Transhumanisme

La quête transhumaniste remonte à l’antiquité

Vouloir transgresser les limites de la biologie humaine, pour vivre beaucoup plus longtemps et en bonne santé n’est pas quelque chose de nouveau. En fait, ce désir est aussi ancien que l’humanité – un désir presque primordial définit aujourd’hui sous le nom barbare de transhumanisme.

C’est un vieux rêve de l’humanité, le credo du mouvement transhumaniste et le nouvel horizon des grandes sociétés technologiques de la Silicon Valley : vivre plus longtemps, en meilleure santé et, pourquoi pas, conjurer la mort !

Le transhumanisme est un mouvement culturel et intellectuel prônant l’usage des sciences et des techniques pour développer les capacités physiques et mentales des êtres humains. Il considère certains aspects de la condition humaine tels que le handicap, la souffrance, la maladie, le vieillissement ou la mort subie comme inutiles et indésirables.

Dans cette optique, les penseurs transhumanistes comptent sur les biotechnologies et sur d’autres techniques émergentes. Les dangers comme les avantages que présentent de telles évolutions préoccupent aussi ce mouvement culturel.


Le terme «transhumanisme» est symbolisé par «H+» ou «h+» et est fréquemment employé comme synonyme d’«amélioration humaine».

Quoique le premier usage connu du mot «transhumanisme» remonte à 1957, son sens actuel trouve son origine dans les années 1980, quand certains prospectivistes américains ont commencé à structurer le mouvement.

Les penseurs transhumanistes prédisent que les être humains pourraient être capables de se transformer en êtres pourvus de capacités telles qu’ils mériteraient l’étiquette de «posthumains».

Quelquefois reconnue comme un posthumanisme ou encore comme une forme d’activisme caractérisé par une grande volonté de changement, la vision d’une humanité transformée a suscité de nombreuses réactions tant positives que négatives émanant d’horizons de pensée particulièrement divers.


Francis Fukuyama a ainsi déclaré, à propos du transhumanisme, qu’il s’agit de l’idée la plus dangereuse du monde, ce à quoi un de ses promoteurs, Ronald Bailey, répond que c’est , au contraire, le «mouvement qui incarne les aspirations les plus audacieuses, courageuses, imaginatives et parfaitistes de l’humanité».

Histoire

Selon les philosophes ayant étudié l’histoire du transhumanisme, ce dernier s’inscrit dans un courant de pensée remontant à l’Antiquité.

La quête d’immortalité de l’Épopée de Gilgamesh ou les quêtes de la fontaine de Jouvence et de l’élixir de longue vie, tout comme l’ensemble des efforts ayant visé à empêcher le vieillissement et la mort, en sont l’expression.

  • L’Amrita de différentes religions indiennes (ambroisie dans le monde grec) est la boisson des Dieux, qui leur confère force, immortalité et sagesse. Elle est réputée couler de statues célèbres donnant lieu à des pèlerinages ou cures.
  • Les Zoroastriens (VIIème siècle avant J-C) croyaient en l’existence de jus de plantes (Soma et Haoma) censés rendre immortel. On peut tout à fait imaginer qu’une petite industrie existait autour de ce genre de recettes (en général liées à des institutions religieuses).
  • Des métaux rares et précieux sont parfois prescrits pour prolonger la vie en bonne santé : on trouve de telles recommandations chez les disciples de Hermès Trismégiste (Egypte et Grèce antique) et jusque dans le Coran (sourate 18).
  • Les empereurs chinois furent particulièrement actifs sur le front du transhumanisme. L’histoire officielle compte de nombreux cas d’empoisonnement à l’or liquide, mixture supposément rajeunissante, généralement composée d’éléments rares et toxiques : or, plomb, mercure, arsenic, champignons exotiques.
  • En Europe, cette quête ne cesse pas depuis le Moyen-Âge ; nombre d’alchimistes ont réellement travaillé à mettre au point la Pierre Philosophale – capable, en plus de transformer le plomb en or, de redonner la jeunesse.

Le « longétivisme » n’est donc pas né de la dernière pluie.

La philosophie transhumaniste trouve cependant ses racines dans l’humanisme de la Renaissance et dans la philosophie des Lumières.

  • Pic de la Mirandole appelle ainsi l’homme à «sculpter sa propre statue».
  • Plus tard, Condorcet spécule quant à l’application envisageable des sciences médicales à l’extension illimitée de la durée de vie humaine.
  • Des réflexions du même ordre se retrouvent chez Benjamin Franklin, qui rêve de vie suspendue.
  • Enfin, Charles Darwin écrit qu’il est particulièrement probable que l’humanité telle que nous la connaissons n’en soit pas au stade final de son évolution mais plutôt à une phase proche de son commencement.

