Nouveau paradigme

Le maquignonnage islamiste de l’idéologie WOKE

par Lorenzo Vidino

Les dernières décennies ont vu une mutation de la stratégie et du discours de l’islam radical ainsi que de ses militants. Ces mutations résultent de la présence nombreuse et désormais durable de populations musulmanes dans le monde occidental.

Devant l’irréalisme d’un projet originaire d’islamisation intégrale, ses militants ont évolué dans une double direction : la recherche d’une emprise maximale sur les communautés musulmanes occidentales et la promotion de leur vision et de leurs revendications auprès des institutions et des grands acteurs politiques, économiques, culturels et sociaux des pays d’accueil.

Ces militants sont issus de nouvelles générations, nées et formées en Occident, la plupart du temps en sciences sociales, et non plus dans les filières scientifiques et technologiques comme leurs aînés.


Simultanément, ces nouveaux islamistes endossent des thèmes ultraprogressistes, leur permettant de conclure des alliances avec la gauche radicale. Les développements les plus récents ont ainsi vu se multiplier les ponts entre islam radical et ce qui est désormais nommé « culture woke », dans un contexte de propagation des contenus profondément modifié par les chaînes satellitaires et les réseaux sociaux.

Les nouveaux militants islamistes utilisent rarement les références traditionnelles mais reprennent plutôt le langage de la discrimination, de l’antiracisme, de l’oppression intériorisée, de l’intersectionnalité et de la théorie postcoloniale.

C’est cette nouvelle approche qui leur donne un accès au monde politique, médiatique et à la société civile, ce que leurs prédécesseurs n’auraient jamais osé espérer.

Historique

L’islamisme dans le monde occidental a une histoire de près de soixante-dix ans, qui remonte à l’arrivée en Europe et en Amérique du Nord, à la fin des années 1950 et au début des années 1960, des premiers membres des Frères musulmans, qu’il s’agisse d’étudiants poursuivant des études supérieures dans des universités occidentales ou de hauts responsables fuyant les persécutions dans leur pays. Depuis lors, des militants liés à diverses branches des Frères musulmans dans le monde arabe et à d’autres mouvements du sous-continent indien (Jamaat-e-Islami) et de Turquie (Millî Görüş) appartenant à la grande famille de l’islam politique ont établi une présence stable en Occident. Ces mouvements ont depuis évolué sur le plan idéologique et organisationnel. Malgré leur taille encore relativement modeste, ils sont devenus des forces d’influence disproportionnées dans les communautés musulmanes hétérogènes du monde occidental.


Certains aspects de cette présence n’ont pas beaucoup changé avec le temps. Par exemple, les rouages internes de nombreux réseaux islamistes occidentaux, tels qu’un processus de sélection scrupuleux, le secret interne et la structure hiérarchique, sont pratiquement identiques à ceux des premiers jours, reproduisant en substance ceux des structures mères des sociétés à majorité musulmane1. Pourtant, au fil des ans, les membres occidentaux du mouvement islamiste, qui se caractérise par sa souplesse et son pragmatisme, ont compris que plusieurs aspects de leur matrice politique devaient être adaptés.

Tout d’abord, ils ont compris que les objectifs que le mouvement poursuivait pour les sociétés à majorité musulmane – l’islamisation de l’ensemble de la société et l’instauration d’un gouvernement islamique appliquant la charia – ne pouvaient être atteints de manière réaliste en Occident, où les musulmans ne constituent qu’une petite minorité.

Les islamistes occidentaux ont ensuite considéré que deux objectifs étaient plus appropriés : d’une part, diffuser leur vision politico-religieuse du monde au sein des communautés musulmanes occidentales ; d’autre part, influencer les politiques publiques et les débats occidentaux sur les enjeux qui leur importent.

En outre, avec le temps, les islamistes occidentaux ont compris que non seulement leurs objectifs mais aussi leurs tactiques devaient être adaptés. Certains des récits, des schémas et du langage qui constituent le répertoire traditionnel de l’islamisme sont restés inchangés. Cela s’est révélé particulièrement vrai parmi les anciens membres du mouvement, très soudés entre eux, et aussi lorsque le mouvement a cherché à toucher un public plus large, mais encore relativement restreint, de sympathisants conservateurs dans les communautés musulmanes occidentales.

