Secrets révélés

La disparition des Anasazis

La disparition des Anasazis a longtemps été une énigme et a suscité bien des hypothèses.

Les archéologues, qui ont vu les lieux pour la première fois, ont retrouvé beaucoup d’objets leur appartenant et des restes de repas fossilisés dans les assiettes. Cela prouverait qu’ils ont dû partir précipitamment. Aucun corps n’a été trouvé, il ne s’agit donc pas d’une bataille, d’un massacre. Laisser ses affaires et des reliefs de repas ne laisse pas à penser à un départ organisé mais à un événement brutal donnant lieu à un départ inopiné.

Certains y ont vu l’arrivée d’êtres extraterrestres venus les chercher…?

Qui sont les Anasazis ?

Pendant de nombreux siècles, les Indiens Anasazi ont vécu sur les plateaux du sud de l’Utah et du Colorado et sur ceux de l’Arizona et du Nouveau-Mexique.


L’histoire du peuplement de Mesa Verde dans les premiers siècles de notre ère reste encore très mystérieuse. Au stade actuel de nos connaissances, on dénombre quatre périodes successives d’occupation du site :

Environ 450 à 700 de notre ère : période Basket Maker III, l’agriculture se généralise (maïs, courges), associée à la chasse et à la cueillette ; outillage lithique, travail de l’os ; développement de la céramique et de la vannerie ; maisons-fosses avec foyers centraux.
(Certains ouvrages avancent les dates de 200 avant notre ère à 700 de notre ère)

Entre 700 et 900 : période Pueblo I : apparition de villages de maisons rectangulaires aux murs de pierre ; kivas cérémonielles

Entre 900 et 1100 : période Pueblo II


Entre 1100 et 1300 : période Pueblo III qui correspond à la construction de grands complexes architecturaux comme Mesa Verde et également au travail de l’argent et de la turquoise.

Vivant de l’élevage et de la chasse, les premiers habitants de ces lieux se sédentarisèrent pour pratiquer l’agriculture. Ils maîtrisaient déjà la céramique et fabriquaient des vanneries d’où le nom de Basket Makers « fabricants de paniers ».

Appelées « jacal », leurs maisons primitives étaient de simples puits étayés par des poteaux en bois. Rapidement, ils formèrent de petits villages, d’abord situés au pied des éperons rocheux, puis en hauteur, sur les « mesas ».

Vers 500 de notre ère, ils fabriquaient des céramiques, des arcs et des flèches et se mirent à élever des dindes.

A partir de la phase Pueblo II, le peuple Anasazi a changé ses habitudes en matière d’habitation. Ils commencèrent à construire de véritables habitations à la surface du plateau.

Les maisons se transformèrent en villages que les Espagnols appelleront « pueblos ».
Au fil des siècles, les villages se transformèrent en villes et vers 1100, le plateau du Colorado connut une croissance démographique.

Pétroglyphes Anasazi. By Caitlyn Willows . Licence

Les Kivas

Les kivas étaient de vastes structures souterraines de plan circulaire réservées aux cérémonies et au culte. Dans de nombreux cas, les kivas étaient reliées à des structures analogues à des donjons dont la fonction n’est pas vraiment connue. On a également retrouvé un complexe monumental entouré d’un double mur d’enceinte, peut-être un temple, baptisé le « Temple du Soleil ».

On pense que les Anasazis ont construit ces troglodytes pour se protéger. La difficulté d’accès empêchait tout intrus de les attaquer.

A partir de 1300 de notre ère, les Anasazis abandonnèrent les lieux. Cet abandon est-il dû à la sécheresse et donc la disette?

Plus récemment, les autorités locales ont décidé de substituer au terme Anasazi, une appellation plus générale « les anciens habitants du pueblo ». Actuellement, plus de 23 tribus, en plus des Navajos, peuvent prétendre être les descendantes de ceux qui ont édifié les constructions de Mesa Verde.
Ces tribus ont toutes des ancêtres qui ont habité des pueblos semblables dans le Nouveau-Mexique. Cependant, aucun autre édifice n’a égalé la splendeur de Mesa Verde.

