Les discussions auraient débuté quelques jours seulement après la visite du président syrien Ahmed al-Sharaa aux Émirats arabes unis le 13 avril dernier.
Selon des informations obtenues auprès de trois sources proches du dossier, les Émirats arabes unis ont mis en place un canal de communication discret entre Israël et la Syrie, a rapporté l’agence de presse Reuters mercredi.
Cette initiative diplomatique, jusqu’à présent tenue secrète, révèle une nouvelle dynamique régionale alors que le nouveau pouvoir syrien cherche des appuis pour gérer ses relations de plus en plus tendues avec son voisin du sud.
Ces pourparlers indirects, dévoilés pour la première fois, se concentrent essentiellement sur des questions de sécurité, de renseignement et sur l’établissement de mesures de confiance entre deux États qui n’entretiennent officiellement aucune relation diplomatique.
Selon une source directement impliquée dans le processus, cette démarche aurait débuté quelques jours seulement après la visite du président syrien Ahmed al-Sharaa (al-Joulani) aux Émirats arabes unis le 13 avril dernier.
« Pour l’instant, les discussions se limitent à des questions techniques, mais rien n’empêche d’élargir éventuellement le champ des sujets abordés », a confié cette source sous couvert d’anonymat, compte tenu de la sensibilité du sujet.
D’après une source des services de renseignement régionaux, ce mécanisme impliquerait des responsables de la sécurité émiratie, des officiels du renseignement syrien, ainsi que d’anciens responsables des services de renseignement israéliens, entre autres acteurs.
Une haute source sécuritaire syrienne a toutefois tenu à préciser que ce canal de communication se concentre exclusivement sur des problématiques liées à la sécurité, notamment plusieurs dossiers concernant la lutte antiterroriste.
Elle a souligné que « les questions purement militaires, en particulier celles relatives aux activités de l’armée israélienne en Syrie, ne font pas partie du cadre actuel des discussions ».
Cette initiative intervient dans un contexte régional particulièrement tendu, marqué par les répercussions du conflit en cours à Gaza et les frappes israéliennes régulières en territoire syrien. Elle illustre également le rôle croissant des Émirats arabes unis comme médiateur au Moyen-Orient, cinq ans après la normalisation de leurs relations avec Israël dans le cadre des accords d’Abraham.
Si ces pourparlers venaient à progresser, ils pourraient constituer une avancée significative dans les relations israélo-syriennes, gelées depuis des décennies sous les régimes des Assad père et fils, malgré plusieurs tentatives de médiation par le passé.
Toutefois, les sources consultées soulignent que le processus n’en est qu’à ses débuts et que son évolution dépendra largement de la situation sécuritaire régionale et de la volonté politique des parties impliquées.
Mais c’est en bonne voie…
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