Il faut par contre mettre à part la pensée de Nietzsche, qui, s’il forge la notion de «surhomme», n’envisage totalement pas la possibilité d’une transformation technologique de l’Homme mais plutôt celle d’un épanouissement personnel. Un tranhumanisme matriciel…

    • Nikolai Fyodorov, un philosophe russe du XIXe siècle, soutenait l’idée d’un usage de la science à des fins d’extension radicale de la durée de vie, d’immortalité ou de résurrection des morts.
    • Au XXe siècle, le généticien J. B. S. Haldane, auteur de l’essai intitulé Dædalus : Science and the Future paru en 1923, est un pionnier influent de la pensée transhumaniste. En ligne directe avec le transhumanisme moderne, il annonce les énormes apports de la génétique et d’autres avancées de la science aux progrès de la biologie humaine et prévoit que ces avancées seront accueillies comme tout autant de blasphèmes et de perversions «inconvenantes et contre-nature».
    • J. D. Bernal spécule quant à la colonisation de l’espace, aux implants bioniques ainsi qu’aux améliorations cognitives qui sont des thèmes transhumanistes classiques depuis lors.
    • Le biologiste Julian Huxley, frère d’Aldous Huxley, semble être le premier à avoir utilisé le mot «transhumanisme». En 1957, il définit le transhumain comme un «homme qui reste un homme, mais se transcende lui même».
    • Au début des années 1960, la question des relations entre les intelligences humaines et artificielles, qui est une des thématiques centrales du transhumanisme, est abordée par l’informaticien Marvin Minsky.
    • Dans les décennies qui suivent, ce domaine de recherches continue de voir apparaître d’influents penseurs, comme Hans Moravec ou Raymond Kurzweil, tantôt officiant dans des travaux d’ordre technique, tantôt spéculant sur l’avenir technologique.

L’émergence d’un mouvement transhumaniste clairement identifiable débute dans les dernières décennies du XXe siècle.

  • En 1966, FM-2030 (anciennement F. M. Esfandiary), un futurologue qui enseigne les «nouveaux concepts de l’Homme» à la New School de New York, commence à identifier les personnes qui adoptent des techniques, des styles de vie et des conceptions du monde signalant une transition vers la posthumanité.
  • En 1972, Robert Ettinger contribue à la conceptualisation du transhumanisme dans son ouvrage Man into Superman.
  • En 1973, FM-2030 publie le Upwingers Manifesto pour stimuler l’activisme transhumaniste.

Les premiers transhumanistes se reconnaissant comme tels se rencontrent au début des années 1980 à l’université de Californie à Los Angeles, qui devient le centre principal de cette pensée. À cette occasion, FM-2030 tient une conférence sur son idéologie futuriste de la «Troisième Voie» (Third Way).

Dans les locaux de EZTV, alors fréquemment fréquentés par les transhumanistes et futurologues, Natasha Vita-More présente un film expérimental, intitulé Breaking Away, développant le thème d’humains rompant avec leurs limites biologiques et avec la gravité terrestre en allant dans l’espace.

FM-2030 et Vita-More débutent rapidement à organiser d’autres réunions à Los Angeles, rassemblant surtout les étudiants de FM-2030 d’une part et le public attiré par les productions artistiques de Vita-More d’autre part.

En 1982, Vita-More rédige le Transhumanist Arts Statement[ (Traité d’Arts Transhumanistes), et , six ans après, produit une émission de télévision sur la transhumanité, TransCentury Update, qui est suivie par plus de 100 000 téléspectateurs.

  • En 1986, Eric Drexler publie Engines of Creation : The Coming Era of Nanotechnology, qui analyse les perspectives liées aux nanotechnologies ainsi qu’aux assembleurs moléculaires, et fonde l’Institut Foresight.
  • Les bureaux de Californie du sud de l’Alcor Life Extension Foundation, la première organisation à but non lucratif effectuant des recherches sur la cryonie et œuvrant pour sa promotion et sa mise en œuvre, devinrent aussi un lieu de regroupement privilégié des futuristes.
  • En 1988, le premier numéro d’Extropy Magazine fut publié par Max More et Tom Morrow.