Pueblos de Mesa Verde. © dinosoria
Kivas de Mesa Verde. By Caitlyn Willows . (CC BY-SA 3.0)

Les plateaux rocheux aux tons ocrés semblent indiquer que les Anasazis s’intéressaient à l’astronomie. D’après certains archéostronomes, ces roches présenteraient un certain nombre de signes tendant à prouver que ce peuple possédait des connaissances développées en astronomie.

Sur une saillie, à quelques mètres d’une butte très élevée du Chaco Canyon au Nouveau-Mexique, trois imposants blocs de grès déterminaient une fente à travers laquelle le soleil dardait ses rayons, qui atteignaient deux spirales gravées à même la roche.

Pendant peut-être 1000 ans, ces rayons de soleil indiquaient précisément les solstices d’été et d’hiver, les équinoxes de mars et de septembre ainsi que les jours de l’année où le jour et la nuit ont la même durée.

Les spécialistes pensent que cet étrange phénomène, auquel on a donné le nom de Dague Solaire, est un calendrier anasazi.

La mort d’une étoile

Les rochers du Chaco Canyon semblent indiquer que les Anasazis assistèrent à la mort d’une étoile.

En effet, une falaise comporte un rocher qui est orné de trois peintures : un croissant, un disque nimbé de rayons et une main.

Juste en dessous, un point entouré de deux cercles représente le Soleil.

Découverts en 1972, ces symboles apparaissent en d’autres endroits des territoires indiens. Ils illustrent une conjonction astrale occasionnelle : le rapprochement de Vénus et de la Lune.

Cependant, certains astronomes pensent que ces peintures commémorent un phénomène céleste. Le disque nimbé de rayons pourrait représenter l’explosion d’une étoile.

Les symboles du Chaco Canyon datent de l’époque où des astronomes chinois enregistraient sur leurs cartes l’apparition d’une étoile, résultant vraisemblablement de l’explosion d’une supernova. Cette étoile hôte est apparue le 5 juillet 1054. Le rémanent de cette étoile forme la nébuleuse du Crabe, dans la constellation du Taureau.

Les pictogrammes anasazis dépeignent-ils cette explosion cataclysmique?

En 1979, un astronome de la NASA a reconstitué la voûte céleste de cette nuit de juillet 1054. Cette nuit-là, la Lune, croissant inversé, se trouvait à deux degrés à peine de la nébuleuse du Crabe.

Des routes sans issue

Les routes des Indiens anasazis du Nouveau-Mexique sont loin d’être de simples sentiers. Elles constituaient un réseau de 800 km de chaussées très bien conçues.

Aujourd’hui, ces routes ont presque totalement disparu. Certaines ont 10 m de large et traversaient le désert, tout droit, quelle que soit la configuration du terrain.

Les Anasazis ne reculèrent devant rien pour tracer des artères rectilignes, n’hésitant pas à creuser la falaise ou à construire des rampes.

La plupart de ces routes reliaient Chaco Canyon aux communautés. Mais, le plus mystérieux c’est que certaines routes débouchent en pleine nature. A certains endroits, il y a non pas une mais deux routes strictement parallèles.

La route dite du Grand Nord aboutit sur une butte. Elle ne mène nulle part et par endroits, est jonchée de débris de poterie.

Pourquoi se donner autant de mal pour construire une route sans issue ?

De nombreuses légendes anasazis mentionnent des pèlerinages rituels vers des montagnes sacrées. Ces longues routes rectilignes menaient peut-être à des sipapu, orifices à partir desquels il était possible de communiquer avec l’au-delà ou à des portes vers la terre intérieure…

Peut-être que ces magnifiques chaussées servaient exclusivement à relier Chaco Canyon à quelque monde invisible.

Voici encore un exemple qui met en cause les thèses dominantes sur la chute des civilisations…

Deux thèses dominent : le cas de la civilisation battue de manière guerrière par une autre civilisation et le cas de la civilisation qui a épuisé ses ressources écologiques. On se souvient du dernier livre de Jared Diamond qui a particulièrement développé cette dernière thèse dans les cas des Vikings, du peuple des pierres dressées de l’ile de Pâques et des Mayas.

