-delà de toute Lumière, comme de toute Ombre, de toute limite comme de l’illimité, du fini comme de l’infini. Tout ce qu’on peut dire c’est que l’Absolu est indéfini.

La lumière est un qualificatif, que ce soit la lumière visible aux yeux de ce sac, comme la Lumière qui vous est invisible : Lumière vibrale qui, à vos yeux, vous apparaît comme non lumière, comme trou noir, du fait même de l’inversion, du fait même de l’expérience. Parce que toute projection dans une forme nécessite un éclairage. S’il n’y avait pas d’éclairage, tu ne verrais aucune forme

J’ai pris l’exemple, voilà quelque temps, de quelqu’un qui rentrait dans une pièce sombre, non éclairée, et qui prenait une corde pour un serpent. Quand la Lumière arrive, la confusion cesse. Cela est l’action de la Lumière Vibrale. L’éclairage de la corde montre que ce n’était pas un serpent. Donc, sans Lumière, il n’y a pas d’expérience.

L’Amour porte la Lumière. Il ne peut exister de conscience, d’expérience, sans le jeu de l’Ombre et de la Lumière. L’Absolu contient la Lumière comme l’Ombre, comme le sombre, quelque-soit le qualificatif de cette Lumière.

Question : par rapport à cette image du serpent et de la corde, est-ce qu’on peut dire que la compréhension serait le serpent qui s’éclaire avec la Lumière ?

Ni l’un ni l’autre. En fait il n’y a ni corde ni serpent, ni Lumière ni observateur. Ceci est encore un jeu de projection de la conscience, mais l’étape de mise en lumière peut effectivement être un préalable à cet Ultime. Mais je te répète que comprendre que la corde n’était pas un serpent, supprime l’émotion mais ne supprime pas l’illusion. Il me semble que chez vous, en occident, LE CHRIST avait dit que tu pouvais avoir toutes les explications, la connaissance de tous les mystères, manifester tous les charismes, produire tous les miracles, s’il te manquait l’Amour, cela ne servait à rien. Mais pas l’Amour au sens où l’humain l’entendrait et le voudrait, mais l’Amour au sens Absolu : ce qui porte, supporte et transporte la Lumière, Vibrale comme physique. Tant que tu crois que comprendre va t’amener à l’Absolu, tu n’as rien compris.

Question : le son d’un gong ou d’un bol de Cristal peut-il amener à la saturation dont vous parliez ?

As-tu déjà observé beaucoup d’êtres humains ayant entendu ce dont tu parles et étant Absolu ? Non. Le Son est Vibration, le Son peut être ouverture, mais la saturation du Son, tel que je le fais est nécessairement porté par la voix (ni par le chant ni par un instrument). Il n’existe aucune machine, aucun instrument, aucune technique, pour Être ce que tu Es. Rappelez-vous que c’est toujours la personne qui met au point des stratégies, des stratagèmes, des simulacres pour se croire être arrivée à quelque chose. Mais vous ne pouvez arriver nulle part. Quand tout ce qui est connu disparait, alors vous êtes ce que vous Êtes. Le problème est que vous croyez encore qu’il vous faut faire l’expérience, qu’il vous faut cheminer, qu’il vous faut parcourir, qu’il vous faut comprendre, qu’il vous faut travailler, pour être ce que vous Êtes. C’est justement l’arrêt de tout cela qui vous fait réellement être ce que vous Êtes, non pas comme un concept, non pas comme une idée, non pas comme une compréhension, mais bien comme la seule vérité possible.

Question : qu’est-ce qui fait passer de l’a-conscience à la conscience ?