En 1990, More créa sa propre doctrine transhumaniste qu’il exprima sous la forme des Principles of Extropy («Principes de l’Extropie»), et jeta les bases du transhumanisme moderne en lui donnant une nouvelle définition:

«Le transhumanisme est une classe de philosophies ayant pour but de nous guider vers une condition posthumaine. Le transhumanisme partage de nombreuses valeurs de l’humanisme parmi lesquelles un respect de la raison et de la science, un attachement au progrès et une grande considération pour l’existence humaine (ou transhumaine) dans cette vie. […] Le transhumanisme diffère de l’humanisme en ce qu’il reconnaît et anticipe les changements radicaux de la nature et des possibilités de la vie de l’homme génèrés par diverses sciences et techniques […].»

  • En 1992, More et Morrow fondent l’Extropy Institute qui a pour but de densifier le réseau social futuriste et de promouvoir une réflexion collective sur lesnouvelles idéologies à venir en organisant une série de conférences et , en particulier, en rédigeant un carnet d’adresses. En conséquence, la pensée transhumaniste se voit diffusée pour la première fois, au cours de la période d’essor de la cyberculture.
  • En 1998, les philosophes Nick Bostrom et David Pearce fondent la World Transhumanist Association (WTA), une organisation non-gouvernementale d’échelle internationale œuvrant pour que le transhumanisme soit reconnu comme digne d’intérêt par le milieu scientifique comme par les pouvoirs publics.
  • En 1999, la WTA rédige et adopte la Déclaration Transhumaniste (The Transhumanist Declaration).

La FAQ Transhumaniste, conçue par la WTA, donne deux définitions formelles du transhumanisme :

«Le mouvement culturel et intellectuel qui affirme la possibilité et la désirabilité d’un progrès principale de la condition humaine par l’usage de la raison, surtout en développant et diffusant beaucoup les techniques visant à éliminer le vieillissement ainsi qu’à perfectionner de manière significative les capacités intellectuelles, physiques et psychologies de l’être humain. L’étude des répercussions, des promesses et des dangers potentiels de techniques qui nous permettront de surpasser des contraintes inhérentes à la nature humaine mais aussi l’étude des problèmes éthiques que soulèvent l’élaboration et l’usage de telles techniques.»

Anders Sandberg, un universitaire et éminent transhumaniste, a recueilli un certain nombre de définitions semblables.

Les représentants de la WTA considéraient que les forces sociales formaient un frein potentiel à leurs projets futuristes et qu’il fallait, donc, statuer sur la position à adopter face à elles, mais l’ensemble des organisations transhumanistes ne pensaient pas obligatoirement ainsi.

Surtout, un problème posé était celui de l’accès équitable des individus de classes sociales et de nationalités différentes à la technique d’amélioration humaine.

  • En 2006, après une lutte politique dans les rangs du mouvement transhumaniste entre la droite libertarienne et la gauche libérale, la WTA, sous l’égide de son ancien directeur James Hughes, a adopté une posture plus proche du centre-gauche.
  • Toujours en 2006, le conseil d’administration de l’Extropy Institute mit un terme à ses activités, déclarant que sa mission était « principalement remplie ». La WTA a par conséquent pris la place de principale organisation transhumaniste mondiale.
  • En 2008, pour changer son image, la WTA adopta le nom de «Humanity Plus » pour donner une image qui plus est grandes valeurs humaine. Humanity Plus publie H+ Magazine, un périodique publié par R. U. Sirius et qui présente des actualités et des idées du transhumanisme.

Théorie

Les critiques du transhumanisme, conservateurs, chrétiens ou progressistes, perçoivent fréquemment comme une variante ou une forme plus activiste du posthumanisme, mais des érudits pro-transhumanisme le qualifient aussi de branche de la «philosophie posthumaniste».

Une propriété commune au transhumanisme et au posthumanisme philosophique est la vision future de nouvelles espèces intelligentes évolutives de l’humanité, qui la complèteront ou la supplanteront. Le concept met l’accent sur l’aspect évolutionniste du phénomène, envisageant la création d’un animal pourvu d’une particulièrement grande intelligence grâce au perfectionnement cognitif, mais se raccroche à un «futur posthumain», finalité d’une évolution artificiellement perpétrée.

Cependant, l’idée de créer des êtres intelligents artificiels proposée, par exemple, par le roboticien Hans Moravec, a influencé le transhumanisme. Mais les idées de Moravec se sont aussi vus dépeints comme une variante «complaisante» ou «apocalyptique» du posthumanisme.

