Secrets révélés

Cessez-le-feu entre Israël et le Hamas

Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? - par Andrea Widburg

La Knesset israélienne a approuvé le cessez-le-feu avec le Hamas, c’est donc un accord conclu… pour l’instant. Reste à savoir si cela restera valable. Ce qui est sûr, c’est que beaucoup de ceux qui aiment Israël pensent que c’était un accord désastreux. Ils sont en colère contre le président élu Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Pour ma part, je suis plus optimiste. Je pense que c’était un accord nécessaire pour Israël et qu’il ne sera pas un désastre à l’avenir.

L’AP, dans un acte journalistique inattendu, a présenté un bon résumé des termes de l’accord:

PHASE 1 : (42 jours)

  • Le Hamas libère 33 otages, dont des femmes civiles et des soldats, des enfants et des civils de plus de 50 ans
  • Israël libère 30 prisonniers palestiniens pour chaque otage civil et 50 pour chaque femme soldat
  • Arrêt des combats, les forces israéliennes quittent les zones peuplées pour se diriger vers les confins de la bande de Gaza
  • Les Palestiniens déplacés commencent à rentrer chez eux, davantage d’aide arrive dans la bande de Gaza

PHASE 2 : (42 jours)

  • Déclaration de « calme durable »
  • Le Hamas libère les otages masculins restants (soldats et civils) en échange d’un nombre de prisonniers palestiniens encore à négocier et d’un retrait complet des troupes israéliennes de la bande de Gaza.

PHASE 3:

  • Les corps des otages israéliens décédés échangés contre les corps des combattants palestiniens décédés
  • Mise en œuvre d’un plan de reconstruction à Gaza
  • Les points de passage frontaliers pour les déplacements à l’entrée et à la sortie de Gaza sont rouverts

En ce qui concerne la première phase, il est fort possible qu’Israël reçoive autant, sinon plus, de cadavres que de vivants.


Mais ce qui est important, c’est qu’Israël récupère ses femmes, ses enfants et ses personnes âgées, quel que soit leur état. La blessure psychique causée par la disparition de ces otages est plus grande que quiconque en Amérique ne peut l’imaginer, et c’est le talon d’Achille d’Israël.

Nous savons tous que si Israël disait qu’il ne négocierait jamais pour les otages, cela mettrait fin à toute l’entreprise de prise d’otages. Cela permettrait également à Israël de mener une guerre totale contre ces ennemis existentiels, car ceux-ci n’utiliseraient plus les otages comme boucliers. Tant qu’Israël se souciera plus des otages que de gagner des guerres, les forces déployées contre lui auront toujours la carte gagnante. Cet accord en est le reflet.

L’arrêt des combats ressemble à une capitulation, mais ce n’est pas le cas.

Les Israéliens ont besoin d’un répit. Après tout, ils se battent non seulement à Gaza mais aussi à la frontière nord contre le Hezbollah. Une guerre sur deux fronts est épuisante, surtout pour un petit pays.


Par rapport à sa population, Israël a perdu un nombre énorme de soldats.

Cela est dû en partie au fait que, soit pour des raisons éthiques, soit à cause de la pression internationale, Israël continue à faire courir des risques inutiles à ses troupes. Israël ne peut pas lancer d’attaques surprises car il se sent obligé de protéger les civils ennemis plutôt que ses propres troupes et la fin de la guerre.

Comme nous l’avons déjà dit, les otages l’empêchent d’attaquer des cibles importantes car ces cibles peuvent utiliser les otages comme boucliers.

Enfin, contrairement à toute autre armée dans l’histoire du monde, Israël a inondé les civils ennemis de nourriture et de fournitures, ce qu’il continuera de faire dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu.

C’est d’ailleurs le contraire d’un génocide.