Ce n’est pas un passage. Il n’y a pas de solution de continuité. A-conscience et conscience : on peut simplement dire que a-conscience se révèle d’elle-même dès que conscience n’est plus. C’est donc la déconstruction, la réfutation, de tout ce qui est éphémère. La conscience, si tu préfères, est née de a-conscience. Mais conscience ne peut pas conduire à a-conscience : il n’y a pas de passage. Pour cela, la conscience doit disparaitre. C’est l’Abandon à la Lumière, l’Abandon de la personnalité, le renoncement, la réfutation, le changement de regard, qui permet, si l’on peut dire, cela. Par contre, bien sûr, il a existé un passage de a-conscience à conscience, puisque c’est ainsi qu’est né l’observateur, le témoin, le sujet et l’objet. La disparition de l’objet, du sujet, du témoin, de l’observateur, met fin à la conscience et, à ce moment-là, l’a-conscience apparait, pas avant. C’est l’exemple du moyeu de la roue et de la roue qui tourne autour d’un point fixe.

Question : est-il possible de passer de la personnalité à l’Absolu, sans passer par les étapes qui mènent à l’Infinie Présence (Communion, Fusion, Dissolution) ?

Je l’ai fait, de mon vivant. Sur cette Terre, présent dans un sac de nourriture, je suis passé d’une vie ordinaire à l’Absolu. Je n’ai vécu aucun des états qui vous sont peut-être coutumiers durant cette période. Je n’ai vécu aucune initiation, aucun Éveil de la Kundalini, aucune Couronne Radiante, aucun chakra. Et cela a été le cas pour nombre de témoignages que vous avez eus, pour certaines Étoiles.

Au plus vous pénétrez l’Humilité vraie, et l’Amour (qui, je vous le rappelle, n’est pas simplement servir quoi que ce soit ou qui que ce soit, ni donner tous vos biens, mais Être Amour), dès cet instant, vous l’êtes, Absolu. C’est ce qui a été nommé l’Abandon du Soi.

De plus en plus, vous observerez, autour de vous, des humains qui passent de la personnalité à l’Absolu, sans rien connaître de quoi que ce soit que vous connaissez. Je vous ai toujours dit que, en l’Absolu, toute connaissance de ce monde incarné est ignorance. C’est pour ça que l’Absolu ne peut vous être connu. Reconnaître cela est la plus grande des sagesses et nécessite une grande humilité. Et surtout, se donner, soi-même, en totalité, non pas seulement dans le Bhakti Yoga (ou dans le Yoga de la Dévotion), mais, bien plus, en étant ce que vous Êtes, dans l’Absolu, c’est-à-dire Amour. Il est donc tout-à-fait possible de passer de la personnalité et de se retrouver Absolu. Comme je l’ai dit, le travail de la réfutation n’est pas un jeu mental mais vise, justement, à faire taire toute illusion, toute projection, toute idée. Quand tout le connu est réfuté, alors l’Absolu est là.

Question : puisque tout ce qui est extérieur à moi est une projection du centre de moi-même, mon corps et ma personnalité sont aussi une projection du centre de moi-même, ainsi qu’une projection de toute personne réelle, imaginaire ou virtuelle, croisée sur mon chemin ?

Oui, en totalité, tant que tu crois que tu as un chemin, tant que tu crois être une personne séparée d’autres personnes. Vous partagez le même rêve, la même escroquerie.

Ce monde n’existe pas. Ce qui y est, c’est le sac de nourriture et une excroissance de la conscience qui s’est retrouvée à être ici.

La justification des expériences est l’illusion du karma, l’illusion d’un chemin, l’illusion de la spiritualité. Vous n’Êtes rien de tout cela mais tant que vous ne l’Êtes pas, cela vous semble inaccessible et cela l’est. Il faut, pour cela, réfuter tout le connu. Il n’y a pas de meilleurs mots que Amour et Humilité. C’est pour cela qu’il n’y a pas de différence, dès l’Infinie ou Ultime Présence, entre l’extérieur et l’Intérieur. Il ne peut exister ni Intérieur, ni extérieur, en Absolu. Le mot approchant est soit Parabrahman, soit Shantinilaya, mettant fin à Ishvara. C’est-à-dire au jeu des personnalités au sein d’une scène de théâtre. Et ce jeu est sans fin car il n’y a aucune perspective, tant que vous acceptez le jeu, de mettre fin au jeu.