Un tel «posthumanisme critique» apporterait matière à repenser les relations entre humains et machines de plus en plus particulièrement élaborées tandis que, dans cette perspective, les posthumanismes identiques n’abandonnent pas les concepts désuets de l’«individu libre et autonome» mais étendent ses prérogatives au domaine du posthumain.

C’est dans ce cadre de pensée que le transhumanisme se décrit quelquefois lui-même comme une continuation de l’humanisme et de l’esprit des Lumières.

Certains humanistes laïques voient dans le transhumanisme la progéniture du mouvement de libre-pensée. Ils soutiennent que les transhumanistes se distinguent des humanistes respectant les traditions en ce qu’ils se concentrent tout spécifiquement sur les apports de la technique aux problèmes humains et au problème de la mort.

Cependant, d’autres progressistes affirment que le posthumanisme, philosophique et activiste, se détournent des préoccupations de justice sociale, de réforme des institutions humaines et d’autres centres d’intérêt des Lumières, et incarnent en fait un désir narcissique de transcendance du corps humain. De ce point de vue, le concept abandonne les visées de l’humanisme, de la philosophie des Lumières et des politiques progressistes.

Buts

Bien que de nombreux théoriciens et partisans cherchent à exploiter la raison, la science et la technologie pour contrer la pauvreté, la maladie, le handicap et l’insuffisance alimentaire dans le monde, le transhumanisme, lui, se distingue par l’intérêt spécifique qu’il porte à l’application des techniques à le perfectionnement du corps humain à l’échelle individuelle.

Énormément de transhumanistes contribuent activement à l’estimation des apports envisageables des techniques futures et des dispositifs sociaux innovants à la qualité du vivant généralement, tout en recherchant la réalisation pratique, par l’élimination des barrières congénitales du physique et du mental, de l’idéal d’égalité aux sens légal et politique.

Les philosophes transhumanistes soutiennent qu’il n’existe pas uniquement un impératif éthique du peaufinisme, dont les humains s’efforce au progrès et le perfectionnement de la condition humaine, mais également qu’il soit envisageable et souhaitable que l’humanité commence une ère transhumaine, où l’humain contrôle son évolution. Dans une telle ère, l’évolution naturelle serait remplacée par le changement délibéré.

Certains théoriciens, comme Raymond Kurzweil, considèrent que le rythme du changement technologique est en train de s’accélérer et que les cinquante prochaines années verront apparaitre non seulement des avancées technologiques radicales mais également une singularité technologique, un point d’inflexion qui changera la nature même de l’homme.

La majorité des transhumanistes considèrent cette rupture comme désirable mais mettent en garde contre les dangers inhérents à une accélération brutale du progrès technologique. Ainsi, ils jugent la responsabilité de l’ensemble des acteurs de ce progrès comme indispensable pour éviter toute dérive grave. A titre d’exemple, Bostrom a abondemment rédigé sur le risque existentiel porte sur la santé future de l’humanité, y compris les risques qui pourraient découler de l’émergence des nouvelles techniques.

Ethique

Les transhumanistes s’engagent dans des approches interdisciplinaires pour comprendre et évaluer les possibilités de dépasser les limitations biologiques.

Ils s’appuient sur la futurologie dont les divers domaines de l’éthique tels que la bioéthique, l’infoéthique, la nanoéthique, la neuroéthique, la roboéthique, et la technoéthique, qui proviennent essentiellement, mais pas exclusivement, d’une philosophie utilitaire, et d’une perspective libérale du progrès social, politique et économique.

Au contraire de énormément de philosophes, critiques sociaux, et activistes qui placent une valeur morale sur la préservation des dispositifs naturels, les transhumanistes voient au mieux le concept spécifique de ce qui est « naturel » comme problématiquement nébuleux, et au pire comme un obstacle au progrès.

En relation avec cela, énormément des principaux défenseurs du transhumanisme jugent les critiques provenant de la droite et de la gauche politique, comme « bioconservateurs », ou « néo-luddistes », ce dernier terme faisant allusion au mouvement social du 19e siècle de l’anti-industrialisation, opposé au remplacement des travailleurs humains par des machines.

Courants de pensées

Il y a une variété d’opinions au sein de la pensée transhumaniste.

