La magie est un thème central de la vie égyptienne, avec les « mots magiques » au premier plan.
Les Égyptiens conservent des traces des effets infimes produits par les mots, les énergies subtiles, les sons, les couleurs, l’encens, les formes et les matériaux. Les prêtres égyptiens agissaient comme des scientifiques : ils observaient, affinaient et documentaient les utilisations des énergies subtiles pour enrichir leurs ingrédients de sorts magiques.
Ce savoir était un élément essentiel de la société égyptienne.
L’égyptologue Moustafa Gadalla a établi un lien entre les mots et la qualité de la voix d’un guérisseur.
« En prononçant certains mots ou noms de pouvoirs, de manière appropriée et sur le ton approprié, un prêtre/médecin pouvait guérir les malades. »
Les prêtres et médecins égyptiens étaient célèbres pour leurs sortilèges, acclamés même dans les écrits historiques de leurs ennemis. À l’inverse, aujourd’hui, prononcer un sort serait ridiculisé et comparé à un enfant idiot disant « hocus pocus » ou « abracadabra ».
Bien que l’homme moderne ait perdu la connaissance du pouvoir du son, des mots et de la musique, il est peut-être sur le point de le découvrir grâce à la physique.
Le son peut projeter des motifs sur la matière physique, comme l’ont démontré Ernst Chaldini, Masura Emoto et le physicien suisse Hans Jenny.
Voici quelques expériences célèbres où le son a créé des formes dans la matière :
- Les photographies du scientifique Clarence Miller de formes uniques créées par des voyelles ;
- Les photographies de Masuro Emoto de cristaux d’eau gelés façonnés par des mots ;
- L’invention du scientifique Chaldini consistant à placer du sable sur une assiette et à la faire vibrer avec des sons pour produire des images dans le sable ;
- Les vidéos du physicien suisse Hans Jenny montrant le son créant des formes dans le sable et d’autres matériaux.
Dans les vidéos de Jenny, une plaque métallique contenant du son était mise en vibration. Le son se propageait jusqu’au bord et revenait, croisant d’autres lignes vibratoires. Des points nodaux étaient créés aux intersections. Là où l’énergie vibratoire était la plus forte, le sable était repoussé. Dans les zones de moindre vibration, le sable s’accumulait. Des images se formaient ainsi dans le sable.
Les scientifiques d’aujourd’hui montrent des formes créées dans la matière par le son , représentant peut-être une forme de communication universelle et archétypale.
Nous pouvons observer le son modifier la forme de la matière.
Les mots sont des sons et influencent également la forme de la matière.
Les Égyptiens utilisaient des sorts et des incantations verbales, croyant que les sons et les mots étaient des sources d’énergie.
Les lettres elles-mêmes étaient porteuses d’une force.
Les mots peuvent être décomposés en unités sonores plus petites. Dans les matériaux mous, différentes formes sont créées grâce à l’énergie subtile des voyelles, des phonèmes et des consonances. Les intervalles créent également des motifs lorsque le sable vibre, bien que ces motifs deviennent de plus en plus élaborés lorsque la hauteur du son augmente. Le rythme ajoute également des variations de formes.
Le son à l’origine du monde
Dans presque toutes les civilisations, on pense que le son est d’ailleurs associé à la Genèse, à la création du Monde :
– Pour les Indiens, le son est à l’origine du Cosmos, tout émet des sons dans la nature, s’harmonise, s’accorde au Diapason universel. (L’Harmonie des Sphères des Grecs…) Le célèbre mantra « om » est un des échos de la vibration primordiale.
– Chez les Egyptiens anciens, Thot crée par le Verbe, et les Dieux accomplissent ce qu’ils désirent en utilisant la puissance génératrice du son. Comme l’homme est doué de parole, Heka, la magie verbale est mise à disposition des humains. Mais ils doivent faire attention en l’utilisant car savoir le nom des choses c’est en être le maître. (D’ailleurs les Dieux cachent leur nom réel). C’est aussi valable pour la parole écrite d’ailleurs : c’est pour cette raison que le hiéroglyphe du serpent est représenté coupé par un couteau : on ne peut pas prendre le risque qu’il prenne vie.
– Bien sûr, il y a aussi l’Evangile selon Saint-Jean « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. »Parole étant également traduit par le Verbe (le »Logos »).
– A l’époque des Gaulois, on disait que le pouvoir des druides naissait de l’utilisation de la force du verbe créateur. Le Verbe aurait produit l’univers par l’effet des vibrations rythmiques du son primordial (idée développée par Tolkien également dans son Silmarillion). Forts de cette connaissance, les druides auraient élaboré un langage secret magique, constitué de syllabes, cris, modulations sonores, intonations et vibrations. Ces syllabes, qui doivent être prononcées correctement, seraient les émanations de l’énergie sonore primitive, les germes de l’Energie Première. Elles produisent des vibrations harmonieuses ou dissonantes capables de modeler ou détruire les énergies de l’univers. Celui qui maîtrise le pouvoir du son, la puissance occulte du Verbe, peut donc se rendre maître de ces énergies.
L’impact de la parole sur la matière
Nos paroles ont le potentiel d’ouvrir des canaux de flux divin qui vont « irriguer » le monde.
Malheureusement, l’inverse est vrai et de mauvaises paroles peuvent fermer ces canaux de bénédiction.
Le Silence, quand il le faut, a donc des vertus « secrètes ».
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