Mais, dans le même temps, les islamistes occidentaux ont considérablement modifié la façon dont ils se présentaient à deux de leurs principaux publics : les communautés musulmanes occidentales (dont la plupart des membres ont peu de connaissances ou d’intérêt pour l’islamisme) et les institutions occidentales (au sens large, les acteurs gouvernementaux, les médias et la société civile).

Afin de gagner à leur cause ces interlocuteurs, les islamistes occidentaux ont rapidement compris la nécessité d’adapter leurs messages et leurs méthodes.

Ce processus d’adaptation linguistique a commencé il y a plusieurs décennies, mais il s’est approfondi et accéléré au cours des dix-quinze dernières années, avec l’arrivée d’une nouvelle génération de jeunes militants.

En outre, la plupart de ces jeunes acteurs islamistes n’utilisent que rarement des références islamistes et, s’ils le font, c’est généralement en termes quelque peu euphémisés. Ils parlent plutôt le langage de la discrimination, de l’antiracisme, de l’oppression intériorisée, de l’intersectionnalité et de la théorie postcoloniale.

Plusieurs des causes qu’ils embrassent, comme l’environnement ou la réduction des frais universitaires, n’ont rien à voir avec l’islamisme. D’autres peuvent être considérées comme recoupant les griefs traditionnels de l’islamisme mais sont formulées en termes typiquement progressistes et sans islamisme apparent.

Par exemple, l’adhésion récente des islamistes occidentaux aux appels à la « décolonisation » des programmes scolaires correspond à la nature anticoloniale inhérente à l’idéologie, mais elle est formulée en adoptant le langage couramment utilisé dans les cercles de gauche dits progressistes.

Ces approches ont permis à la nouvelle génération d’islamistes occidentaux un accès, qui était inespéré pour leurs prédécesseurs, à des cercles du monde politique, médiatique et de la société civile. En se débarrassant largement des topoï du langage islamiste et en adoptant des cadres de pensée et des causes progressistes, les jeunes islamistes occidentaux ont forgé de solides alliances dans la société dominante et ont fini par être largement acceptés par l’élite occidentale. Nombre d’entre eux ont donc intégré des partis politiques, ont publié des articles d’opinion et participé à des débats dans les médias grand public, se sont présentés aux élections, ont bâti des alliances avec un large éventail d’organisations progressistes et de leaders d’opinion. Ils ont reçu des subventions de la part de fondations et d’agences gouvernementales respectées.

Le temps est loin où les islamistes occidentaux brûlaient publiquement des livres, comme lors de l’affaire Rushdie en 1988. De nombreux islamistes d’aujourd’hui utilisent des méthodes, embrassent des causes et concluent des alliances qui laissent perplexes non seulement les observateurs de longue date du mouvement mais aussi la première génération de pionniers.

La tendance « islamisme woke ».

Ce terme est contesté et peut être considéré comme quelque peu péjoratif, mais il est devenu relativement courant parmi les observateurs et les anciens de la scène islamiste en Occident, décrivant avec justesse une tendance qui s’est considérablement accélérée au cours des dernières années.

La relation entre la gauche et l’islamisme – deux termes qui, bien sûr, englobent un éventail très diversifié d’opinions et de courants politiques – est complexe.

À gauche, de nombreuses voix, y compris dans les milieux les plus progressistes, adoptent une approche nettement différente, en soulignant les nombreux enjeux sur lesquels les deux mouvements diffèrent fortement et en s’opposant à toute vision favorable de l’islamisme. Mais une fascination pour l’islamisme s’est emparée d’une grande partie de la gauche occidentale depuis les années 1950. Le puissant anticolonialisme de l’islamisme, son rejet de ce qu’il perçoit comme des constructions sociales et économiques imposées par l’Occident, son antiaméricanisme et son antisionisme ainsi que sa capacité à mobiliser les masses ont suscité l’admiration de larges pans de la gauche occidentale.

