Aujourd’hui, ce qu’il est convenu d’appeler les « energy drink » (dark dog, red bull, burn etc.) est devenu un phénomène mondial. Les multinationales de l’agro-alimentaire investissent massivement dans ces nouvelles boissons auprès de toute une nouvelle génération. Leurs arguments publicitaires présentent ces boissons comme des produits miraculeux car dopants ; « Faites la fête jusqu’au bout de la nuit !»
L’ingrédient de base qui les compose est le guarana, une plante native d’Amazonie, très riche en caféine.
Mais derrière ces boissons se cache un phénomène de mondialisation mettant face à face deux attitudes et donc deux chemins possibles pour notre avenir ; celui d’un commerce équitable lié à une agriculture raisonnée et celui de la grande industrie agro-alimentaire, qui commercialise aujourd’hui ces boissons à l’échelle mondiale.
Les bienfaits du guarana
Originellement appelé warana (littéralement « essence de la raison » en satéré-mawé), le guarana est une liane endémique de la région amazonienne brésilienne qui donne des grappes de fruits aux teintes rougeoyantes.
Les graines contenues dans ses fruits étaient utilisées traditionnellement depuis l’époque précolombienne (2000 ans avant J.-C.) par les Indiens d’Amazonie de la branche Tupi-Guarani afin de soutenir leur endurance lors des longues périodes de chasse, permettant notamment d’éviter la fièvre, de lutter contre la fatigue et de contrôler l’appétit.
Le guarana est cultivé dans les États de l’Amazonas (où il pousse à l’état sauvage), du Mato-Grosso et de Bahia. Dans l’Amazonas, les Amérindiens de la nation satéré-mawé continuent de transmettre les légendes sur l’origine de la plante.
Importé dès le milieu du 19ᵉ siècle dans de nombreux pays, dont les États-Unis et la France, c’est depuis la fin du 20ᵉ siècle que le guarana est devenu populaire à travers le monde du fait de ses bienfaits stimulants et énergisants : en phytothérapie, il est utilisé comme un complément alimentaire, incontournable, sain et naturel (sous forme de poudre de graines broyées, graines entières, teinture mère ou gélules), mais aussi dans l’industrie agro-alimentaire, où il entre dans la composition de certains sodas ou boissons énergisantes.
Les graines de guarana renferment une très importante concentration en guaranine, un alcaloïde ressemblant à la caféine (plus de 4,5 g pour 100 g) mais dont les effets diffèrent aussi bien par leur mode d’influence que par leur puissance et leur durée.
Les autres composés actifs que l’on retrouve dans le guarana, et agissant en synergie, sont des méthylxanthines (hypoxanthine, théophylline, théobromine et xanthine), des tanins, des acides aminés, des acides gras essentiels, des sels minéraux (calcium, potassium, phosphore, fer, zinc, magnésium), des oligo-éléments et des vitamines.
Il est à noter que le guarana agit de façon continue au long de la journée afin de fournir une énergie diffuse, sans excitation ni énervement (au contraire de la caféine contenue dans le café qui agit en pic très court). Attention toutefois à ne pas en consommer trop tard dans la journée afin de ne pas perturber le sommeil (il est recommandé d’en prendre le matin et le midi). Au contraire, la consommation de guarana aux bonnes heures de la journée favoriserait un meilleur sommeil, à la fois plus profond et réparateur.
Les effets du guarana ne se font généralement pas attendre : il est possible de les ressentir dès les premières minutes (en moyenne au bout d’une demi-heure) suivant la première prise avec une augmentation puissante du niveau d’énergie.
Pour rappel, par ses effets neuromodulateurs, la caféine est reconnue comme un stimulant du système nerveux central, diminuant ainsi la somnolence, améliorant la vigilance, mais aussi stimulant les performances cognitives telles que l’apprentissage, la perception ou la mémorisation.
En tant que supplément naturel, le guarana est prisé par les sportifs qui souhaitent améliorer la qualité de leurs entrainements (amélioration potentielle de l’endurance, des performances et du temps de récupération musculaire). Il est aussi utile pour toute personne souhaitant faire face à une baisse d’énergie, ou à une fatigue physique ou mentale (notamment pour les étudiants en période d’examens). Enfin, par son action sur le métabolisme énergétique, il est parfois utilisé par des personnes souhaitant perdre du poids dans le cadre d’un régime.
Une vigilance est cependant nécessaire à préciser : le guarana ne doit pas être pris sur des périodes trop prolongées. En effet, il doit être considéré comme un complément alimentaire fournissant une aide ponctuelle pour améliorer certains états de fatigue, et non comme une solution aux états de fatigue chronique (liées à un dysfonctionnement sous-jacent plus profond). La caféine masquant la sensation de fatigue, elle n’apporte pas pour autant le repos nécessaire et indispensable à l’organisme pour se régénérer.
Récapitulatif des principales propriétés du guarana :
Aide à réduire la fatigue physique et cérébrale
Favorise la perte de poids dans le cadre d’un régime
Participe au fonctionnement normal du système nerveux
Facilite le transfert du fer dans l’organisme
Contribue au métabolisme énergétique
En conclusion, pensez au guarana, le substitut naturel du café pour un coup de pouce efficace dans un quotidien ponctuellement chargé.
Le documentaire ci-dessus, datant de 2009, est l’occasion de découvrir l’envers du décor du marché mondialisé du guarana.
Pour répondre au phénomène de mode lié au culte de la performance mis en place à partir des années 1990, la culture de cette plante a été vampirisée par des multinationales de l’agroalimentaire via la promotion massive des boissons énergisantes à base de guarana. Ainsi une culture intensive et transgénique a vu le jour.
Face à cela, les Indiens Satéré-mawé constitués en coopératives tentent de résister pour conserver la banque génétique originelle de cette plante considérée par eux comme sacrée et dont ils sont les seuls et derniers dépositaires.
Le territoire des Indiens Sateré Mawé se situe en Amazonie centrale du Brésil, au sein de la Terre Indigène Andirà – Marau. Il mesure 780 000 hectares et son couvert forestier est préservé à plus de 90 %.
Les cinq mythes fondateurs présentés ici forment les racines de l’identité Sateré Mawé. Ils nous font découvrir une autre vision des rapports entre l’homme et la nature.
Au cœur de l’Amazonie brésilienne, le contact de plus de trois cent cinquante ans avec la société environnante et l’homme blanc a apporté une grande instabilité pour le peuple Sateré Mawé. Pourtant la tribu a su, tout au long de son histoire, perpétuer ses traditions multiséculaires et gagner peu à peu sa complète autodétermination.
L’entreprise française Guayapi Tropical l’a accompagnée dans cette démarche, s’appuyant sur les principes du commerce équitable. Le Projet Warana, mis en place il y a treize ans et reconnu par l’association internationale Slow Food, offre à la nation Sateré Mawé une garantie de plus pour la protection du patrimoine légué par ses ancêtres et la digne existence de ses descendants. Aujourd’hui encore, les Indiens Sateré Mawé défendent farouchement le » Sanctuaire culturel et écologique du Warana » et les nombreux trésors qu’il recèle, comme autant de symboles de la biodiversité qui attisent toujours plus les convoitises mondiales. Un modèle exemplaire de développement écologique, social et politique, pour tous les Amérindiens et pour l’humanité entière.
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