Énormément des principaux penseurs ont des vues qui sont constamment révisées et en développement. Quelques courants différents du transhumanisme sont identifiés et listés ici dans l’ordre alphabétique :

L’abolitionisme (impératif hédoniste)
Le transhumanisme démocratique, synthèse de la démocratie libérale, de la social-démocratie et du transhumanisme.
L’extropianisme
L’immortalisme basé sur l’idée que l’immortalité est technologiquement envisageable et désirable.
Le postsexualisme
Le singularitarianisme basé sur l’idée qu’une singularité technologique est envisageable et souhaitable.
Le technogaïanisme, une démarche écologique basé sur l’idée que le progrès technologique peut permettre de restaurer l’écodispositif surtout par le biais des technologies alternatives.
Le transhumanisme anarchiste
Le transhumanisme libertarien

Spiritualité

Bien que quelques transhumanistes disent  adhérer à une idéologie spirituelle sans appartenir à une structure religieuse, ils sont pour la majorité athées.

Une minorité de transhumanistes, cependant, suivent des formes libérales de traditions de la philosophie orientale comme le bouddhisme et le yoga ou ont fait émerger leurs idées transhumanistes des religions occidentales établies telles que le christiannisme libéral ou le mormonisme.

En dépit de l’attitude séculaire qui est prévalente, quelques transhumanistes entretiennent des espoirs habituellement épousés par les religions, comme l’immortalité, pendant que de nouveaux mouvements religieux controversés, nés vers la fin du 20e siècle, ont explicitement embrassés les buts transhumanistes de transformation de la condition humaine, en appliquant la technique d’altération du corps et de l’esprit, tel que le mouvement raëlien.

Cependant, la majorité des penseurs associés avec le mouvement  se focalisent sur les buts pratiques de l’utilisation de la technologie pour aider à avoir des vies plus longues et en meilleure santé, tout en spéculant sur le fait que la compréhension future de la neurothéologie et de l’application de la neurotechnologie permettraient aux humains de gagner un plus grand contrôle sur les états modifiés de conscience, qui sont couramment interprétés comme des « expériences spirituelles », et permettraient ainsi d’accéder à une connaissance de soi plus profonde.

La majorité des transhumanistes sont des matérialistes qui ne croient pas en une âme humaine transcendante.

La théorie de la personnalité transhumaniste est aussi contre l’identification unique des acteurs moraux et des sujets avec les humains biologiques, jugeant comme antispéciste l’exclusion des non-humains, des para-humains et des machines particulièrement élaborées, d’un point de vue éthique.

Énormément croient en la compatibilité entre les esprits humains et le matériel informatique, avec l’implication théorique que la conscience humaine serait un jour transférée dans des médias alternatifs, une technique spéculative couramment connue comme « téléchargement de l’esprit ».

Une formulation extrême de cette idée peut-être trouvée dans la proposition de Frank Tipler du point Omega.

En s’inspirant d’idées du digitalisme, Tipler a avancé l’idée que l’effrondement de l’Univers dans des milliards d’années pourrait créer les conditions pour la perpétuation de l’humanité dans une réalité simulée à l’intérieur d’un mégaordinateur, et achèverait ainsi la forme du « Dieu post-humain ». Quoique n’étant pas un transhumaniste, la pensée de Tipler a été inspirée par les écrits de Pierre Teilhard de Chardin, un paléontologue et théologien jésuite qui a vu une cause finale évoluante dans le développement d’une noosphère, une conscience globale.

L’idée de télécharger une personnalité dans un substrat non-biologique et ses hypothèses sous-jacentes sont critiquées par un large panel d’universitaires, scientifiques et activistes, quelques fois à l’égard du transhumanisme lui-même, quelques fois à l’égard de penseurs tels que Marvin Minsky ou Hans Moravec qui sont fréquemment vus comme ses initiateurs.

Aux hypothèses sous-jacentes, comme par exemple l’héritage de la cybernétique, certains ont fait valoir que cet espoir matérialiste génère un monisme spirituel, une variante de l’idéalisme philosophique. Vu d’une perspective conservatrice chrétienne, l’idée de télécharger l’esprit est affirmée comme représentant une dénigration du corps humain caractéristique de la croyance gnostique.

Le transhumanisme et ses progéniteurs intellectuels présumés ont aussi été décrits comme « néo-gnostiques » par les commentateurs non-chrétiens et séculaires. 

Le premier dialogue entre le transhumanisme et la foi était l’objectif d’un séminaire académique ayant eu lieu à l’Université de Toronto en 2004.