Cette sympathie, jointe à la perception d’ennemis communs, a conduit à admettre une alliance avec les islamistes. Ce point de vue a été partagé, ouvertement ou non, par de nombreux membres de la gauche occidentale, allant de personnalités éminentes à certains groupes d’extrême gauche marginaux et violents.

Nombre de ces théories n’ont trouvé que peu ou pas de concrétisation. Cependant, au cours des vingt dernières années, plusieurs cas de l’alliance (parfois qualifiée de rouge-verte) ont eu lieu dans les milieux plus traditionnels de la gauche dans divers pays occidentaux. Nombreux sont ceux qui considèrent que l’alliance qui a émergé au Royaume-Uni au début des années 2000 autour de la coalition Stop the War (STWC) est un exemple typique de cette dynamique.

Des formes de coopération assez similaires ont eu lieu dans d’autres pays occidentaux au cours des vingt années écoulées. Or, dans la dernière décennie, certaines fractions parmi les plus progressistes de la gauche occidentale ont adopté des thèmes, des modèles et une rhétorique sensiblement différents de ceux qu’elle utilisait traditionnellement. Les politiques identitaires, l’intersectionnalité, les préoccupations concernant les injustices et les préjugés systémiques sont devenus les thèmes prédominants parmi les militants de gauche, en particulier parmi la jeune génération.

Le terme « woke », bien que contesté par certains pour être devenu quelque peu péjoratif de la tendance, est fréquemment utilisé pour décrire cette approche du militantisme politique.

Le wokisme, dans ses diverses manifestations, constitue sans doute un vecteur politique parfait pour les islamistes.

La tendance à blâmer la whiteness (« blanchité ») et la supposée tendance dominatrice de l’homme blanc et sa prétendue responsabilité dans la plupart des malheurs du monde sont, par exemple, parfaitement adaptées à une idéologie comme l’islamisme, née dans la première moitié du xxe siècle en opposition au colonialisme et qui, depuis, a imputé à l’Occident une grande partie des problèmes du monde musulman.

De même, des formes radicales de politique identitaire correspondent parfaitement à la revendication de longue date des islamistes occidentaux selon laquelle les communautés musulmanes occidentales devraient avoir le droit à leurs propres structures sociales, éducatives et juridiques distinctes.

De plus, le wokisme fournit aux islamistes occidentaux une arme rhétorique puissante et polyvalente : l’islamophobie.

Il est certain que la haine et la discrimination à l’égard des musulmans sont malheureusement des problèmes assez répandus, qui se manifestent dans tout l’Occident à la fois de manière subtile et, parfois, par des actions violentes spectaculaires. Mais les islamistes ont tendance à amplifier et à instrumentaliser le problème pour servir leurs objectifs propres, différents, mais qui ont des points communs.

Avec les communautés musulmanes, les islamistes occidentaux cherchent à utiliser la carte de l’islamophobie pour promouvoir une identité islamique forte et se tailler une place de leader. Les islamistes occidentaux ont compris depuis longtemps qu’aucun autre facteur n’a plus d’impact sur la formation d’une identité collective que l’existence ou la perception d’une force extérieure menaçant la communauté. Ils ont également fait preuve d’une grande habileté afin de s’imposer comme les principaux défenseurs de causes qui indignaient la majorité des musulmans, même ceux qui ne partageaient pas les penchants islamistes.

De l’affaire Rushdie aux caricatures danoises, du conflit israélo-palestinien aux controverses sur le voile dans divers pays européens, les islamistes occidentaux ont utilisé leurs importantes ressources et leurs capacités de mobilisation pour mener des protestations contre des événements qu’ils décrivaient comme faisant partie d’un schéma d’agression occidentale contre les musulmans et l’islam.

À l’extérieur, l’islamophobie sert deux objectifs principaux pour l’agenda des islamistes occidentaux.

Le premier est de créer un large éventail d’alliances avec d’autres communautés confrontées à des discriminations et avec des organisations qui les combattent. Les islamistes occidentaux ont de plus en plus inscrit l’islamophobie dans le cadre des injustices structurelles qui, selon eux, gangrènent les sociétés occidentales et, sur cette base, ont formé des alliances avec des organisations très disparates luttant contre la discrimination.