Nous avons eu sur ce site bien des fois l’occasion de discuter sur le fait que nombre de civilisations ont disparu sans être écrasées par des guerres et sans tomber du fait de catastrophes climatiques et écologiques contrairement à ce que prétend la thèse dominante actuellement. Nous en donnons un nouvel exemple aujourd’hui : celui de la civilisation des Anasazis du canyon de Chelly. Cette civilisation a disparu brutalement sans conserver la moindre activité, sans même la présence d’aucune population dans la même région.

Mesa Verde. By John Harwood . (CC BY-SA 3.0)

À partir de 1300, les Anasazis se réfugièrent dans la vallée du Río Grande et au centre de l’Arizona. On finit par perdre leur trace avant l’arrivée des Européens.

Les causes de cet exode restent mystérieuses : un changement climatique a-t-il touché les récoltes? L’environnement s’est-il soudainement dégradé (déforestation, manque de terres cultivables)? La pression démographique est-elle devenue trop forte (surpopulation)? Des problèmes d’ordre politique sont-ils apparus? Des guerres ont-elles ruiné la région? En l’absence de documents écrits et en l’état des connaissances actuelles, il est difficile de répondre à ces questions.

De nombreuses hypothèses ont été envisagées : guerre, disparition des ressources liée à la sécheresse,… Mais ces hypothèses sont contredites par des observations. En effet, cette civilisation s’est « arrêtée » d’un seul coup et non progressivement. Les habitants ont brutalement laissé tout en plan, avec même de la nourriture dans les assiettes… On n’a pas retrouvé des corps de personnes décédées. Pas d’armes non plus. Pas d’autre peuple vivant sur place ensuite…

Longtemps, c’est le départ de tout un peuple du fait de la sécheresse qui avait été retenu, mais les observations ont précisé la date de chute de la société comme celle de la période de sécheresse. Il en découle que la civilisation a disparu des dizaines d’années avant le commencement de la période de sécheresse.

Donc ? Les scientifiques déclarent qu’ils n’ont pas de thèse alternative et qu’il s’agit d’une énigme.

 

Revenons à leur histoire

Les premiers Anasazis, dits culture de Pueblo I, sans renoncer à la chasse ni à la cueillette, se muent en agriculteurs. Ils bâtissent des hameaux de petites maisons dites maisons-puits, partiellement enfouies, préservant des grands froids et de la canicule , édifiées autour d’un foyer central, recouvertes d’un toit de terre et de branchages. Afin d’arroser leurs champs, ils installent un réseau d’irrigation élaboré, savoir-faire peut-être emprunté à leurs voisins aztèques du Mexique, qui pompe l’eau du Rio Grande et des autres rivières de la région ; barrages, canaux, réservoirs à pluie assurent des récoltes régulières. Ils ne possèdent pourtant que des instruments aratoires primitifs (houes, pelles, bâtons à fouir), car ils ne maîtrisent pas les techniques de la métallurgie.

Issus d’une culture de vanniers, les Anasazis tressent l’osier, le yucca et la fibre de sumac. Mais c’est dans la poterie qu’ils excellent, fabriquant divers ustensiles habilement décorés de simples motifs géométriques, puis de figures humaines et animales stylisées. Selon les villages, les couleurs varient : noir et blanc dans le Colorado, noir et rouge dans l’Arizona, rouge et chamois dans l’Utah.

Les Anasazis ont des métiers à tisser, une activité masculine, à l’instar du tannage, qui leur fournit vêtements et couvertures, sandales et mocassins . Ils fabriquent du fil, de la ficelle, des cordages, travaillent la pierre et l’os pour faire des aiguilles  des flèches, des haches et des couteaux. Ils créent des instruments de musique et des bijoux, ornés de corail , de perles de cuivre, de coquillages et de turquoises , produits importés de Californie et du Mexique.

Tout cela arrive à dos d’homme, car les Anasazis ne connaissent pas les animaux de trait. Ils se dotent d’un important réseau routier, dont 800 kilomètres ont été mis au jour  parfois simples sentiers, mais souvent routes de 10 mètres de large, étonnamment rectilignes, méprisant les obstacles naturels. La plupart relient entre elles les communautés anasazies, soit environ 30 000 personnes ; d’autres n’aboutissent en apparence nulle part. Sans doute s’agit-il de chemins de pèlerinage vers des lieux sacrés, portes invisibles de l’autre monde.