Parce que cela pourrait servir quelques-unes des mêmes fonctions que les gens ont habituellement vu dans la religion, les religieux et critiques séculaires ont maintenu que le transhumanisme était lui-même une religion ou, au minimum, une pseudoreligion. Les critiques religieuses à elles-seules ont mis en faute la philosophie du mouvement comme n’offrant aucune vérité éternelle ni une relation avec le divin. Elles ont commenté qu’une philosophie dépossédée de ces croyances laisse l’humanité à la dérive dans une mer brumeuse du cynisme postmoderne et de l’anomie.

Les transhumanistes ont répondu que de telles critiques reflètent un échec du regard sur le contenu actuel de leur philosophie, qui loin d’être cynique, est enraciné dans des attitudes optimistes, parfaitistes, qui nous ramènent aux Lumières.

Suivant ce dialogue, William Sims Bainbridge a conduit une étude pilote, publiée dans le journal de l’évolution et de la technologie, suggérant que les attitudes religieuses sont négativement corrélées avec l’acceptation des idées transhumanistes, et indiquant que les individus avec des visions du monde particulièrement religieuses tendent à percevoir le transhumanisme comme étant un affront direct, compétitif de leurs croyances spirituelles.

Pratique

Pendant que quelques transhumanistes prennent une approche abstraite et théorique pour les bénéfices perçus des techniques émergentes, d’autres ont donné des propositions précises pour des modifications du corps humain, incluant celles qui sont héréditaires.

Les transhumanistes sont fréquemment concernés avec les méthodes d’amélioration du dispositif nerveux humain. Quoique certains proposent la modification du dispositif nerveux périphérique, le cerveau est reconnu comme le dénominateur commun de la personnalité et est par conséquent l’objectif principal des ambitions transhumanistes.

Comme partisans du développement personnel et des modifications corporelles, les transhumanistes tendent à utiliser les techniques existantes qui sont supposées perfectionner les performances cognitives et physiques, lorsqu’ils s’engagent dans des routines et styles de vie faits pour perfectionner la santé et la longévité.

Selon leur âge, quelques transhumanistes expriment leur préoccupation sur le fait qu’ils ne vivront pas pour récolter les bénéfices des futures techniques. Cependant, énormément ont un grand intérêt dans les stratégies d’extension de la vie, et dans le financement de recherches dans la cryonie, de sorte à faire de ce dernier une option viable de dernier recours plutôt que de la laisser comme méthode non éprouvée.

Les réseaux et communautés transhumanistes régionaux et globaux avec une gamme d’objectifs existent pour apporter de l’aide, des forums pour discuter et des projets collaboratifs.

Organisation

Une déclaration longévitiste a été adoptée au terme de l’Eurosymposium on Healthy Ageing 2016. Elle vise la défaite du vieillissement d’ici une génération.

Déclaration de Bruxelles pour l’extension radicale de la durée de vie

La défaite du vieillissement est à notre portée à tous. Il est temps de saisir cette remarquable opportunité.

Ce 1er octobre 2016, durant la Journée internationale de la longévité, l’Eurosymposium on Healthy Ageing, réuni à Bruxelles, proclame la possibilité et l’impératif d’un projet d’envergure planétaire pour surmonter toutes les maladies liées à l’âge dans les 25 prochaines années, en s’attaquant au vieillissement en tant que cause de ces maladies.

Le résultat sera un monde :

Où les soins de santé seront beaucoup moins chers
Où le bien-être humain pourra être radicalement étendu
Où les gens accorderont une plus grande valeur à l’environnement et à la paix, grâce à leur espérance de vie beaucoup plus longue
Où le droit à la vie sera plus précieux que jamais, parce que la vie sera plus longue.

Les principales étapes de cette initiative seront les suivantes :

Un changement de paradigme insistant sur la nécessité d’une recherche sur le vieillissement lui-même, plutôt qu’uniquement sur les maladies individuelles découlant de la vieillesse
La suppression des barrières réglementaires et autres qui empêchent ou découragent les entreprises de développer des traitements concernant le vieillissement
Un programme accéléré pour tester les interventions anti-âge sur une échelle beaucoup plus grande que tout ce qui existe à l’heure actuelle. De cette manière, des essais biotechnologiques de réel rajeunissement seront testés sur l’homme dès 2021.
Ces programmes nécessiteront un effort coordonné au niveau national et international, en intégrant diverses approches de recherche existantes et nouvelles. Ils doivent être financés par des organismes publics et privés, et créer des solutions abordables, complètes et d’égal accès pour tous.

Marc Roux, président de l’Association Française Transhumaniste, participait à une table ronde sur le transhumanisme à Nantes le 15 février 2018.


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