Cela inclut des entités appartenant à des groupes envers lesquels le mouvement islamiste a historiquement fait preuve d’hostilité, comme les organisations juives ou LGBTQ. Ces alliances permettent aux islamistes d’avoir un meilleur accès à la société dominante et de contrer les accusations d’intolérance dont ils ont eux-mêmes fait l’objet historiquement.

Et les islamistes occidentaux utilisent également l’islamophobie pour stigmatiser toute critique non seulement de l’islam et des musulmans mais aussi toute critique qui les vise eux-mêmes. Tout examen de l’idéologie islamiste et du comportement de ses acteurs peut aisément être qualifié de raciste ou être présenté comme une tentative des groupes sociaux privilégiés de faire taire les personnes de couleur marginalisées. Cette accusation est également portée à l’encontre de ceux qui, d’origine musulmane, critiquent l’islamisme, et il n’est pas rare qu’on les accuse aussi d’être islamophobes.

Tandis que le wokisme se répandait dans les sociétés occidentales au cours de la dernière décennie de notre siècle, les islamistes occidentaux l’ont également embrassé. Ils ont de plus en plus souvent replacé dans ce nouveau cadre plusieurs de leurs problèmes historiques, tels que la Palestine ou la discrimination antimusulmane. Ce nouveau cadre progressiste parfois accompagne mais le plus souvent remplace les cadres islamistes, au moins dans les apparences. Ils ont également adopté de nouveaux thèmes traditionnellement étrangers, voire contraires, au discours islamiste, tels que le programme anticapitaliste de lutte contre le changement climatique ou même l’égalité des sexes.

Cette nouvelle approche pose la question de sa sincérité. Un observateur sceptique pourrait affirmer qu’il s’agit d’une pure façade, que les islamistes utilisent le langage de la gauche progressiste simplement pour être perçus comme modérés, pour se débarrasser de la mauvaise image qui ternit les milieux islamistes dont ils sont issus et pour être acceptés dans les cercles dominants. La crainte des esprits critiques est que les islamistes n’aient pas abandonné leurs vues et aient simplement adopté habilement le wokisme comme outil politique pour mieux promouvoir leurs objectifs qui, en réalité, ont peu à voir avec les causes progressistes.

Comme on l’a vu, ces nouveaux activistes sont nés en Occident. Ils ont fait leurs débuts dans les milieux islamistes occidentaux. Ils ont surtout étudié dans des universités de sciences humaines et sociales, et non dans des universités techniques, contrairement aux pionniers du mouvement. Souvent, ils ont pris part aux activités d’associations non islamistes. Tout cela, considéré dans son ensemble, signifie que les nouveaux islamistes ont été profondément exposés au wokisme. Ils peuvent avoir véritablement adopté au moins quelques éléments de sa vision du monde et de son cadre d’interprétation. Sur le fond, il n’est pas impossible que les jeunes islamistes occidentaux aient véritablement intégré divers aspects du wokisme, en les juxtaposant et en les articulant aux éléments composant la vision du monde islamiste qu’ils ont également assimilés dans leur parcours d’activiste.

Conversion sincère ou discours de façade, il est impossible de déterminer laquelle des deux positions est la bonne. 

Ce qui semble clair dans cette tendance relativement nouvelle et en plein essor, c’est que, si des militants individuels peuvent adopter le wokisme à titre personnel et de manière indépendante, des organisations et des réseaux ayant des liens clairs et anciens avec l’islam jouent par ailleurs un rôle important pour favoriser ce processus. En substance, dans ce qui semble être un effort assez concerté, des groupes ou des structures islamistes établis ont mis en relation des activistes, avec ou sans antécédents islamistes, qui adoptent des positions imprégnées de wokisme de nature à faire avancer les objectifs du mouvement islamiste. Ils leur ont offert une plateforme et les ont soutenus financièrement. En substance, si l’adoption du wokisme a pu être spontanée, il existe de nombreuses preuves que les structures islamistes cherchent à l’encourager.

Que l’adoption des questions et des cadres de pensée woke par les islamistes occidentaux soit sincère ou feinte, elle a permis à nombre de ses militants d’être acceptés dans les milieux ultraprogressistes, ce que les pionniers du mouvement islamiste en Occident n’avaient pas pu faire.