Pourtant, ce peuple entreprenant, industrieux, commerçant, ne connaît ni la roue , ni le fer, ni l’écriture, ni la monnaie, critères qui, en principe, distinguent les peuplades primitives des civilisations établies. Mais comment qualifier les Anasazis de peuplade préhistorique? Ces gens sans écriture ni métallurgie, adeptes du troc, maîtrisent, en revanche , des savoirs d’une extrême complexité, qui laissent les spécialistes perplexes.

Vers l’an 900, et pour deux siècles environ, période de Pueblo II, les Anasazis connaissent une expansion et une prospérité dont témoignent non seulement la richesse des parures et bijoux, mais surtout la transformation de leur habitat. Aux hameaux primitifs qui regroupaient quelques familles succèdent des villages, voire de petites villes comptant plusieurs centaines d’habitants, tel Pueblo Bonito, à Chaco Canyon, qui devient vers l’an mille le grand centre commercial de la région. De même à Mesa Verde, où s’édifie un complexe troglodytique.

L’édification de ces ensembles constitue une prouesse, si l’on songe aux efforts pour amener et hisser des matériaux de construction, entre autres des arbres destinés aux poutres des plafonds, coupés à plus de 100 kilomètres de là, dans les monts Chuska et San Mateo. Même en considérant que les Anasazis travaillent en équipes, l’exploit n’est pas mince et oblige à réviser les critères entre civilisés et primitifs.

Même constat, d’ailleurs, s’agissant de leurs connaissances astronomiques telles qu’elles se révèlent à travers les pétroglyphes, peints ou gravés sur les parois rocheuses. Quoiqu’il faille opérer un tri entre les dessins d’origine et les oeuvres indiennes postérieures à l’ arrivée des Européens, ce qui explique la présence de chevaux, nombre d’oeuvres renvoient à une symbolique astronomique élaborée : rituels solaires des solstices et des équinoxes, comme au lieu-dit le Poignard du Soleil sur la butte Fajada ou à Hovenweep National Monument, calendriers , figuration du cycle draconitique de la lune, d’une durée de dix-huit ans et demi, témoignent d’une excellente observation des phénomènes célestes.

Pourtant, le monde anasazi cache des failles qui l’ont probablement conduit à sa perte ou à une décision de partir, on ne sait où…..

Dès les premières découvertes, les chercheurs, tout en admirant l’ingéniosité et le talent de ce peuple, se sont rendus à l’évidence : parfaits pour se protéger des intempéries, constituant des citadelles naturelles à peu près inexpugnables, les grands sites retrouvés ont un point commun, celui d’être éloignés des terres agricoles et des terrains de chasse. Aller aux champs ou à la chasse a dû très vite devenir pénible. Pourquoi se compliquer ainsi l’ existence ? Pourquoi, au tournant du XIIe siècle, début de la période de Pueblo III, les Anasazis semblent-ils se replier sur eux-mêmes et sur quelques sites de Mesa Verde d’ accès presque impossible tandis que leur culture et leur civilisation périclitent ? Pourquoi, enfin, vers 1300, disparaissent-ils, abandonnant, presque du jour au lendemain, ces cités, laissant derrière eux toutes leurs richesses?

On a commencé par dire qu’il n’y avait aucun événement violent et aucun corps étendu à terre mais ensuite on s’est aperçus que des corps avaient été recueillis dans un musée de Washington puis à Falgstaff. Des corps avec des bras et des jambes sont cassés. Il y a de nombreux impacts de coups sur la quasi-totalité des têtes. Il semble bien qu’une révolution violente ait fait chuter cette civilisation parvenue à son apogée…

Les archéologues penchent souvent pour des meurtres rituels mais rien ne dit que les morts aient été causés par des causes religieuses. Il semble aussi que cette thèse d’une guerre civile c’est-à-dire sociale plaise moins aux archéologues et divers scientifiques… Cependant bien des éléments plaident pour une guerre civile qui aurait été produite par l’enrichissement de la société devenue très nombreuse et non par sa misère liée à une sécheresse.

