La porte artificielle de l'enfer à Derweze, au Turkménistan

Derweze (également connu sous le nom de Darvaza) est un village du Turkménistan d’environ 350 habitants, situé au milieu du désert du Karakoum, à environ 260 km au nord d’Achgabat.

Les habitants de Darvaza sont pour la plupart des Turkmènes de la tribu Teke, préservant un mode de vie semi-nomade.

En 2004, le village a été dissous sur ordre du président du Turkménistan, Saparmurat Niyazov, car « c’était un spectacle désagréable pour les touristes ».

Il y a plus de quarante ans, un cratère béant et enflammé s’est ouvert dans le désert du nord du Turkménistan, probablement à la suite d’un accident de forage.

En 1971, dans le désert du Karakoum, non loin du village de Darvaza, des géologues soviétiques ont commencé à forer sur le site où ils ont découvert une caverne remplie de gaz naturel. Au cours du forage, un accident s’est produit : l’équipement et le transport sont tombés dans un grand trou.

Le plus grand de ces cratères mesure environ 70 mètres de diamètre et 20 mètres de profondeur. Personne n’a été blessé, mais du gaz s’échappait du trou. Craignant que le trou ne provoque la libération de gaz toxiques, l’équipe a décidé de le brûler.

On espérait que le feu consommerait tout le combustible en quelques jours, mais les semaines, les mois et les années ont passé, et il brûle encore aujourd’hui. En 2004, le président turkmène Gurbanguly Berdimukhamedov a ordonné le déplacement du village de Darvaza vers un autre endroit pour des raisons de sécurité.

Personne ne sait combien de temps il continuera à brûler, si les réserves de gaz s’épuiseront ou si le trou sera finalement refermé, car le gaz est une ressource précieuse et il ne brûlera pas sans rien faire avant quelques décennies. Néanmoins, cet incendie de gaz naturel reste l’un des sites les plus énigmatiques du Turkménistan, attirant chaque année de nombreux touristes.

Le gaz naturel est composé principalement de méthane qui, bien que non toxique, déplace l’oxygène, ce qui rend la respiration difficile. Ce n’était pas tant un problème pour les scientifiques que pour les animaux qui habitent dans le désert du Karakoum : peu de temps après l’effondrement, les animaux errant dans la région ont commencé à mourir.

Le méthane qui s’échappe présente également des dangers en raison de son inflammabilité : il suffit d’avoir cinq pour cent de méthane dans l’air pour qu’une explosion puisse se produire. Les scientifiques ont donc décidé d’allumer le feu au cratère, espérant que tout le gaz naturel dangereux brûlerait dans quelques semaines.

Ce n’est pas aussi étrange que cela puisse paraître : dans les opérations de forage de pétrole et de gaz naturel, cela arrive tout le temps au gaz naturel qui ne peut pas être capté.

Contrairement au pétrole, qui peut être stocké indéfiniment dans des réservoirs après le forage, le gaz naturel doit être immédiatement traité. S’il y a un excès de gaz naturel qui ne peut pas être acheminé vers une installation de traitement, les foreurs brûlent souvent le gaz naturel pour s’en débarrasser. . Il s’agit d’un processus appelé « torchage » qui gaspille chaque jour près d’un million de dollars de gaz naturel dans le seul Dakota du Nord.

Un visiteur est allé plus loin que de se contenter de se tenir sur le bord. L’explorateur canadien George Kourounis est entré dans le trou de l’enfer vêtu d’une combinaison réfléchissant la chaleur. Décrivant le cratère comme un « colisée de feu », Kourounis a découvert des bactéries vivant dans un microsystème à la base du cratère. Et c’est un paysage véritablement extraterrestre là-dessous.

Cette folle exploration a été soutenue par le National Geographic, dans l’espoir que des preuves de vie dans ces conditions signifieraient que la vie pourrait être trouvée sur d’autres planètes avec des environnements similaires.

Ce cratère artificiel de lave en fusion et de chaleur brutale est unique au monde. Personne ne sait vraiment quand tout le méthane sera brûlé et que la porte de l’enfer sera fermée pour toujours.

Néanmoins, l’enfer n’a jamais été aussi simple !