Question : chaque personne ne serait alors qu’un tissage de projections d’une multitude d’individus, y compris lui-même ?

Cela s’appelle un hologramme. Tant que vous n’êtes pas le centre, en tout point, mais que votre centre est considéré comme la personne, comme le sac de nourriture et le sac mental, vous ne pouvez être ce que vous Êtes, Absolus. Toutefois, la compréhension intellectuelle, l’acceptation du principe de l’hologramme, ne le fait pas disparaître. La raison et la compréhension, de même que la connaissance, ne vous permet strictement rien. Faire cesser l’hologramme, c’est être le centre, en tout centre : c’est, en quelque sorte, le renoncement suprême à l’illusion. Vivant cela, bien sûr, le sac de nourriture est toujours là. Il ira jusqu’à son terme, ou jusqu’à ce que la Terre ait décidé, mais vous ne serez plus affectés, ni par l’état de ce corps, ni par l’état de vos pensées, parce que vous n’êtes ni les pensées, ni le corps.

Comprendre le principe de l’hologramme, et affirmer l’illusion, ne vous en fait pas sortir pour autant. Cela va bien au-delà et nécessite, quelque part, que vous soyez Libérés vivants, tels un Jnani, c’est-à-dire que, par la réfutation, par l’Abandon du Soi, vous vous établissez dans la Demeure de Paix Suprême.

Le témoin est la Demeure de Paix Suprême. Celui qui sort de la Maya (au-delà de toutes les simagrées Vibratoires et énergétiques qui ont pourtant été des moyens indispensables, pour la Terre), alors, à ce moment-là, le « Je Suis » s’établit Absolu. Il ne peut aucunement en douter. Ce n’est pas une supposition, et encore moins une proposition, parce que la particularité de l’Absolu (étant ce que vous Êtes) : dès que vous y êtes, vous le savez. Le témoin en est la Demeure de Paix Suprême mais surtout, vous n’êtes plus affecté par quoi que ce soit. Ce n’est pas du détachement, ce n’est pas le Soi, ni le Je Suis, c’est autre chose.

Question : l’Absolu correspond à la dissolution au sein de la Source et à l’affirmation du Christ : « Moi et mon Père ne font qu’Un » ?

En Absolu, il y a, en premier lieu, dissolution de la croyance en l’illusion. Et dissolution du vécu de l’illusion, tout en y étant inscrit mais sans y être dépendant de quoi que ce soit. Dire : « Moi et mon Père sommes Un », c’est Fusionner et se Dissoudre en la Source. Mais la Source n’est pas l’Absolu, comme j’ai eu l’occasion de le dire. La Source est une émanation de l’Absolu, de la même façon que vous êtes une émanation de la Source. Dans ce pseudo chemin de retour, il y a la possibilité de vivre la dissolution dans la Source, vous permettant alors d’affirmer : « Moi et mon Père sommes Un ». Mais il reste une étape : « Il n’y a ni Moi, ni Père ».

***

Rappelez-vous, l’Absolu ne peut être défini, il est au-delà de tout état, de toute expérience, ce qui est au centre du centre. Donc vous ne pouvez définir, en aucune manière, l’Absolu. Vous ne pouvez, effectivement, que l’être et, en l’étant, vous en avez non pas une certitude, non pas une démonstration, non pas une compréhension, mais vous vous installez, réellement, dans ce que nous sommes, tous. Et cela ne peut être sujet à la moindre interrogation, au moindre doute, au moindre questionnement. Ce n’est donc pas une expérience, ce n’est donc pas un état, ce n’est donc pas une définition, c’est quelque chose qui est au-delà de la conscience, au-delà de l’expérience, au-delà du plaisir, au-delà de la souffrance. C’est réellement Être, tout en étant dans une forme, Être dans le sans forme.

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