Des structures de lutte contre le racisme aux médias grand public, des agences gouvernementales finançant la lutte contre la discrimination et la diversité aux cercles intellectuels progressistes et aux Églises, les islamistes occidentaux ont conclu des alliances précieuses qui leur donnent une plus grande visibilité et un meilleur accès à l’opinion publique. En outre, leur proximité même avec ces environnements les protège partiellement des accusations d’islamisme formulées par les critiques.

En même temps, au cours des dernières années, le phénomène de l’islamisme woke a fait l’objet d’une attention et de critiques accrues. C’est particulièrement vrai en France et, plus largement, dans le monde francophone, où les préoccupations concernant l’islamisme et son impact sur la société ont sans doute été plus fortes que dans toute autre partie de l’Occident. En outre, en France, les préoccupations concernant la propagation du wokisme en général, qui est largement considéré comme une importation culturelle américaine qui sème la division, ont été généralisées et le président Macron a publiquement déclaré qu’il était « contre la culture woke».

Mais des critiques acerbes de l’islamisme woke sont également venues de personnalités non gouvernementales, dont beaucoup sont d’origine musulmane. Naëm Bestandji, un auteur franco-tunisien, a fait valoir que l’islamisme est une idéologie d’extrême droite par excellence, mais que le mouvement a compris que la collaboration avec la gauche progressiste est une tactique plus prometteuse : « Infiltrer les milieux antiracistes est donc primordial, explique-t-il. Pour ça, il faut transformer une religion en “race”.

Toute critique de leur idéologie, présentée comme l’islam tout court, serait donc une attaque contre des individus. C’est la création d’un blasphème spécifique à l’islam par le détournement de la lutte contre le racisme. C’est tout l’art du terme “islamophobie”. Lutte religieuse et lutte contre le racisme sont alors imbriquées. La seconde sert de prétexte à l’avancée de la première. C’est un coup de maître. »

Comme l’écrit Abou Jahjah sur son blog :

« Il est préférable qu’une grande partie des islamistes embrasse aujourd’hui une politique ultraprogressiste plutôt que le fascisme djihadiste. Néanmoins, l’attaque contre la modernité et la plupart de ses valeurs, y compris la laïcité, est menée de manière plus raffinée et plus efficace et au sein d’une large alliance dotée d’un sérieux potentiel de mobilisation. Cette stratégie ne vise pas à créer un État islamique, mais elle peut conduire à une fragmentation de la société selon des lignes identitaires afin que chacun puisse “être soi-même”. Ce nouvel islamisme woke, avec le reste du mouvement progressiste extrême (souvent appelé “woke”), rêve d’un archipel de “safe spaces” qui interagissent dans la justice et l’équité. C’est dans cette peinture utopique et colorée de la société que réside aujourd’hui la nature toxique de l’islamisme européen.

Avec les autres tendances woke, les néo-islamistes woke déconstruisent l’“universalisme” en faveur de l’“intersectionnalité” des exceptions. Ainsi, un jour, toutes les exceptions pourraient finir par devenir la règle. Lorsque l’exceptionnalisme, et non l’universalisme, deviendra la pierre angulaire de la citoyenneté, qui osera alors contester les appels à des tribunaux séparés et même à des lois séparées ? »

Il est difficile d’évaluer la prédiction d’Abou Jahjah sur l’évolution de l’islamisme woke. Ce qui est clair, c’est qu’il existe une tendance croissante au sein des cercles islamistes occidentaux à adopter des thèmes et un langage ultraprogressistes/woke et à forger des alliances avec des entités issues de ce milieu.

Les questions relatives à ce développement inédit sont nombreuses, qu’il s’agisse de savoir si l’on est face à une métamorphose sincère ou feinte, authentique ou tactique, de l’islamisme ; si cet islamisme woke est en mesure ou non de provoquer des scissions dans les rangs islamistes, dans la mesure où certaines des sections les plus conservatrices pourraient se sentir mal à l’aise à l’idée d’embrasser certaines causes ultraprogressistes ; ou si ce ne sont pas certains cercles progressistes qui embrasseront l’islamisme woke.

Extrait d’un article de Lorenzo Vidino


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