Et surtout, il y a le fait qu’arrivé à ce stade de l’agriculture, le développement de classes sociales fasse chuter nombre de civilisations.

Le même type de question s’étaient posées pour les Mochicas ou les Mayas.

En 1980 un climatologue Lornie Thompson, va faire une découverte. En allant dans les Andes pour étudier les glaces, glaces qui sont la mémoire du climat. Il découvre que si le temps en montagne est sec, il est très pluvieux sur la cote avec une humidité très importante (el Nino) .Il remonte jusqu’à la période des Mochicas 560 avant J.C. et s’aperçois que la météo était devenue complètement folle (date de la disparition des Mochicas). Un régime pluvieux très important de 565 à 650 après J.C., inondations dévastatrices suivi d’une sécheresse de 30 ans sans une goutte de pluie. Pourtant, toutes les pyramides ont des marques de traces d’eau.

Steve Bourget va faire une autre découverte sur le site de Huancaco, les murs ont été coupés par des rivières de boue. En utilisant le carbone 14, il pourra prouver que cela date bien de la période des Mochicas. D’autres fouilles prouvent que 600 après J.C. il y eu bien 30 ans de sécheresses grâce au sable qui recouvrait les sites.

Quand on sait que cette civilisation se basait sur la culture du climat (sacrifices humains pour faire venir la pluie) tout s’effondre et les hommes doutent, les bases de cette société s’effondrent.

A la fin de 1990 Tom Dillehay fait voler en éclat la thèse de Steve Bourget en allant sur un site non exploré avec John Warner qui date le site par un procédé photographique et le date de 650 à 700 après J.C. Alors tout est remis en cause. Les Mochicas ont survécus. Ils disparaîtront définitivement au 8eme siècle. Alors que l’on ne connaissait aucune activité belliqueuse chez eux .IL semble que les Mochicas ont connu des guerres mais contre qui ? une hypothèse le peuple affaibli a été envahie par des voisins ? Mais aucune preuve de guerre extérieure n’a été trouvée. Alors pourquoi se défendre en construisant des cités avec des murailles ? Dillehay a supposé alors qu’il s’agissait d’une guerre civile pour les terres. Après avoir survécu aux inondations et à la sécheresse les Mochicas se seraient donc entretués dans une guerre sociale.

Dans la revue GEO de décembre 2007, on peut lire un article intitulé « Le mystère du Canyon de Chelly » dont voici quelques extraits indiquant que l’explication de la sécheresse serait insuffisante pour comprendre que ce peuple ait quitté un tel habitat et insistant sur le fait qu’une perte de confiance dans les autorités religieuses et les classes dirigeantes aurait pu être provoqué indirectement par la sécheresse et les incendies à répétition :

Le mystère du Canyon de Chelly

Pourquoi les Indiens Anasazis, architectes ingénieux ont-ils disparu de la région au treizième siècle? Les ruines de la White House proviennent d’un spectaculaire ensemble architectural de maisons de pierre maçonnées bâties à partir du onzième siècle sur une corniche, au milieu de la falaise. Là, jusqu’au treizième siècle, les Anasazis (un nom navajo qui signifie « les anciens » ou « les anciens ennemis ») vivaient à l’ombre, protégés des éléments. Ils étaient tout petits.

Les vestiges ont été très bien conservés car, pour les Navajos, il est en effet interdit de se rendre sur les lieux où vivaient les Anasazis et même d’en réutiliser les matériaux de construction. Ajouté à la protection naturelle que constitue la falaise, ce tabou explique pourquoi les ruines sont si bien conservées. (…) Les Anasazis avaient bâti des immeubles et des tours montant jusqu’à cinq ou six mètres dans les replis des falaises. Il s’agissait à l’époque des constructions les plus élevées du continent. Les étages, jusqu’à quatre, étaient marqués par des poutres croisées couvertes de branches et d’argile. Les rez-de-chaussée ne comptaient généralement ni porte ni fenêtre : on grimpait sur les maisons par des échelles, que l’on retirait pour se protéger d’éventuelles menaces ; on descendait ensuite dans les pièces par d’autres échelles. Il faut scruter attentivement la falaise pour apercevoir les prises sculptées par les Indiens. Ils les utilisaient pour atteindre ces lieux accrochés à plusieurs dizaines de mètres du fond du canyon (jusqu’à trente ou quarante mètres pour certaines habitations).

