Dans le monde d’aujourd’hui, il est rare de rencontrer quelqu’un qui ne connaisse pas Babylone – une ville de légende et de semi-mythe, qui est passée d’un ancien centre culturel à un symbole d’excès.
Les célèbres histoires de la tour de Babel et la diversité linguistique qui en résulte ne représentent qu’une fraction de l’histoire considérable du site. La comparaison de Babylone et de Sodome trouve son origine dans leur symbolisme commun du jugement divin et de la destruction dans les récits bibliques. Babylone a souvent été comparée à Sodome en raison de son immoralité et de son idolâtrie perçues comme justifiant une rétribution divine similaire à celle de Sodome.
La première métropole du monde
Bien avant l’apogée de l’Empire romain, une grande civilisation a émergé sur le territoire de l’Irak actuel. Sa situation avantageuse dans la vallée du Tigre et de l’Euphrate, combinée à un sol fertile et à un climat chaud, lui a permis de prospérer comme l’un des empires les plus redoutables du monde antique.
Babylone, fondée par le légendaire Nimrod sur les ruines de la cité sumérienne Kadingirra, qui signifie « Porte des Dieux », est rapidement devenue la capitale de l’Empire babylonien. Sa renommée a été consolidée par la construction de la célèbre Tour de Babel et la création des Jardins suspendus de Babylone, l’une des sept merveilles du monde antique.
Le terme « Babylone » provient de l’Ancien Testament et vient du mot « confusion ».
Il symbolise le mélange des langues qui a eu lieu lors de la construction de sa célèbre tour.
Pendant des siècles, Babylone fut une véritable métropole du monde antique, se distinguant des autres cités par son commerce avancé, sa puissance économique, son influence politique et sa richesse culturelle. Les Babyloniens bénéficièrent de privilèges spéciaux, notamment d’exemptions de service militaire et d’impôts. La prospérité de la ville se reflétait dans son architecture, les habitants construisant continuellement de nouveaux bâtiments et édifices, élevant de formidables murs et de grandes portes, et pavant de larges rues pour les processions au temple.
Bien que Babylone fût une cité antique, sa taille et sa population étaient comparables à celles des métropoles modernes. Les recherches indiquent que les habitants de Babylone étaient confrontés à des problèmes courants dans les villes d’aujourd’hui, comme les prix élevés des terrains et de l’immobilier, ce qui a donné lieu à des conflits et à des litiges juridiques similaires à ceux que nous connaissons actuellement.
La ville du péché
Dans les textes sacrés du christianisme et du judaïsme, Babylone est souvent décrite comme un centre de décadence morale, à l’image des villes bibliques de Sodome et Gomorrhe . Elle est prédite comme vouée à une destruction inévitable et à des souffrances éternelles. Par exemple, dans le Nouveau Testament, Babylone est appelée « la grande mère des prostituées et des abominations de la terre », ce qui renforce sa réputation de personnification du vice.
Les Juifs, déportés et capturés par le roi Nabuchodonosor II à Babylone, ont observé de fortes disparités sociales : des régions d’immense richesse avec des maisons opulentes pour la classe supérieure côtoyaient des zones de grande pauvreté, marquées par des bordels et des tavernes qui attiraient des personnages douteux et divers parias. Le niveau de criminalité à Babylone était si élevé que les villes les plus dangereuses d’aujourd’hui paraîtraient tranquilles en comparaison – s’aventurer dehors la nuit était presque une invitation certaine à une rencontre mortelle, souvent angoissante.
Le système éducatif de Babylone était particulièrement unique : il comprenait une formation aux métiers du banditisme.
Des documents anciens révèlent des contrats dans lesquels un mentor promettait d’enseigner à un Babylonien les métiers du banditisme et du proxénétisme pendant deux ans et demi contre rémunération, avec la possibilité pour l’étudiant de réclamer une compensation au professeur en cas d’échec dans ces professions.
Dans les lieux de divertissement de Babylone, il existait un rite qui exigeait que chaque femme babylonienne soit avec un étranger au moins une fois dans sa vie en guise d’acte de dévotion à la déesse Mylitta, l’homologue locale de Vénus.
À son arrivée au temple, la jeune fille était tenue de rester jusqu’à l’arrivée d’un étranger qui lui remettait de l’argent et l’accompagnait pour une nuit en dehors des limites du temple. Après ce rituel, la femme pouvait rentrer chez elle, son honneur intact et sans tache.
Selon certains chercheurs, cette tradition aurait jeté les bases du mythe de Babylone.
La célèbre tour de Babel
Le récit biblique de la tour de Babel est un avertissement moral important pour l’humanité sur les dangers de l’orgueil. La légende raconte qu’après le déluge, des peuples partageant une langue et un objectif communs ont tenté de construire une tour suffisamment haute pour atteindre les cieux, dans le but d’interagir avec Dieu sur un pied d’égalité.
Le projet devint le symbole de la rébellion humaine, invoquant la colère divine. Pour stopper sa progression, Dieu confondit les langues des peuples, ce qui entraîna une rupture de communication et l’abandon de la tour. Alexandre le Grand aspirait à ressusciter la tour de Babel, mais ses plans ne furent pas réalisés et l’entreprise fut abandonnée après sa mort.
Au fil du temps, le royaume autrefois puissant déclina et Babylone tomba sous les assauts des Romains. Aujourd’hui, seuls les vestiges de la première métropole du monde subsistent, déclarés site du patrimoine mondial de l’UNESCO. Ces ruines, le plus grand musée à ciel ouvert de la planète, sont boudées par les bergers locaux qui prêtent attention aux anciens contes qui considèrent Babylone comme un bastion de bannissement et d’esprits malveillants.
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