Si les Gazaouis manquent de provisions, c’est uniquement parce que la machine de guerre du Hamas les a confisquées lorsqu’ils entrent à Gaza. En d’autres termes, Israël a approvisionné son ennemi dans sa guerre contre lui. Il n’est pas étonnant que de larges majorités de Gazaouis soutiennent le 7 octobre et le Hamas et rêvent de retourner au combat :

Des Palestiniens à Gaza scandent des slogans, armes au poing :

« Allah Akbar, des millions de personnes marcheront sur Jérusalem. »

Cela ne donne pas l’impression qu’ils veulent la paix. (Voir la vidéo sur X )

En Israël, les Juifs religieux n’ont commencé à être enrôlés qu’en juin dernier.

Les transformer en combattants est un problème à long terme. Cela signifie que, pendant une grande partie de la guerre, seule une partie de la jeunesse israélienne a été la cible des combats. Avec de nombreux morts et blessés, les personnes âgées se réengagent pour poursuivre le combat.

Et c’est le pourquoi et le comment de la Phase 1.

Israël récupère certains de ses otages civils innocents, Gaza récupère de nombreuses personnes qui ont activement participé à la guerre et aux meurtres, les deux camps obtiennent une pause dans les combats, et les habitants de Gaza rentrent chez eux.

Si cette phase se poursuit, la phase 2 verra les otages masculins vivants retourner en Israël (en supposant qu’il y en ait), et Israël retirera ses troupes de Gaza.

Et dans la phase 3, les deux parties restitueront les corps, Israël s’efforcera d’aider à la reconstruction de Gaza, et les frontières qu’Israël a fermées (en particulier avec l’Égypte, par où transitent les armes) seront rouvertes.

Les gens sont évidemment inquiets du retrait israélien et de la réouverture des frontières. Cela semble préparer le terrain pour recommencer le cycle, d’autant plus que le nouveau chef du Hamas, installé en toute sécurité au Qatar, s’est vanté fièrement de ce qu’il prévoyait de faire :

Après l’annonce du cessez-le-feu, discours du chef du Hamas Khalil al-Haya en direct du Qatar. Il a exprimé sa fierté du massacre du 7 octobre et a promis de recommencer.

Ce groupe terroriste ne peut pas être laissé intact. Ils le feront encore et encore.

Voir la vidéo sur X : le discours complet du chef du Hamas, Khalil al-Haya, prononcé en direct sur Al Jazeera depuis le Qatar, dans lequel il a exprimé sa fierté du massacre du 7 octobre et a promis de le répéter.

Mais je ne crois pas que le risque soit trop grand pour Israël. Il va probablement récupérer en vie une partie de ses femmes, de ses enfants et de ses vieillards, ce qui est psychologiquement nécessaire pour les Israéliens.

Il va bénéficier d’un répit bien nécessaire après la guerre chaude de Gaza et la guerre froide que lui livre une grande partie du monde.

Les négociations et la signature de l’accord l’auront protégé des derniers jours de l’administration Biden (ce qui n’est pas sans conséquence). Enfin, il va renvoyer à Gaza des milliers de prisonniers vivant aux frais d’Israël qui pourront être tués lorsque la guerre reprendra.

C’est ce dernier point qui est le plus important. La guerre va reprendre.

Le Hamas n’a jamais respecté un cessez-le-feu et ne le fera jamais. Il fera quelque chose pour rompre l’accord avant qu’Israël ne quitte réellement Gaza. Et cette fois, lorsque la guerre reprendra, les civils israéliens seront furieux et prêts à se battre. Plus important encore, Israël aura enfin l’Amérique à ses côtés, et cela fera toute la différence.

Benjamin Netanyahou : « Nous avons reçu des garanties sans équivoque de la part des États-Unis : si les négociations sur la phase 2 échouent et que le Hamas n’accepte pas nos exigences en matière de sécurité, nous reprendrons les combats intenses avec le soutien total des États-Unis. »

Kfir Bibas a passé ses deux anniversaires en tant qu’otage à Gaza.

Qu’on se le dise….. Le jour de son deuxième anniversaire, des manifestants pro-Hamas ont perturbé un événement organisé en son honneur à Londres. (Voir la vidéo sur X)


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