Reste un mystère. Considérant toute l’énergie investie dans ces habitations, pourquoi les Indiens les ont-ils abandonnées ? D’après les archéologues, le Canyon de Chelly s’est vidé de ses quelques 800 habitants à la fin du treizième siècle. Simultanément ou presque, dix à vingt mille Anasazis évacuèrent le plateau voisin de Mesa Verde. Le Canyon de Chelly s’endormit alors durant de longs siècles, avant d’être à nouveau occupé, vers 1700, par les Navajos cette fois.

Mais pourquoi donc les Anasazis sont-ils partis de Chelly et de Mesa Verde, puisque, semble-t-il, personne ne les en a chassés? Pendant longtemps, on a expliqué que la grande sécheresse de la fin du treizième siècle aurait fait déguerpir tous les Indiens Pueblos de la région des « Four Corners », cette zone située aux confins du Nouveau-Mexique, de l’Arizona, de l’Utah et du Colorado (des Pueblos dont les Anasazis faisaient partie).

L’explication ne satisfait plus entièrement historiens et anthropologues. Certains s’étaient déjà demandé si cette grande sécheresse avait été suffisamment sévère pour entraîner de telles conséquences. En 1990, la chercheuse Carla Van West émit les premiers doutes : en croisant données météorologiques et rendements des sols, elle démontra que les Anasazis, bons cultivateurs, auraient pu maintenir une activité agricole de subsistance pendant la grande sécheresse. Les immeubles à flanc de paroi, les systèmes d’irrigation sophistiqués ou encore leur pratique du tissage du coton prouvent que ces Indiens étaient étonnamment ingénieux et adaptables. Ils auraient pu s’accommoder des conditions climatiques.

« L’analyse des cercles des troncs d’arbre indiquent que la région avait déjà connu d’autres périodes d’aridité sévère. Le canyon ne s’était pas vidé pour autant. », observe Steve Lekson, du musée d’Histoire naturelle de l’Université du Colorado.

Qui plus est, les dates ne coïncident pas : « La grande sécheresse sévit entre 1275 et 1299. Or, les Anasazis commencent à partir vers 1220. », résume-t-il.

Alors, l’explication du départ ? Certains avancent l’hypothèse d’incursions de tribus hostiles en provenance du nord. On a trouvé des traces de violences datant du treizième siècle. Mais si une partie de la population a fui, pourquoi les vainqueurs ne sont-ils pas restés ? (…)

Les variations climatiques ont aussi pu ébranler les pouvoirs politiques et religieux. Keith Kintigh, professeur d’anthropologie à l’université de l’Etat d’Arizona, fait valoir que les bâtiments spectaculaires qu’ont bâti les Anasazis, comme le White House, supposaient de fortes structures de contrôle social. « Ces constructions visaient à impressionner, un peu comme nos tribunaux ou nos cathédrales. » Or, à écouter ce chercheur, des pluies trop incertaines ont pu affecter ce pouvoir.

« La religion était très liée à la pluie, à l’appel de l’eau. Si les gens avaient l’impression que le pouvoir était efficace, ils avaient le sentiment de tirer parti de leur participation au système. Mais si le système auquel ils faisaient confiance faillissait – ici parce que le climat était devenu imprévisible – alors ils remettaient en question l’autorité » explique encore Keith Kintigh. » (…)

Dans la légende des Pueblos, les Anasazis auraient été chassés du canyon et des plateaux voisins par des incendies à répétition, interprétés alors comme une punition divine.

« Ma grand-mère disait qu’ils ont été détruits par le feu. » explique Adam Teller, guide du parc.

La légende affirme qu’ils ont été punis, ou l’ont cru, parce qu’ils avaient trop prié Kokopelli, le gracile joueur de flûte que l’on retrouve sur les pétroglyphes des falaises. »

Ceci donne à entendre que l’hypothèse d’une révolution sociale et politique n’est pas à écarter…


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ELISHEAN 777 Communauté pour un Nouveau Monde

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